Ce fut alors mon tour de devenir mère
Je n’appréhendais pas ce moment, les choses semblaient naturelles, je voulais prendre mon temps
Je me souviens le matin, j’allaitais Ellen dans mon lit, puis je la posais sur mon oreiller, je l’entendais gazouiller, je me préparais tranquillement, et parfois je la retrouvais endormie
J’avais la chance de pouvoir prendre le temps, ne pas précipiter les gestes, le change, je ne travaillais plus, je n’étais pas du toute désireuse d’aller dans une crèche pour la déposer dans une autre
Elle acceptait très bien d’aller ailleurs, confiante, elle me sollicitait, je la portais beaucoup, elle était très câline
Mark était mon cœur d’artichaut, je lui racontais les histoires de Pierre Lapin, toujours dans mon lit, il s’y sentait bien j’aimais ces instants là
Rose fut déposée, elle aussi dans mon lit dès mon retour de la maternité
Elle était très calme, douce, elle regardait l’agitation qui se passait autour d’elle
Après le bain les trois enfants aimaient se vautrer sur le lit, espace de jeu, odeurs de parents, nid douillet
Jérôme n’était pas habitué aux câlins, aux bisous, les enfants le prirent d’assaut, lui sautant au cou dès qu’il rentrait
Au fil des ans, les enfants grandissaient mais leurs câlins étaient toujours très forts, tout le temps, les trois
Ils aimaient les câlins à deux, à trois, à tous
Aujourd’hui Ellen s’étale encore dans mon lit, elle recouvre son corps avec peignoir et renifle « ça sent maman.. »
Parfois Mark s’installe avec elle, et puis Rose, alors tous on se sent extrêmement bien dans ce nid là
Cela peut étonner, surprendre, de les voir sans cesse nous câliner, tous les trois, moi, et leur père, alors qu’ils sont devenus ados, mais c’est ainsi, leurs gestes ne sont pas calculés, ce sont les câlins du cœur
J’aime être avec eux, leur compagnie est agréable, on a de l’espace, nos territoires
Parfois dans un demi-sommeil, je me réjouis de l’instant présent, ils sont tout endormis dans leur lit, les chats ont trouvé leur place pour ronronner
Tous sous le toit, notre nid …
Commentaires
C'est doux un nid. C'est drôle comme la représentation de ntore foyer nous ressemble. pour moi ce serait un port...
On voit que tu as reçu l'amour du nid de tes parents et que tu as été capable de le transmettre à ton tour à tes enfants....Belle famille pleine de tendresse !
Je t'envoie un câlin du coeur.
Souamie /je pense que ça se transmet , surement , ça ne se calcule pas en tout cas , et parfois les gestes tendres sont durs à donner , une barrière , c'est curieux les sentiments
Caro carito / un port , c'est curieux , tu nous en parlera peut être un jour
J'ai fait ce lien avec le nid parce que je trouve que le petit de l'homme est trop vite arraché a cette vie de coton
J'ai vu des bébés en larmes tous petits , à peine sevrés en crèche , je me disais que c'était un non sens de leur faire vivre ça
Quand j'étais enfant, le dimanche matin était le jour où ma mère qui ne travaillait pas avait plus de temps pour moi. Alors je me glissais dans son lit et nous jouions à la cabane... Elle levait une jambe sur laquelle était posé le drap et je me glissait dessous... Dans ma cabane... Je m'y sentais en sécurité... Avec ma mère... Protégée...
Belle histoire que la tienne Jeanne....
La dame des crys / c'est joli cette histoire de cabane ,
C'est encore très tabou le lit des parents , les mères se sentent coupables quand elles prenent leurs enfants dans leur lit , mais mince , pourquoi le petit de l'homme n'a t'il pas droit lui aussi à son nid , bien calé contre sa mère , blotti , au chaud , tout le temps qu'il en a besoin
Je vois parfois des enfants à qui ça a manqué cette chaleur maternelle , très très en demande de la présence de l'autre
Ils ne supportent pas la solitude
On pourrait imaginer l'inverse
Merci la Dame
ces 2 textes (que je commente avec beaucoup trop de retard!!) sont d'une grande beauté de part leur simplicité pleine de douceur et d'amour!!!
j'en ai marre que tu me fasses pleurer jeanne!! c'est pas cool!!!
je t'envoie une grande étreinte
La virge / désolée te t'avoir fait pleurer
C'est une relecture des années de la petite enfance , j'ai tellement eu de chance de pouvoir passer temps de temps avec eux
Je me suis pris des remarques , "tu es une mère poule " "il faut s'épanouir dans le travail " ...
mais je sais que cette tendresse là , est à présent très très ancrée
Peut être qu'à 30 ans , mes enfants vivront toujours là , c'est le risque !
profites à fond de tes filles , le reste c'est matériel , ne pas chercher à compenser par des choses matérielles , mais donner et recevoir calins et tendresse , je crois que c'est l'essence même de la vie , dès le début
(il y a encore des gens qui pensent qu'il ne faut pas trop porter les bébés , parce qu'ils font des caprices ,ça me rend dingue ! )
bises , toutes claquantes
Oui je raconterai. Mais bon là pas trop le temps.