Durant l’été, il fallait bien s’occuper, nous n’avions pas beaucoup de distractions, alors on levait le nez en l’air et on regardait passer les avions
Louis connaissait le Paris New York, un Boeing qui le fascinait, il rêvait d’être pilote de ligne, de train, et même de chariot élévateur
« Celui là il va à Jersey «
Chacun donnait son commentaire
« Oh il est bas ! »
Et les lignes se dessinaient dans le ciel nuageux, c’était joli
Des traces de grands voyageurs
Parfois passait un hélicoptère
Un rouge « c’est les pompiers ! » peut être un nageur en danger sur les plages
Un kaki « c’est l’armée «
En manœuvre, parce que ce n’était pas la guerre quand j’étais enfant
Un bleu « c’est les gendarmes ! »
Attention, y’en a qui sont recherchés
Un blanc : « c’est le pape ! »
Le pape, comme le pape faisait régulièrement des virées en survolant le Cotentin
Au pire, un pèlerinage tous les 15 ans à Lisieux, mais de Rome, il passait par là ?
On y croyait tous à l’hélico du Pape…
Un jaune, aurait été celui d’un facteur pressé, un arc en ciel celui d’un gay en partance pour San Francisco et celui qui survolait nos terres en rase motte, c’était celui de Philippe de Dieuleveult qui chasse un trésor
J’avais peur de monter en hélicoptère