Ça fait un moment que je n’ai pas eu de ses nouvelles , vous savez bien , c’est comme ça , dès lors qu’on ne se voit plus régulièrement , on tombe vite dans la case des oubliés , et on a beau se dire que , non ,non , je prendrai le temps , et bien ce temps passe et le fossé se creuse
J’apprends dans la semaine qu’elle ne va pas bien
Je l’appelle un soir, fait comme si je ne savais rien
Elle parle, beaucoup, de ses tracas, de sa fatigue
« Tu aurais du appeler «
Elle me répond qu’elle ne veut pas embêter les autres avec ses soucis, chacun à ses problèmes
Culpabilisant, ruminant cette sensation d’échec, ce besoin de faire du tri, de sauter une barrière … elle parle encore
Je lui affirme que les amis sont là pour ça, avant tout pour ça, pour entourer, épaulé ??
Certes , on ne peut pas régler les problèmes des autres , mais je crois éperdument que la proximité amicale est l’un des moteurs même de l’existence , que sentir l’autre disponible , seulement disponible , capable de prendre le temps de l’écoute , de poser son regard sur les chaos de l’existence
Tout le monde a des soucis, plus ou moins, certains ont une capacité à les prendre à bras le corps, d’autres les enfouissent dans l’activisme ou la production excessive
Elle me fait la promesse de venir me voir la semaine prochaine, je l’encourage à réintégrer la troupe en septembre, faut pas partir comme ça, faut pas se sacrifier …
Cela me ramène à mes propres questionnements
Et si un jour à mon tour je sombrais dans la mélancolie et la dépression, serais je capable d’aller vers l’autre parler humblement de mes chaos du cœur ?
J’ai la grande certitude de trouver une épaule, des bras, une grande tendresse de la part de personnes qui me sont chères
Et peut être même que ceux là auraient perçu des traces, verront moins de vitalité et d’emblée me diront « toi Jeanne, ça va pas fort là «
J’aurais aussi mes enfants, leur amour, leurs câlins, leur chaleur ….
Nul n’est à l’abri, beaucoup de gens ne vont pas bien, et nous avons tous nos rythmes qui souvent sont un frein à la disponibilité pour soutenir les proches
Quoique, on trouve toujours un peu de temps quand même, des tas de petits peu sont souvent salutaires …
Commentaires
Nous dansons tous sur le fil psychologique. L'équilibre est si fragile, j'ai eu l'occasion de le vérifier plusieurs fois dans mon entourage ...
La parole est un antalgique puissant mais hélas souvent ponctuel ! Les fêlures de l'âme ça ne se répare pas si facilement...
l'équilibre est très fragile , et ce n'est pas propre à notre époque , beaucoup de gens dépressifs , chroniques , hypersensibles , traumatisés
Oui , la parole est souvent nécessaire mais pas suffisante
Ce n'est pas par un simple " prend soin de toi " ou " tu devrais te changer les idées " que les choses se règlent
Beaucoup de gens refusent l'aide médicale , peur de la dépendance , faiblesse
quand le pire arrive ..il s'accompagne de culpabilité et de "j'aurais du "
parfois quand même , on peut éviter le pire , j'en sais quelque chose
j'ai lu ton billet, attentionné, tendre, plein de ce bienveillance, cependant pour connaitre de l'intérieur les troubles de l'âme, difficile de trouver de l'aide auprès de qui que ce soit, la douleur est telle que malheureusement le retrait semble la seule ''mauvaise''solution. bonne journée
Nicole , je crois fort en ce que tu écris
J'ai autour de moi des personnes qui se murent quand ça ne va pas
mais ...pour autant , dois t'on les laisser ruminer , doit on faire comme si de rien n'était ?
Combien de fois j'ai pris la main de ma mère , et lui ai dit de "cracher sa peine "
Tu sais , c'est souvent lié à l'éducation aussi
La souffrance est légitime , et l'autre ,les proches , même s'il ne peut pas la comprendre a quand même pour mission d'être là , être là , c'est parfois déjà bien
Bonne journée à toi
Toujours cette culpabilité qui vient peut-être de notre histoire catholique, cette culpabilité de déranger, d'ennuyer, d'être de trop... Qui pousse parfois à préférer un grand silence que des grands mots (maux)...
Est-ce qu'on sombre plus parce qu'on s'enferme dans ce silence, ou au contraire cela permet-il parfois de passer au dessus ?
Risette , je m'inquiétais justement
Pas simple tes questions , tu sais , peut être que l'on peut trouver des personnes écoutantes , disponibles , qui ne jugent pas , loin de l'entourage
sans pour autant psy ou autre
Un bon médecin généraliste peut aussi être un relais , je l'ai vu avec Ellen il y a quelques mois , elle allait vraiment mal
Se taire , se terrer , je ne pense pas que ça arrange les choses à long terme , le corps peut prendre le dessus , tu le sais comme moi
C'est le paradoxe de notre société , beaucoup de salons du corps , et l'âme , qui s'occupe d'elle , et le coeur , je me demande ?
beaucoup de gens trouvaient une écoute auprès des prêtres autrefois , pas forcement les meilleurs conseils , mais un écoute
Tu sais que Didou a récouvert son blog , si si
je t'embrasse Risette
Bien que me mettant volontiers à l'écoute des autres, je ne sais pas parler de mes angoisses et sans vouloir contredire Risette ça ne vient sans doute pas de ma ferveur religieuse ! (lol). pour ce qui me concerne c'est même sans doute plutôt une forme de fierté mal placée car je n'ai plus de honte à en parler sitôt que j'ai trouvé une solution. Quand je ne trouve pas d'issue, comme un vieux bœuf, je rumine seul et parle d'autre chose...C'est grave docteur ?
Heu...Combien j'dois pour la consult' psychanalytique ?
bizzz
JMB
Tu sais , on ne contrôle pas ces émotions
Et puis , accepter ses faiblesses , quand on apparait aux yeux des autres pour un éternel optimisme , c'est pas simple
Est ce que le ruminage intensif est bon ? je ne crois pas
parfois , pleurer un bon coup , pousser un coup de gueule , envoyer promener , ça fait du bien
et puis , rebondir , tenter de relativiser aussi , ça aide
C'est pas trop grave , faut juste veiller à ce que la mélancolie ne s'installe pas comme une mauvaise herbe , parce que ça gagne ces choses là ..
biz
ma recette est assez simple et ça marche à tous le coups
chanter , chanter , toujours chanter ....
Je n'éprouve pas le besoin de parler, j'éprouve le besoin d'écrire. 99% de ce que j'écris va sur mon blog. Mon blog c'est un peu le roman de ma vie, je suis bien moi sur mon blog et en même temps c'est une création "littéraire", un exercice de style qui m'aide à sortir de moi quand je ne suis pas au mieux.
Il m'est arrivé très récemment de me demander si je n'étais pas allé trop loin, la peur d'avoir dérangé ; je me dis que je pourrais à l'avenir écrire un avertissement comme on le fait pour les films déconseillés aux personnes sensibles. Ceci dit, j'espère revenir à des publications pluss légères.
Les deux amies qui peuvent m'épauler sont très loin, géographiquement. Je sais que je peux leur écrire mais ce n'est pas ce dont j'ai besoin avec elles, j'ai besoin de leur présence physique, de leurs regards, de leurs mains, de leurs bras... J'ai perdu tout ça quand elles sont parties, c'est terrible. Et je ne pense pas qu'aux mauvais moments.
Cristophe , ta réponse est claire pourtant , tu dis que tu n'éprouves pas le besoin de parler et en même temps , tu exprimes cette peine de ne plus avoir à tes côtés ces deux personnes chères à ton coeur
et voilà , tout est dit
Oui , le blog exutoire , avec les commentaires , qui parfois peuvent être du réconfort , souvent mais qui peuvent aussi mettre le lecteur mal à l'aise , parce que c'est difficile de donner des conseils
tu vois , si un jour je me retrouve dans le tourment , je crois que je pourrais envoyer un mail perso à un , deux copinautes que je sens très proches , et je leur demanderai avec le plus grande simplicité " je peux t’appeler ? "
entendre la voix , et mieux encore , avoir en face à face le sourire de l'autre , ses bras aussi , oui , le virtuel peut aider , mais ça ne fait pas tout , tu le sais bien
Je crois que des personnes capables de devenir très proches ,il y en a dans tous les coins de la planète , mais il faut aussi provoquer , sentir le moment venu
j'en suis certaine , je l'ai toujours expérimenter
je te souhaite de trouver des réponses à tes chaos
Après , chacun met ce qu'il veut dans son blog , tout le temps qu'il ne porte pas préjudice à l'autre
Tu veilles à ça , j'en ai la certitude
Parfois, avant de descendre tout doucement vers le fond, on joue les bravaches : regain d'énergie, on fait rire tout le monde, on nettoie son cadre de vie et l'intérieur à fond, on range, on trie... Avant de se laisser aller, on "billette" ans la mauvaise humeur, on fait la tête, on prend mal partout. Puis, on se laisser couler sans que personne ne s'en aperçoive car on le cache soigneusement. "Comment ça va" ? - On concède un tout petit : "Oh, pas terrible". Seulement voilà, la questionneuse attentionnée n'a pas le temps, ou ne se sent pas le courage de prendre en charge les doléances. Et nous, après ce SOS jeté, décue, repoussée dans une grande solitude, on "prend" sur soi mais le poids de ce "pris sur soi" fait couler dans la vase d'où l'on remontera peut-être après un grand oup de pied salvateur, ou pas... Le mystère du déclenchement, que ce soit au début ou à la fin, reste un grand mystère douloureux.
"la questionneuse attentionnée n'a pas le temps, ou ne se sent pas le courage de prendre en charge les doléances"
voilà , tu exprimes bien dans ces mots là , le chemin que l'on prend ensuite
" ça va "
oui , pas mal ...
Il est parfois dur de se confronter à cette triste réalité
Par manque de disponibilité , on rate le coche
Combien de fois je me suis dit ça
Hier , une copine que je ne connais pas beaucoup , poste sur son mur FB " la journée va être longue "
et reçoit des commentaires gentils , bisous , repose toi
et là je me dis , c'est pas suffisant pour elle
Elle sort d'une opération douloureuse ,je lui demande en message privé son numéro de portable , et j'ose l’appeler
Un quart d'heure , voilà c'est pas grand chose et ça compte
Tu le sais , parfois la chute est douloureuse , et on aimerait faire comme si de rien n'était
parfois l'entourage ferme les yeux , avec des Yaka , faut s'bouger
J'ose croire encore au réconfort humain , via les blogs , avec des vrais messages d'amour , pas que de la compassion Gnangnan , tu vois ce que je veux dire
Ce n'est jamais simple
et même complexe pour tous
j'ai parfois vu des personnes très mal refusant toute aide , c'est presque légitime aussi
rien n'est simple , mais trop gens souffrent ...
bon samedi à toi Tatydany
Contrairement à Christophe, lorsque ça va mal, je ne peux plus écrire. A force de recevoir des coups sur la tête, je suis entre deux eaux troubles et mon esprit est comme vidé. L'inspiration (ne dit on pas le souffle de l'inspiration ?) me manque, je suis asphyxiée. Besoin de sortir la tête de l'eau et, en même temps, peur de l'obstacle qui me renverra au fond.
Nous avons tous nos différents face à cela
je serais plutôt comme toi , quand ça ne va pas fort , rien à dire ...
peur de tomber sur l'obstacle et dans ces moments , nous sommes si vulnérables qu'un seul mot de travers peut nous envoyer au fond des mers ..
je comprends ça ..
Etre l' oreille, l' épaule, avoir les mots : oui. J' avais plus de mal à "déverser". Maintenant, je crois que j' endure mieux les coups. J'ai grandi, Jeanne ?
Ou tout simplement, être 2: ça aide tellement.
grandi , oui , disons , que tu as une aptitude certaine à relativiser , et de plus en plus je trouve
y'a des choses graves , et des trucs qui agacent
faire la part des choses
et puis toi et moi , on a quand même un sacré truc qui aide , une santé de fer , ce fameux " mal nul part"
ça aide ça
et ton barbu !
J'ai tendance à croire qu'au long d'une vie, chaque personne subit son, ses gros coups de mou... Ce n'est que naturel, il me semble vital de les accepter. Nos sociétés n'incitent à vivre que dans le "rempli" la performance, la vitesse et l'individualisme, c'est comme ça.
Ensuite tu as les gens qui souffrent chroniquement, c'est terrible, il s'agit là d'une authentique souffrance une maladie.
Parler, prier, discuter, écrire pour soit pour les autres, créer, transpirer, se confier à chacun sa méthode l'essentiel est de parvenir à faire jaillir le trop plein d'angoisses. Certains même pour évacuer s'occupent d'abord de l'autre, les écoutent, tentent de leur faire sortir la tête de l'eau... Il en est ainsi, la vie n'est pas un long fleuve tranquille dit-on.
Bleck
- Amen.
Bleck
pas facile forcement d'accepter ses coups de mou
Je crois que d'emblée nous ne sommes pas tous dotés de la même force
tu as des gens , j'en connais , qui ont connu les drames terribles , et qui choisissent la vie , coute que coute
La maladie chronique est une chose très dure à accepter , tant par l'entourage que la personne qui en souffre
Chacun trouve ses petites thérapies
Se tourner vers l'autre , quand on peut , oui , ça aide , je confirme
La société est en vitesse , tant de dégats , mais ... pas irrémédiables , je crois en l'humain
Naïve ?
Nos blogs en sont déjà un beau reflet
une bise Bleck pour ton WE
C'est vrai qu'on n'ose pas déranger car nos copines ou copains ont leurs soucis aussi. On ne veut pas en rajouter aux leurs. Néanmoins, je n'en parle pas sur mon blog que je veux apaisant et détaché le plus possible des tracas. Bon week end.
tout dépend du fil conducteur de nos blogs , certains sont faits pour exposer tracas et peines
d'autres sont des lieux d'échanges
et le risque c'est de parler sans trop en dire , à demi mots , et cela peut mettre mal à l'aise le lecteur
bon dimanche à toi Elisabeth
J'aime beaucoup ta phrase "nous avons tous nos rythmes qui souvent sont un frein à notre disponibilité..." C'est tellement vrai.
à chacun de faire la part des choses , on ne peut sauver la terre entière , parfois , c'est possible de remettre au lendemain le moins urgent et être dispo pour celui qui en a besoin
choisir , toujours choisir , j'ai du mal aussi
Je n'imagine pas Jeanne sombrer dans une quelconque mélancolie ou dépression, mais personne n'est à l'abri dit on...
Bon, on est là, tu l'auras compris !
peut être passagère , qui sait
Enfin , j'ai du ressort , mais on ne sait jamais
oui , je crois que je saurait me protéger
merci Fay
Ouinnnn, je pleure. Qui m'appelle ?
oh ben Chriss , t'as vu ta fille y'a pas longtemps , ça doit être bon pour le moral ça
Tiens , c'est pour bientôt le bébé ?
bisous
J'ai tendance aussi à me replier sur moi même quand tout va mal, à attendre que les gens viennent plutôt que d'aller les chercher ! je n'écris plus, j'ai du mal à décrocher mon téléphone, du mal à parler, peur sans doute d'encombrer, de n'être plus ce que les gens attendaient de moi, de ne plus correspondre à l'image qu'ils m'avaient collées !
J'espère Jeanne qui se cela t'arrive un jour, tu rencontreras des gens comme toi, qui savent écouter, réconforter, mais je devine que oui !
Ce sont des moments toujours difficiles à gérer , comme la douleur physique que rien ne peut soulager ...
mais il faut parfois provoquer celui qui va mal , aller vers lui ,ne pas l'obliger à parler , surtout pas , respecter son silence , être là , seulement là ... ça aide aussi il me semble
J'ai la chance d'être très entourée
jeanne,
je ne sais pas quoi dire..il y a des douleurs tellement profondes,tellement ancrées ....qu'il n'est pas facile de les mettre en mots....
je ne sais pas parler...de moi.
pour le faire il me faut une confiance....en l'instant....
parce que si je reflechis, je me dis que non je me trompe..
la confiance de l'instant... ou parfois aussi une tres grande detresse (une sorte de debordement, je ne peux plus me taire....) m'incite à lacher du lest....
la depression j'ai connu....
un an....harcelement au boulot.
je n'ai rien dit à personne.
quand tout a laché c'etait trop tard, je ne pouvais plus parler, aller travailler,vivre.....l'enfer ....
un an pour me reconstruire....
et la certitude de ne jamais pouvoir supporter un jour de retraverser cette epreuve la....
parce que tu sais quoi ?
je ne dirais toujours rien.....
chère Rodéo
je te crois
oui , je crois en ces douleurs qui se transforment en silence , comme une protection contre les nouvelles attaques éventuelles
Il n'y a pas de thérapies idéales même si elles sont nombreuses
la fragilité est souvent là dès l'enfance , il faut savoir l'accepter , et ce n'est pas juste
Le harcèlement est tellement difficile à mettre en mots , culpabilisant , et la gangrène s'installe , cette dépression qui ronge
je te souhaite la sérénité , vraiment ...
J'ose tout de même croire que rien n'est déterminé , figé , que chaque être peut retrouver la confiance , même minime
Je suis sortie de ça, et heureuse de ma vie tu sais jeanne...
Ce que j'ai, je ne le dois qu'à moi même...
Et je suis fière de mon métier, d'avoir cette richesse la ...d'avoir malgré tout fait le choix d'orienter ma vie vers l'autre....
Vers le milieu spécialisé qui est le mien ....
Je sais aimer, je suis aimée.... Ma vie est ce que je veux bien en faire...
Il n'y a pas de plus belle richesse non? Être libre d'être qui l'on veut et non ce que l'on attend de nous .....
Je t'embrasse très fort!
Merci à celle qui m'a lu et qui a eu un geste vers moi.