Tolérer qu’une bonne amie me laisse sans nouvelles durant des mois et qu’un autre s’éloigne peu à peu sans se préoccuper de mon attachement
Tolérer les petits mots « tranchants « qui ont fait un peu mal mais qui n’avaient pas mission de tuer ou briser, les refus constants, les jamais « merci ça me fait plaisir «
Tolérer et accepter les reproches, les jugements hâtifs, même si on n’aime pas en recevoir
Tolérer les critiques, les autres modes de pensées
Tolérer les jalousies, les rivalités, tenter de les modérer, ménager …
Tolérer l’indifférence, la condescendance et le mépris
Tolérer que par moments tous ces polluants tentent de s’installer dans mon âme et mon cœur
Prendre conscience qu’avant tout, ce mot, galvaudé, mis à toutes les sauces, la tolérance, c’est facile à dire, si difficile à vivre
Je n’ai pas la prétention d’être tolérante, souvent exigeante, un peu bornée, je voudrais que les autres me suivent même si je marche trop vite pour eux
Je ne tolère aucune forme de violence, de haine, je ne tolère pas d’être rabaissée, surtout par des jeunes aux crocs un peu longues, je ne tolère pas d’être prise pour une imbécile, par un chauffagiste, un enseignant ou un banquier
Je ne rentre jamais en guerre, je passe mon chemin, je ne donne rien, ou très peu, je n’ai pas l’âme d’une combattante, je garde mes munitions en cas d’extrême urgence
Je cherche les regards doux, les expressions vivantes, les bras qui savent entourer, des hommes et des femmes qui chantent, au sens propre et figuré, des cœurs ouverts …
Cette quête contribue à mes tourments, alimente ma naïveté assumée, déchire ma faible carapace, mon armure en papier, trop facilement inflammable, brulant ma peau si peu épaisse
Pas encore assez vieille …