Le gros rideau se ferme sous des applaudissements, il se dégage de la salle un climat que je ne peux décrire. Je vois en coulisse notre chef Théodore qui appuie sur un bouton, coupant le son de la scène. Le public ne bouge pas, reste debout tandis que notre pianiste relance la chanson d’Aznavour « nous nous reverrons un jour ou l’autre ».
Dans le regard de Théodore, je lis qu’on ne peut pas partir comme ça, il appuie à nouveau et remet le son ( comme dirait le chanteur qui me sort le plus par les yeux Philippe Katerine)
Dans la salle il y a des proches, ce n’est pas souvent : Jérôme et les enfants, la femme de Jeremy et ses filles, Marie Camille et son mari, les copines d’Ellen et peut être d’autres .
De la scène je ne les vois pas, ils me voient d’autant plus ce soir que je ferai un léger déplacement dans le public pour aller chercher un homme au hasard.
Nous chantons encore et encore, saluons, le rideau se ferme et s’ouvre ; la salle est éclairée.
Après plus de deux heures de spectacle nous sommes épuisés d’autant plus que la veille nous avons donné le même spectacle.
Nous quittons la scène heureux de ce grand moment de complicité entre nous, cette disponibilité à improviser des petits moments de complicité, des regards échangés, des sourires, des rires …avec Patricia, Anna, Carla, Eléonore, Clotilde et les autres. Je retrouve difficilement Jérôme et j’aperçois Rose endormie sur un fauteuil rouge, elle était si heureuse de venir au spectacle mais la fatigue a eu le dessus.
Je retrouve Mark joyeux et bien fier d’avoir tenu le coup, Ellen et se copines, tous se sont gavés de chewing gum, je leur avais préparé un sac à dos bien fourni ;
Ils quittent la salle, rentrent à la maison.j’échange quelques mots avec d’autres, des blagues en veut tu en voilà comme d’habitude ;
Vers minuit je rejoins la loge, échange encore quelques commentaires avec des soprane ( terme qui désigne dans un chœur celles qui chantent haut)Je quitte ma tenue, je pose tout en vrac dans le sac à dos, prend mes vêtements et descend retrouver les fous chantants.
Nous prolongerons tard dans la nuit cette fête, trouvant je ne sais ou la force de chanter, brailler aussi en savourant de délicieux cakes. Nous échangerons des grosses blagues et aussi de beaux moments d’intimité, 2008 sera une année heureuse.
J’ai une pensée pour Agathe qui nous manque.elle reviendra bien vite.
Je trouve mon sommeil avec difficulté, la tête pleine de musique et de chansons avec une seule envie de remonter sur scène avec cette centaine de fous chantants …
Commentaires
Un vrai bonheur... Une communion avec le public et tous nos "collègues choristes" avec qui nous avons ou pas des affinités, mais avec qui, dans ces moments on se sent si proches, car au fil des mois nous avons construit quelque chose ensemble. Et c'est dans ce "ensemble" que se crée ce lien à la fois tenu et si fort.