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La belle brochette

Coutances_vue_nord.jpgDans cette école privée d’une petite ville de la Manche,  je déjeunais régulièrement  avec les enseignants
Il parait que c’est bien de manger avec les collègues, pour apprendre à se connaitre
La brochette était  succulente
Entre la vieille ronchon que tout le monde appelait mademoiselle,  les profs du collège qui gémissaient  parce que cette année, ils avaient les pires élèves de l’établissement, je regardais le contenu de mon assiette,  cafardeuse
Le directeur, un homme fort sympathique essayait d’animer le repas,  et Paulette, la maitresse des petits  que j’ai revu y’a pas longtemps à la télé, racontait des bêtises,  qui lui valaient des regards méprisants


Heureusement, de temps à autre, venait  s’assoir avec nous l’aumônier
Joseph,   quand Joseph était là,  je me sentais bien
Il avait toujours le sourire, mais le vrai, celui qui  transporte
Joseph, je le connaissais bien,  il était en classe avec ma tante Suzy à Rauville La Bigot,  ils avaient le même âge
Quand Joseph était là,  tout semblait supportable


Il fallait faire l’effort de parler avec son voisin, moi, pauvre institutrice de maternelle, qui donc pouvait  s’intéresser un peu  à ma vie
Les jeunes mères parlaient de leurs enfants, rien à dire sur le sujet.


J’en ai eu marre, pourtant les repas étaient délicieux, mais j’en ai eu raz le bol de cette ambiance lourde, alors, j’ai arrêté, et le midi, je rentrais dans mon petit appartement de rez de chaussée
Toute seule devant ma télé, c’était presque mieux
Je ne peux plus déjeuner en compagnie le midi quand je travaille,  j’ai besoin de calme et de silence 
Je prépare mon  sandwich, je l’engloutis  en trois minutes, et rien ne personne ne m’oblige  à faire la conversion


Joseph est parti  le soir du 31 décembre  1999, alors que toute la planète s’apprêtait  à passer le millénaire, j’avais une sacrée boule au ventre ce soir,  je n’oublierais jamais  cette belle âme

 

Photo du net

Commentaires

  • A Coutances les repas d'enseignants ont toujours été mortels... comme dans toute la France d'ailleurs...
    Tu as été marquée positivement par ce père Joseph c'est bien.
    Le Coutançais à trop été marqué par la religion catholique, c'est évident.

    Les repas entre collèges sont indigestes, mais pas autant que le tirage de la galette des rois avec mousseux tiède dans un gobelet en plastique entre collègue... Oh mon Dieu, les collègues !!

    Bleck

  • D'où te vient cette science du repas d'enseignants ?

  • @ Cristophe, mon tout petit Cristophe - La femme que j'aime est institutrice (oh le joli mot, professeur des écoles... son métier) elle n'a jamais été que enseignante : le bac et paf école normale et paf institutrice ça vous façonne un individu.

    Par ailleurs et pendant quelques temps à Paris à l'entame des années 80 j'ai vendu du matériel "dit pédagogique" dans l'enseignement primaire et maternel c'est une expérience commerciale tout à fait particulière et instructive. Actuellement nous avons de bons copains enseignants (aucun commercial dans mes fréquentations privées.

    Je crois pouvoir dire qu'il est bien difficile de faire sortir un enseignant de son activité professionnelle (et bien entendu toutes les exceptions s'appliquent hein.) J'entends des "retours" de "réunions/casse croùte/ soi-disant pauses) en maternelle qui m'effraient.

  • Bah moi je suis sorti du corps en saignant (de ma maman).

  • ça c'est vrai Coutances , évéché , est profondément marqué par la religion catholique , je suis arrivée dans ce monde là , c'était étouffant , j'en ai bavé , harcèlement moral , humiliations
    heureusement que j'avais des échappatoires pas très catholiques
    Je ne sais pas si tous les repas d'enseignants sont ainsi , mais ceux là étaient remplis de faux semblants et d'hypocrisie , l'horreur !
    je vois que tu apprécies beaucoup la compagnie de tes collègues !

  • J'ai très souvent mangé à la cantine avec des gens de ma boîte, mais pas des collègues directs, et quand l'un commençait à parler boulot, il se faisait engueuler (gentiment), nous étions là pour nous détendre, point.

  • Mais il est simplement impossible d'être soi, d'être authentiquement détendu lors d'un repas avec des collègues de travail. Socialement ce n'est pas possible, toute situation mal interprétée peut être utilisée (est utilisée !)
    Les ouikends d'intégration, les stages "décontractés", les "voyages" d'affaires sont autant de faux semblants avec pour seul intérêt de faire mieux fonctionner un boite, un service etc...

  • Ah les stages et autres sorties sous prétexte de se voir "autrement", pour la "cohésion"... j'ai toujours fui ! L'horreur !!!
    Quant à mes comportements à la cantine, je me fichais d'être mal vu alors... Ceci dit, j'ai sans doute un peu triché, au début, quand j'étais encore le nouveau.

  • J'écris ces com' depuis le confort d'un Novautail il est seize heures et c'est la "pause détente" de la réunion d'un groupe pharmaceutique, ils sont une bonne cinquantaine des hommes des femmes autour de plateaux remplis de boissons chaudes de viennoiseries, ça glousse, ça "rit" énormément, ça se pelote un peu, ça chochotte beaucoup... pas une once de détente uniquement de la représentation, je vomis ce genre de truc mais j'y participe de temps à autre (très peu souvent, j'ai une chance énorme.)

  • quand on peut c'est bien , confortable aussi de ne pas devoir apporter sa gamelle ou de manger seul un sandwich dans son coin , mais parfois y'a des problèmes de communication , des conversations qui démarrent , impossible de rentrer dedans , non , c'est pas mon truc les pots , les barbecues professionnels , et j'en ai fait !!!!!!!!!!!

  • @Bleck , c'est du "live "
    pas facile de rentrer dans ces scènes là , et se mettre en retrait , est ce que c'est toujours bien vu ?
    Il y a beaucoup de séduction , de rapports hiérarchiques , forcement , chacun a besoin de se sentir reconnu , ou pas , mais forcement , c'est artificiel
    tu n'as même pas mangé deux ou trois viennoiseries dans ton nouveautel ?

  • Bah moi j'ai de bon souvenirs des repas entre collègues c'était quand je bossais comme technicien informatique. L'avantage c'est que j'étais qu'avec des garçons et je dois dire que comme beaucoup de femmes, j'aime mieux la compagnie des garçons ;-)

  • tu avais une place privilégiée , pas simple les relations entre femmes dans les entreprises , au moins , tu as su en tirer profit
    J'espère que tu retrouveras un univers professionnel sympa bientôt :)

  • Ce que tu as connu n'est pas l'apanage des repas entre membres de l'Éducation Nationale mais peut s'appliquer à la majorité des entreprises. Je vais même faire preuve du plus grand sexiste (ce matin j'ai envie de jeter un gros pavé dans la mare, histoire de faire rebondir la discussion :-)) et je vais préciser que les remarques fielleuses assénées entre deux bouchées et les regards moqueurs voire méprisants sont souvent dus à la gent féminine ;-).
    Plus sérieusement, il est parfois préférable -quand on le peut- de quitter le milieu professionnel pendant l'heure du déjeuner, histoire de se vider un peu la tête et recharger ses batteries (joli conseil mais en ce qui me concerne, je ne l'ai pas souvent appliqué et ne le regrette pas puisque j'ai connu mes meilleures amies sur mon lieu de travail)
    Bonne journée ... moi je plane ;-)

  • Y'a du vrai dans ce que tu dis , les regards portés sur la coiffure , le look vestimentaire , et j'en passe , ah !!!

    pas facile de trancher , forcement des liens se créent aussi dans ces moments de pause
    il faut parfois trouver la bol d'air quand on peut et oser fuir quand on se sent pas à sa place
    tu planes , ce n'est pas étonnant , dans cette nouvelle " vie"
    bisous Mamy Floraline

  • Durant mes déplacements j'essayais, ce n'était pas toujours possible, de ne pas aller dans les hôtels où il y avait trop de gars de ma boite. non pas par mésentente avec mes collègues ni par manque de passion pour mon métier mais je préférais parler avec des gens qui me racontais autre chose que les histoire de forage et d'injection après mes longues journées de boulot.
    Bizzz
    JMB

  • Ah c'est sur que de diner en parlant forages et d'injection , c'est pas toujours les fous rires assurés !
    pas facile les déplacements , drôle de vie , mais certainement riche aussi , sans doute ...

    j'aime bien quand tu parles de tes années de boulot

    maintenant , tu causes de tout avec Dame Framboise , c'est mieux :)

  • Décidément, y' en a eu du beau monde à transiter par Coutances...

  • C'est à dire que l'on ne peut que transiter par Coutances... on ne peut tout de même pas y vivre... tout de même.

    Je me demande s'il ne vaut pas plus tôt vivre à St. jean le thomas, à Bricquebec ou â La haie du puys, mais franchement Coutances...


    Bleck

  • J' y ai bien rigolé à l' internat et j' y ai même "fait" mai 68 ...! Mais c' est vrai que les courants d' air du Parvis ...

  • @ PB , ou par St Lo , mais c'est moins joli
    et pis , y'a quand même la mer tout près , c'est ce que j'ai préféré
    et aussi , à Coutances , j'ai rencontré un homme et je l'ai épousé en plus !

  • @Bleck
    la Haye du Puits !
    Bon , choix difficile
    si je pouvais j'achèterais une petite maison ( oui quand on veut on peut ... ) à Jullouville
    mais Bricquebec , non , pas ça , ah non , le marché , les veaux , la Trappe , la Ste Anne , ah non , c'est pas possible
    Coutances , c'est fini aussi

    Sinon , Gavray ...

  • Moi je mange tous les jours à l'école et j'adore me retrouver avec les quelques collègues qui ne rentrent pas chez eux.L'ambiance est détendue, on essaie de ne pas parler boulot,ou alors en rigolant, pour évacuer les tensions et le stress. On se raconte des blagues, et ça fait un bien fou.Mais j'avoue que je ne supporterais pas l'ambiance que tu décris, même avec un Joseph pour illuminer un peu.
    Tu lui rends un bel hommage.

  • c'est bon de profiter de cette ambiance , et comme tu le dis , ça permet d'évacuer le stress , j'en suis heureuse pour toi et c'est important de bien s'entendre , tout au moins de partager des rires , des complicités

    à cette époque , c'était loin d'être ça ...

  • Il est de ces êtres que l'on oublie pas et qu'il fait bien bon avoir rencontré !

  • Cet homme a compté , il était toujours là , pour tous ..

  • Pendant mes deux ans et demi de secrétariat de direction dans un grand lycée catho lyonnais, je mangeais à la table des profs et javoue y avoir passé de délicieux moments lorsque j'avais la chance que le directeur imbuvable, la jeunette prétentieuse et la vieille comptable racornie soient absents.
    Pendant mes trois ans de Contrat Emploi Solidarité à l'hôpital pour enfants, j'ai mangé au réfectoire avec une dénommée Régine à qui les copines gardaient tjrs une place. Là aussi, j'ai passé d'excellents moments à rire aux éclats. Dans un cas comme dans l'autre, lorsque la "distribution" des places n'est pas favorable, il y a matière à récolter de quoi écrire de savoureux billets... et pas besoin de trouver des personnages qui sortent de l'ordinaire ! Y a qu'à décrire !!!!

  • ah oui , souvent le spectacle est dans notre quotidien , il faut mieux en rire , quand on peut
    ce qui est certain , c'est que lorsque dans ses moments là , tu peux être en compagnie d'une personne à qui tu peux lancer des regards complices , un coup de genou sous la table à l'occasion , ça va tout de suite mieux

    si j'avais eu Pierrot Bâton lors de ces déjeuners là , je sais que le moment aurait été succulent

    je me demande ce que tu faisais à l’hôpital pour enfants , du secrétariat ??
    les contrats CES , c'était une époque tiens !

  • Pour ma part...je prends mon repas du midi et celui du soir (suivant mes horaires)...sur mon lieu de travail...
    Dans la pièce réservée à cela se retrouvent toutes les catégories de personnes nécessaire pour le bon fonctionnement du service...
    C'est un endroit ou se discute des tas de sujets...parfois graves...parfois politiques...parfois personnels...et souvent même très souvent des énormes éclats de rires !
    Les patients nous disent souvent : "c'est bon de vous entendre : ça vie !"...

  • j'imagine que dans le secteur hospitalier , c'est salutaire de se retrouver pour les pauses , de jour , de nuit , véritable SAS de décompression , et vos rires qui s'envolent vers les lits des malades , c'est forcement bon pour eux

    Vous devez tisser de beaux liens aussi , j'aurai aimer travailler en hôpital , oui , j'aurais aimé cette expérience humaine là
    bises

  • Je mangeais avec une collègue et c'était très bien. Nous essayions de ne pas parler boulot... dur dur... :-)

  • forcement , parler boulot c'est aussi un défouloir , une nécessité
    Mon mari fait du tennis de table avec un collègue et ami , le vendredi soir , et ils peuvent pas s'empêcher de parler boulot , les autres parfois les rappellent à l'ordre , heureusement !

  • Jeanne: non, non! Pas Gavray .....J' t' assure!

  • bon , puisque tu le dis
    ah Gavray !!!!!!!!!!!!
    la fille du boucher avait épousé le fils d'un médecin de renom cherbourgeois
    ça avait fait causer
    ils sont toujours ensemble , 5 enfants , ils s'aiment quoi ...

  • Moi, je fuis les collègues, à l'heure du repas... et aux heures de boulot, aussi ! lol ! mais tu me connais, Jeanne, je suis sauvage !

    Et puis, si on enlève la politique, les enfants, les maris, les humeurs, le sport, les programmes TV, il ne reste que la Culture... alors, là, non merci... la PAIX, j'aime ça !
    et puis y'a ici, chez toi, et quelques ailleurs, et ça c'est ma cerise quotidienne sur le gâteau que je n'ai pas !

    Bises de ma tour...

  • ah !!!!!!!!!! Soène seule dans sa tour d'ivoire , si c'est là que tu te sens le mieux , et bien ne te force pas !

    contente de t'apporter de la détente à ta pause alors ,promis je ne cause pas politique , ni culture , ni mari ... enfin si je peux !
    bises

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