Cet été là, je faisais un centre vacances, je partais sans connaître les animateurs, j’avais été recrutée entre deux portes sans entretien, le simple fait que je soies étudiante éducatrice m’ouvrait tous les lieux.
Le centre se trouvait en Auvergne, les premiers soirs, j’étais un peu en retrait, je ne connaissais pas le directeur, il était assez distant, très pro, un peu froid, il m’impressionnait.
Les enfants dormaient dans un dortoir insalubre, peu de moyens, c’était un vieux château tout délabré, nous passions notre temps à surveiller les enfants qui inventaient mille bêtises à la minute. Ils se mettaient souvent en danger, n’écoutaient pas nos remarques, un public de cas sociaux, sans limites, un peu anarchiques au début. Après c’était un pur bonheur, des liens très drôles, mon humour me permettait de tenir bon, je menais à terme tous mes projets éducatifs, j’aimais vivre avec ces enfants séparés de leur famille pour quelques semaines.
Un soir, nous étions descendus en cuisine ( c’était encore le bon temps ou l'on pouvait entrer dans les cuisines de collectivités ), nous entendons un gros bruit sourd.
Je remonte avec Arnold, un peu inquiets, à l’affût de la prochaine bêtise ( oui même couchés ils ne s’arrêtaient jamais !)
Après avoir fait le tour du dortoir des filles, nous découvrons une fillette de 8 ans, un peu grassouillette, gisant au sol près de son lit. Elle s’appellait Monique, nous sommes en 1985.
Rien de grave, elle dort encore, nous nous approchons, la relevons avec effort et la reposons dans son lit, échangeons un regard, avant d’éclater de rire …rire nerveux, rire de fatigue, ou rire qui évoquait autre chose.
Nous échangeons quelque phrase, je me souviens encore l’une d’elle..
Tous soirs, pendant trois semaines, elle tomba de son lit vers 22 heures et tous les soirs, vers 2h du matin, Arnold me disait « on va recoucher Monique … »Ce moment nous appartenait, on aurait jamais laissé les autres y aller à notre place..
C’était, je crois l’occasion de prolonger la nuit … un petit moment de complicité, de proximité …
Merci Monique !!!
Commentaires
Monique ? Monique ? Celle qui rit quand on... ? ;-)
Etrange... un cas de somnambulisme ? Ma belle-fille en a fait quand elle avait 6 ans, et c'était très impressionnant. En fait, c'est son papa qui y allait, moi j'avais trop peur ! L'idée de la trouver debout avec les yeux blancs du dormeur, brrrrr...
Je n'ai jamais connu l'ambiance d'un camp de vacances, d'une colonie.... C'est que tu me donnerais presque envie ;)
Comment ? une étudiante éducatrice laisse une enfant dormir par terre de 22H à 2H du matin. 4 heures sur le carrelage ? Elle a du choper une pneumonie au bout de ces deux semaines de colo ?
Jean-Pierre / en relisant cette note ,je me disais ...y'en a bien qui va le faire ....c'est fait !
Gwen / elle devait avoir un sommeil très agité ,elle tombait souvent ,on y pouvait rien .
Le somnembulisme , c'est different ,je te comprend , impressionnant ..
Cécile / hum ..on vivait trois semaines retirès du monde ,c'est une expérience unique,j'ai beaucoup appris ...
Louise / ah ..l'habit fait pas le moine vois tu ..".faites ce que je dis ,pas ce que je fais .."
Nous aurions du installer un détecteur de chutes ..Mais elle était resistante notre Monique
Jeanne, je n'ai pas pu m'empêcher. Désolé... :-)
J'ai pensé aussi au somnabulisme. Je me souviens des nuits, non pas de colonies de vacances, mais des Guides (scouts féminins) : impossible de dormir avant 3 heures du matin.... Quelle fatigue le matin au réveil !!!! Bonne soirée.