Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les non - dit

comrimés.jpg

Elle quitte subitement la pièce, claque la porte, blessée par des paroles mal placées

Les regards se croisent, gênés

« elle est fatiguée « 

Elle est contre un mur, en larmes

Je la console, je la rassure, je lui entoure le cou de mes bras

Nous échangeons quelques mots, elle retrouve la paix

 

Dans cette famille, on ne se parle pas, pas de cette manière, on parle beaucoup, on s’écoute peu

Je n’aurais pas osé faire cette démarche il y a quelques années de cela

Maintenant c’est fini, je n’aime pas voir les gens en peine, quand leur douleur est évidente

Je laisse les acteurs à leurs jeux de scène, les grandes envolées me fatiguent aussi

 

 

Les non dit, les choses jamais avoués, durant des années j’ai refermé mon âme, j’explosais comme je pouvais, et on a détecté une étrange maladie

Et j’ai absorbé des tablettes de comprimés, de la Dépakine, du tranxène, du Lexomil

Du tranxème à 12 ans, comment peut on ?

J’étais marginale, à part, pas vraiment handicapée mais pas non plus dans les normes

 

Et j’en ai joué aussi..

Et puis un jour, exit, poubelle, fini, j’ai décidé

 

Des années plus tard, j’en ai parlé au docteur H

Il était subjugué par mon histoire

Il m’a alors conseillé d’écrire aux deux médecins qui m’avaient fait engloutir des tonnes d’anxiolytiques

J’ai eu envie de le faire

Mais je ne pouvais pas, pour mes parents

 

La seule parole du Dr H a suffi, j’avais la confirmation d’un vrai soignant,

Je me souviens combien j’étais sortie légère et apaisée de cette consultation

 

Il ne faut pas garder ses fardeaux, juste tenter de les déposer aux pieds de ceux qui aptes à les recevoir …

Commentaires

  • c'est tellement la solution de facilité pour le Dr, on peut le comprendre face à un adulte, mais face à un enfant ?? je n'avais jamais lu la note à laquelle tu fais référence, nos passés reflétent des moments très difficiles
    ils nous ont permis de devenir ce que nous sommes mais à quel prix

  • mlaféeclochette / à cette époque , on était encore loin des diagnostics somatiques , la psychalalyse n'était pas encore arrivée à Bricquebec !!!
    mes parents n'ont jamais eu idée d'aller consulter ailleurs , ils trouvaient ça costaud mais ils suivaient
    le medecin exerce encore , sa pratique se réduit à renouveller les ordonnances
    Cette note fut une des premières , du temps ou je n'avais pas de lecteurs ..
    L'essentoel s'est d'avoir réussi à trouver l'équilibre

  • Encore, comme tu le dis, il faut que les personnes soient aptes à les recevoir... D'où l'importance pour toi d'avoir trouvé le Dr H... Je suis un "Non dit" dans la vie de mon part qui a explosé à la tête de ses enfants au moment de sa mort... Une chance qu'ils aient bien réagi....
    Je déteste moi aussi les choses cachées... Comme disait je ne sais plus qui "les choses tuent, tuent... "
    Bonne journée. bisous

  • La dame des crys / j'avais même toute petite une grnade lucidité sur moi même , j'ai vite su que je n'avais rien, je zappais les médicaments dès que je pouvais
    J'ai perdu confiance en la médecine et je l'ai retrouvée avec cet excellent médecin
    c'est du passé , et je vis très bien
    je comprends ta rage , c'est dur de devoir subir tout cela
    bonne soirée ma dame ...

  • je ne comprends pas les gens qui ne cherchent pas à faire d'efforts avec des enfants...
    heureusement tu as si dépassé tout ça et t'en sortir...
    tu es très courageuse jeanne....

  • La virge / tu sais à cette époque dans les années 70 le medecin de campagne avait tout pouvoir , jeune ou vieux
    Mes parents n'ont jamais remis ça au cause , maintenant oui , je les aide à ouvrir les yeux , mais ma mère se "dope " depuis des années , jamais elle n'a osé changer de médecin

    je ne suis pas forcement courageuse , mais j'avais des envies , je les ai faites

  • Oui, et il faut chercher quelqu'un qui soit apte à recevoir nos fardeaux, ne pas les garder pour soi !
    Moi non plus je ne me souvenais plus de ce message posté en 2007...
    Mais dis moi, le docteur H. son prénom c'est grégory ????

  • Fay / j'avais eu besoin de poster ça très vite , balayer ces épisodes un peu pénible
    mon blog c'est vraiment mon histoire , il a permis tellement de choses

    Non pas Grégory et il n'a pas de béquilles , j'ai cherché le Dr Doug ..

  • A te lire, si forte, si optimiste, je n'aurais jamais imaginé que tu aies pu traverser de tels tourments dans ton enfance.
    Je suis vraiment touchée par ta note, par sa conclusion; et ne jamais déposer son fardeau devant qqn qui n'attend qu'à marcher dessus.
    Je t'embrasse, ma Jeanne.

  • Dana / tu sais , je me suis construite , j'ai fait par moi même , j'ai vite compris que ça ne servait à rien de pleurnicher
    je ne serais peut être pas devenue la Jeanne d'aujourd'hui sans ça
    Trouver les bonnes personnes , et il y en a
    Je vieillirai avec le Dr H
    Bises ma Dana

  • adulte ou pas , le non-dit me bouffe petit à petit mais je pense que c'est une question de caractère
    biz

  • Victoria / il faut trouver des mots consolateurs pour ceux qui en ont besoin , ne pas laisser les gens blessées dans leur peine
    fais le ...
    Bises , merci de ta fidélité

  • pff...... je suis frappée par la dureté de ton billet. il est extrèment fort et moi qui vient du milieu médicale,je me rend compte à quel point le médecin n'est pas tout puissant et qu'il ne détient pas TOUT le savoir .Tes parents pensaient sûrement bien faire .On prête au médecin tant de "pouvoirs" .je crois qu'il faut savoir garder un oeil critique et les pousser dans leur retranchement .Je ne suis pas contre les médecins, j'ai même beaucoup de respect et d'admiration mais je sais que je reste vigileante avec eux et que je n'écarte pas les autres pistes qu'ils ont pu "oublier"...

    je me rend compte aussi à quel point les médicaments que tu as pris étaient forts et que ça a dû avoir des effets secondaires sur ta vie quotidienne de l'époque...

    très émue par ce billet . et voilà tu as vu un autre côté de la médecine. celle qui sait écouter les gens ,les regarder dans leur globalité ...
    écris peut-être à l'autre médecin pour lui conter ton histoire. pas pour l'accabler (ça ne servirait pas à grand chose) mais juste pour le faire réfléchir .je suis sûr qu'il pensait bien faire .c'était une autre époque . juste qu'il connaisse la suite de ton parcours et qu'il ait une vision de son travail sur l'ensemble de sa carrière...
    biz jeanne

  • Nini / je n'ai plus envie de remuer tout ça , les doses de médicaments devaient m'endormier , me donner peu d'énergie
    l'essentiel , c'est que je ne soies pas accoutumée
    J'ai veillé aussi avec mes enfants , parfois je ne donnais pas les doses prescrites , très méfiantes , mais maintenant que j'ai trouvé un vrai et bon médecin , tout va bien
    tu sais à cette époque on ignorait les symptomes de spasmes et tout le reste , crois moi , il y a des comportements infantiles qui me sautent à le vue
    mais je ne suis pas médecin !!!!

    bisous Virginie

  • heureusement ça a beaucoup évolué depuis quelques années ,tu as un tempérament qui t'a permis de t'en sortir et tu as rencontré la bonne personne . je n'aurais jamais imaginé( ça me rend toute chose) que tu aies pu traversé une telle enfance et adolescence, le fait de t'en être sortie a du t'apporter une force de caractère.
    Bonne journée

  • Marie Camille / comme d'autres enfants passent des heures sur les terrains de sport , je passais mon temps dans les salles d'attente , avec des bilans sanguins à gogo
    beuh ...
    Et j'étais docile
    et puis un jour , STOP !!!
    j'ai dit à mes parents , c'est fini
    ils étaient je crois impressionnés , et ils n'ont jamais insisté
    Et ce fut une évidence , que je me tournerais vers la petite enfance , pas pour enseigner , ça non , pas pour soigner , surtout pas , pour .... accompagner

    et je l'ai fait et sans ça , on se se serait jamais croisées !!!
    ah qu'elle est belle cette vie là

  • "Les non dit, les choses jamais avoués, durant des années j’ai refermé mon âme, j’explosais comme je pouvais..."
    terrible... ton histoire subie Jeanne... terrible...
    et finalement qui est "dans les normes"?
    personne à vrai dire...

  • Charles / ce qui était dur c'est d'avoir cette impression qu je pouvais tomber comme une mouche , une petite mort
    alors , pas de vélo , pas de mobylette , le volant .. oui mais , tout le monde me voyait dans le décor
    Pire encore , porter un bébé , jamais on n'a osé me mettre un bébé dans les bras j'allais le casser
    tu sais , je suis vite devenue libre , sans thérapie , avec de belles rencontres
    aucune tristesse dans tout ça , pas du tout

  • Dans notre famille, les mêmes souffrances et aussi parfois en bout de course, la personne enfermé dans son traitement n'en sort plus. Il ya aussi ta démarche de libération qui permet de libérer les autres.

  • Caro carito / je vois des ados souffrir , des enfants exprimer leurs maux par des maladies somatiques
    Casser cette spirale infernale
    je sais bien , bon nombre de familles ont vécu tout ça
    c'est bien de le crier

  • Toute petite déjà, j'ai très vite compris que me taire, me faire oublier, était ma seule façon de "survivre". A 14 ans, en 1954 je précise, je me suis retrouvée en pension, en I.M.P. parce que mes parents ne savaient pas quoi faire de moi qui ne voulais ni être aide-ménagère ni aide-puéricultrice. Deux ans 1/2 de pension : une respiration, une enfance vécue à retardement, le bonheur ! Je devais être suivie par une psychiatre qui a très vite vu que le problème, ce n'était pas moi, et j'ai échappé aux séances et à la médication ! Au sujet des médecins, si tu ne dors pas, si tu as des problèmes, tu te retrouves très vite avec ton petit Lexomil. Moi, il m'endort le premier jour, me fait pleurer très rapidement, me fais me retrouver irritée, anxieuse, instable, insomniaque... j'en passe et des pires ! Je suis restée une "taiseuse"... une timide secrète et fermée. Plutôt me taire que de dire "ce qui ne se dit pas" ! Vive les blogs !

  • Tatydanylyon / c'était dingue cette époque ou on se séparait de le sortes des enfants , et voilà que pour toi , c'était une libération
    dingue aussi ton histoire
    ne pas se suffire de petites pilules pour dormir , je luette aussi contre les insomnies autrement , quand je ne dors pas , je le lève
    Oui , vive les blogs , ce n'est pas un hasard , on a besoin de dire , et surtout , à ceux qui croient qu'avant c'était mieux , stop !!!!!
    les filles devaient se soumettre
    bonne soirée Taty , demain , c'est le G5 de Lyon !!!

  • Je suis très touché par ton billet.

    C'est vrai que lorsqu'on ne comprend pas un problème, on s'arrête à la première solution qu'un soi-disant spécialiste nous tend. Même si c'est la solution de facilité pour tout le monde, y compris lui-même.

    Les médecins sont-ils seulement conscients du pouvoir qu'ils ont, par leurs diagnostiques et par leurs choix ?

  • Didou / fort heureusement les choses ont bien changé , je pense que certains médecins n'ont pas l'humilité de dire "je ne sais pas , allez demander conseil à d'autres "

    le dosage de médicaments est encore très méconnu , surtout chez les enfants , il y a des parents qui seraient encore tentés pour donner des pilules pour calmer ou faire dormir

    merci pour la gentillesse de tes mots

  • La camisole chimique à cet age enfentin, ça parait ... insensé!
    Tu fais preuve d'une belle expérience et d'analyse sur toi-même ...
    Je suis également surpris par ce billet, comme quoi, le blog (comme n'importe quel vecteur de communication) peut déformer l'image que l'on se fait de son auteur...
    Ceci dit, ce n'est pas donner à tout le monde d'écouter, de faire "l'éponge"; A ce niveau l'empathie ne suffit pas!

  • Antilblues / les traitements chimiques sont effrayants , donnés de cette manière
    on me traitait pour de l'épilepsie , c'est dingue
    je sais qu'il n'est pas donné à tous de comprendre et d'accepter certains mécanismes psychiques , mais j'ai totu de même perdu confiance en la médecine durant des années , encore maintenant , si je dois voir un remplaçant , je suis capable de contredire son diagnostic

    on se construit avec ça , de toute expérience il faut tirer du bon , l'empathie , ce n'est pas donné à tous je suis d'accord

  • Les médicaments ne guérissent pas la maladie. Elle reste là, toujours, les mots restent enfermés, si on ne sait pas les sortir. Combien de gens, d'enfants petits ou grands, des hommes et des femmes se font avoir par certains médecins qui ne sont pas formés à l'écoute, pendant leurs études.... Mais te voilà à nous parler depuis presque 3 ans..... C'est cela qui est bien. Bonne soirée.

  • Elisabeth / je me souviens aussi ce cette époque où on envoyait bon nombre d'enfants en cure , deux mois , dans le massif central , parce qu'ils faisaient de l'asthme ou de l'eczéma
    pire que tout , dur , vraiment pour eux
    ces maux là tendent à disparaitre , mais maintenant ce sont les allergies , étranges ces mutations

    le blog est un bon vecteur de parole , la preuve le nombre de messages postés sur ce billet
    bonne journée à toi

  • Ma Jeanne, ce soir j'ai pris le temps de me poser un peu pour rattraper mon retard....j'ai lu tes billets les uns à la suite des autres, avec avidité et empressement. Mais celui-ci m'a évidemment interpelé. Je découvre....j'ai envie de te dire plein de choses et paradoxalement, je ne trouve pas les mots. Je n'aime pas trop parler des choses tristes de la vie et pour cause. Parce que c'est du passé, parce qu'on ne peut revenir en arrière et changer les événements. Il faut avancer tant bien que mal et pouvoir se dire que finalement on est encore là, on a survécu et qu'on se doit de profiter du moindre petit plaisir que la vie peut malgré tout nous offrir. Dis je comprends mieux pourquoi tu travailles dans le milieu de la petite enfance. Bisous Jeanne et à demain pour le plaisir de chanter ensemble....

  • Solène / il y a des drames insurmontables , celui est loin de l'être , la preuve , tu vois qui je suis aujourd'hui , toujours en pleine forme , rarement morose
    ce fut une évidence très tôt de travailler dans ce domaine , mais ce n'était pas gagné , ce fut un autre combat
    mais j'ai réussi , c'est ce qui compte , et je suis bien dans ce travail

    la chanson est devenue ma drogue , c'est plus qu'une necessité , c'est le plus beau des moyens pour sortir ce qu'on aurait envie de garder

    oui , ce soir , fort et ..juste , tant qu'à faire
    bisous

  • convaincue !

  • Risette / ah oui alors !!

  • Pour avoir longtemps pratiqué la thérapie aux anxiolytiques de tous genres, je te comprends parfaitement et quel soulagement en fait de se débarrasser de ce qui était sensé nous faire du bien mais qui apporte tant d'effets secondaires indésirés et indésirables.

  • Elle / il y a des tas de méthodes autre que les médicaments , surtout pour les enfants , les effets secondaires et la perte de confiance , c'est terrible
    même si inévitablement , dans l'urgence , ils peuvent soulager

  • Ma chère Jeanne,

    je passe te lire....et te faire de GROS BISOUS!!!!

    Passe une bonne journée...à très vite...

  • Madame T / Merci , profites bien de ce break que tu t'accordes et que je comprends très bien , et reviens nous avec ton énergie matinale
    bises

  • Les non dit j'en ai tellement vécu que j'ai eu du mal à lire ton billet et que je suis très émue... Au début de mon blog j'avais essayé d'en parler comme toi et puis j'ai arrêté, par peur aussi... Les années 70 quand on les a vécu paraissent pour les autres de belles années de liberté ! Oui, pour certaines choses, une ouverture vers autre chose, mais sinon c'était encore une époque ou les enfants n'avaient pas droit à la parole....
    Je suis heureuse que tu es pu tout au long de ta vie rencontrer les bonnes personnes qui ont su t'écouter et maintenant c'est toi qui écoute....
    Je t'embrasse et belle journée...

  • Virginie / je suis émue aussi de te lire , je pense qu'il faut en effet crier ce mutisme dans lequel les enfants étaient enfermés dans les années 70
    Peut être qu'aujourd'hui on a le sentiment que certains enfants sont trop écoutés , oui , peut etre , les phobies scolaires , les pathologies toutes neuves
    Mais il y a 40 ans , on faisait de grosses erreurs de diagnostic
    je ne suis pas sure que les blogs soient les meilleures thérapies , mais ils permettent la prise de recul , pour ceux qui croyaient que c'était mieux avant

    tu avances malgré tout , je le sais , tu oses , c'est cela qui compte , tu as crée un espace de liberté
    que ta route soie belle chère Virginie

Les commentaires sont fermés.