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  • Cultiver l'obsolescence

     

    L’autre jour, Juliette et moi avons évoqué l’idée de déjeuner ensemble, je lui envoie un sms de confirmation la veille, pas de réponse

    J’appelle sur le fixe, étonnée de son silence, me dit «  je n’ai pas du appuyer sur «  envoyer « 

    Faut dire que son portable ressemble à mon premier, un truc épais, avec un nombre restreint de touches pour l’écriture

    Elle me parle en déjeunant de ses soucis de voiture, un mauvais achat, qui leur coute cher en réparations

    Nos amis fuient la société de consommation , se contentent de peu , malgré leur niveau de vie plus que moyen , c’est un choix tout à fait respectable , sauf que parfois , ils sont un peu prisonniers de leur idéologie et font de calculs qui n’atteignent pas leurs espérances

    Un soir d’été, je me suis retrouvée à une terrasse avec des femmes plus que quadra qui une à une se faisaient une fierté d’avoir gardé de vieux portables et de ne jamais les sortir de leur sac

    Les zifonnés de mon genre étaient perçus comme des aliénés, des consommateurs, des futiles

    Ça m’agace !

    Il faut dire que cela fait une dizaine d’année que j’observe comme vous tous cette évolution numérique et je me dis , que si j’étais restée dans l’ère de la machine à écrire , je n’aurais pas fait un quart d’investissement professionnel ou associatif

    J’en ai bavé parfois, quand ça ne marche pas, je me souviens de mes premiers pas sur Internet, je trouvais ça chouette, mais ne voyais pas trop en quoi ça changerait mon quotidien

    Je gardais mes livres de recettes sur les étagères, aujourd ‘hui, j’ai tout viré !

    Cultiver l’obsolescence est devenu un art, une fierté, plus l’objet est ringard plus on se sent fort !

    C’est tout juste si y’en a pas, j’en connais, qui se plient en quatre pour acheter une 4L pour leurs déplacements et qui ne comprendront pas que quand elle tombera en panne le garagiste leur dira «  je veux bien réparer mais démerdez vous pour trouver des pièces « 

    Vous me direz, je me déplacerai peut un jour en Panhard, qui sait …

    L’écart se creuse

    Ce qui m’agace aussi, ce sont ceux, celles qui se dévalorisent en matière de technologie

    «  Même si j’en ai, je ne saurais pas m’en servir « 

    Faux !

    On apprend

    J’aime apprendre, chercher, comme l’autre jour, j’ai pesté, fumé contre un fichier que je ne parvenais pas à convertir en PDF, et après avoir demandé conseil, j’ai réussi, et j’étais fière !

    J’admire les séniors qui se mettent à Internet, ceux qui donnent de leur temps, n’est pas l’ami du sud pour les aider, les initier sans condescendance et mépris

    L’automobile a révolutionné les déplacements, ceux et celles qui ont douté de leurs aptitudes à conduire sont dépendants, il en va ainsi pour l’informatique, tout, ou presque se fait avec cet outil.

    Les plus réfractaires consultent leur messagerie une fois par mois, j’en connais, soyons tolérants, mais c’est ainsi, on ne vit plus à l’ère de la lampe à carbure, les bateaux lavoirs et les  bains douches sont classés monuments historiques

    Je remercie ceux qui m’ont poussé à mettre le nez là dedans, ce qui nous vaut toujours de la raillerie avec Mark qui est un peu avare de soutien parfois, et je lui renvoie la balle quand il est  en difficulté dans d’autres domaines

    Il faut vivre avec son temps, se dire que chaque nouvelle technologie apporte son lot de richesse, bannir les «  on a vécu sans «, et ne pas diaboliser les engins de communication qui, quoi qu’on dise relient les humains

    Mes chats se contentent bêtement de se coucher sur le clavier

    Ils ne savent pas faire plus

    On n’est pas des félins nous …

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