Dans les années 70, les dimanche du printemps étaient rythmés par les communions et les mariages
Mes cousins, cousines invitaient leurs familles, ils recevaient des cadeaux, et ce jour là étaient starisés comme des vedettes
Bien sur j’attendais ce jour avec impatience
Je pensais que je serais enfin quelqu’un, que cette cérémonie religieuse qui n’était en fait qu’un rituel de passage de l’enfance dans le monde adulte me serait salvatrice .
J’avais revêtit une aube blanche, dégotée chez une cousine, elle ne m’allait pas du tout, le voile posé sur ma tête me donnait l’allure d’une bonne sœur et en prime j’avais un appareil dentaire et des lunettes, ce qui n’arrangea pas la séance photo chez le professionnel
Evidemment ce jour, il tombait des cordes, il faisait froid …
Après la célébration nous étions allés avec toute la famille dans un dancing de bord de mer
Je ne me souviens en rien de ce moment là
Vers 21 heures nous passions à table, une table en U était dressée, nappes blanches et lilas assorti, dans une salle communale, éclairage aux tubes néons, et odeurs de cantine
Les communiants étaient entourés de leurs parrains et marraine, nous étions restés Louis et moi toute la soirée à table, n’osant même pas aller jouer avec les cousins
Un de mes oncles avait disparu
On l’avait attendu très longtemps, les coquilles de macédoine mayonnaise servies dans les assiettes étaient bien lasses de tant de lenteur
Jusqu’au moment où il fit son apparition avec une cousine à peine majeure ( qui n’était pas sa nièce )
Il n’avait pas trouvé mieux que de s’envoyer en l’air avec elle
Personne n’osa faire de remarque
Mon père gêné, ma mère furieuse firent bonne figure malgré tout
La fête fut quelconque, je n’ai gardé aucun souvenir de cette soirée tant attendue
Mes cousines délurées fumaient leurs premières cigarettes à peine remises de la mort de Mike Brant
J’avais 11 ans, je n’étais qu’une enfant, noyée dans cette famille explosée
Mon seul réconfort c’était ma tante Suzy, elle était là, il n’y avait que ça qui comptait
Trois mois plus tard, en octobre 1977 la mort emporta ma grand-mère
Je ne pensais pas ça possible
Le passage n’était pas là où je l’attendais
S’en suivirent les années collèges, la jungle de la ZUP, le harcèlement, les insultes, les humiliations
Mon enfance s’envola brutalement en 1977, je n’ai rien fait pour la rattraper
Sagement j’ai attendu, rêvant d’années 2000, une toute petite voix me disait qu’il fallait être patiente, j’avais la certitude que ma vie de femme serait belle
Je voulais m’occuper d’enfants dans un orphelinat
Je rêvais de partir, de les fuir, mon âme de préadolescence avaient déjà un tout petit grain d’optimisme qu’il fallait cultiver avec patience.
Commentaires
Tu sais quoi ? La lecture de ton billet m'a irrésistiblement évoqué la lecture du synopsis d'un très bon film. Vraiment.
Tu as un talent de scénariste. Je voyais les scènes se dérouler sous mes yeux! Faudrait que tu creuses ça !
tu vois dans ta boule de cristal une carrière de scénariste ??
les scènes étaient pathétiques parfois , tout le monde s'efforçait à garder le sourire , mais les gens n'avaient aucun lien d'affection
tout était rivalités et rancoeurs
j'observais ça ,et j'en ai gardé la trace
As tu lu Jean Teulé ?
Il est très fort pour transcrire ce genre d'ambiances, la ruralité , bien loin des clichés de la France "calendrier des postes "
Demain , je continue dans ce genre litterraire et j'aime ça en plus
Tu as bien fait de cultiver ta parcelle d'espoir sans laisser les rabat-joie fracasser ton âme.
A présent tu dispenses de la bonne humeur, de l'optimiste pour nous, ici... Merci, ma Jeanne. Je te serre fort.
raconter , je l'ai souvent fait , mettre en mots de cette manière c'est une autre démarche
l'optimisme , je crois que je l'ai toujours eu , j'ai plein d'histoires dans le genre à raconter , des trucs drôles et tragiques , je vais continuer
merci de passer , bises ensoleillées Dana
Suis d'accord avec Antiblues, je vois tout comme dans un film, un film tragi-comique. Quand même l'oncle ... ça m'a fait rire quand je l'ai lu, mais comme toi je n'aurais rien compris à 11 ans et je comprends la réaction de tes parents.
Tu dis que ton enfance s'est envolée en 1977 et que tu n'as rien fait pour la rattraper ... mais je trouve que tu as réussi à créer un joli univers autour de toi aujourd'hui, alors, pas de regrets tu l'as quand même rattrapée quelque part ton enfance... bises bonne journée !
pour rattrapper cette enfance , je me suis plongée dans le monde de l'enfance , professionnellement , ça aide bien
l'oncle , mon dieu , je pourrais écrire des tas de choses à son sujet , mais bon , je fais gaffe , on se sait jamais
je me méfiais de lui comme de la peste , et ma tante , qui n'a rien dit , pfffffffffff ......la honte , comme dans un film ,des regards glacés ..
bien sur l'univers que j'ai crée est reposant , et ce blog est une ressurrection en quelque sorte aussi
merci pour tes mots
Hier j'ai assisté à un baptême... Bien que la fête fut sympa, je me suis demandé tout le long quel sens avait vraiment pour les parents cette fête. La déco "hello Kity", la musique latinos à fond et des gens qui dansent et qui parlent très fort. Mais chacun y met le sens qu'il veut, qu'il peut.. Et je le redis la fête était sympa....
les fêtes sont des mieux où les gens se rassemblent , après , est ce qu'on est libre d'y faire ce que l'on a envie
mes parents refusaient les excès , ils étaient mal à l'aise la dedans , mais prisonniers
ils ont changé d'ailleurs , ont coupé avec leurs familles respectives
c'était leurs parents qui les unissaient
Hello Kitty à un baptème , euh ....
ça me fait rire !
bisous ma Dame
Ces rassemblements de famille, je les ai vécus aussi, mais on voit aussi émerger des conflits.... Tu avais en toi tout ce qu'il fallait pour réussir. Tu avais confiance et tu as eu raison.
Des petits copains (voisins) qui étaient athés se sont moqués de moi quand ils m'ont vue en aube de communion.... J'étais furieuse contre eux mais je n'ai pas osé leur dire que ce n'était pas malin de leur part. Bonne journée.
Les diferrences éxistaient comme aujourd'hui
on avait pas le choix de refuser , c'était un rituel étrange les communions
les choses ont changé
tout ça m'a construite , je n'en veux à personne , surtout pas ...
Bonne soirée
Ca me donne une idée de traboule.
Gros bisous du Sud sous le soleil et le vent
j'ai hâte de voir
viteeeeeeeeeeeee !
bisous , le soleil est là et moi je suis en WE
la honte !!!!!!!!!!!!!!
Ah, le jour de la communion solennelle... Comme toi j'étais dans mon aube, appareils dentaires en avant, et c'est le jour où je vis mon parrain pour la première fois (j'ai dû le revoir maximum deux fois depuis ce jour) puisque pour des raisons que j'ignore il avait déserté la famille. Alors je sortais de l'église avec mes camarades, regardant tous les hommes dans la foule en me demandant lequel çà pouvait bien être.
Du repas ensuite, je me souviens des grands-mères qui chantaient leurs chansons d'autrefois. J'aimais bien cette époque, où chacun, lors d'événements "exceptionnels" poussait la chansonnette. Cela ne se fait plus aujourd'hui...
Ta vie de femme semble belle, tu as réussi ton pari, et en plus tu sais nous enchanter avec tes anecdotes. Merci merci!
c'était un mythe ton parrain ?
il ne devait pas être à l'aise non plus
Alors on a vécu les mêmes moments , il faut mieux en rire , c'était épique
les gens chantaient dans les banquets
pousser la chansonnette , oh lala je ne manque pas de le faire avec mes copains , et pas qu'un peu
parfois même , on est tellement heureux qu'on en pleurerai
si si
allez chante !
Mes journées (2 !) de communion solennelle furent belle même si, comme je l'ai raconté il y a quelques temps, elles eurent lieu pile poile au début des évènements de mai 1968 (pudiquement nommés). J'habitais Paris et de nombreux membres de ma famille (dont mon parrain) ne purent pas faire le déplacement (plus de transports en commun, pas d'essence !). Nous étions quand même une petite dizaine. Je dirais que mon enfance s'est arrêtée à ce moment là : le passage en 6ème ...
Bises
Mes journées (2 !) de communion solennelle furent belle même si, comme je l'ai raconté il y a quelques temps, elles eurent lieu pile poile au début des évènements de mai 1968 (pudiquement nommés). J'habitais Paris et de nombreux membres de ma famille (dont mon parrain) ne purent pas faire le déplacement (plus de transports en commun, pas d'essence !). Nous étions quand même une petite dizaine. Je dirais que mon enfance s'est arrêtée à ce moment là : le passage en 6ème ...
Bises
c'est pas banal de faire sa communion en 68
c'est bien que tes parents aient quand même maintenu la fête
ce sont de bons souvenirs pour toi , quelle époque !
bises
Ma communion ? La fête au village. mon père avait asséné cet oukase à ma mère : "tu vas pas les em... avec ces c......là pendant l' année scolaire ! Tu fais ce que tu veux pendant les vacances". Et ma mère, italienne, a monté son coup avec le curé de notre patelin, l' évêque de Coutances et celui de Udine (Frioul) pour faire faire leur communion (en Italie, il n' y en a qu' une) à 3 petits français mécréants qui ont bénéficié tous les soirs du 14 juillet au 10 août d' un cours particulier de catèche en français mâtiné d' Italien et de patois du coin. Avec, cerise sur le gâteau, la communion ESSPECIALE mi-août, avec les robes des cousines. Tout le village était là et on était encadrés par les mêmes cousines qui nous montraient quoi faire au bon moment. Mon père, assumant jusqu' au bout, était parti avec ma petite soeur en montagne !
Maman avait promis au curé de chez nous qu' elle enverrait la plus jeune des 3 (bibi !) au catéchisme jusqu'à l' âge normal de la communion solennelle. Bref, j' en prenais pour 4 ans. J' y suis allée 2 fois ....
ça alors , j'aurais jamais parié la dessus !
quelle histoire , ça devait faire du ririfi dans la Manche
L'évèque était conciliant dis donc
je ne savais pas que ta mère était italienne
2 fois seulement le caté , mais tu es inculte !!
rha , j'en apprends des choses ici
voilà une sacrée anecdote
ouvre un blog que j'dis !
Trop fort ! J'ai cru me voir en lisant ta description ! C'était absolument pareil pour moi : l'aube prêtée et pas à ma taille, le voile qui glissait, l'impression de ressembler à une bonne soeur, l'appareil dentaire et les binocles !
Encore une fois tu me replonges dans mon enfance !
Bises à toi
Chriss
et en plus on a survécu !!!!!!!!!!!
je me sents moins seule en tout cas
il faut mieux en rire , bon je me suis brouillée quand même avec les photographes , je ne peux pas les encadrer
j'ai eu une pensée pour toi , j'ai reçu un diapo sur le centre Beaubourg de Metz
quel beau batiment et quel succès !
bisous
moi, je me rapelle pas trop, c'était dans les années..55 je crois....mon père s'était pris le nez avec le curé du coin..c'était Pépone et Don Camillo....du coup, j'ai fait ma communion sur la péniche-église de bateliers à Conflans Ste Honorine...je ne me rapelle plus les détails, j'ai retrouvé de vieilles photos, j'avais une robe simple et un petit voile, j'étais plutôt jolie sur cette photo...je ressemble à ma fille..lol.....
les premiers "conflits " apparaissaient dans ces années là
les clercs n'avaient plus la toute puissance après guerre
Sur une péniche , original
j'aime vous lire , les époques , les souvenirs sont diferrents mais encore là
belle journée remplie de soleil !
oh là là... ce jour de la première communion!
avec l'épisode de l'oncle... oups j'ai ri, mais jaune
c'est vrai que quand tu racontes, on VOIt la scène...
le pire c'est que l'oncle en question avait eu le culot de dire qu'ils étaient allés voir des chevaux !!!!!
la gène ....
Contente de revoir par ici
on peut rire jaune tu sais , depuis toutes ces années ..
Surprise par le passage:
"Nous étions allés nous réfugier dans un dancing après la céremonie"
J'ai le souvenir d'une cérémonie le matin , d'un repas puis d'une 2ème cérémonie dans l'après-midi, genre vêpres.
Je suivais même si je n'y croyais pas, je faisais comme tout le monde .Comment aurais-je pu m'opposer?
Pout moi j'avoue que c'était l'occasion de se retrouver en famille et bien sûr il y avait les cadeaux!!!!!!!!!!
Il n'y avait pas de vêpres , le curé ne voulait pas voir arriver des tas de gens déjà allumés qui n'écoutaient rien
il avait raison
les cadeaux , ma grand mère , un vélo tout neuf et le reste ...des trucs qui ne plaisaient pas du tout
je n'ai rien gardé d'ailleurs de tout ça
belle journée à toi
C'est un peu partout pareil :)
Ma communion j'en ai un super souvenir, l'année d'avant on avait déménagé, mon grand-père adoré était parti et pour ce week-end toute la famille était venue des 4 coins de France.
Ils sont tous resté le we entier, c'est sans doute un de plus beaux souvenirs avec son lot d'anecdotes... dont cette saleté de chat de la marraine de ma mère (que je voyais piur la 1ère fois de ma vie) qui s'était planqué sous une voiture et qu'on a cherché 2H ...
Du coup mes enfants ont fait la leur, bien aidés par la scolarité en milieu privé faut dire, ce n'était pas pareil mais quand même un moment pour rassembler la famille éparpillée, c'est sympa en fait
tu en gardes un bon souvenir quand même , c'est l'essentiel
ça rassemble , comme tu le dis , oui , c'est ce qui compte le plus quand la famille est éparpillée
Lol ! je n'avais pas encore commenté ?...
Antiblues était là, lui !!!
Bisous
oui , Antiblues était déjà très matinal ...;
Billet tres fort et magnique.
(Le dancing : Et. Vaast la hougue ??
Bleck
merci Bleck , ça me touche ...
le dancing , à Sciotot , tu sais ce restau dont tu avais parlé sur ton blog , avec la grande terrasse et vue sur la mer fraichement restauré , tu vois Bleck ??