Ce matin là je suis décidée à retourner au marché, j’ai déserté ce lieu durant quelques semaines, je traine, trop de pluie, trop de gris …
Prête à l’heure, me voilà devant l’étalage des fruits et légumes, il me faut trois kilos de pommes de terre au moins, elles ont un bon aspect, clémentines et betteraves rouges, j’adore les betteraves avec de la mâche et une sauce à l’échalote
La place est lumineuse, les travaux sont finis, c’est vraiment un espace agréable, une vraie réussite
Je croise Angèle avec son petit « gars » elle est heureuse avec ce garçon qu’elle garde, ça se voit
Je redescends derrière le palais de justice, il me faut un bon poulet rôti, un gros, un bon poulet tourné à la broche
Hop, dans le sac !
J’envoie un sms à Ellen, elle doit me retrouver pour acheter des chaussures, « rendez vous au manège «
« Pas prête, dans 20 minutes »
Grr … je fais quoi moi ?
Je décide de m’avancer vers le théâtre, le soleil donne, la rivière est éclatante, je retrouve l’atmosphère de ma ville que j’aime tant, je suis bien
Me voilà nez à nez avec Léandre, il planque un truc sous son bras, ça se voit, je le titille « c’est quoi ça ? «
Une bouteille !
Si ce n’est pas malheureux de se promener avec un litron
Grosse rigolade, il a acheté de la bière mayennaise dans la boutique bio ou travaille Elise
Léandre se rendra le lendemain à Lyon pour la fête des lumières, il croisera Antiblues sans le savoir, c’est une évidence
Tristan arrive vers nous, on se met à papoter sous le soleil, on débriefe le show de la veille, c’est plaisant, les rencontres hasardeuses de notre village sont toujours belles
Nous repartons chacun de notre côté, j’aperçois Ellen de l’autre côté de la rue, nous commençons la tournée des échoppes à bottines
Dans un magasin, un homme âgé a fait déballer au moins dix boites, il témoigne à la vendeuse son expérience commerciale, il était « dans la chaussure «
« Maman, me regarde pas … »
Nous avons du mal à retenir notre fou rire
Dans une autre boutique, Ellen trouve son bonheur, pendant qu’elle essaye les bottines, la vendeuse a attrapé ses chaussures et se met à astiquer, brosser et reluire
« Les chaussures, c’est comme les voitures, ça s’entretient
Ellen découvre le cirage !
En sortant de la boutique, Carla nous saute dessus, elle a déposé les garçons chez ses parents, et commence ses achats de noël
Nous rentrons toutes les deux pour déjeuner, Luka restera à geeker un peu
A la maison, Basile déboule voir son pote Jérôme, pause café dans la véranda, je prépare les patates, nous dégusteront tous les cinq le bon poulet
Il n’y a pas de pause dans les instants de bonheur tous simples
Ces matins là où en se levant on attend rien, quand le hasard des rencontres, les complicités de la vie nous extorquent de nos coquilles, je savoure les bonus de cette vie que je n’échangerais pour rien au monde
Par tout temps, toutes saisons, ma sphère aimante me comble de sa chaleur, je ne demande rien de plus …
Commentaires
J'ai l'impression d'avoir déjà lu ce billet, ou un tout comme.
ça ne m'étonne pas du tout
je radote ...
Ce billet , je l'ai écrit pour Ellen , parce que c'est rare de se promener toutes les deux , je l'ai écrit pour Léandre parce que je sais qu'il passe par ici de temps en temps , silencieux
parce que l'anecdote du litron sous le bras n'a pas mis de temps s'ébruiter , et que ça nous a fait rire
Tu sais , il nous en faut peu ..
Oui des petits bonheurs comme ça nous font du bien on ne sait pas pourquoi ce jour là et pas un autre jour !!!
C'est ça le bonheur, n'est-ce pas Jeanne?
Bises
cela me conforte dans l'idée qu'il faut sortir de sa coquille , se croiser, s'arrêter dans la ville ou ailleurs
Un rayon de soleil matinal , ça change tout !
j'étais bien à papoter sur le pont avec mes beaux ténors , alors que deux minutes avant je pestais un peu
faut prendre le temps pour ça , oui !!
bises
........ eh oui, tu l'as dit Jeanne des p'tits bonheurs simples de la vie.
C'est marrant que tu parles de cirage, tu me fais penser qu'avant quand j'étais gamine, c'était moi qui m'y collais, nous étions 6 dans la famille, je pestais Mais pas le choix, seule fille avec 3 frangins grrr...
je me demande combien de gens astiquent et cirent leurs chaussures régulièrement
j'avoue , je n'ai jamais montré la technique à mes enfants , pourtant le cuir , ça se nourrit
tiens , je vais cirer mes fauteuils un de ces jours , ça peut leur donner un bon coup de neuf
ma pauvre Nini , comme si cirer des pompes était une tâche féminine !
oh, un Père Noël amphibie !
pas besoin de cirage pour lui, les bottes en caoutchouc c'est juste un coup d'éponge...
pourvu qu'il ne parte pas à la dérive et finisse sa vie en débris échoués au bord d'une plage corse
j'ai vu de très belles images de ta ville à la télé, au moins vous savez illuminer chez vous ! nous, on a rien du tout part quelques rues dans les beaux quartiers
Plus la ville est grande , plus c'est couteux
ici , c'est recentré , les illuminations attirent du monde , c'est devenu un rituel
j'aime bien , en décembre , pas avant
On ira chanter vendredi au marché de Noël ,rendez vous annuel aussi
C'est vrai , c'est animé Laval
Comme c'est joli, "ma sphère aimante"...
et tellement vrai