La place pour tous , enfin presque ...

 

 

 

Il faut bien l’admettre, c’est parfois difficile de trouver la bonne date pour organiser un diner entre copains

Le vendredi soir, c’est exclus, Jérôme est au tennis de table, il ne reste que le samedi soir

Sur certaines périodes, entre les samedis réservés à la scène, aux invitations de longue date, il en reste seulement deux dans le mois, au mieux

Ça se rempli vite

Alors, il faut être malin, et prendre le calendrier et flairer la date cachée

Les veilles de jour férié, c’est idéal 

Un 31 Octobre, un 10 novembre,  qui ira travailler le lendemain ? Personne, c’est repos

Et là, bingo, c’est royal, un petit mail et le tour est joué, tout le monde est dispo

Faut flairer ces coups là

J’aime rassembler, ça fait partie de moi, c’est ainsi

Jérôme ne sait pas faire ça, toujours peur de ne pas bien tomber, peur du refus, de ne pas être à la hauteur.

Parfois je me demande quelle serait sa vie sociale sans moi, il serait dans  l’attente, certainement, dans les regrets aussi, un sentiment d’abandon l’envahirait, une peur de déranger

Recevoir à la maison, même en voulant faire simple, c’est beaucoup d’investissement

Il faut rendre la maison accueillante, rangée, propre aussi, forcément

Et composer un menu, faire quelques courses, cuisiner. 

Ce qui me coute le plus, c’est de faire le service une fois les convives installés, j’aime profiter d’eux

Je fais souvent un plat unique qui suit les amuse gueule de l’apéro, et un dessert

L’autre soir, j’avais invité Thibaut et Jade, et les enfants

En toute simplicité, Jade m’avait dit «  Gunther est en Mayenne, il est seul ce soir « 

Ni une ni deux, je SMS le copain, il me rappelle un peu plus tard, me remercie pour l’invitation et me dit qu’il avait besoin d’une soirée en tête à tête avec lui-même

Pas de problème, je ne force jamais les gens.

Nous avons pris l’apéro tranquillement, j’avais dressé la table pour neuf

C’est plus facile d’ôter un couvert de trop au dernier moment que d’en remettre un

21 heures 30 la porte d’entrée s’ouvre et voilà notre Gunther qui déboule dans le salon !

Il ne tenait plus, sa soirée face à lui-même était visiblement d’un ennui.

Je l’ai accueilli à bras ouvert lui faisant remarquer que son couvert était toujours sur la table

Aurais osé faire ça ?

J’aime la spontanéité des gens, cette aptitude à improviser, après tout, un de plus, un de moins comme disait ma mère !

En ce moment, les invitations que je lance sont extensibles

De 4  on peut passer à 6, voire 8, plus même.

Il faut juste prévoir de grandes quantités, j’ai acheté un autocuiseur de grande taille, on peut y faire mijoter des bons plats

Ce n’est pas un luxe

Pour une fois, je n’avais pas fait à l’avance de portions individuelles pour le dessert

Quoique

J’en fais toujours une de plus.