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Commissariat

Somnolant dans le compartiment, je suis brusquement réveillée par le contrôleur qui me demande les billets. Un animateur et moi-même sommes sur le chemin du retour, au centre de la France, veillant sur une douzaine d’enfants de retour d’un centre de vacances ; Epuisée, je me dirige à côté prendre mon sac à main dans lequel j’avais déposé les billets. Introuvable ! Je cherche en vain dans le casier du haut, rien …je me rends vite compte qu’un voyageur picpocket s’est emparé de mes papiers, ma carte bancaire et tout le reste.

Le contrôleur compatit, ne pose pas d’amende et grâce à l’argent que possède Renaud ,nous traversons Paris avec le groupe de gamins sans trop de frayeur .

Au petit matin, harassée, j’abandonne le groupe, les parents retrouvent leurs enfants après un séjour de trois semaines ;

Pour la première fois de ma vie, je pousse la porte d’un commissariat  en vue déposer une  plainte. Après un long moment d’attente un shérif tout en jeans vêtu, santiags aux pieds m’accueille dans son saloon ;

Après quelques questions sommaires, il m’assure de ne pouvoir m’aider dans ma requête ayant pas de livret de Famille sur moi ; Au  bord des larmes, je résiste au cow boy qui a l’idée judicieuse d’appeler au domicile de mes parents ; Ne les ayant pas encore prévenus, j’appréhende leur réaction de me savoir sans papiers, sans argent ;

Après avoir enfin obtenu une plainte, je sors et erre en ville quelques heures ; La responsable de l’organisme dont je dépend me verse une partie de mon salaire en espèce et me finance un billet de retour en train.

Je décide alors de rester sur place et d’attendre l’arrivée du reste du groupe avec qui je devais passer la soirée …

Quel soulagement de retrouver ceux avec qui j’ai vécu ces trois semaines .

Un centre de vacances, c’est un peu comme le «  loft «  , on s’aime, on partage beaucoup, on déteste, on vit en vase clos …

J’ai marché avec les autres dans une rue, un chaton recueilli durant le séjour nous a suivi, abandonné, j’ai alors décidé de le prendre et de le ramener.

Je ne me souviens plus ou j’ai dormi, dans l’appartement d’un animateur sans doute, entassés comme des sardines, le chat est resté.

Je l’ai déposé dans un petit sac de voyage, j’ai refermé la fermeture, je suis montée dans le train …A mon retour, j’ai retrouvé mes parents, je leur ai avoué très vite que je n’avais pas pu laisser le chaton, ils l’ont aussitôt adopté, il a vécu longtemps avec eux.

Il y a plus de 22 ans que cette histoire est arrivée, fin juillet, je m’en rappelle encore, depuis je pars souvent sans mes papiers, et ma maison est envahie de chats officiels et vagabonds …

 

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