Le renouveau de Mars

 

La semaine s’achève, remplie de contrastes et de bons moments

L’humidité et les averses de lundi ont laissé la place aux rayons de soleil et à la douceur

Avec Bérénice nous avons roulé jusqu’à la mer pour retrouver Clotilde qui passait sa semaine à St Malo, nous avons beaucoup marché, bavardé sans trop regarder l’heure, fait une halte dans le café du coin d'en bas de la rue du bout de la ville d'en face le port, lieu incontournable de la cité corsaire

Photo du net

Retour de nuit, pas le temps de manger, et me voilà en répétition

Ça bouge !

Beaucoup de temps passé au jardin, la terre est essorée, idéale pour ôter les mauvaises herbes, les pommes de terre ont poussé, ce sont des oubliées de Juillet, parfait !

J’ai gratté, agencé, fait beaucoup de ménage, taillé, arrosé, et sorti mes palmiers

Un air du sud à l’entrée, je me sens tellement bien dans cette maison de ville ou passent en journée les copains, en soirée, profitant de chacun, baies ouvertes ou volets fermés

J’ai retrouvé ma grande amie Juliette, avec beaucoup de tendresse, de proximité

Nous avons partagé sa peine en apprenant le départ brutal de sa maman, nous connaissions bien Yolande, j’étais désolée de ne pouvoir me rendre aux obsèques, le jour même des retrouvailles autour de ma mère pour ses 80 ans

Pierre Henri m’a dit «  il faut célébrer la vie, pas la mort »

Alors toutes les deux, collées à la cheminée en buvant un sancerre, nous avons beaucoup parlé, des choses de la vie, de nos peurs, de son histoire.

 Deux femmes amies qui évoquent avec beaucoup d’émotion leurs sentiments, se projettent autrement, soucieuses d’un avenir qu’elles aimeraient serein, ces grandes questions qui se posent pas à trente ans, trop proches de leurs petits qui remplissent les conversations

Ce fut un moment fort, je savoure cette disponibilité, ce temps alloué pour recevoir au long de mes journées ceux qui sont de passage

Les journées passent vite, si vite

Mars est le mois du renouveau, j’aime voir ces signes du printemps annoncé, le regard paisible des gens autour de moi, les projets, les envies de chacun.

Et les escapades …

Flash back

 

Les flammes crépitent

Ellen m’apporte une tisane, je goute, la trouve un peu forte

«  Heu, c’est du thé. »

 «  Ah ben tant pis, tu t’es trompée de rond point, je me suis trompée de sachet, on est quitte ! »

D’accord

Ellen n’a pas du tout envie de dormir, alors on cause toutes les deux

Elle me raconte que ses copines lui demandaient un jour quel était le métier de sa mère et elle répond

«  Ma mère ? Elle ne foutait rien ! »

Faux

J’ai travaillé à l’extérieur, mais elle ne s’en est pas rendu compte

Ça s’explique :

Ellen avait 15 mois quand j’ai pris un poste à la ville, je travaillais à mi temps, elle passait peu de journées à la crèche

En 1996 elle est entrée à l’école et j’ai enchainé mon congés maternité et parental

Trois ans à la maison à pouponner le petit garçon

Je suis retournée dans ma crèche en février 2000 toujours à mi temps

Septembre 2001 me revoilà en congés maternité et congés parental pour trois ans

Ellen est au collège quand je reprends le travail en 2004, je ne travaille que le matin, elle me voit toujours à la maison

En 2007 je change de boulot, le lance dans la formation adulte

J’ai des horaires scolaires et toutes mes vacances

Ellen me voit toujours à la maison.

«  Ma mère, elle n’a jamais bossé ! »

Mais si.

Et là, auprès de ses copines Ellen continue

«  Ma mère, c’est une figure locale ! Et moi, je suis une fille de ... »

Et voilà comment ma fille m’a perçue toutes ses années où elle vivait à la maison

Elle me confie qu’elle a eu durant toute son enfance la chance inouïe de bénéficier de beaucoup de stimulation, par le jeu

Les enfants avaient en quantité industrielles des tas de jouets , poupées , lego , playmobils , sable , pâte à modeler ,livres , déguisements , animaux .. Et tout ça, sans trop de contraintes de rangement, un minimum quand même

Ellen a eu du temps, énormément de temps à la maison avec son frère et sa sœur, ses cousines

Avec le recul elle saisit tout ce qu’elle a pris , emmagasiné  et sa mère , pendant ce temps  ,elle passait du temps à trier , ranger , alimenter , nettoyer …

Et ce temps passé avec eux fut certainement un sacré bagage dans leur vie

Maintenant, il faut que je vous explique comment je suis devenue en 20 ans une figure locale

Le covoiturage

 

 

 

Ellen vient d’apprendre que son cours du vendredi soir est annulé, elle peste, son billet de train est réservé depuis des lustres, elle ne peut pas bénéficier d’un tarif jeune en le changeant depuis Bruxelles

Elle peut rentrer en Mayenne le jeudi, cherche, et trouve une solution : le covoiturage

«  C’est bon maman, j’ai un gars qui me prend dans le quartier et qui va jusqu’à Rennes « 

Je lui ai promis d’aller la chercher à n’importe quelle heure de la nuit

Nous cherchons un endroit à mi chemin entre Laval et Rennes, Fougères serait le mieux

Je gamberge quand même.

Et si elle tombait sur une louche, un sérial killer, un proxo, je ne sais pas moi. On ne se refait pas, je laisse faire, évidemment mais je n’ai pas envie qu’elle soie l’héroïne d’un volet d »’Enquêtes criminelles « 

Vers 19 heures, je reçois un message «  ils sont super sympa, on est 4 dans la voiture ! »

Parfait

Je partirai vers 23h30, on a trouvé un rond point à la sortie de l’A 84, tout les monde est ok

La soirée passe vite, je m’apprête à regarder «  le discours d’un roi «  mais entre temps, je rencontre Didou, on papote un peu, un peu de blogage et il est l’heure de partir

Francesca me promet le DVD du film en VO !

Jérôme n’est pas plus rassuré que ça, mais s’endort quand même quand un loir, je démarre ma C 4 et roule 45 minutes en chantant

Il fait noir, très noir, je repère le rond point, et me gare, dans le doute quand même, près d’un fast Food

J’attends seule au milieu de la nuit

0h 30, j’appelle Ellen qui ne décroche pas, grr !

Elle me rappelle un peu plus tard, » on arrive dans 10 minutes « 

Bien, bien.

Et là, j’attends, je guette une C4 noire, rien

Elle me rappelle «  maman, t’es ou, on te voit pas, on est pourtant au rond point « 

Merdre, lequel ?

Pff, pourvu que ce soit la bonne sortie, allez, téméraire   je reprends le volant, me dirige vers l’A 84 qui est gratuite et tombe sur un autre rond point

«Maman, on est sur un parking de covoiturage « 

Yes !! J’y suis

J’aperçois la voiture belge, un jeune homme d’une beauté renversante me salue, tout va bien, on décharge la valise, ma fille dans la voiture, énervée comme une loutre, retour en Mayenne

Et là … hum, un peu volubile la Jeanne, le voyant de carburant s’allume

Pas du tout eu le reflexe de regarder à ça avant de partir

Pas trop fière

Ça va aller, y’a de la réserve

Nous causons de plein de choses, je ne roule pas vite.

A l’entrée de la ville, je m’arrête chez carouf prendre du carburant, il est 2 heures du matin, y’a pas un chat

Retour au bercail, Ellen va dormir dans sa chambre, elle n’a pas envie de se coucher

J’allume la cheminée, elle me prépare une tisane

De grandes questions ...encore

 

 Flo, ma sœur, m’a dit «  j’ai beaucoup aimé ton billet et les portraits des 20 vies «  j’ai presque reconnu tout le monde

Alors, je lui répondu qu’elle aurait pu glisser un petit mot, elle n’aime pas commenter

J’ai pris mon zifon, nous étions tous rassemblés autour de la table dans la petite maison, et j’ai lu ce billet à mes parents, ma mère a cité chaque personnage, et c’était rigolo

J’ai dit à la compagne de mon neveu qu’elle ressemblait à Kate Middleton, et ça l’a amusée

Le cadet des neveux m’a chuchoté, «  je trouve aussi mais je n’ai jamais osé lui dire « 

Mais faut parler aux gens ! Surtout quand c’est flatteur non ?

 

Ce blog est en train de prendre un nouveau virage

Depuis quelques semaines, les visiteurs sont de plus en plus nombreux, certes il y a une poignée d’habitués et quelques gens de passage, et des lecteurs qui arrivent par ici par mots clés

Je ne devrais peut être plus citer la ville , le département , effacer certaines notes , masquer les noms , je ne sais plus , ça me donne le tournis , je doute , je gamberge ..

Supprimer ce blog aussi

Faut pas me parler de notoriété, ce n’est pas ça, une perte de contrôle peut être, même si je crois que je n’ai pas de crainte à avoir, je ne porte préjudice à personne mais…

Ça revient régulièrement ce genre de questions

Les billets sont commentés, certes, mais je me demande si la publication quotidienne, ou presque est une bonne chose, ça lasse …

Quelques lecteurs, peut être …

Je ne veux pas être parano du net, imaginer que mes petites histoires sont dans le « viseur «  mais parfois, je perds pied

Je ne me posais pas ce genre de question au commencement de ce blog et pourtant, je pense que le ton n’a guère changé, ce qui a évolué c’est le flux, ce baromètre aussi

Je doute.

Pas envie de migrer, pas envie de changer de maison, de pseudo, pourquoi faire

Je pense à vous amis blogueurs, certaine que ces questions vous assaillent aussi, publier une photo, ou pas, la laisser, la supprimer ?

Il faudrait peut être que je fasse une liste de ce qui me motive le plus, en dehors bien sur que ce besoin inconditionnel d’écrire

J’aime ça, c’est ainsi

Même si j’ai occasion d’écrire autrement

Sur FB je supprime mes publications au jour le jour, je fais le ménage, je garde des traces quand même, c’est plaisant

Tout est lu ,je le sais , peu de bavards , beaucoup de curieux , et le mot n’est pas péjoratif , c’est un passe temps comme un autre , faire des grilles de sudoku , de la broderie , ou lire des notes , des publications ..

On en revient à la même chose, à cette peur du jugement de l’autre dès qu’on s’expose

Le rideau ouvert, projecteurs dans la tronche, on ressent une fierté et on a peur de se vautrer

Et je suis soliste dans mes anecdotes, entourée certainement de ma petite sphère, ce n’est pas la jungle ni l’arène, mais je suis entièrement responsable de tout ce qui est écrit et publié

Voilà, j’ai fait un peu de ménage, je vais essayer de rattraper mon retard de réponses à tout les commentaires, mettre de côté mes doutes, mes questionnements, accepter mes erreurs de manœuvre, mes sorties de routes, mes refus de priorités.

Mais quand Ellen ma grande fille adorée me dit « maman, je lis ton blog tout le matin, je ne pourrais pas attendre le soir pour ça  «  rien que ça …

C’est tellement bon

 

Je ne peux pas lâcher l’affaire

 

 

 

 

 

En vrac

 

 A la pharmacie :

La pharmacienne tente désespérément de convaincre une dame âgée que l’eau ne lave pas, qu’il faut un produit en plus

Elle a acheté de l’eau de rose pour soigner des rougeurs sur sa peau

Ça me fait penser que j’ai de l’eau de rose, je n’en fais rien

Faudrait que j’écrive un roman

 

Au cabinet médical

Je patiente pour récupérer mon ordonnance à l’accueil

Le Dr H sort de son cabinet, il m’aperçoit, il fouine dans le dossier et me donne en main propre le précieux papier

«  Je suis fidèle hein ? »

Ça fait plus de 15 ans qu’on fonctionne comme ça, il me délivre de l’aérius pour calmer mon allergie aux bouleaux, c’est pratique, pas de consultation

Il a sourit, il est beau quand il sourit

 

A la boutique de vêtements 

Je trouve deux tuniques qui conviendraient à Rose, j’hésite à les prendre, si elles ne lui plaisent pas

La vendeuse «  bah, vous les emportez, et si ça va vous revenez payer plus tard « 

Je connais de mieux en mieux les commerçants de la ville, c’est d’une facilité

Elle les a adoptés, payés trois jours plus tard !

Le charmant, et le mot est faible, commerçant de la boutique qu’est pas pareil fait parler de lui en ce moment, va falloir que je trouve des cadeaux à faire pour des jeunes enfants moi, j’aime bien causer avec ce gentil .

 

En centre ville, j’aperçois Bridget, trop contente de me revoir, elle me tend les bras

On s’est fait la promesse de se voir plus longtemps depuis  Juillet, elle m’assure une visite la semaine prochaine

Son boss arrive vers nous, je le salue chaleureusement, nous discutons un peu de mon amie Juliette et nous séparons

Ce jour là, exceptionnellement, j’irai déjeuner au restaurant avec ma grande fille