Une fois de plus en écoutant mon émission radiophonique favorite, mon oreille est attirée par la critique d’un livre, assez dur et drôle à la fois intitulé » Darling »
Quelques jours plus tard, j’achète ce livre et le lit en quelques jours. Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme au destin terrible, une pauvre fille qui vécu dans la Manche, vouée à un mariage raté, une enfance glauque et j’en passe tellement certaines scènes ne sont pas à mettre dans toutes les mains. Il se trouve que le décor est vite planté et je revois dans cette vie des images bien familières : celles des tables de mariage en Normandie, décor triste avec coquilles de poisson mayonnaise et néons. Je reconnais les lieux, la nationale qui traverse son village, je n’ai aucun mal à visualiser les gens, les hommes gras et sauvages …
L’humidité, le froid, la violence cachée, la misère rurale ( je n’ai rien vécu de tout ça )
C’est un livre choc, pourtant Jean Teule l’auteur y met plein d’humour et de légèreté.
Je décide quelques jours plus tard d’écrire à l’auteur et à Darling, un petit courrier témoignant mon émotion et aussi remerciant d’avoir osé donner ce récit, encourageant l’héroïne à poursuivre sa vie si, tenté qu’elle pourra se reconstruire.
J’ai reçu quelques jours plus tard une lettre de Jean me disant que Darling avait été émue de mon témoignage.
Le film fut tourné aux abords de Coutances, il sortira prochainement, c’est toujours un jeu délicat l’adaptation d’un roman au cinéma.
Il me semble qu’on en fait beaucoup sur la misère des banlieues, certes des familles n’ont pas la vie facile, on oublie aussi que dans les années cinquante et soixante, la pauvreté culturelle et affective de toute une génération à causé des placements d’enfants, cela continue encore aujourd’hui avec l’inceste et rarement on évoque ces sujets …on preferre souvent se taire, parce que tout le monde se connaît, on veut pas d’histoires …
Celle de Darling est bouleversante, Jean Teulé l’a écrite avec justesse et humour, j’espère que ça vie est devenue supportable …
Commentaires
Tu as raison d'en parler, Jeanne, de cette misère des années 50 et 60. Ce n'était pas du tout celle de maintenant. Pas d'accès à la culture, les parents qui élevaient leurs enfants comme ils pouvaient, sans aide d'éducateurs. Et bien sûr l'inceste et tout le monde qui se connaît. Si le film sort, c'est certain qu'il y aura un choc avec les nouvelles générations.
Bonne journée.
Merci pour ton commentaire Elisabeth, cette note est aussi pour ceux qui croient que
"aujourd'hui les gens ne savent plus élever leurs gamins"
"maintenant les jeunes en ont trop "
"C'était mieux avant "
Avant on ne portait pas plainte , avant on se taisait ,avant pas de culture ,pas d'expression ,pas de confort ,une sorte de soumission ,et sutout sortez vous de la tête ces images bucoliques du monde rural , la réalité était tout autre ...
bonne journée
Il n'y a pas d'objectivité dans le souvenir. J'ai grandi en seine maritime. Je ne me souviens pas de la pluie et de la grisaille, pourtant il devait bien pleuvoir et le temps devait souvent être maussade ! d'un autre côté je ne me souviens pas non plus du soleil :-)
En tout cas pour ce qui me concerne et pour lancer le débat je dirai qu'avant on s'en fout ! . . . seul compte maintenant et un peu demain !