Un peu tard dans la matinée, je retrouve la place des Acacias ensoleillée, j’aperçois monsieur Notmaire qui me fait un signe de la main, je suis contente de le revoir, il est toujours aussi souriant,
Nous parlons de nos vacances, de la famille, il a retrouvé son mandat de député, je ne veux pas revenir sur le passé, j’imagine ses regrets, quitter la cour des grands mais nous ne parlons pas politique, pas envie
J’ai oublié de le remercier pour sa présence à notre spectacle
C’est comme ça dans les conversations ; on ne pense pas à tout
Je rentre dans la maison sur la place, ce sera rapide, je sais ce que je cherche et je trouve
Retour sur le marché, peu de monde en semaine, je rencontre Emma, nous bavardons paisiblement, j’aime bien cette femme, elle ne change pas, elle porte une robe verte vintage, elle me parle de ses préoccupations, de son compagnon, un artiste local que je connais aussi
Ils ont du mal à vivre décemment, mais assument leurs choix
Je ne sais pas si je pourrais vivre dans l’incertitude des lendemains
Serais je prête à acheter une œuvre, un jour peut être, ses sculptures me rappellent celles de Giacometti, corps maigres en mouvement, tout l’inverse de Botero
Je prends quelques légumes, une femme insiste en me disant que j’étais là avant elle, c’est rare ça, ça me fait sourire
Échalotes, tomates, abricots et rhubarbe, c’est pesé dans le sac
A la bouchère, je prends un rôti de porc, il sera délicieux, je le sais
L’après midi j’ai cueilli de la rhubarbe et j’ai fait de la confiture, j’ai ajouté quelques pruneaux
C’est la première fois que je fais de la confiture de rhubarbe, j’adore ça
J’en ferai certainement la semaine prochaine, une dizaine de pots
Le lendemain, je suis allée voir Carla, nous avons pris un café au soleil sur la terrasse perchée, face à la rivière, c’était bien
Il me faut peu de temps pour reprendre un rythme, je n’ai jamais la nostalgie des vacances
Peut être parce que j’ai encore plein d’images en tête et dans mon zifon