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  • Le Super M

     

     

     

    Nos seules vacances se passaient en banlieue

    On aimait bien, même si avec le recul, je crois que je n’aurais pas aimé vivre dans ces tours HLM malgré  le chauffage central, au sol, qui faisait gonflait les pieds de ma mère et la vide ordure installé dans la petite cuisine

    Josiane aimait les supermarchés, elle en était dingue

    Elle avait passé son enfance dans une famille modeste dans un petit village du cotentin, et menait la grande vie dans ce logement HLM de Viry-Châtillon

    Pas de bois à aller chercher, plus de vaches à traire, hop, le lait arrivait dans les cartons, mon oncle faisait la cuisine, elle s’occupait des ses enfants, un brin de ménage, et la vie allait comme ça

     

    Ce jour là, elle nous emmena au Super M

    C’était révolutionnaire, elle ne parlait que de ça, son super M, un temple, un royaume, un mausolée

    Des femmes poussaient des caddies, dans les rayons si larges, on trouvait tout, vêtements, charcuterie, fromage, stylos …

    Je me souviens d’avoir été déçue, peut être à cause de l’éclairage aux néons, à cause de ces odeurs de jambon et de produit d’entretien, peut être parce que rien ne me semblait intéressant, il n’y avait pas de jouets, pas de maquettes, pas de train électrique.

    Josiane n’achetait presque pas  mais rien que de s’y promener, elle se sentait bien dans le super M  de Ste Josiane des bois, il était grand celui là, plus grand que l’autre

    Je me souviens de l’ouverture du Continent à Cherbourg

    C’était le mort pour le petit commerçant disait sans répit l’oncle Henry qui craignait fort pour sa boutique

    Mes parents n’osaient pas y aller, de peur de le trahir

    Les mêmes odeurs, les mêmes rayons, les mêmes sensations

    Ça ne valait pas les Magasins Réunis, les escalators, et les vendeuses en blouse bleue

    Je fuis les grandes surfaces, toutes, j’ai le tournis, je n’aime pas ce mélange, il n’y a aucune cohérence dans les rayonnages, c’est épuisant, trop, y’en trop de choses

    Je n’aime pas faire les courses, j’aimerais qu’on les fasse pour moi, je n’aime pas les caddies, les caisses, les cartes de fidélité  et les sacs à remplir

    Je fais mes courses vite fait, bien fait,

    Parfois je rencontre Pierrot Bâton qui fait aussi les siennes, là on aime bien, on fait les folles, on raconte des bêtises, on papote …

    Parfois Louis va dans le grand Audran de la Glacerie, il croise notre tante Josiane.

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