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L'enfant aux gros bras

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Nous allions à la plage , parfois Dielette, à l’époque ou la centrale nucléaire n’était pas construite, ou bien Siouville ou Sciotot

Un jour, à Sciotot précisément, j’avais 7 ans environ, j’aperçus un enfant avec de très gros bras, une dystrophie très marquée, non seulement j’étais impressionnée, mais terrifiée, je frôlais le malaise tellement cette anomalie me traumatisait

Je n’osais rien dire, cette peur incontrôlable resta enfouie, je ne pensais plus qu’à ça, toute la journée et les jours qui suivirent

Je craignais de retourner à cette plage, j’essayais vainement de faire comprendre à mes parents que c’était mieux ailleurs, en vain, un jour nous y sommes retournés.

J’étais livide, toute pâle, mes parents s’interrogeaient sur mon aspect, je me taisais, gardant ma peur enfouie, je craignais de revoir l’enfant au gros bras .

Je ne l’ai pas revu, alors j’étais soulagée, je me sentais soudain, un peu sereine .

Jusqu’au jour où lors d’une autre sortie à la plage, je tombais nez à nez avec l’enfant .

Je détournais mon regard, sans parler, jamais dire, à personne, de nouveau tétanisée.

  Les années ont filé, je suis retournée des années plus tard à cette plage, elle est magnifique, je n’y pensais plus.

J’ai fait mon cheval de bataille les traumatismes enfantins, ces situations plus ou mal banales qui plongent l’enfant dans une panique incontrôlable, le Père Noël, les masques, les feux d’artifices, les squelettes, et tout, tout ce qui est imprévisible.

Loin de moi l’idée d’épargner les plus jeunes de notre monde et ses surprises, mais accompagner par des mots, les maux, les peurs.

Je n’ai jamais parlé de cette histoire, à quiconque, elle est très loin, je ne sais pas pourquoi j’ai eu si peur, et je n’explique pas non plus cette honte à avoir eu peur .

  Mon métier que j’aime particulièrement m’a permis de comprendre, je forme aujourd’hui avec passion, celles qui accompagnent les jeunes enfants, leur redis et répète combien il faut être prudent. 

Hier à la piscine, un père saisit son enfant,à peine deux ans , l’approche du plongeoir du grand bassin, l’enfant terrifié  eu à peine eu le temps de dire «  non «  , il est propulsé au fond, comme un galet.

Ça me donne envie d’hurler, de crier, de brailler, ce pauvre père est encore classable dans cette catégorie de ceux qui croient qu’il faut braver la peur, pousser, vaincre …

Je vous le dis, il y a encore du travail à faire..

Commentaires

  • quel c... ce type ! après il s'étonnera si son gamin ne veut plus approcher l'eau !

    sinon pour le reste c'est vrai que les enfants sont vite interpelés sur des choses que nous adultes ne voyons plus, parfois c'est l'inverse. nous sommes génés face à une personne alors que les enfants ne le sont pas.

  • oui Jeanne, l'inconnu fait grandir à condition que le chemin soit protégé et balisé. Sinon, il peut au contraire tétaniser...
    bonne journée !

  • Ma'Cha/ c'est vrai , nous ne voyons pas les mêmes choses ,les diferrences n'opèrent pas de la même manière , l'essentiel c'est d'être rassuré au bon moment
    Bon dimanche à la famille Cha !

    Fay / oui des chemins balisés , j'aime bine cette expression, les peurs font grandir , il faut savoir les affronter
    Je ne n'épargne pas mes enfants des embuches , j'essaye de leur donner un bon baton pour les surmonter .
    Profites bien de l'été , j'espère que tu es en vacances

  • Des erreurs ont en fait tous, j'ai apopris à ne plus juger trop vite ce papa qui jette son enfant du plongeoir... On ne sait pas tout les bijoux que cache cet homme dans son éducation...
    Je ne pousse pas mes enfants du plongeoir, mais j'ai tendance à les pousser dans leur retranchement jusqu'au boutiste...
    Parfois de pousser l'enfant du plongeoir lui permet aussi de ne plus être traumatisé par ce plongeoir, de se rendre compte que finalement, c'était pas paniquant, même plutôt rigolo... Alors je ne le pousse pas, mais je l'accompagne, et je le reconnais, je le force un peu... Après il se sent fort, grandit...
    Ma théorie : si tu as peur du placard, ouvres-le, ta peur s'évaporera !
    Je regrette un peu la place de l'enfant roi qu'on protège de tout, et qui du coup grandit dans ses peurs...
    Si tu avais parlé à cet enfant diforme, si tu étais devenu amie avec lui, tu te serais aperçu qu'il n'y avait aucune crainte à en avoir que c'était un enfant comme toi, qui cherchait des amis, comme toi !

  • C'est la peur de nos propres difformités, rêvées ou phantasmées qui nous met parfois dans ces états-là. De plus, l'impossibilité de mettre des mots sur des peurs pareilles rend les choses encore plus difficiles.

  • Risette / loin de moi l'idée de juger le parent , mais l'acte , trop précoce par rapport à l'âge de l'enfant , cela renvoie des choses
    Tu as bien raison d'apprendre à tes enfants à appréhender leurs peurs , je le fais aussi , en douceur , ils s'en tirent bien , je ne les épargne pas des embuches .
    Concernant l'enfant Roi , c'est un peu affligeant de voir combien certains enfants sont trop protégés , n'affrontent même pas la vie quotidienne , les ados je n'en parle pas
    J'ai très vite dis aux miens , que toute leur vie sera faite de rencontres plus ou moins plaisantes ,et qu'il faut s'armer contre toutes .
    Les peurs font grandir , les traumatismes beaucoup moins ....

    Jean Pierre / à cette époque , la peur se transformer en honte , on avait pas le droit de dire , c'était ça le plus dur
    Mais maintenant j'affronte tout ça avec sereinté ,ouf !!!!
    les émotions, rires et larmes sont les choses qui sont les plus précieuses , gardons les .
    Les difformités sont encore phantasmées , mais les differences tellement mieux acceptées , heureusement .

  • Ca me rappelle une histoire amusante. Peut-être l'ai je déjà racontée...
    A la sortie de notre école il y avait souvent une femme atteinte de nainisme qui ressemblait assez à mimi mathy.
    Un jour elle passe juste au moment où nous sortions avec nos monstres, et nous papotions entre copines pendant que les gamins jouaient tranquille.
    Tout à coup la fille de ma copine tire sa mère par la manche et crie :
    "regardes, elle toute petite la dame !"
    En montrant mimie mathy du doigt, avant que la mère n'eut le temps de la reprendre, la gamine s'était précipitée vers la dame, et enchantée lui a dit :
    "On fait la taille madame ?"
    Elles ont fait la taille, mimie s'est prettée au jeu... Depuis ce jour les enfants et nous même avons fait "connaissance" ( je mets entre guillements parce qu'on est pas devenues copines), et nous nous saluions toujours !!!
    Je crois que je te l'avais déjà raconter, c'est pas grave, c'est pour dire que parfois les enfants voient la différence avec leurs yeux d'enfants et que finalement c'est mimine !

  • Risette / non, non, tu n'avais jamais raconté cette anecdote charmante
    C'est vrai que les enfants sont très complices et spontanés avec les persones de petite taille
    une de mes tantes , vraiment pas grande avait , a toujours beaucoup d'humour par rapport a ça , cela a toujours crée plein de complicité et de moments joyeux !
    mais au fait , je n'ai pas tout saisi , il s'agissait vraiment de Mimi Mathy ??

  • non... encore qu'avec moi, tu sais. Tout est possible !!! Je l'aurais de toutes les façons pas reconnue !

  • Il y a des souvenirs d'enfance que l'on stocke dans sa mémoire pour mieux les comprendre plus tard, ces gros bras par exemple. J'en ai aussi, des comme ça, qui remontent régulièrement à la surface. Quant à pousser l'enfant dans ses retranchements... ma fille a une peur bleue des chiens, j'avais la même, donc j'ai tendance à y aller doucement (voire à lui transmettre ma peur), et va savoir comment, samedi soir, je la trouve à moitié vautrée sur un énorme saint-bernard qui se laissait caresser voluptueusement. Je ne comprends rien à l'éducation...

  • Risette / ah bon, c'est vrai que tu n'es pas physionomiste , enfin, c'est que tu ne met pas tes lunettes , ça te joues des tours !!

    Gwen / on transmet ses peurs au début et un jour Victoire !! nos enfants volent et sont armés .Quand je vois mes enfants nager , j'en suis heureuse , ils n'ont pas que nous sur leur parcours
    Mes neveux ont une peur bleue aussi des animaux , même un chat , c'est limite
    ça viens doucement , avoues que ce n'est pas malin de mettre un peit nez à nez avec une vache , parfois .
    Il ne faut pas chercher à comprendre l''éducation, il faut la vivre ..
    Et puis les St Bernard sont des sauveteurs , pas des prédateurs .

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