Ce n’est pas dans son habitude de rater une répétition, personne ne savait pourquoi Angèle était absente
J’apprends plus tard qu’elle a eu un accident cardiaque, elle est hospitalisée, tirée d’affaire
Son mari ne veut pas que ça se sache, silence !
faut pas le dire
Ça me sidère de taire un état de santé, chaque malade a besoin de soutien, de petits mots, de réconfort
En passant sous silence, on ne sait pas comment se manifester
Ça me rappelle cette femme qui s’était jetée sur la voie ferrée, les deux pieds sectionnés
Ne fallait pas le dire …
La presse en avait parlé, tout le monde a vite le rapprochement
C’est curieux ces gens qui cultivent le mystère, ne veulent pas qu’on parle d’eux
Louis a une vieille copine, Théssa, qui est incroyable dans ce domaine là
Elle n’a pas de téléphone, pendant longtemps elle a caché son adresse a ton son entourage, elle ne possède pas de PC, ne prévient pas de ses visites, met en place des tas de stratagèmes pour que personne ne sache qui elle consulte, ou elle va, ce qu’elle fait
Elle est parano, toute sa famille est comme elle
Rien ne doit être su, c’est inimaginable
Paradoxalement, d’autres s’étalent à outrance
Même dans la vie courante
Je me souviens d’une personne à la banque qui déballait toute sa vie au guichet, ou mon banquier qui me raconte ses vacances, sa femme qui a mal au dos ….
Si j’avais passé sous silence la maladie de Louis, sa période de profonde dépression, je ne sais pas s’il aurait retrouvé ses amis avec autant de facilité
L’entourage est une forteresse pour avancer, rester isoler, c’est nécessaire un temps, un peu, pour comprendre, pour apprivoiser la difficulté
Je crois que les blogs ont cet avantage là
On dit, sans trop dire, tout au moins à des personnes qui ne savent presque rien de nous
On peut noircir le trait, déformer aussi, c’est à chacun de lire à travers les mots, ne pas s’engouffrer systématiquement dans la compassion « gnangnan », ce n’est pas ça que l’’auteur attend
J’attends encore un peu, puis je téléphonerai à Angèle
Je l’ai connue dans un autre contexte
Nous avons partagé des choses fortes
Elle me fait confiance
Ne pas forcer
Ne pas faire la sourde oreille …
Commentaires
Chacun est différent. Il y en a qui se terrent comme des loups dans leur antre et veulent souffrir seul. D'autres qui s'épanchent trop.
C'est la vie. On ne peut pas être tous pareils.
C'est vrai que ce n'est jamais facile de se positionner en face de la maladie des autres.
Mais comment serait-on dans ce cas? On ne peut pas le dire, et je n'ai pas vraiment envie de le savoir en fait...
Bises célestes.
le problème c'est quand les choses choisissent pour toi
J'ai accompagné dans la maladie , dans la dépression
oui , certains ont eu besoin de vivre ça seuls , je le sais , ça se respecte complétement
La dépression est toujours perçue , encore , comme un manque de volonté " y'a qu'à se bouger ! "
si un jour il me tombe un truc grave dans le corps , j'aurai besoin de personnes solides et je fuirai les anxiogènes
Le plus dur sera pour moi l'inquiétude de mes enfants ...
C'est comme face au deuil , montrer sa présence , son soutien par un petit signe , c'est offrir un peu de chaleur pour surmonter
mais on ne peut jamais prendre la souffrance de l'autre
bises Célestine
je reviens dans la blogo ;)
J'aurais tendance à fuir ces personnes excessives. C'est louche, en général elles traînent un problème indémerdable...
Je ne peux ni ne veux leur apporter de l'aide!
Ce n'est pas de l'égoïsme mais une façon de se préserver de phénomènes sur lesquels on n'a pas de prise...
(Je crois qu'on a déjà eu une discussion comme celle là! )
En ce qui me concerne je suis bourré de contradictions comme à mon habitude... c'est à dire que je suis absolument convaincu d'être seul face à une épreuve et que j'ai besoin de décharger mon trop plein d'angoisses, évidemment.
De là à imposer un "couvercle étanche" et aucune fuite... c'est quelque chose que je ne comprends pas, d'autant que l'authentique confidentialité n'existe pas.
Bleck
Je sais être une oreille attentive mais jamais je ne pose de questions... Certains parlent aisément de leurs soucis, d'autres se taisent, chacun fait comme il veut !!
Oui le problème c'est quand les autres choisissent pour toi...
Tout le monde est différent certes, mais tout le monde a besoin d'une main tendue. Faut que ça soit la bonne. Rien de pire que ceux qui viennent voir un malade et qui le stresse plutôt que de la distraire...
Quand à la dépression le jour où ça se soignera par un coup de pied au cul je serai très heureuse de troquer dix coups de pieds au cul contre cette merde.
Yes....je cautionne. ...
moi aussi
je parle de mon expérience: au début quand la maladie m'est tombée dessus, mon entourage, famille et amis étaient très proches. Ils m'ont aidée beaucoup, par leur présence attentive
Les mois et les années passant, comme extérieurement rien ne peut être deviné de mon état, (surtout mes yeux...) les gens ont "oublié" en quelque sorte. Et moi, c'est rare que je parle encore de mes difficultés. Je refuse aussi d'attirer sur moi une attention larmoyante; j'ai besoin de courage pour continuer ma vie.
Bonne journée, Jeanne
Bien sûr tout dépend si c'est la seule décision du mari ou également la sienne. Je comprends qu'elle non plus n'y fait pas allusion. On ne sait pas dans ce cas là s'il faut respecter ce choix. Je le pense, attendre qu'elle en parle elle même.
Le cas s'est présenté jeudi dernier, au petit café après la gym... "Et Héléna, elle est rentrée, elle va revenir ?" - "Je ne sais pas où elle en est de sa maladie, si elle a fini sa chimio ou pas" - "Elle a un cancer ?" - Coup d'œil furieux à Thérèse de la part de Suzon qui lui coupe la parole : " Non, elle a pas de cancer, elle va très bien.". Et, tout bas, à Thérèse : "Tu sais bien qu'elle ne veut pas qu'on en parle"...
D'un côté, normal qu'elle n'en parle qu'à son groupe d'amie plus proches. Exposer sa maladie à tout un groupe de gym. même si les copines sont sympas, c'est être tributaire de celles qui s'apitoient lourdement et qui pour un peu pleureraient plus que la malade, celles qui disent que ce n'est rien, pas la peine d'en faire une histoire, ça se soigne très bien, celles qui lui dresseront une stèle et lui décerneront une couronne de laurier "parce que moi, à sa place, j'aurai pas le courage, et bla bla, et bla bla... A sa place : on ne sait pas quelle serait notre réaction. Mon ami Françoise a dit, au sujet de la perte de son mari : "Du courage ? Je ne sais pas comment ça s'appelle mais il n'y a pas le choix. Ou je m'assois sur le bord de la route et je me laisse mourir de chagrin, ou je le rejoins, ou bien je continue ma route, tant bien que mal mais le mieux possible.
@ Je suis d'accord avec le "A sa place : on ne sait pas qu'elle serait notre réaction."
Bleck