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Le parc (1)

chemin.jpgElle remonte sans cesse son bandana, serre son col, refait les mêmes gestes répétitifs .

Nous marchons dans le parc, Lorenzo parle avec Jérôme, les garçons font du vélo .

Anne aime bien se balader dans ce parc appartenant aux  Frères situé tout près de sa maison .

Elle a peur de prendre froid, pourtant nous sommes en mai, un rayon de soleil nous réchauffe, un peu d’air tout de même

Une banale infection repoussera la date de la greffe, Anne n’a plus le choix, elle doit affronter ces soins intensifs, longs et pénibles, la chimio qui fait vomir, qui l’assomme, l’isolement, les angoisses..

Nous parlons de choses et d’autres, mais à tout moment tout nous ramène à la maladie, l’avenir, les enfants

Le vent souffle sur nos têtes, elle a peur d’attraper froid..

En parlant des enfants, de Lorenzo, elle me dit, « tu comprends, je ne peux pas les laisser « 

Les laisser, dans sa tête ce n’est pas pour quelques jours, c’est de son départ qu’elle parle, partir, les laisser ses amours comme elle les appelle..

Je suis démunie, je ne peux pas lui dire, « non,Anne, tu vas vaincre cette merde de leucémie « 

Je ne peux pas lui dire « …peut être que tu vas partir « 

Cette idée, cette mort est tout  simplement irréelle, impensable et pourtant probable.

Elle me renvoie à la mienne, mes enfants sans leur mère, pas possible, impossible, on ne peut pas partir, les laisser .

Nous continuons, je marche auprès d’elle, je ne la quitte pas …

Rose fait une colère, je laisse son père s’en occuper

 

Au retour, nous nous quittons souriants, je l’embrasse mon amie, je lui dis encore et encore qu’elle doit s’accrocher, elle le sait..

, je lui  promets d’aller la voir après la greffe en  chambre stérile en juillet .

 

Commentaires

  • Bonjour Jeanne, je fais un petit tour sur ton blog avant de commencer ma journée.....Encore un point commun, ma meilleure amie (depuis ma plus tendre enfance) est atteinte de leucémie chronique. Et cela me fait penser que je dois lui téléphoner. Elle m'envoie toujours un petit mot au moment des fêtes de fin d'année. Nous avons le même âge et moi aussi je me suis dis quand j'ai appris sa maladie, pourquoi elle et pourquoi pas moi ? Nous nous sommes mariés à quelques mois d'intervalle, nous avons eu nos enfants pratiquement en même temps (fille et gars). Le destin s'acharne quelquefois. Sa maman est décédée peu de temps après son mariage d'un cancer des os. Elle est fille unique comme moi. Bref, c'est ma soeur. C'est paradoxal, je suis fille unique et j'ai plein de frères et soeurs ! Elle porte le même prénom que toi (ton vrai nom de scène !) et je dois dire qu'au moment de sa maladie, je n'ai pas été assez présente peut-être à cause des kilomètres qui nous séparent maintenant.....ce n'est pas une excuse ! Moi aussi, j'ai pensé à ses enfants. Heureusement, mon amie se bat toujours avec des traitements lourds. Elle est forte de tempérament, elle l'a toujours été. Quand elle jouait de l'accordéon, elle n'avait jamais le trac et était toujours sûre d'elle. Des concours internationaux, elle en a passé et ramené des coupes. Maintenant, je pense qu'elle ne joue plus beaucoup. On s'est retrouvé, il y a quelques temps chez une cousine à moi. J'avais amené mon instrument que Théodore m'avait offert, celui que j'avais auparavant avait plus de 20 ans (mes parents s'étaient privés certainement de pas mal de choses pour me l'acheter à l'époque !). Elle a joué un peu mais semble désormais désintéressée. Elle était enseignant en musique et a dû arrêté. Oui, ton billet m'interpelle ce matin et je vais téléphoner à mon amie dès aujourd'hui quand j'aurai un moment de libre. Jeanne, quelle chance on a d'avoir la santé.

  • Solène / on se fait peur de la maladie , moi la toute première , parler de ça avec quelqu'un qui le vit , ce n'est pas si facile
    mais ne pas en parler , rester muette , se contenter de prendre des nouvelles par les autres , ce n'est pas suffisant pour la personne souffrante
    c'est justement là , qu'on doit être très très présent
    Décrocher le téléphone , par un banal " ça va ??? "
    non, mais appeller et dire juste " je viens vers toi , comment te sents tu ? "
    , j'envoyais des mails à Anne dès que je savais qu'elle pouvait les lire en chambre stérile
    Il ne faut pas lacher quand on peut , il faut entourer , seulement la présence suffit , les mots ...
    Pour ton amie , difficile de garder la confiance , une maladie chronique , c'est une épée de Damoclès ommniprésente
    C'est bon de te manifester ..
    Passes une bonne journée

  • ne m'enveux pas de ne pas commenter ta note, non qu'elle ne me parle pas, mais je crois que je ne sais pas très bien trouver les mots dans un cas pareil.

  • Trop d'émotion pour moi ce soir...je reviendrai mettre des mots sur mes pensées plus tard.
    Je t'embrasse jeanne.

  • Trop émouvant. On ne sait pas quoi dire et intinctivement on transpose "et si c'était moi". Chez moi, c'est un autre problème. Mais on sait que l'épée de Damoclès est toujours là et que, même si tout semble aller bien aujorrd'hui, demain pourrait brusquement être différent.
    Appelez vos amies. C'est très important le soutien !

  • Louise / commenter ce genre de billet n'est pas necessaire , la lecture est suffisante , je le fais pour ne pas oublier , encourager ceux qui sont démunis face aux proches .
    Je ne t'en voudrais jamais , bein sur

    Nath / je sais , je comprend , c'est dur de lire cela
    je me souviens tellement bien de cette après midi là

    je t'embrasse aussi , fais comme tu peux

    Patricia / je vois ce dont tu parles
    Oui quand tout va bien , il faut tout simplement profiter de chaque jour
    Nous sommes loin d'être au même pied d'égalité , dans ce domaine , ton histoire , celle de Philippe m'avait beaucoup touchée

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