Le jour de congès

 

 

23 heures,  c’est le moment de partir chercher Ellen à sa colo, elle est en congés le lendemain, elle pourrait rester, mais ne se reposera pas du tout dans le brouhaha du centre, elle pourrait rentrer en train le lendemain, mais c’est compliqué …

Elle a besoin de dormir, de retrouver son monde, son impatience est visible dans les SMS échangés tout au long de la journée

Elle a croisé Jade, sa tante, la sœur de Jérôme qui travaille pour une société de relevé de compteur, c’était inattendu, elle a aimé ce moment de raccordement à sa vie

Rose décide de m’accompagner, elle aime l’ambiance de la nuit, elle est impatiente de revoir sa grande sœur, de la toucher, de la sentir

J’ai 40 minutes de trajet , je le sais , au nord est de la Mayenne , presque en Sarthe , il y a peu de voitures , je n’ose pas rouler vite , je croise des chats , des lapins , un hérisson , peu de voitures , c’est mieux

J’ai les yeux qui pleurent, le nez qui coule, comme une allergie,  c’est bizarre, et un peu désagréable

Ellen envoie des SMS «  vous êtes où ? « 

Elle piétine

Rose et moi chantons Exodus dans la voiture

J’arrive à Charnié en Torchon, un village un peu paumé, des champs, une église, une supérette

Rose se jette dans les bras de sa grande sœur, câlins

Ellen monte à l’avant, elle cause, me raconte sa vie là bas, ça me parle beaucoup, on a besoin de parler dans ces moments de rupture, elle est vive, enjouée, heureuse en fait, ça se voit

Le lendemain, elle dort un peu plus

J’ai fait ses lessives, il faisait beau, c’était un jour de congés   , elle a vu ses copains de chœur dans l’après midi

Après le diner, Jérôme l’accompagne  dans le centre perdu au fond de la Mayenne

Elle est énergique, fière de  n’avoir jamais été convoquée par le directeur pour des reproches, elle aime ce qu’elle fait, sait pourquoi elle le fait

C’est bien, c’est ma fille, presque ma copie à son âge, j’ai jamais cherché ça, j’ai transmis, elle a pris, elle donne, je suis heureuse de son chemin 

Fière de sa vitalité

Elle me manque un peu, j’attends son retour, proche.