Octobre 1993, Jérôme reçoit un appel téléphonique « c’est Ok pour nous, vous commencez le 2 janvier «
Évidemment, c’était une explosion de joie, nous allions quitter le Franc comté pour rentrer dans le grand ouest, mais. Peu de temps pour s’organiser
Il fallait trouver une maison, une petite, juste de quoi nous abriter avec la petite fille qui attendait sagement pour ouvrir grand ses yeux
Nous avons missionné Peter et Maggie qui résidaient depuis un bon moment en Mayenne de nous trouver un logement, nous n’étions pas difficiles et pleinement confiants
La petite fille est née début novembre, 5 semaines plus tard, une camionnette partait vers Laval et nous découvrions la maison au bord de l’eau
Peter nous avait dit « je passerai ma retraite dans cette maison ! «
J’ai d’emblée aimé cet endroit, prendre son petit déjeuner chaque matin face à la rivière était un vrai cadeau, lorsque l’été fut venu, je chargeais la petite Ellen sur mon vélo et je partais jusqu’à st Jean le long du halage
Cette maison était consolante, beaucoup y venaient s’y ressourcer, le sous sol aménagé pouvait accueillir du monde, la rivière coulait paisiblement, parfois un peu trop, le jardin fut inondé
Le petit garçon allait arriver, il fallait déménager, quitter cette maison paisible pour devenir propriétaires
Nous avons dù changer de quartier
Je ne retournais jamais dans cette impasse, je regrettais vraiment la rivière
Un soir d’été, douceur …
Nous avons commencé la marche un peu avant la petite maison au bord de l’eau, des tas de souvenirs remontaient, le portail du garage avait été changé, la bignone avait disparu, j’apercevais un bout de cette maison qui nous avait ouvert les bras il y a exactement 20 ans
J’avais refait ce parcours le matin, mais jamais en soirée
Nous avons bavardé tranquillement, croisé un rat effronté, quelques oiseaux, des promeneurs, un footeux aux mollets costauds, une vie paisible de crépuscule …une lumière toute particulière
La rivière est apaisante le soir venu, les ponts se sont allumés, le soleil a disparu, le halage est devenu silencieux et quasi désert, nous avons fait demi-tour pour ne pas rentrer éclairés par nos téléphones portable
J’ai retrouvé une belle ambiance familière de fin d’été, une toute petite pointe de nostalgie positive, revenir un soir d’été dans ce quartier qui nous a fait aimer d’emblée la ville et sa rivière
Je n’avais jamais fait le halage en nocturne en vivant si près de la rivière
Maggie est retraitée ,
Peter encore en pleine activité
Commentaires
J'adore revenir sur les lieux que j'ai aimé et me filer une bonne seringuée de nostalgie: ça fait du mal et ça fait du bien !!
Un beau billet !!!
J'ai aimé écrire ce billet
et je sais que Maggie l'aura lu
je lui doit beaucoup
et à Peter aussi .. des gens extraordinaires
Merci Antiblues
Le portail de l'ancien garage a changé aussi ? Décidément je vais aller m'installer marchand de portails en Mayenne....Vous les changez tout le temps ?
Blague à part je n'aime pas passer là où j'ai vécu, notamment vers l'emplacement de l'ancienne maison familiale aujourd’hui remplacée par un immeuble.
nous n'étions pas propriétaires
j'aurai une anecdote à raconter devant ce portail d'ailleurs
je te comprends JMB , un lieu , une maison qui disparait , c'est cruel
lorsque nous avons acheté notre maison , le propriétaire était soulagé , un promoteur aurait pu raser la maison et construire un immeuble
il savait que sa maison familiale resterait debout
Jeanne, la nostalgie positive c'est la même que celle d'Amélie N ! si elle est positive elle est heureuse.
J'adore les chemins de halage, longer la rivière ou le canal. Ces chemins sont remis en état, c'est bien.
On peut s'y promener sans se soucier des voitures !
20 ans ont déjà passé... Presque le quart d'une vie !
Moi aussi, j'aime beaucoup le ton que tu as donné à ce billet, grave et plein de sentiments mêlés.
Bonne journée Jeanne et bisous de là où tu sais !
les rivières sont des lieux apaisants , je les apprivoise avec les années , tellement de bons souvenirs y sont associés
la promenade prête aux beaux échanges aussi , je n'aurais jamais fait cette balade nocturne toute seule , trop trouillarde la Jeanne !
oui , 20 ans , déjà , bientôt un bel anniversaire à fêter , celui de la petite fille devenue une femme
je passe te lire bien vite Soène
bises de ma chaise ;)
Eb bien me balader dans les lieux où j'ai vécu (très heureux) ne me fait rien, ne me procure aucune émotion particulière... en revanche longer le quai de Caligny la dernière fois, c'est à dire la dernière fois, m'a fait presque peur, presque... aucun regret !
Bleck
tu vois le quai de Calligny c'est autre chose , j'ai ressenti la même chose presque à chaque fois que je passais devant les restau et l'ancien cinéma , une mélancolie grise , je ne l'explique pas , je ressens ça aussi place du Château , parce que l'endroit est désert , y'a pas de gens dans les rues cherbourgeoises , c'est une ville endormie , c'est ça ..
Là où tu es maintenant, tu es cernée par le St-Nicolas et la Mayenne. Il y a toujours un cours d' eau pas loin.
On a besoin de cet élément, nous les filles du bord de mer !
Il est tout de même difficile d'imaginer une comparaison qu'elle qu'elle soit entre une vue ou une proximité de mer et de rivière voire de fleuve... même si la vue d'une rivière peut être très agréable.
Bleck
Voui mais quand même ! L' eau qui coule ou celle qui monte et qui descend : ça fait du mouvement...
lorsque nous vivions à Belfort , il y avait la Savoureuse qui traversait la ville et la mer me manquait terriblement
la rivière ne suffit pas , faut la sable , les vagues , le sel
mais le halage , oui , vraiment j'aime bien
Ton billet est tellement évocateur, que je ressentais moi-même cette nostalgie positive que tu évoques.
Il est vrai que mon père rêvait d'une maison au bord de l'eau. cela ne s'est pas fait, à cause de ma mère qui avait peur des inondations… !
C'est ça la force de l'écriture , quel outil merveilleux pour décrire ses émotions
les maisons inondables c'est la galère
je me souviens du chemin qui devenait inaccessible et d'avoir tremblé quand je voyais que l'eau était à un cm du sous sol
l'eau fait des dégats aussi dans les jardins , on connait ça presque chaque hiver
mais quel charme devoir passer les péniches
Revoir les lieux où nous avons vécu, c'est magique ! Je rêve quelquefois de l'appartement où nous avons vécu à Montpellier quand nous sommes arrivés du Nord. Nous y avons vécu 7 ans, c'est déjà long. Et même si nous ne désirions pas y rester, on a quand même des tas de souvenirs passés là.
Quand nous sommes ados, on se demande quelle sera notre vie d'adulte. On est loin de le savoir. C'est plein de routes, de croisements, la vie. Bonne journée Jeanne.
même les enfants ont besoin de se projeter , d'imaginer les lieux où ils vivront
heureusement on ne sait rien de notre devenir
nos enfants sont très attachés à leur maison , ils nous le disent souvent
si un jour on doit la quitter , ce sera un déchirement
venir du nord pour s'installer au sud , c'est pas banal non plus
bonne soirée
Je passe parfois, rarement, devant une maison où a vécu quelqu'un que j'ai aimé, mort depuis bientôt dix ans, où j'ai passé quelques jours et nuits par ci par là, des jours heureux, une maison où les nouveaux habitants sont paraît-ils accueillants, on m'a appris les bonnes idées d'aménagement qu'ils ont eues... Je ne fais que passer avec un vague petit pincement, peut-être qu'un jour avec un petit coup de "folie" ou je ne sais quoi d'autre je vais m'arrêter.
pas simple à faire cette démarche , sonner , et demander aux nouveaux habitants de te faire visiter
j'en serais incapable
peur aussi de faire remonter des souvenirs perdus
Je comprends ton émotion
La maison près de la rivière, ça m'évoque une chanson, et ton billet une belle promenade dans les lieux magiques de nos souvenirs.
Dans la chanson il me semble que la maison est située au près de la fontaine... toutefois, une fontaine peut devenir une rivière.
Bleck
oui , "la maison près de la fontaine "
Je vais essayer de retrouver quelques photos argentiques de cette maison
parce qu'elle fait partie de notre histoire
il y aura d'autres promenades sur le halage
Tu as le don pour faire émerger les souvenirs par petites touches, comme un tableau impressionniste. On sent la nostalgie, et pourtant ce n'est pas triste.
L'automne nous donne quand même une "seringuée" de mélancolie" comme dit Antiblues...Tu ne trouves pas?
est ce lié à l'arrivée de l'automne ? chaque changement de saison , des belles choses en perspective
Je ne suis jamais nostalgique de l'été , j'ai déjà acheté des bulbes de tulipes à planter
j'attends déjà la printemps
doucement , doucement
l'hiver sera rythmé de fêtes et grandes virées chantantes
c'est bon de penser à ça
bises Célestine
Tu as habité en Franche Comté ?
J'y ai vécu 10 ans.
oui , de 1990 à 1993 à Belfort plus précisément
et toi ?
Moi à Vesoul de 1952 à 1962 (tu n'étais pas née)
Je connaissais un peu Belfort et l'une de mes sœurs habite toujours à Besançon. Je dois d'ailleurs y aller le prochain WE.