Le téléphone pleure
« Maman, tu peux venir tout de suite, je suis tombé, j’ai très mal à la tête «
Mark en larmes me demande de l’aide
Je suis à deux pas de la maison, je le retrouve vite assommé dans le lit, une grosse bosse au front
La chute a eu lieu dans la cour du collège, il est retourné en cours, les yeux brouillés et visiblement choqué
Je pose un glaçon sur la bosse de mon garçon, Mark a envie de vomir, je suis à peine rassurée et préfère l’emmener chez le médecin
Le docteur B le prend entre deux rendez-vous, il observe et se montre rassurant
A surveiller tout de même
De retour à la maison, Mark vomit et soulagé, réclame à manger
C’est plutôt bon signe
Vers 21 heures, il se lève, souriant, je craignais la somnolence
Il a eu peur, du choc, de la douleur
Il n’est pas prêt à gérer ça
« Maman, merci, de m’avoir soigné comme ça «
il me prend dans ses bras, exprime sa reconnaissance
« Papa est rentré exprès pour moi, j’ai de la chance de vous avoir comme parents «
Sa gratitude est touchante, j’ai fait mon travail de maman, rien de trop, le protéger, le soigner, le réconforter
Prendre conscience à cet âge là, que d’être entouré de la sorte n’est peut être pas acquis, et exprimer avec son cœur, de tels remerciements est un beau retour
Je n’aime pas la notion de « sacrifice « , faire culpabiliser nos enfants de ce dont à quoi on renonce « j’ai tout donné pour toi «
C’est un devoir de protéger, cela ne se quantifie pas, dans certains domaines je ne renoncerais pas à mes choix personnels pour faire passer mes enfants avant tout, ils le savent, je ne leur ai jamais caché, tout le temps qu’ils soient protégés, entourés, sécurisés
Il me semble que c’est la chose la plus rassurante pour eux, pour nous
Vivre à leurs côtés, les rendre responsables et autonomes sans les mettre en échec
Il n’existe aucun manuel pour apprendre ça, accepter les devoirs et les obligations, de leur côté à eux, enfants, de notre côté à nous parents
Rien de trop, pas trop peu, doser la quantité d’engrais que je déverse un peu chaque jour, au risque de les entendre grogner, assumer les tensions et les refus
Mes enfants sont mes laitues , elles ne doivent pas pourrir , se faire manger par des insectes, ne pas monter trop vite
Leur donner le mieux pour faire d’eux des adultes aptes à affronter les embuches de la vie
Et continuer à leurs côtés, sans attendre en retour trop de gratitude
Parce qu’il n’y a pas eu sacrifice..
Commentaires
Oui, être là, toujours, et quand ils sont grands, très grands, être encore là mais plus discrètement (enfin, que tu crois !). Et puis, par moments, avoir un retour de leur part : un geste, un mot, une "vanne" qui te font toucher du doigt leur amour, la confiance qu' ils ont en toi.
Et, plus tard, devenir ce refuge pour leurs propres enfants qui te serrent fort quand ils arrivent.
A ce soir enchantant .
oui , être là , quand il faut , même à 70 ans , 80 ...
Je parlais avec une femme il y a peu de temps qui me disait combien ça lui était cruel de voir sa fille , pourtant adulte traverser un divorce
Elle se rendait disponible , mais pas trop envahissante
juste milieu à trouver
Profite a fond de tes petits enfants , rien de plus merveilleux qu'une mamie
oui , à ce soir , sous l'orage , il va faire chaud , chaud devant !!!en chantant
Un sujet doux et pourtant parfois si difficile...
Etre a sa place...les laisser grandir...mais avoir l'oeil...
Actuellement mon second a du mal à trouver sa voie...être à l'écoute...laisser le temps...
Merci pour ce billet plein d'émotions...
Je t'embrasse...
ce chemin est tortueux , chez moi aussi , avec la petite
mais je m'efforce comme toi de ne pas baisser les bras et je prends ces moments là pour me bouster !
tenir bon , rester dans le dialogue
faire confiance
bon courage
je t'embrasse
C'est ça, juste ça ... Entendre "allo Maman, bobo ...". Être là, sans étouffer, savoir s'effacer (ouhh le vilain mot car ce n'est pas de l'effacement mais une suite logique... ).
Belle journée
Bisous
ma fille ainée prend tout doucement son envol
mais elle a conscience des limites
je ne veux surtout pas la mettre dehors
rien de plus doux que le nid familial ,la présence suffit
on expérimente tout ça un peu chaque jour
belle journée à toi
bises
Je suis touchée par ce beau billet , plein d'émotions ...et tellement de justesse .
Soie la bienvenue Julie
on parle souvent de l'âge ingrat , rarement de leur gratitude justement
à bientôt
merci
c'est terrible parfois les parents qui disent " regarde tout ce que j'ai sacrifié pour toi!!!!"...
j'adore les calins et ma fille de 10 ans me caline souvent...toujours et encore... une petite laitue et lui un petit radis :)
bisous
autrefois les parents avaient cette notion là , sacrifier , tout donner
Donner mais ne pas "pourrir " attendre des retours , mais pas forcer
facile à dire ...Je ne sais pas ce que peuvent ressentir des parents qui ne voient jamais leurs enfants devenus grands
profite de ta laitue et de ton radis !
bisous
n'empêche... c'est un bien beau compliment que votre fils vous fait, un compliment juste ...
"j'ai de la chance de vous avoir comme parents"
c'est émouvant de lire ça...
Emouvant à entendre , vraiment
c'est bon ces moments là , on aimerait les capturer dans un flacon
ton billet me bouleverse, il me ramene aux choix que j'ai fais, a la chance que j'ai d'avoir un coco qui voulait ces memes choix
a la difference de voie par rapport a mes parents , a mon enfance
j'ai trop souvent entendu les mots sacrifice , tout fait pour toi
c'est a jamais banni de mon vocabulaire
il est tres difficile de donner a ses enfants une education radicalement opposee a celle qu'on a recu
ton fils a de la chance de t'avoir et toi de l'avoir
bises
Oh, ce billet fait boum-boum.
je sors difficilement, très difficilement d'une répudiation après 35 ans de mariage. Comme je disais à mes parents (87 ans) que je souffrais de leur manque de compassion et de soutien, mon père m'a répondu : " nous ne savons pas ce qui s'est passé et nous ne voulons pas le savoir. En conséquence nous ne ppouvons pas prendre parti et te plaindre". Au téléphone, j'ai éclaté en sanglots. Toute ma vie ( 59 ans) j'ai essayé d'obtenir leur amour. Il faut que je j'admette que c'est foutu ( désolée pour la grossièreté).
Cela s'est passé vendredi et je n'en suis pas remise.
Je pense que ton fils est très mûr et surtout qu'il sait qu'on peut dire les mots qui font du bien. Il sera quelqu'un de bien.
Ce billet est très beau et j'aime l'image que tu donnes: laitues , engrais etc.
les enfants savent nous rendre ce qu'on leur donne.
pas de sacrifice la dedans, oh non, comment peut-on parler de ça? ça ne me viendrait pas à l'idée; le travail des parents , c'est tout.
Doser , tout est là, et là c'est peut-être le plus difficile, mais savoir les observer, réagir et ajuster.
Etre parent c'est aussi se tromper parfois......il faut le reconnaître et parler......
Tu as de gentils enfants qui t'aiment, ça se voit au travers des billets que tu publies. Tu donnes et tu reçois beaucoup de leur part.
Tu sais leur faire confiance aussi.....
J'ai oublié de te dire que tu as de très belles laitues dans ton jardin!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
les miens sont grands, parents à leur tour, mais ils peuvent encore dire maman bobo....
une fleur parfois, un coup de fil souvent " ça va m'man?" parfois aussi un soupir, une remarque " oui, bon,maman, j'ai compris" tout cela fait que les années passent..et que la tendresse est là, même si certains d'entre eux partent loin..trop loin!!! et puis les petits de mes petits et tout recommence, autrement, la dernière petite qui dit mamie, tu sais? je t'aime....
pauvres gosses!! des laitues!!
mais qu ont ils fait pour meriter ça??? :)
plus serieusement, comme il s est fait ça???
pas de sacrifice non... que de l amour...
J'adore l'image des laitues ! C'est tout à fait ça !
J'en ai deux belles dans mon jardin.
Il y a quelques jours, ma fille m'appelait de Paris pour me dire qu'elle sortait de chez le dentiste et qu'elle avait mal. Elle avait repris sa voix de petite fille pour que sa maman lui donne les mots de réconfort indispensables. Dans ces cas là, je commence par souffler sur la douleur qui s'envole inexorablement... Je redevient la "maman-infirmière-fée" qui fait oublier le mal.
J'espère que ton gars va bien maintenant.
Bonne journée et gros bisous de la Chriss