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La parenthèse de l'été

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Durant ces années là, je vivais dans des microcosmes parfois un peu étouffants

J’enseignais dans une école catholique, je devais peser mes mots, veiller à garder l’image de la gentille institutrice vaillante, me plier aux réflexions parfois déconcertantes des parents d’élèves, écouter les conversations ennuyeuses des collègues enracinées depuis des lustres

J’avais vingt ans, une vie stable, mais elle aurait pu devenir très vite ennuyeuse

Les mois d’été, je partais vers d’autres horizons …

Personne ne savait où j’allais, avec qui j’étais, je refusais en bloc de continuer mes activités bénévoles

Je préparais mon sac à dos et durant presque deux mois, je laissais mon appartement, ma famille et mes amis pour vivre une autre aventure

Je partais animer des colos avec des enfants défavorisés, démunis de repères, arrachés à leurs familles durant quatre semaines, des enfants déjà marqués par une vie rude et violente

Avec eux je m’associés à des animateurs parfois disjonctés, immatures

C’était un monde païen, de délires, d’alcool, de coucheries ….

Je n’avais aucun mal  à passer d’un monde à l’autre

J’étais leur repère, un personnage atypique, parfaitement  intégrée dans ce monde là

Je dansais, je chantais, délaissant les cantiques pour des chansons paillardes

J’existais, je vivais, j’aimais, parfaitement à ma place, je me préservais des dérives, je connaissais mes limites, je ne franchissais pas les barrières

C’était ma parenthèse, mon carburant, mon aptitude à m’adapter dans d’autres milieux

Je  rêvais ni de voyages ni de déserts, j’avais trouvé mon oasis, je m’abreuvais de fêtes, de musique

Mes nuits duraient cinq heures, je ne faisais aucune pause, je mettais à l’épreuve ma désertion et lorsque j’étais repue, je retrouvais tranquillement mes quartiers

 

Ne pas se suffire de ce que l’on a, oser aller vers une part d’inconnu, tester ses aptitudes à intégrer des nouveaux groupes, ceux qui au premier abord nous paraissent rebelles et sauvages

Ne pas pour plonger dans le chaos, trouver ces marques …..

Ces deux mondes ont contribué à mon équilibre, j’ai toujours gardé ça osant même provoquer des rencontres improbables, bousculée par des situations hasardeuses   

Chaque lien tissé est resté dans mon cœur, malgré les trahisons et les déchirements

Ne pas se suffire de  nos nids confortables et confinés, oser aller à la rencontre de l’inconnu pour mieux intégrer les différences humaines dans ce monde complexe et hétéroclite

Commentaires

  • Pourquoi ca ne m'etonne pas ?
    Je plains toujours tres sincerement les gens qui ont des oeuilleres,persuades de detenir la verite absolue, incapables de seulemnt parler a ceux qui ne leur ressemblent pas , qui ne sont pas du même milieu... J'en vois tous les jours
    Mais les voyages c'est bien aussi :)

  • Disons que l'on peut vite devenir théoricien de la " misère "
    je ne dis pas que ce que j'ai fait à cette époque là je serais capable de le refaire , mais je sais que ça m'à ouvert les yeux , surtout professionnellement , et que ce fut uen sacrée chance de vivre ça

    les voyages , je l'ai ai fait plus tard , et j'en ferai d'autres , c'est certains , malgré une certaine appréhension
    je suis trouillarde , j'ai peu de me choper des maladies , d'être tabassée par des bandits
    bizarre ça !

  • Oser sortir des sentiers battus et rebattus, ne pas à priori rejeter les situations insolites, ou les gens différents...
    parfois il faut un certain courage pour le faire, l'énergie et l'enthousiasme de la jeunesse...
    Mais cette curiosité de l'autre ne se tarit pas, je crois...
    Tes billets le prouvent amplement...

  • cela nous embarque dans d'autres mondes , on apprend la vie comme ça
    Il y avait l'insouciance de la jeunesse , je ne suis pas téméraire pour autant , juste curieuse et avide de rencontres
    j'ai parfois été déçue forcément ..
    J'ai surtout appris à ne pas rester retranchée sur mes positions , les a apriori sont des véritables freins
    Peut être aussi que cela ma permet d'être plus attentive aux choix de mes enfants , ce qu'ils feront de leurs vies , pas ce que j'aimerais qu'ils deviennent

  • J'ai cru me reconnaîtredans ton billet! Moi aussi, l'été, je faisais des colos où venaient des enfants démunis. Comme toi j'ai connu les 5èmes services finissant au bout de la nuit, les danses, les rires...Ton texte me replonge dans de délicieux souvenirs. Je me demande comment on faisait pour tenir le choc avec si peu d'heures de sommeil!
    ( au fait, je voulais te préciser que je suis en arrêt maladie, c'est pour çà que j'ai enfin du temps à accorder à mes amis bloggeurs, non non je ne surfe pas quand je suis dans ma classe lol!)

  • C'était dans les années 80 , nous n'avions pas encore le poids des procédures et de la méfiance
    c'était dur , mais tellement rigolo
    je parlais avec une dame hier , qui travaillait dans l'animation
    elle me parlait de l'immaturité des animateurs , de leur manque de recul et de responsabilité
    c'était déjà à l'époque , on trouvait le pire et le meilleur
    c'était en tout cas une bonne expérience , vraiment , je ne regretterai jamais même si je gagnais moisn qu'une baby sitter

    tu es en arrêt , je pensais que tu commentais en surveillant les dictées !!
    j'espère que tu te remets bien , c'est bientôt les vacances en plus

  • "Ne pas se suffire de nos nids confortables et confinés, oser aller à la rencontre de l’inconnu pour mieux intégrer les différences humaines dans ce monde complexe et hétéroclite"

    Que tu es généreuse...
    J'en suis incapable... ou du moins je n'ai pas envie d'essayer, c'est différent.
    Je me confine dans mon petit monde affectif...

    Et pourtant, je reconnais, il y a tant à faire. Je suis persuadée que la prévention vaut mille fois mieux que la répression, que les enfants défavorisés sont très demandeurs d'attention, d'encadrement, d'instruction...

    Je devrais peut-être faire une thérapie, comme F_B, et évacuer une bonne fois pour toute, mon enfance...

    Je t'embrasse

  • je ne suis pas mère Thérésa non plus !!!
    j'ai appris que ces enfants là étaient déjà marqués , burinés par la vie , notre but c'était de leur faire passer de bonnes vacances , et c'était réussi , ils riaint , s'éclataient , on était disponibles , jeunes et foufous !!!

    ils sont adultes maintenant , j'espère qu'ils en ont gardé de bons souvenirs

    la prévention , il faut ne avoir les moyens , on était pas payés dur pour ça
    et c'est pas de mieux en mieux

    on a pas tous besoin de thérapie , avoir déjà consience du poids du passé c'est aller en avant
    et puis , chacun sa route non ?
    Bisous

  • Vas lire chez Louis... tu vas rire ! LOL !
    Elles sont belles tes Mimines.

  • oui ! j'ai lu
    Louis a mitraillé mes chats , elles aiment prendre la pause en plus

  • A vingt ans tout est possible. Tu savais ce que tu voulais et c'est bien là l'essentiel. D'autres approches très différentes de la vie sont aussi respectables quelque soit l'âge ...

  • d'autres approches , dans les lectures , l'information , les voyages sont tout autant respectables
    Et puis je comprends très bien que l'on puisse vivre retranchés , tant que cela n'impiète pas sur la liberté de l'autre
    ah les voyages !!! dans ce domaine , je ne suis pas téméraire du tout

  • Je réponds à un de tes coms chez moi !
    Je pense à la vaisselle !!!

    Ceci dit, pourquoi n'ai-je pas la sagesse d'Antiblues et l'ouverture d'esprit de Jeanne...

    Bisous à vous deux en particulier !

  • Cette parite de ta vie, je ne la connaissais pas mais ça ne m'étonne pas, car ton ouverture d'esprit est tellement large que je comprends d'où ça peut venir.
    je n'aurais pas pu faire la moitié de ce que tu as fais.
    Tu as vécu quoi!!!!! et tu peux en parler en connaissance de cause au moins.
    C'est formidable d'en arriver là.
    Bises

  • Je n'ai pas le sentiment d'avoir vécu tant de choses que ça
    juste le fait d'avoir rencontré des gens differrents m'a permis d'être moins butée , plus ouverte et surtout plus sure de moi

    ce n'est pas le chemin de tout le monde , c'était le mien , à ce moment là
    bises

  • Quelle vaisselle ? je n'ai pas trouvé
    j'ai lu la réponse sur les fleurs
    la sagesse d'Antiblues , sa clairvoyance aussi ...
    Tu es toi , et c'est beaucoup !
    bises

  • Nous restons souvent prisonniers de nos conventions, de nos habitudes. C'est confortable, aller vers l'inconnu exige tellement d'efforts ! Pourtant, souvent, cet effort est récompensé par de belles rencontres.

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