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  • Fouinage de pompes

    J’ai besoin de chaussures

     Ce n’est pas une lubie , une envie , un caprice , c’est un besoin

    Une paire de chaussures mi saison , assez fine , avec talon , vite enfilée et raffinée

    Faut que je cherche

    E je n’aime pas chercher quelque chose

    Me voilà dans un grand magasin de chaussures

    Des cartons partout , des rayons à n’en plus finir , au secours , je suis perdue !

    Le mocassin qui revient en force

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    Porté avec un jogging , c’est pas interdit par la loi , mais ..

    Et des chaussettes blanches

    J’aime pas le mocassins

    La ballerine

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    Trop plat , pas bien dedans

    Escarpin ?

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    Disons que … pas trop mon genre

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    Pourquoi pas ce modèle passe partout ?

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    Des chaussures pour diabétique ?

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    Je ne savais pas ?

    Ça m’intrigue

    Et je n’ai rien trouvé de bon

    chaussures de princesses , de clowns , de p ....tes , je désespère

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    Si je pouvais j’achèterais une paire de chaussures de la Mayenne , mais ..trop , trop chères

    Quoique ..

    Peut être quelques chaussures qui attendent leur pieds

    J’irai voir

    Je ne suis pas sans pompes pour autant

    Juste que

    La premier mars , les bottes dans le carton

    C’est comme ça , j’aime les rituels

  • 20 vies

     

     

     

    Berthoise a listé 20 vies de sa parentèle , je reprends l’exercice

     

    J’ai connu :

     

    Celui qui prenait une taf de clope et soufflait dans le cou des clients pour ôter les cheveux après la coupe

    Celle qui avait défoncé la porte à coup de hache un jour de colère

    Celui qui était toujours débordé parce qu’il avait le Redoutable à repeindre

    Celui qui aimait se faire supplier à la fin des banquets pour chanter sa chanson fétiche

    Celle qui mélangeait ses fonds de bouteilles pour composer une liqueur au gout bien particulier

    Celle qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à ma grand-mère et que je n’ai vu qu’une seule fois

    Celui qui savait toujours plus que tous et qui faisait la morale

    Celui qui avait besoin constamment d’en mettre plein la vue et dans toutes circonstances

    Celle qui était , est toujours soumise et joyeuse

    Celui qui criait en pleine nuit

    Celle qui chérissait un chien pas plus fin que les autres

    Celle qui ne pouvait pas aligner deux phrases sans y placer un gros mensonge

    Celui qui parlait avec une gitane mais collée sur la lèvre et  posait ses pouces sur les bretelles de sa côte bleue pour se donner de l’importance

    Celui qui aura regretté toute sa vie d’avoir fait l’Algérie

    Celui qui parlait si fort qu’on pouvait pas en placer une

    Celle qui avait les joues rouges, très rouges , par tout les temps

    Celui qui passait plus de temps sur mer que sur terre

    Celui qui avait trouvé sa femme à  la foire de Brix

    Celle qui adorait  faire des canevas , les pastilles Vichy et les pèlerinages et qui partie trop tôt

  • Vernie la Jeanne !

     

     

     Il parait qu’il faut laisser trois heures un vernis sur les ongles avant qu’il soie sec

    Trois heures sans rien toucher, c’est un truc pour les hommes ça

    Pensez vous que les hommes osent sublimer leurs mains avec un vernis ?

    Mais oui, c’est tendance, chic, un tantinet bobo ou modeux, mais ça se fait

     

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    J’ai voulu en savoir un peu plus sur ce fameux produit

    Le vernis existe depuis l’antiquité, constitué à base de produits naturels, puis l’arrivée des solvants fut révolutionnaire pour sa résistance

    Je n’ai pas pour habitude de vernir mes ongles régulièrement, trop occupée par des taches domestiques et de jardinage, le vernis, c’est un rituel, c’est l’habit chic, le détail, le plaisir du show

    Avec mes copines de chanson, nous avons pris l’habitude de soigner nos ongles pour les spectacles

    C’est un plaisir de femmes, certes mais aussi un  petit plus apporté dans ce grand manège de la séduction

    Des vernis, il en existe de toutes les teintes, des verts, bleus, oranges,  le nail art est pratiqué de plus en plus, mais j’en suis pas là, je m’en tiens à mon chamel Parrazzi, légèrement nacré

    Je suis ravie de ce choix, je le porte facilement, et la tenue est excellente.

    Certaines copines font dans le vernis quasi transparent, ou  discret, ça c’est comme les rouges à lèvres ou les bijoux, faut savoir le porter

    Visiblement, les hommes aimeraient le vernis tranché, celui qui se voit

    Je me demande si c’est la majorité

    Existe-t-il des statistiques à ce sujet ?

    Y’a pas que les fesses des femmes qui sont regardées, les mains, les mains … atout particulier, joyau délicat.

    J’exclus en masse et c’est sans  appel, les faux ongles

     

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    Les lendemains de spectacle je garde mon vernis, c’est comme les miettes sous la table après un diner partagé, des traces de vie, des traces de bonus

    Je suis vernie dans la vie

    De temps à autre, j’ai besoin de le montrer

     

  • A mi parcours

     

    Ellen n’est pas rentrée depuis le 1er février , c’est long pour elle , sa famille lui manque , son Luka aussi , évidemmentl.jpg

    Nous communiquons quotidiennement, à toute heure de la journée, quelques mots échangés par çi , par là , ce fameux lien

    Elle a réussi en partie ces examens de janvier , fruit d’un travail régulier ( pour les nouveaux lecteurs qui passent par là , ma fille fait des études d’orthophonie à Bruxelles )

    La Belgique , c’est pas l’eldorado , faut s’accrocher , les études sont difficiles , les enseignants très exigeants , Ellen aime ce qu’elle apprend c’est bien là le principal

    Elle fait un stage tout au long de l’année dans un école , elle a suivi un patient , un petit garçon dyscalculique victime de maltraitance , elle a été ébranlée par son histoire ,le suivi psychologique est  visiblement écarté , bienvenue dans un monde cruel et déroutant ..

    Ellen donne des cours de soutien aussi à une fillette , ça lui plait , la famille est sympathique, c’est une autre ouverture que son milieu étudiant , elle s’y sent bien , ça lui permet de gagner un peu d’argent , d’expérimenter ses connaissances aussi , une porte qui s’ouvre ..

    La voilà déjà à mi parcours , le temps passe vite , si vite , je me souviens de cette nuit particulière à Bruxelles , je me souviens aussi d’une discussion avec Jérôme dans un snack qui me disait après l’avoir laissée en septembre «  je serai fière d’elle si elle passe en seconde année « 

    J’ai toujours pensé qu’elle irait au bout de son projet et vraiment je me réjouis de la voir courageusement poursuivre sa route

    Un bonheur comblé par leur confiance mutuelle à tous les deux , vivre séparés un belle histoire d’amour c’est possible , y’en a des tonnes dans notre histoire

    J’ai proposé à ma fille de lui offrir des billets de train pour venir chanter avec nous à Vitré fin mars , elle était heureuse

    On a qu’une vie à vivre et faut le faire intensément

    Les billets de train sont onéreux en période de congès scolaires et ça dure , ça dure …à peine les vacances d’hiver finies pour les derniers  zonards , on attaque la période de printemps ..

    Difficile de les prendre longtemps en avance , Ellen n’a pas son emploi du temps

    C’est pénible

    On fait avec ..

    Hâte de te retrouver ma fille et ton frère t’attend aussi pour souffler ses 17 bougies

  • Balivernes et pensées du jour

     

     

    Nous avons donné un show au profit d’une association du don d’organes, l’accueil fut sympathique, le public au rendez vous, chacun à bénéficier de cette soirée, c’est le projet de notre troupe, on y tient

    Evidemment, toujours partants pour dire d’âneries, nous avons blagué autour de ça

    «  Tu donnes quel organe toi ? « 

    Heureusement, nous sommes rentrés entiers, et je n’ai pas manqué d’évoquer cette fameuse légende urbaine qui nous laisser croire que des enfants étaient kidnappés dans les cabines d’essayage et qu’on les retrouvait quelques heures plus tard avec une cicatrice sur le ventre

    Mais c’est vrai !

    Nous avons  papoté sérieusement autour de ça

    J’avoue ne pas avoir cette fameuse carte de don d’organe

    Certaines personnes, pour avoir eu une histoire médicale complexe ne peuvent plus être donneuse, c’est ainsi, rien de négociable.

    Bien sur, je donnerais des organes vitaux en cas de besoin, je ne me pose pas la question, tant que ça sauve une vie

    Serais-je prête à donner un rein pour sauver un proche, certainement. Je crois que devant le fait, on ne se pose pas trop de questions, idem pour la moelle osseuse

    J’ai réalisé que je n’avais jamais clairement évoqué mes « volontés « 

    Louis a mis tout sur papier, ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas

    Pas d’acharnement thérapeutique, pas de vie végétative prolongée

    J’espère ne jamais devoir décider de ça

    Mais il faut mieux prévoir

    Je n’imagine pas faire mon testament

    Mais, pourquoi ne pas dire, écrire clairement les procédures après la mort

    En serais capable ?

    Pas pour l’instant

    Je ne sais même pas si je souhaite la terre ou les cendres, j’en sais rien, je crois que je laisserai choisir, mais si c’est pour mettre mes descendants dans l’embarras, faudrait mieux trancher

    Il parait que les frères et sœurs se déchirent beaucoup lors des successions

    J’ai vu avec mes parents, des fâcheries excessives, des jalousies, de la rancœur

    Si tout est ficelé avant, ça peut éviter ce genre de tracas

    Je ne possède rien de valeur, peu d’héritage à distribuer

    Et puis, je veux mourir sur scène …

    Non, c’est trop minant pour les autres

    Sur scène, on s’amuse

    De plus en plus

    J’ai failli me vautrer au sol dans un mouvement du premier rang, y’en a qui font les fous, et au fil des mois, c’est de pire en pire

    Notre bazar organisé devient plus que réjouissant

    Pas le moment de signer une convention obsèques, de prévoir une assurance vie.

    L’heure est encore aux roucoulades, aux plaisirs et grandes joies de la vie, avec cette éclosion de la nature, ces heures de grand beau, ces projets d’escapades

    Mars sera un mois tonique, je le sens !

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  • Bulbes

     

    Cette semaine , beaucoup de lumière dans mon jardin d’hiver

    Les bulbes de tulipes que j’avais mise en terre début janvier ont bien poussé

    Un air de printemps s’est invité

    Je ne me lasse pas de ces cadeaux là

     

     

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  • La convoc et les talons

     

    J’entends des pas dans l’escalier, pas vraiment habituel autant de bruit ce matin là

    « Moman ! J’ai plus ma convoc »

    Evidemment, ça se prépare la veille ces choses là, inutiles de le redire.

    Mark doit être au lycée pour 8 heures, il est 7h 45, il panique, son oral d’anglais pour le bac est imminent

    Je ne cherche un peu, rien, je ne peux que l’aider en l’emmenant au lycée pour être à l’heure

    Je rentre à la maison, je vais prendre un café, il va se débrouiller

    Vers 9 heures, j’envoie un sms «  alors ? « 

    «  Ça va. « 

    Je dois passer chez le constructeur de voitures pour un problème de fermeture centralisée sur la Clio, ça n’a jamais fonctionné, pas bien gênant, je ne fermais jamais, mais pour la vente, ce serait mieux

    Le gars me donne un devis, c’est cher

    J’ai quelques petites choses à faire en ville, aller au service communication, et récupérer les chaussures d’Ellen dont le talon s’est décollé après 15 jours de marche

    Hallucinant

    La vendeuse m’en a commandé une nouvelle paire

    Vers midi je rentre, Mark déjeune à la maison, il a pu passer son oral mais doit retrouver sa convoc pour l’espagnol

    L’après midi passe très vite, je fais plein de bijoux et en photographie pour mon blog

    16 h 15 Rose n’est toujours pas rentrée

    Je suis inquiète

    Je sors au portail, personne, je n’aime pas ça

    Me voilà devant le collège, désert

    Je sonne à la conciergerie, une autre mère cherche sa fille aussi, j’apprends qu’ils sont partis au cinéma

    Ouf … elle n’a pas été kidnappée

    Mark est rentré

    Il retrouve sa convoc, bien !

    Rose arrive un peu plus tard, elle a cassé le talon de sa botte achetée mi février

    J’enrage !

    Nous voilà parties chez la coiffeuse, je me gare sous les acacias, je ne paye pas, j’m’en fous !

    L’apprentie coupe la franche, je relance Ester pour le show à Ernée, elle va faire son possible

    En sortant nous croisons le pianistefou, on se bise

    La lumière est belle sur la place, j’aime cet  endroit, j’y vais souvent je m’y sens bien

    Nous voilà chez la marchande de chaussures, j’explique la carambouille du talon, je ne sais pas ce qui se passe avec mes filles et les talons, déjà l’hiver dernier, Ellen avait perdu un talon de sa botte

    Et je n’achète pas les chaussures en grand magasin.

    La vendeuse étonnée, je veux bien, me prend les bottes pour une réparation

    En attendant, Rose n’a rien à se mettre aux pieds, je lui demande de m’en prêter, » on fait jamais ça « 

    Pas de scandale, mais. Elle ne va pas aller au collège en tongs !

    Nous rentrons à la maison, les choses se sont enchainées, on a trouvé une solution à tout

    Presque

    Rose prendra les converse en cuir de Mark pour aller au collège

    Et basta !

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  • 1981

     

     107962_francois-mitterrand-sur-les-champs-elysees-le-21-mai-1981.jpg1981, j’ai plus de quinze ans, l’âge de l’insouciance, l’âge des premiers amours.

    Rien de tout ça, ma vie n’a rien d’un poster de David Hamilton, je suis en seconde, la plupart des élèves de la classe font un voyage en Allemagne, je ne suis pas de la partie, pas possible de recevoir une correspondante

    Bob Marley est mort

    Nous vivons à six dans la petite maison

    Depuis quelques temps mon grand père ne supportant plus la solitude est installé chez nous, ma mère a le cœur brisé de le voir si malheureux depuis le départ de notre grand-mère, la petit chien blanc est là aussi

    Louis lui a donné sa chambre, pas moyen de faire autrement, il a installé son lit dans une pièce de passage qui monte à l’étage

    C’est tout petit, il n’a pas de bureau pour travailler

    Les tensions montent de mois au mois

    Mitterrand arrive au pouvoir

    Y’en a qui tremblent.

    Je suis envahie par la culpabilité, je ne supporte plus la présence de mon grand père, il a ses habitudes, ses émissions de télé, il est toujours dans la maison, ne sort presque plus

    Ses filles le prennent un peu en week end, il veut revenir ici auprès de Martha, elle l’accepte comme il est, ne lui fait jamais de remarques, s’occupe de son linge, des repas.

    Sa vue baisse, il ne peut presque plus lire le journal

    Je partage ma chambre avec ma sœur, c’est dur

    Le samedi soir elle va au bal ou en boite, je suis tranquille, je peux écouter Balavoine tard le soir, regarder Polac et les Enfants du rock, j’aime la solitude, l’indépendance

    index.jpgJ’entends mon grand père qui ronfle dans la chambre d’à côté, je dois la traverser sa chambre pour rejoindre la mienne, pas de chauffage, fait froid …

    Ma vie de quinze ans est pesante, j’attends, quoi ? Du neuf, de partir, de vivre autrement, mes journées sont fatigantes, trop de trajets, d’heures perdues, je fais des crises d’angoisse

    Je regarde des séries télévisées, Pause Café, j’adore, le soir, nous regardons le Collaro show, ce n’est pas fin mais ça détend12_3k31f.jpg

    J’écoute la radio, »confidence pour Confidence «  Jean Schultheis, je ne vois pas du tout la tête qu’il a. ne vais jamais au cinéma

    Je commence à me faire des copines au lycée, c’est déjà ça

    Juillet sera un tournant, je vais à Lourdes à un rassemblement international de jeunes

    A mon retour, j’ai le cafard, c’est violent, je reçois une carte de Félix, je suis tombée amoureuse pas de Félix , je reverrai le garçon à l’automne, je pense à lui sans cesse

    Je feuillète le magazine Christiane, et rêve d’un mieux , j’écris dans mon carnet que je cache sous mon matelas

    Je n’en veux à personne

    Je veux juste une autre vie

    1981, j’ai presque 16 ans …

    Une vie pas marrante.

    Mon père propose d’aménager un espace pour mon grand père, il ne veut pas, tout va moins bien de jour en jour, on ne peut plus cohabiter

    Je passe en boucle les chansons de Balavoinemon fils ma bataille.jpg

    C’est mon ami en secret

     

     

     

  • La petite fille aux anneaux

     

    bague-camee-or-jaune-926730307_ML.jpgDevant moi, à la caisse du supermarché , une femme sans caddie pose une baguette et une boite de conserve , une toute petite fille blonde dans les bras

    elle parle un français rude, avale les syllabes , impossible de lui donner un âge , trente , quarante , ou peut être beaucoup moins , elle a des années tracées sur le visage  .

    A ses doigts, des  bagues anciennes, chevalières,  camée , certainement en or

    Héritage , recel ,ou trouvailles sur la plage ?

    Elle a des doigts en or

    La petite fille commence à marcher, ses cheveux tout blond , vêtue de rose , propre mais sans manteau .

    Elle porte des chaussures de sport à virgule, ça tient pas la cheville des tout petits , mais c’est vite enfilé les chaussures à scratch ..

    A ses oreilles de grands anneaux en or , des anneaux semblables à ceux que portaient les cousines de ma mère , des anneaux à flonflons  avec une perle au milieu

    Le lobe est tout petit face à ses grandes boucles d’oreilles

    Impressionnant ..

    J’aurais peur qu’elle s’accroche , qu’elle tire dessus , la toute petite fille aux anneaux d’or

    Ce sont peut être des gens du voyage ,  de l’est , je ne sais pas ?

    Je les observe, je vois de l’affection envers l’enfant , de la protection

    Mais l’œil de la femme tuméfié, ce dégradé de bleu violacé , c’est pas du maquillage

    Une chute ?

    Peut être …

    Je vois plus que cette empreinte , cette trace d’un coup qui a du partir trop vite

    Je ne vois que ça sur le visage de la femme aux bagues en or

    Et me dis que la toute petite fille aux anneaux arrive dans un drôle de monde

    Et je me prends la misère en pleine gueule

  • Les talk show

     

    La télévision est allumée sur la cinquième chaine, avant le repas du soir, j’ai cuisiné des lentilles et une salade de carottes thon avocat

    Je ne regarde pas, je m’occupe du feu de cheminée en zifonant

    Jérôme me dit «  tiens, y’a Guillaume ! »

    De fait, sur le plateau, notre ministre cause de poisson, tout ça, y’en a qui contestent, vu que je n’ai pas suivi le début, je me garde bien de prendre parti

    Je n’accroche plus du tout à ce genre de programme

    Le principe est simple, ya de la promo de films, de livres, ou autre, les invités mangent, parlent tous en même temps, c’est un peu fouillis, je n’ai pas envie de m’installer avec eux

    Je ne regarde pas le « petit journal «  de Canal + non plus , pourtant j’aimais bien Antoine de Caunes , mais , là , rien à faire , les chroniqueurs m’agacent , au mieux , il reste les Guignols ..

    Sur une autre chaine officie Cyril Hanouna, même principe, un invité, des chroniqueurs qui s’amusent entre eux, je n’aime pas non plus

    Je deviens ronchon et acariâtre devant le petit écran, rien ne m’attire …

    Sur le plateau de la 5, étaient présents Kad Merad et Dany Boon, des acteurs bancales, bancable, enfin qui rapportent au cinéma français

    Parfois, je me demande …

    J’ai vu la bande annonce d’un film du dimanche soir «  Les Tuche « 

    L’histoire d’une famille de gens ordinaires qui gagnent au loto et s’installent à Monaco

    Tout est gras, le trait est caricatural, mauvais, parisien, méprisant

    Mais … visiblement, ça plait

    Je ne veux pas croire que la télévision soie meilleure ou pire qu’avant, forcément, il y a quelques émissions qui résistent, d’autres qui ont trouvé leur place

    Et de tout temps, y’a des films potaches qui plaisent, des humoristes qui font rire, pas tout le monde mais qui trouvent leur public

    Ce qui m’agace tout de même, c’est cette sensation de « copinage «  dans les médias, les fils de. Les promos excessives, on y changera rien, libre à nous de prendre la télécommande

    Autrefois, j’aimais regarder les émissions de Christophe Dechavanne, ce n’était pas malin non plus, c’était le bazar aussi, j’étais plus jeune, c’est peut être ça.

    Les enfants ne regardent pas la télévision , Rose déteste ça , Mark aime bien Glee et Pierre Bellemare

    J’adorais les histoires de Pierre Bellemare aussi ..

     

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  • Gamine !

    « Gamine ! » me lance-t-il avec un grand sourire

    Certes , j’assume ce côté-là , je trépigne , je joue , je saute , je raconte des âneries , je récidive , je trébuche , me cogne ,je perds mes clés , pas concentrée sur mes actes , je suis une vraie gamine

    Mais je ne suis pas une femme enfant

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    La femme enfant se rend plus bête qu’elle est, elle tente d’user de cet atout pour parvenir à ses fins

    Elle joue les naïves, les ingénues, elle peut même se montrer capricieuse, impatiente, exigeante

    Je ne tape pas du pied, ne pleurniche pas dans mon coin quand je n’ai pas ce que je veux,

    Je ne dors pas avec des peluches, ne m’affuble pas de jupons et socquettes, ne laisserai jamais appeler « bébé «  par un homme même si j’étais dingue de lui

    Je ne collectionne pas les produits dérivés Hello Kitty, ne réclame pas à corps et à cri d’aller chez Mickey, ne me promène en ville une sucette à la bouche

    Quoique … Une sucette au sirop d’érable, j’ai mangé ça y’a pas très longtemps, ça colle mais c’est bon !

    Je ne suis pas une femme fatale non plus

    Jeanne  reste abordable, ne sème pas le trouble autour d’elle avec ses yeux de braise, ne renverse pas les passants …

    Quoique...

    Je peux impressionner, mais pour d’autres raisons.

    Je ne suis pas une " femme mère" non plus

    Pas question de me sacrifier pour mes enfants, ils le savent, je vis, avec eux, les accompagne, les soutiens, mais prépare depuis leur naissance leur envol comme je le peux , en aménageant mon temps , en veillant à être bien entourée , ne pas les attendre en tricotant une fois qu’ils auront choisi leur vie

    Suis-je une femme Ange ?

    Pas de fantasme autour de ça, je n’ai rien d’angélique, je suis comme tout le monde, assez lucide sur la vie, les autres, mon affect me joue des tours parfois, mais y’a toujours quelqu’un pas loin qui me remet sur la bonne voie, pas de compassion gnangnan et autre minauderies

    Un peu gamine alors ?

    Forcément, sur la grande cour d’école de la vie, faut bien s’amuser un peu

    Et puis, trop sage et raisonnée dans mon enfance, faut bien rattraper le temps perdu

     

     

     

  • La révolution !

     

     

    Nous possédons 4 véhicules à roues et volant

    Ça fait beaucoup

    Une Simca aronde qui dort dans la grange, une Panhard qui sera bientôt en circulation (Louis va nous donner un coup de main) une voiture familiale genre Espace pour les trajets à plusieurs et la mythique Clio que je prends quotidiennement

    Jérôme a dit, il nous faut une voiture récente, pas trop grande, qui ne risque pas la panne quand on fait un long parcours

    Il a regardé sur le site des bonnes annonces du coin, a eu des contacts, qui n’ont pas abouti et a trouvé une C4 assez récente en bon état

    Quand on fait affaire, il faut prendre quelques précautions quand même, il a été rassuré d’avoir devant les yeux le certificat de non gage

    Nous sommes allés chercher le carrosse dans un quartier nord de notre ville

    La propriétaire, au patronyme à consonance ethnique ,nous a fait rentrer chez son voisin, un gars d’une quarantaine d’année qui aurait eu un second rôle dans un Tarantino

    Dans l’appartement volets fermés, nous avons fait les papiers, en compagnie d’un routier avec un bonnet sur la tête, ça fumait des camel, je n’ai pas amusé le service

    « Allez, les clés et on y va ! »

    Toute contente, je me suis installée au volant et j’ai roulé comme une bienheureuse dans les abords de la ville

    Conquise !

    La mardi soir, j’ai emmené Pierrot Bâton à la répétition, et à peine installée sur le siège passager, elle s’est écriée

    «  Y’a une télé ! »

     

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    Mais oui, deux écrans, le must de la technologie, faut voir ça !

    Après la répéta y’en a qui m’ont dit «  Jeanne, tu as ta nouvelle voiture ? « 

    Et hop, on a regardé ça de près, et quelques privilégiés ont eu droit à un petit tour dans la banlieue sud, en nocturne

    Il me reste à synchroniser le bluetooth, peaufiner mes connaissances en mécanique, électronique, et savourer pleinement la tenue de route, le confort et l’esthétisme

    Oui, ma vie a changé, et je peux désormais le dire

    La fiabilité et la qualité de construction sont au rendez-vous.

    Ça me change de la Visa …

     

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  • La belle surprise

     

     

     

    Lorsque j’ai cherché comment souhaiter l’anniversaire de ma mère ce jour là, je me suis dit que la carte, l’appel téléphonique était peu marquant

    80 ans, ce n’est pas banal ça

    J’y pensais depuis quelques mois, et soudain, ce fut une évidence, la serrer dans mes bras était le cadeau lui procurerai le plus grand bonheur

    Je suis partie le matin même, j’ai roulé trois heures dans ma nouvelle auto, arrivée chez Louis vers midi, il avait préparé des frites, nous avons déjeuné rapidement et nous avons filé chez mes parents avant que ma mère parte au club des anciens

    J’ai ouvert la porte de la cuisine et je lui ai sauté au cou alors qu’elle était en train de finir son hachis Parmentier

    Elle était bouleversée, émue, si heureuse de cette énorme surprise, son cœur battait fort, elle s’est assise toute chamboulée

    C’est fort ces moments là, vous imaginez bien.

    Rien d’autre à dire, cette journée ne serait pas ordinaire

    Mon père est arrivé, ravi, heureux aussi

    Nous avons pris un café

    «  Je ne vais pas aller au club ! »

    Elle a reçu une carte de sa sœur Suzy

    Nous lui avons offert un parfum, elle était comblée

    Et Marie Rose  est arrivée sans prévenir

    Ah la !

    Elle avait fait un  gâteau, trouvé des bougies, un 8 et un 0, acheté une composition florale avec un oiseau et un cœur

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    Elle est toujours atteinte de logorrhée mais elle n’a pas trop monopolisé la conversation

    Je ne l’avais pas vue depuis 15 ans ou plus, elle déprime depuis la mort d’Emile, elle n’a plus gout à vivre, s’est fâchée avec ses enfants, ses voisins, ses frères

    Mes parents la prennent comme elle est, leur lien est bel et bien là depuis tant d’années

    Ma mère a soufflé ses bougies, j’ai fait un selfie avec elle

     

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    Elle était heureuse, tout simplement

    Edith sa sœur l’appelée aussi, elle  fut touchée par toutes ses attentions

    Vers 17 heures, nous sommes allés avec Louis dans l’hypermarché, j’ai acheté des tout petits vêtements pour le bébé de la compagne de mon neveu,

    Une accalmie nous a poussés sur le port du Becquet, nous avons avalé un grand bol d’air, fait des photos, puis rentrés par la côte, j’ai vu des cars ferries et j’ai pensé à Théodore

     

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    De retour dans la petite maison, nous avons profité les uns des autres, mon père a débouché un gewurstr, et nous avons partagé le hachis Parmentier

    Tout fut simple et chaleureux

    Nous avons discuté toutes les deux avant d’aller dormir

    Je me suis allée installée là haut pour une nuit paisible

    Le lendemain matin, au petit déjeuner, j’ai dit à mes parents que désormais les enfants devenus assez grands peuvent se débrouiller durant deux jours, que je viendrai régulièrement passer deux jours avec eux, avec ma nouvelle auto

    Ils étaient heureux, mon père a dit «  oh oui, oui ! »

    Du temps avec eux, pour eux …

    Je leur manque,  faut pas se priver de ça ..

  • La cantine

    A l’école primaire, nous n’avons jamais déjeuné à la cantine

    Jamais

    Ma mère était toujours à la maison le midi, le repas était prêt , on faisait la vaisselle à tour de rôle

    Au collège, nous allions à la cantine tous les jours

    Il fallait faire la queue devant le réfectoire, il n’y avait qu’un seul service, notre hantise était de sortir tard du dernier cours et  devoir boucher les trous

    On courrait pour attendre devant la porte

    Les pionnes ouvraient les vannesverre-duralex-numero.jpg

    Elles étaient deux

    Y’avait la précieuse, mademoiselle Cottecolino , elle répétait 65 fois par jour «  mais enfin , vous allez un peu vous taire ! »

    Elle n’avait pas l’autorité de sa collègue Mademoiselle Grossein , une petite assez carrée que les élèves craignaient plus

    Dans la cantine, ça sentait le gras et le détergent

    Nous nous installions par table de huit, si possible avec des connaissances , pas de copines , je n’avais pas d’amies au collège

    On redoutait de se retrouver avec des rustres ou des élèves de CPPN

    On avait peur de tout

    La nourriture était plutôt bonne, la grosse dame poussait son chariot et faisait valser les plats en inox en bout de table

    On se servait

    J’aimais bien la sauce moutarde de la laitue

    On pouvait aller chercher du rabe en cuisine, impensable aujourd’hui sans gants , charlotte et couvre pieds

    Nous ne boudions pas la nourriture, on avait faim, on mangeait de tout je crois

    La hachis Parmentier était délicieuxI-Grande-16503-plat-a-rotir-inox-45-cm.net.jpg

    L’ambiance était assez pénible, c’était bruyant , très bruyant et stressant

    Au lycée, c’était mieux, on pouvait quitter la table quand on voulait

    Régulièrement, je déjeune au foyer des jeunes travailleurs, pourtant je ne suis plus toute jeune et je ne travaille plus

     c’est très calme , système de self

    J’aurais aimé ça au collège

    Plus de place, et deux menus au choix

    Ils ont ce privilège là nos enfants

    Mais les repas sont souvent préparés en barquette dans une centrale

    C’est pas terrible..

    J’ai échappé à ce patronyme assez lourd à porter : Grossein

  • Réciprocité

     

    Il y a quelques semaines, j’ai écouté une conférence d’Isabelle Filliozat   sur « l’estime de soi «, sujet sensible pour Antiblues.

    Pour être heureux, et encore, si le bonheur existe. Pour tendre vers le bonheur, il est nécessaire d’avoir une bonne estime de soi, se faire confiance, aimer  l’image que nous reflétons, sans pour autant nous sur estimer, nous survaloriser

    Tout petit, durant ses premières années, l’enfant doit tout construire, il ne né pas socialisé, il le devient au fil des apprentissages, il demeure assez longtemps dans la toute puissance, le moi moi, moi !

    Il va acquérir avec le temps une notion essentielle, la réciprocité

    Son sourire socialisé, entraine une expression joyeuse de l’adulte, il séduit, invente des mimiques de communication, des postures de rejet, de repli, bien même avant d’avoir accès au langage

    En grandissant, il va comprendre que tout acte de bienveillance envers l’autre, lui apportera de la reconnaissance, de la gratitude

    «  Il est poli »

    « Il est souriant ce petit »

    A l’inverse, ceux qui froncent les sourcils, refusent de dire bonjour, merci, de prêter leurs jeux, seront perçus par l’entourage négativement

    « Sale caractère »

    «  Capricieux et trop gâté ! »

    Tout cela n’est pas si simple, inutile d’enfermer les petits dans des stéréotypes, tout cela est long à intégrer, cette fameuse réciprocité, » je donne, je reçois « 

    Cela me questionne sur cette fameuse aptitude un fois devenu adulte

    Soyons francs, nous commettons beaucoup d’actes pour nous même, peu d’altruisme pur dans nos intentions, l’essentiel étant de recevoir de l’affection, de se sentir aimé, entouré par nos proches

    Toute tourne autour de ça

    Sauf que, sans cette fameuse réciprocité, ça se déséquilibre

    Et c’est un cercle infernal, la plupart du temps, cela entraine un repli sur soi, « les autres ne m’aiment pas … »

    Le plus exemple pour moi c’est Clotilde

    Cette femme à un sens de l’écoute inouï, et dans toutes circonstances

    L’hiver dernier, durant ses traitements lourds, elle a toujours eu cette aptitude à prendre des nouvelles individuellement des uns des autres

    Elle a veillé à ne pas tout centrer sur sa maladie, elle est restée en lien avec chacun, elle a donné de son temps dès qu’elle a pu le faire

    Je crois que c’est aussi une recette pour combattre les parasites

    Comme si, ces bêtes là, se lassaient...

    Je ne cherche pas l’équité, inutile dans la relation humaine de vouloir à tout prix donner autant que l’on reçoit, c’est illusoire, on ne peut pas, mais j’essaye de donner les signes nécessaires d’attention pour l’autre

    Nous communiquons de plus en plus et par différents supports, c’est aussi parfois piégeant, cela implique  en s’exposant, de devoir parfois se justifier, peser, composer avec les susceptibilités

    Il ne faut pas se leurrer, on dit tous parfois un mot de travers, on se trompe, on recale, on efface, on se parle, on s’excuse, on regrette …

    Personne n’est pas parfait, il ne faut pas chercher à analyser toutes les situations, juste trouver ce fameux équilibre

    J’aspire à cela avec force

    Je ne peux plus me contenter de relations qui ne vont que dans un sens, ces aspirateurs de cœur que j’ai pu connaitre les années passées

    Besoin de liberté de ton et d’action.

    Et cette fameuse réciprocité qui ne peut pas être notre reflet dans un miroir

     

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