Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Qu'en dira t'on

 

 Three_Surveillance_cameras.jpgL’autre jour Fulbert est passé pour prendre un truc, c’était prévu

Il sonne et me dit «  tu vois, j’ai bien planqué ma voiture si jamais les gens me voient ici en plein après midi, ça pourrait jaser

Ça c’est Fulbert tout craché, spontanéité et raillerie au rendez vous

Je lui dis qu’il a bien fait, qu’il faut mieux faire attention aux rumeurs et ragots de notre petite ville, les voitures sont facilement identifiables

On cause, on fait quelques potins et le voilà parti

Si y’a bien quelque chose qui me passe au dessus de la tête c’est le «  quand dira t’on «  pourtant, j’ai reçu une éducation qui aurait pu m’enfermer dans la peur du jugement des autres

Ma mère était obnubilée par ça, les gens, eux, qu’est ce qu’ils vont commenter

A tel point qu’elle ne se permet pas une petite marche dans le bourg sans but précis, qu’est ce que les gens vont penser, qu’est ce qu’elle fait là Martha ?

Elle faisait toujours son lit, grand ménage à fond avant de partir, si jamais d’autres devaient rentrer dans la maison, en cas d’accident, tout ça.

Mon père déteste les croupettes, les flatteries, les gens qui en font une tonne, voyez, les mielleux, les «  poussez vous j’arrive « 

Je pense avoir un peu hérité de ça, la méfiance, la réserve, bien que n’étant pas hermétique à toute forme de communication, faut juste pas trop en faire, ne pas m’élever sur le pied d’Estelle, enfin, je ne suis pas une grande Dame, juste Jeanne, faut pas en faire trop

Mes parents ont toujours marqué les différences sociales, il y avait eux, les ouvriers, et les autres, les patrons, ceux qui savent, deux camps, point !

J’aurais du être assez soucieuse du jugement de l’autre

Et je ne le suis pas

Je devrais peut être de temps en temps, mais la vie m’apprend à ne pas trop m’en faire

Je reçois qui je veux, j’écris des lettres à des amis, des hommes, des femmes, je ne demande de compte à personne, ma maison est souvent en bazar mais la porte est toujours ouverte ,je me sens libre, riche héritière de cette indépendance féminine qui me permet d’avoir autour de moi des gens proches, la vraie vie

De cette liberté là, quelque chose m’intrigue

Alors que nous avons acquis une  liberté d’action, de parole depuis quelques décennies, nous voilà brutalement persuadés qu’un œil gigantesque nous traque, que toutes nos vies sont stockées dans des nuages, dans des boites, dans des machines, que nos visages sont identifiés, volés sur la toile

Mais qui donc s’intéresse à nos vies ?

Qui sont ces nouveaux gens, des voisins, des vilains, des malhonnêtes

Je ne suis rien que de la poudre sur cette terre, je m’en balance de ce que deviendront  mes photos, mes blablas, mes messages privés

Une fois anéantie, je serai oubliée

Je veux vivre pleinement, libre de voir qui j’ai envie, d’écrire ce que bon me semble tout le temps que ça nuit à personne

Ma vie ordinaire narrée sur le Net sera peut être lue par des anthropologues, sociologues comme un témoignage de vie d’une femme née juste avant 68,

Si ça peut intéresser quelqu’un …

Commentaires

  • je partage ton avis Jeanne,nos petites vies bien sages peuvent interessées qui? et puis même, j'assume, je suis grande et des comptes à rendre à personne, après ceux qui ne sont pas contents qu'ils passent leur chemin, je m'en fiche, s'ils veulent ragoter,qu'ils le fassent! peu m'importe et cela ne m'empêchera jamais jamais de vivre ce que j'ai à vivre, c'est trop important même plus c'est vital!

  • On empêchera pas les potins , c'est même bon signe , ça veut dire que les gens se parlent ;)
    nos mères n'avaient pas cette liberté , ne revenons pas en arrière
    tout le temps que ça nuit à personne

  • tiens, moi non plus je ne quitte jamais la maison sans avoir fait mon lit et le soir, je range tout, au cas où, je tiens ça de ma grand-mère qui rangeait tout le soir," tu vois pas qu'il nous arrive une catastrophe cette nuit et que les gens voient sur la table les restes et une bouteille de vin, ils penseraient quoi " ben voilà, c'est pareil mais à mon âge, hein !! on ne me refera pas !

  • ils penseraient que tu ne bois pas que de l'eau et tu as bien raison

    ça me fait penser à quelque chose , l'autre midi , une copine a déboulé , y'avait des bouteilles , des verres en vrac
    elle m'a dit
    ben ,dis donc , vous avez fait la fête?
    ben oui !

    je fais mon lit aussi , quand même ;)
    je ne range pas de bouteilles vides dessous

  • Je suis entièrement d'accord avec toi Jeanne !
    On n'a qu'une vie alors on la vit comme on veut :-)

  • oui , une seule vie , bien courte
    faut pas gaspiller , vivre au mieux Brigou

  • J'aime que mon lit soit fait mais c'est pas pour les visites, si quelqu'un me rend visite je lui fait pas visiter ma chambre, à priori ;-) A priori.
    Le qu'en dira t-on je m'en tape depuis ma naissance... Mon père valorisait le fait de ne pas faire comme tout le monde. Ma mère n'était pas branchée sur ce truc là non plus. Elle disait toujours pour rire : "Qu'est-ce qu'on en a à faire, de toutes façons on connait personne à LR!" Lol alors qu'elle était prof et que plein de gens et de jeunes lui disaient bonjour dans la rue ;-)
    J'aime l'anticonformisme, les gens qui se sentent libres, de s'habiller comme ils veulent et faire ce qu'ils veulent sans emmerder personne...
    La vie est trop courte pour s'habiller triste comme disait une célèbre marque des années 70.

  • les profs sont assez connus et traqués dans les villes
    tu as reçu une éducation libre , tant mieux , rien de pire que de se trouver prisonnière de scrupules et de trucs qui ne reposent sur rien , souvent liés à cette religion d'ailleurs dans laquelle nous avons été pour la plupart éléves

    sans pour autant tomber dans le " je me fous de tout"
    faut trouver l'équilibre

  • Il est arrivé que ce qu'on dise de moi m'amuse parce que ce qu'on disait était assez éloigné de moi ; et il est arrivé que je m'amuse à ne pas démentir, à en rajouter dans "le mauvais sens", à en rajouter du pluzenpluss gros jusqu'à ce que ça devienne si énorme que l'autre s'aperçoive du truc, ou pas... Le décalage qui peut exister entre mon moi que je connais et comment je suis perçu m'intéresse, sans chercher à savoir mais je regarde ce qu'on me met sous les yeux.

  • tu aimes bien provoquer aussi
    Je ne jouerai pas trop à ce jeu , en fait j'aime la justesse je crois

    tout dépend de ce qui se dit ..

  • Je te rejoins parfaitement, bien qu'à un moment de ma vie j'ai souffert des bruits et des colportages, mais une nouvelle chasse l'autre alors ! Qui se souviendra de nos vies dans 100 ans ?

  • C'est quand même dur d'être une cible je pense , quand les rumeurs sont infondées , je crois que je n'aurais pas la force de supporter trop longtemps
    personne ne se souviendra de nous , faut pas croire ...
    VIVONS PLEINEMENT !

  • La peur du regard des autres, la pression de conformité sont liées à une faible estime de soi ...
    ça n'est pas ton cas manifestement! Mais ça on le sait depuis longtemps !
    Pourvou qué ça doure !! :)

  • y'a aussi les traits de caractère

    ça ne se maitrise pas tout ça

    de là à se foute de tout et de tout le monde , y'a de la marge quand même ;)

  • Oh oui Jeanne, tu as raison, ce n'est certes pas moi qui te dirai le contraire...je fais ce que je veux, je dis ce que je veux, je vois qui je veux, et je me dis souvent: mais quelle chance d'être une femme libre, en France, en 2014...Je pense souvent à toutes ces femmes qui en bavent dans le monde.
    Nous sommes une poignée, il faut le savoir. Et si n oeil quelconque nous guette, c'est bien celui des obscurantismes de tout poil qui ne demandent qu'à revenir en force...

  • Ils sont déjà revenus avec la remise en cause du droit à l'avortement par exemple.

  • ne pas revenir en arrière , en aucun cas
    y'a tellement de femmes soumises dans ce monde
    oh lala , quelle tristesse ...

    nous sommes des chanceuses , ça oui Célestine

  • C'est vrai, Cristophe, et je suis ahurie de voir des jeunes parler comme je l'ai entendu ces derniers jours...
    Comme dit le poète, rien n'est jamais acquis...

  • faut informer
    ce retour en arrière est incompréhensible

  • C'est un sujet beaucoup plus délicat qu'il n'y paraît à priori. Je me méfie de la réponse de tout à chacun sur la question puisque la seule réponse c'est l'image que l'on donne en pâture à "l'autre" et non pas celle que l'on croit être, bref il faut bien se connaître soit même.
    Pour ne parler que des Blogueurs lorsque tu vois le discours bien lisse et surtout bien dans les clous difficile ensuite d'avancer une liberté de ton.
    En ce qui me concerne au-delà d'une provocation facile, je me considère comme un grand sage c'est à dire que je vis selon mon envie, conscient de vivre une vie plutôt chouette et tellement courte.
    Et j'aime à citer ce tout petit chalutier, défraîchi suintant d'humidité au chalut hors d'âge équipé d'un moteur calamiteux son Patron l'avait nommé "Laisse-les dire" je me souviens de la vue de ce rafiot depuis ma chambrette, ça m'a marqué, vraiment.

    Bleck

  • oui , bien se connaitre en effet
    On peut être rempli de certitudes face à soi même , évidemment

    Je pense à ceux qui ont un jour , se retrouvent sur le banc des accusés , à des affaires sordides qui ont brisé des vies

    "laissez les dire" bien trouvé pour le nom d'une embarcation
    "laissez les faire , laissez vivre"
    On aimerait gagner cette sagesse là avec le temps

    un bonus dans nos vies
    rester dans les clous , ça c'est expression bien à toi Bleck

Les commentaires sont fermés.