Les ficelles de Vie

 

C’était prévu, aller chez la coiffeuse cette semaine

J’ai poussé la porte du salon vers 10 heures, Esther m’accueille souriante, elle vient tout juste de revenir après son congés de maternité

Elle me parle de son bébé, c’est attendrissant les jeunes mères …

C’est une femme très sympathique, sensible, intelligente, constante

Elle et Amy ont ouvert leur commerce dans la vieille ville, je les connais depuis plus de 15 ans

Esther s’est trouvée à St Malo ce jour de juillet où nous avons chanté avec la troupe

Elle en avait parlé à Virginie la blogueuse qui est aussi une cliente

Elle me dit combien elle a été bouleversée de nous entendre, que rien que d’en reparler elle avait des frissons, qu’elle n’aurait jamais imaginé ça d’une chorale

Et pourtant … c’était en extérieur, sans trop de concentration notre aubade

Alors nous avons parlé de la troupe, et dans la conversation, elle a réalisé qu’elle connaissait un de nos basses sans savoir qu’il chantait, le monde est petit

Je lui ai proposé de venir à Arnais, elle était emballée, voulait inviter sa maman, sa grand-mère aussi de venir

C’était génial de partager ça, ce hasard là

Je lui ai juste dit que c’était dommage qu’elle ne soit pas venue me voir à St Malo, elle n’a pas osé.

Je tire des ficelles et la machinerie de la vie s’anime

J’adore ça, toutes ces conversations saines, ces partages de passions, ces hasards là …

Ces complicités qui font qu’on ne sait jamais de quoi  la journée sera faite

Nous allons rentrer dans notre bulle pour le méga show au théâtre, deux spectacles à suivre, complets

Je sais que des proches seront dans le public

Des heures d’intensité en perspective.

Du très bon à donner et à prendre …

 

Photo : Danièle 0

Le grand air !

 

 

Clotilde m’a dit «  toi, je suis certaine que lundi, tu étais dans le jardin ! »

Exact

J’étais plus que motivée

Dès le matin, j’ai sorti mon matériel de pro, Jeanne laveuse de glace, il était grand temps de laver les vitres du toit de la véranda, ne pas laisser la mousse verte s’incruster

De la fenêtre de la chambre d’Ellen, j’ai balancé des seaux d’eau savonneuse, savon noir liquide, puis j’ai frotté avec un balai télescopique équipé d’une lavette flashy nouvelle génération

Ça se passe bien, je suis contente

Début d’après midi, un rayon de soleil, fabuleux, je vais nettoyer depuis le rez de chaussée

Escabeau posé sur la pelouse, j’ai commencé par mettre les feuilles trempées tombées dans la gouttière dans un grand seau, que j’ai vidé dans la brouette

C’était assez physique, ça réchauffe bien

C’est là que je retrouve mes racines campagnardes, ce genre de corvées, je sais faire, ce n’est pas  du plus plaisant mais faut bien

Et puis, ça évite à Jérôme de se coller à ce genre de choses le week end, solidarité dans le couple

Pendant que je brossais le reste des vitres, un homme fluo m’a hélée

« Compteur d’eau ! »

Bien, ne bougez pas monsieur, je vais chercher les clés

C’est dans la grange, bâtiment annexe de la maison

Pendant ce temps, le bonhomme est en extase sur la carcasse de Panhard

Je sens qu’il va me demander des explications sur le tourne broche

Je lui ouvre, il admire le matos

«  C’est de la mécanique ça ! »

Ah oui

Je ne rentre pas dans de plus amples explications

Il m’informe que la consommation d’eau à augmenté

C’est fort probable

Vous avez des ados ?

-Oui, ils se lavent souvent et longtemps

«  Ah ben moi, je coupe le compteur quand ils sont sous la douche, ils ont froid »

-Bien, bien

Merci du conseil, je leur dire que vous faites ça

Je retourne à mes vitres

Ce n’est pas net net, mais beaucoup mieux qu’avant

Je suis bien au grand air, j’ai de l’énergie, le linge a séché dehors

J’aimerais tailler les fleurs d’hortensia et les branches des fuchsias

Rose a fini ses cours

Nous avons prévu d’aller acheter une tenue pour le sport

Nous passerons moins de 10  minutes dans le magasin à fond la forme

J’aime bien quand les choses s’enchainent comme ça

Efficace

Les jours rallongent vraiment

Mais à quoi bon ?

 

 

Jérome est passéiste

Je dois me rendre à l’évidence

Il ne se projette pas assez positivement dans un avenir , il semble blasé de son présent et cherche sans cesse les traces de son passé

L’autre jour , grand tri dans la grange , je jette beaucoup et expédie ce qui est recyclable

Je tombe sur une caisse remplie de classeurs

C’est à toi ?

Hum …

Grand dieux , y’a quoi la dedans , des cours de techno des années 80 , des articles de musique  , des trucs transportés d’un déménagement à un autre

Tu jettes !

Ce n’est pas une question, c’est un bon conseil

Jérôme est dans l’illusion d’un passé révolu , il aspire certainement à rejouer de la batterie avec un groupe de copains , faut s’en donner les moyens alors , y’a pas d’âge mais ce sera pas avec les mêmes , c’est certain

Il bricole un scooter depuis des années , il ne roulera jamais avec , mais il a une histoire ce scooter , y’a un truc qui n’est pas passé , alors , revanche

Parfois faut pas s’encombrer, aller dire à l’autre que c’est bon , c’est digéré , ça soulage

Ça m’agace les éternels malheureux qui regardent toujours en arrière

A quoi bon ?

Ruminer, se dire que c’est la faute de ? qu’on n’a pas eu de chance , que c’est pas juste

Ça ne sert à rien

Aller en avant, coute que coute

Se débarrasser peu à peu de ces cartons de misère qui nous laisse croire que c’était bien  mieux .

Avec Louis nous avons décidé de mettre en vente le train électrique

On sait que jamais on le remettra en route

Il y a des maquettes ,des rails , des locomotives , du matériel qui peut être intéressera des collectionneurs

Nos enfants ne savent pas faire fonctionner tout ça , ils sont nés avec les manettes , les jeux vidéos c’est leur monde , c’est pas mieux ,c’est pas pire , c’est comme ça

J’aime raconter mes souvenirs mais je n’ai jamais de nostalgie de mon passé , j’aime tellement ce que je vis en ce moment , c’est ça l’essentiel

Le carton est resté dans la grange , il a fait quelques mètres

Je vais le mettre à la poubelle

Puisque c’est décidé

Tant d’hésitation …

FAUT AVANCER !

Je ne touche pas au scooter ni à la Panhard ..

Il a quand même ressorti sa dymo …

 

 

Les croissants au jambon

Lorsque nous nous retrouvions tous dans la maison familiale chez les parents de Jérôme, il fallait trouver des astuces pour nourrir tout le monde sans donner trop de travail

Cuisiner n’est pas une partie de plaisir pour Marianne, elle a ses « trucs «  qu’elle ne rate jamais et qui plaisent à tout le monde

Régulièrement elle nous faisait des croissants au jambon

Avec une salade verte, ça plaisait bien, beaucoup de béchamel, sinon c’est étouffe chrétien

Ça fait des années que je n’ai pas mangé de croissants au jambon, je crois que je n’en ai jamais fait

Ellen pourrait confirmer

Je n’aime pas trop ce genre de plat, comme les croque monsieur, je n’aime pas …

Ça fait pas « plat » ça fait encas, je préfère encore un bon sandwich avec plein de cornichons

J’adore les cornichons

Le pire c’était des crêpes surgelées qu’on mettait au four dans les années 90, ça n’avait gout de rien

C’était pratique

Les plats traditionnels sont redevenus tendance

Les français cuisinent des plats de leur enfance, ça rassure, c’est apprécié

L’autre soir, chez Laura nous avons mangé un délicieux pot au feu

Exquis, petits légumes ligotés, un festin !

Pourtant je n’aime pas trop le bouilli, mais là, c’était un régal

Je manque d’idées pour les repas du soir

J’aime les quiches au poireau, le poisson,  les gratins, les pâtes et toutes les salades, les crudités …

Je fais de la soupe toutes les semaines, Mark aime bien, tant mieux, mon geek se nourrit essentiellement de saucisses et de cassoulet

Cuisiner quotidiennement prend beaucoup de temps, il faut anticiper

Chaque famille a ses habitudes

Lorsqu’Ellen et Luka viennent manger, je leur fais des bonnes choses, je sais qu’ils se régalent

Des plats que ma fille ne mange plus, les étudiants ont des codes alimentaires assez réduits, manque de temps, pas simple de cuisiner pour pas trop cher

Je ne regrette pas tout ce temps que je passe pour nous tous, je crois que ça contribue à un bien être, une bonne santé aussi, certainement

Certains jours, je rêve de me mettre les pieds sous la table

Dans ma maison

Soupir …

Secouer le cocotier

 

 

 

Il y a quelques semaines, j’ai reçu un commentaire de Stéphanie qui m’a fait bien plaisir, ravie de la voir toujours rôder par ici, à pas de velours, ça fait du bien

Stéphanie était une vraie blogueuse, une femme dynamique, drôle qui racontait son quotidien d’expatriée à Londres

Elle avait un talent particulier pour écrire des billets vivants, ses coups de gueule, son parti pris..

Elle ne cherchait pas  à modérer à tout prix, elle ressemblait autour d’elle des hommes et femmes, quadra pour la plupart qui communiquaient entre eux, une petite communauté stable, qui ne s’imposait rien

Je l’ai rencontrée à deux reprises, nous avions lié facilement puis perdu peu à peu contact quand elle a fermé son blog

Fermé

Pas mis en pause ….

Elle avait pris conscience que ce monde là était chronophage, elle avait d’autres envies, d’autres projets

Son retour en France lui fit prendre ce virage là

Alors que je vois encore des blogamis se mettent en pause, je me demande parfois, si ce ne serait pas confortable en fait de se contenter de lire de temps en temps quelques blogs fidèles, sans commenter, et devenir peu à peu une lectrice silencieuse et continuer à divaguer sur FB

C’est tentant.

Alors que ce blog reçoit de moins en moins de commentaires, les visites ne cessent de s’accroitre

Dans cette toile d’araignée, j’ai réalisé depuis longtemps qu’on pouvait se faire piéger par » un va et vient », entre les jeux littéraires, les tags …. Ça donne vite le tournis

Je voudrais dans ce billet rendre hommage à mes « silencieux « 

Ceux qui naviguent depuis longtemps  dans le souterrain, en douce, non pas par curiosité malsaine, mais parce qu’ils ont plaisir à lire mes petites histoires, et pour reprendre une expression de Sarah ‘ on se prend au jeu »

Je pense à Sépia, à Madeleine, à Nini,Flora , Maggie, Flo, Méluzine , Théodore qui se fait plutôt muet ces temps ci …

A d’autres que je ne citerais pas.

Bien sur , je pourrais secouer le cocotier de temps en temps  « ouh ouh , qui va là ? »

Ou affubler ce blog de logos en tout genre

Parce que nous les blogueurs , on a besoin de savoir un peu , comprenez , faut être franc

Sans pour autant vous laisser gagner par la culpabilité , ce sentiment d’être un peu voyeur , c’est pas bon ça ..Vous ne l’êtes pas, soyez rassurés

Chronophage, la blogo peut le devenir quand nous devenons trop liés les uns aux autres, dès lors qu’un blogopote ne se manifeste plus, on le croit presque fâché

Qui n’a pas ressenti ça ?

La tentation est grande alors de baisser le rideau, évidemment

Et puis, c’est dur de revenir dans ce monde là, on est vite mis sur la touche, dans le rang du fond près du radiateur

Alors on s’accroche.

Faudrait peut être une petite notice quand on se glisse dans ce monde là ou déjà y rentrer doucement …

Et si les blogs de vie étaient amenés à disparaitre

Certains jours je me demande … vraiment

Didou est revenu dans ce monde

Ça c’est une bonne chose

Didou … Faut que je lui consacre une page entière

«  non non , c’est pas la peine… » je l’entends d’ici 

Photo du Net

Trop c'est trop

 

Bilan des courses : WET WET WET

Traduisez par «  que d’eau ! »

Humide, raz le bol, je suis patiente mais y’a des limites

Le jardin est un tapis boueux, y’a rien à en chercher        

Même plus envie de mettre le nez dehors

Vous me direz, on est qu’en Janvier ?

Certes mais quand même. Je manque de lumière pour faire mes bijoux, alors qu’on pourrait avoir un froid sec

J’ai quand même crée ce modèle, avec boucles assorties

Ma Clio prend l’eau aussi, faut que je retourne voir le gars de chez carglass ou un autre pro des trucs pas normaux, Jérôme ne décèle pas la carambouille

Pas vraiment fait les soldes non plus, peu de besoins, juste une paire de bottes pour Rose, ce n’était pas un luxe

Bon …

Quelques dictons de JANVIER

- janvier sec et beau, remplit cuve et tonneaux.

En attendant, ce sont les réserves d’eau qui débordent

Janvier ne veut pas voir pisser un rat.

Bien

 

J’ai trouvé ces hellébores très jolies sur le trottoir de la fleuriste

Les miennes sont trempées, bouffées par les escargots

Faut du soleil !

Mince alors

Faut patienter

Je sais, je sais ...

 

 

Le fauteuil de bureau

Le fauteuil de bureau est un élément qui représente un standing, un statut

Je l’ai longtemps associé au fauteuil du PDG dans les films des seventies, sur lequel un homme de haute importance était assis, devant cinq ou six téléphones de toutes les couleurs en fumant un gros cigare

Le médecin avait aussi un fauteuil de bureau, un siège qui tourne, avec des accoudoirs, en cuir véritable

Je n’ai jamais aimé ces fauteuils de ministres, le mien c’est celui là

Je n’ai aucune idée de sa provenance, je l’ai déniché dans un dépôt vente

Il va bien dans le décor, même si il est un peu bas

Je n’aime pas les fauteuils de bureau trop lourds à déplacer, ça prend trop de place

Certes ils offrent certainement un bon confort pour ceux qui doivent y passer leurs journées

Mieux sans doute que ceux là

Le fauteuil œuf

Ou celui là, un peu trop ….

Ou encore celui ci, estival

Et celui ci ?

Si je devais m’offrir le top du top, ce serait celui là, que l’on peut voir à la Casa Battlo

Mais … Faut supporter son voisin

Ou sa voisine

Faut aimer la proximité au travail, c’est le moins qu’on puisse dire

Bonne nouvelle

Mes billets sont beaucoup trop longs à lire

Ça vous prend trop de votre précieux temps

Aujourd’hui, je vais vous le redonner

Voilà, déjà fini

Vous pouvez aller boire votre café , vous n’arriverez pas en retard au bureau , vous pourrez suivre l’épisode 5841 d’Amour Gloire et beauté ,vous aurez tout le temps de lire d’autres blogs , les blagues de l’Almanach Vermot et la nécrologie de la Presse de la Manche

Quel soulagement !

 

Si vous avez des choses à raconter, je vais vous lire , évidemment

 

photos du Net

Les atouts

Je ne fais pas partie de celles qui chaque matin se lèvent en pleurnichant de ne pas avoir été élue Miss France ou de ne pas avoir été choisie pour présenter la météo sur Canal plus, ou encore trôner  au premier rang dans le public des émissions de Jean Luc Delarue

Preuve en est, quand j’ai déboulé sur un plateau de télé, il y a quelques années, une hôtesse m’a fait un signe «  vous remontez vous « 

Pas de problème, j’aime l’anonymat télévisuel

Je raconterai ça en détail un jour, promis

Même si Dame Nature ne m’a pas équipée des jambes d’Adriana Karembeu, des seins de Scarlett Johansson, du tour de taille de Nicole Kidman ou du sourire de Juliette Binoche, je suis équipée de quelques bonnes choses qui résistent encore au temps

Ma peau

Une peau de rêve, jamais eu un bouton d’acné, une peau qui brunit sans cramer au soleil, qui s’affaisse un peu, se chiffonne, certes mais  faut pas se plaindre

Mes cheveux

Epais, souples, ils poussent vite et j’en fais ce que je veux

Ma mère m’a demandé l’autre jour si je les frisais, je lui ai répondu que c’était naturel et m’a dit «  t’as de la chance ! »

C’est vrai

Mes mains

Longtemps ma mère m’appelait «  patte de bure «  patte de beurre, en patois, pour  décrire ma maladresse récurrente

Tout semblait glisser de mes mains

Par manque de concentration je dirais

J’ai des longs doigts, fins, mariée depuis plus de 20 ans, je peux toujours retirer mon alliance (y’a plein de gens qui l’ont de bloquée, à tel point que si pour divers raison, on leur demande de l’enlever, ils doivent couper l’annulaire, c’est moche)

Evidemment, je perdu la beauté de mes mains de mes 15 ans, mais. Je crois que c’est aussi un critère de séduction à ne pas négliger

J’utilise mes mains pour parler, je les fais danser, elles accompagnent ma pensée

Je les pose sur une épaule pour consoler, mes mains sont la base de mon être

On m’a parfois dit que j’avais des doigts d’argent, je fais beaucoup de choses minutieuses de mes mains, je les aime bien

Il m’est venu une idée de jeu photo sur ce blog

Vos mains

Vous m’envoyez par mail une photo de votre main ou des deux, peu importe et vous illustrez par quelque chose qui parle de vous

Un objet, une direction, peu importe, je compte sur votre imagination

Une fois toutes les photos récoltées, je publie avec la liste des participants et vous devrez retrouver à qui est chaque main

Date limite de participation :2 février

J’invite tous les lecteurs qui n’ont pas de blog à jouer évidemment

Je compte sur vous

Y’aura de l’insolite, j’en mets ma main à couper

 

 

 

Le bureau tout bien rangé

Décidée ce matin là à ranger mon bureau, et surtout trier mes cours

Je possède des tas de dossiers , d’archives regroupant les documents que je remettais au stagiaires , des évaluations , documents personnels , rien de bon à garder tout cela , faut pas garder

 

 

Si jamais je dois redonner quelques cours, je garde un exemplaire de chaque et c’est bien

Tout en triant les dossiers, j’écoute une conférence d’Isabelle Filliozat sur l’estime de soi

Je me suis fixée d’en travailler une par semaine, dégager ainsi quelques thématiques que je pourrai approfondir et peaufiner mon projet professionnel

En déjeunant avec Carla la semaine dernière, elle m’a dit que les lieux d’accueils parents enfants avaient du mal à trouver des intervenants, et je me suis dit que je pourrais tout à fait faire ce travail là, de manière indépendante

Je vais créer un statut d’auto auto entrepreneur et me lancer

Étant assez connue dans le département, je pense que je pourrai animer des soirées débat de manière régulière

Louis m’aidera à clarifier mon statut et à créer un site internet, il a beaucoup de compétences dans ce domaine et sera ravi de m’aider, il me l’a déjà dit

C’est un beau projet, ça me va bien.

J’ai rangé tous mes bijoux, j’ai vu que le collier qu’Antiblues m’avait rapporté du Brésil était cassé, je vais réparer

Tout à été minutieusement dépoussiéré, les papiers ont été rangés à leur place, j’ai jeté les débris

J’ai changé de place ma boite à enveloppe, mis quelques livres professionnels à l’ancienne place

Mon bureau d’angle est bien agréable, je ne le partage pas, c’est impossible ça, chacun son territoire

Le temps a passé vite, on a toujours du mal à estimer la tâche

Je suis ravie d’avoir fait cette étape là, d’aller en avant

J’ai reçu un sms de Maria et Josy qui me convient à déjeuner ensemble en fin de semaine

Les collègues ne m’oublient pas

Je n’en ai jamais douté

La hiérarchie coordinatrice, c’est une autre histoire.

 

 

L'oublié

 

Le soir de Noël, il a été décidé de rompre avec la tradition des cadeaux amoncelés au pied du sapin le matin du 25, les paquets seront offerts  à minuit

Je trouvais l’idée excellente

Nous nous sommes regroupés dans un salon, entassés à presque 25 autour de la cheminée et les premiers ont commencé la distribution, paquet, par paquet.

J’étais installée dans un canapé près de Fatima et Eugénie, et nous avons regardé la valse des papiers kraft ou brillants

J’ai observé, je ne voyais pas tout ce qui se passait dans la pièce, pas grave,  je me faisais discrète, très discrète

Autant dans certaines circonstances je suis une grande gueule, autant par d’autres, je peux être presque transparente

Je n’ai rien reçu ce soir là

Rien

J’avais endossé le rôle de l’oubliée

Mes deux belles sœurs étaient désolées , et je leur ai dit avec la plus grand sincérité que ce n’était pas un problème , je n’avais pas souhaité participer au cadeau tirage au sort , et nous avions prévu avec nos enfants , de se faire notre «  noël «  à cinq

Qui n’a pas endossé une fois, deux, voire plus ce rôle de l’oublié ?

Ce n’est pas celui de l’exclus, pas celui que l’on ne sait pas où placer à table, pas celui qu’on aimerait éviter lors du repas de fin de d’année, non, celui à qui on n’a pas pensé

Indéniablement, si la situation se reproduit fréquemment, ça ne donne rien de bon

Même si... Certains vous répondront «  je m’en fous «  «  ce n’est pas grave «, être oublié signifie du peu d’importance aux yeux d’un groupe ou d’un individu

A la suite de ça, c’est assez aisé d’endosser le rôle du caliméro, du personne ne m’aime.

Que faire objectivement pour ne pas être trop souvent l’oublié

Ne pas en être aigri peut être

Voir à son tour comment nous intégrons les autres dans nos sphères , quelle petites attentions nous offrons ?

Analyser objectivement ce que ça nous renvoie

Des souvenirs de cour de récré, un sentiment de ne pas être aimé, de ne pas être à la hauteur ?

Un repli sur soi presque salvateur peut s'installer , je serais capable de ça dans certaines circonstances .

Je me demande ce qui passe par la tête de tous ceux qui en quête de reconnaissance et de titres, pestent dans leur coin quand leur nom n’apparait pas sur un carton, un générique, un hommage parlé

Je revois le visage de l’élu qui attendait d’être remercié par la Ministre, elle l’a oublié …

La claque !

Nous avons tous besoin de signes éphémères ou durables pour exister pleinement aux yeux des autres

Etre dans leur cœur, sous n’importe quelle forme

Oublier un rendez vous tant attendu

Oublier de passer prendre quelqu’un pour co voiturer

Oublier d’inviter quelqu’un à une soirée 

Oublier chaque année de souhaiter l’anniversaire

Qui peut s’accommoder de ça ?

 

 

Les bienveillants

 

 Ce vendredi là, je suis allée entrée dans le hall du théâtre jeter un œil sur l’exposition des veilleurs

Etaient exposés aussi,  des automates métalliques en forme d’animaux, pas mal, original, je n’ai pas noté le nom de l’artiste

Je suis montée dans la mezzanine et j’ai regardé les photos, celles de la loge, de la dernière danse, de la répétition devant la radio locale, j’étais très reconnaissable, j’ai reconnu d’autres personnes que je connaissais

 

Accroché au mur, dans un coin, un grand poster avec tous  les visages des veilleurs qui s’appellent désormais les bienveillants

J’ai regardé de près, j’ai retrouvé les visages de ceux que je connais bien, j’ai trouvé cela touchant, très symbolique

Puis je suis allée voir sur le net, on y trouve certainement la même photo

J’ai tapé «  trombinoscope des veilleurs « 

Et … en page 1, premier article, je suis tombée sur ce blog

Ben ça alors !

Et ça m’a questionnée

Tous les veilleurs peuvent alors lire mes anecdotes et sans difficulté retrouver mon identité puisque j’y indique la date de ma veille

J’ai alors décidé de supprimer la note

Mais j’ai sauvegardé tous les commentaires

Faut se protéger.

Je n’aurais pas imaginé une telle influence

Aujourd’hui, je vais aller au théâtre pour une rencontre culturelle

Aurélie sera là, c’est officiel

Je ne connais pas Aurélie …

J’en profiterai pour adresser mes vœux au ministre directement, ce sera plus simple en «  live »

La culture dans notre petite ville est accessible à presque tous.

Vous m’avez tous trouvée sur la photo  n’est ce pas ?

En avant ..

 

 

 

Pierrot a levé son index en l’air et m’a dit d’un air grave, «  toi, tu fais gaffe à toi »

Je vous l’ai dit, fragile, prête à s’effondrer, la Jeanne est tombée comme une tour de kapla, J’aurais pu me planquer, pour ne pas inquiéter, mais. Je ne l’ai pas fait

Il ne suffisait pas de lâcher un bordel de merde, et basta !

Laisser le temps, se faire confiance, écouter, dire, relire, prendre la distance.

Essayer de comprendre, ne pas faire exploser des choses si bien fondées

Et mettre de l’air dans son cœur alourdi, laisser les sanglots hoqueter dans la nuit, et peu à peu trouver le carburant pour aller en avant

Allez go ! Direction la mer

En bonne compagnie, et là ...

Cadeau

Peu de vent, une lumière généreuse, des débits d’âneries, des confidences, des rires à gogo et le sable sous les chaussures, un arc en ciel en prime

Croyez-moi bien, le maréethérapie ça a du bon

J’ai fait des achats qui m’ont fait du bien, deux grands pots en terre, dont l’un des deux en forme d’amphore, j’adore

J’y mettrai de la prêle, et dans l’autre je planterai un palmier, enfin un arbre avec des feuilles en éventail que j’avais acheté chez zon pour rien, et qui se plait bien dans ma serre

Je déposerai tout ça à l’entrée fin mars, ça va venir, faut patienter

Je mettrai quelques agaves aussi, un air du sud, j’en ai besoin, ça se verra de la rue, ce sera accueillant, un air du sud

A nouveau des envies, la noirceur devient gris clair, du bleu revient en douce

La  Jeanne a retrouvé la paix …

Merci vous

Mes épaules consolantes

Philomène

 

 

 

Irma était trop fière de rentrer dans cette boutique de jouets et de demander à la vendeuse de lui montrer les poupées

Elle en avait sorti quelques unes, beaucoup avaient un corps matelassé, des bébés mous, Irma voulait une poupée waterproof, une poupée qui pourrait facilement être baignée, savonnée, séchée

C’est bien connu, les petites filles aiment faire le bain de leur poupée

Le jour de ses 4 ans, Joséphine avait ouvert de grands yeux en ouvrant le paquet offert par sa tendre grand-mère, elle avait pris la poupée dans ses bras et l’avait prénommée Philomène

Elle l’a trainait partout sa Philomène dans  une poussette canne toute légère en allant au parc, dans son sac, sa valise, dans le bain, elle était liée à elle comme une mère et sa fille, Irma regardait ça d’un œil attendri, et lui cousait des vêtements avec des chutes de tissus stockée dans sa grande malle à boui boui

Ce printemps 1984, Irma avait organisé un grand voyage, elle aimait bien se promener et flâner dans les petites ruelles de Sicile ou de Corse, elle aimait le sud, les villages fleuris, les maisons des îles grecques, elle avait emmené sa petite fille en croisière sur la Méditerranée

Chaque jour, une escale, un peu de marche aux abords du port, du grand soleil pour accompagner cette virée et surtout, beaucoup de temps passé à la piscine du grand paquebot qui les emmenait en croisière

Ce matin là , Joséphine avait nagé longtemps en compagnie de sa Philomène , elle l’avait ensuite séchée au soleil tout en dégustant un bon croissant frais et un verre de jus de pomme

Elle avait donné les miettes aux mouettes rieuses qui passaient par là, mais n’avait pas vu que quelques unes étaient tombées sur la chevelure blonde de Philomène… un cormoran effronté avait piqué son bec dans les cheveux planté de la poupée et avait volé brutalement vers la mer sans que la pauvre Joséphine n’ait pu faire quoi que ce soit

Elle avait regardé sa poupée dans les airs, les larmes dans les yeux, et avait passé sa journée à attendre le retour du volatile voleur

Le soir venu, elle du se résilier à monter dans le bateau, ayant cherché une partie de la journée sur la plage, elle avait eu le cœur déchiré en quittant cette île des Cyclades

Jamais elle ne retrouva sa poupée

Un bon matin d’hiver, alors qu’ils parcouraient d’un pied alerte les sentiers de cette jolie plage méditerranéenne, Roger et Gabianika  furent intrigués par une forme humaine près d’un buisson

Un bébé ?

Ce n’est pas possible !

Gabianika s’est approchée doucement pendant que Roger sortait son appareil photo et elle a retourné délicatement la poupée

Elle avait navigué durant 30 années dans les eaux tièdes, rencontré des ferries, ayant eu espoir d’être repêchée et adoptée  par une fillette

Gabianika avait mis Philomène dans son sac à dos et une fois rentrée à Marseille avait commencé une toilette minutieuse de la poupée verdie pas les algues, ternie pas le temps

Elle avait ôté un à un les bois, piquants et autre végétaux plantés dans ses cheveux, il faut dire que le soin c’était son métier, elle avait beaucoup de savoir faire et de délicatesse pour ça

Qui adoptera Philomène ?

Qu’est devenue Joséphine, une maman certainement qui de temps  en temps narre cette histoire à sa fille qu’elle avait appelée Philomène

Qu'en dira t'on

 

 L’autre jour Fulbert est passé pour prendre un truc, c’était prévu

Il sonne et me dit «  tu vois, j’ai bien planqué ma voiture si jamais les gens me voient ici en plein après midi, ça pourrait jaser

Ça c’est Fulbert tout craché, spontanéité et raillerie au rendez vous

Je lui dis qu’il a bien fait, qu’il faut mieux faire attention aux rumeurs et ragots de notre petite ville, les voitures sont facilement identifiables

On cause, on fait quelques potins et le voilà parti

Si y’a bien quelque chose qui me passe au dessus de la tête c’est le «  quand dira t’on «  pourtant, j’ai reçu une éducation qui aurait pu m’enfermer dans la peur du jugement des autres

Ma mère était obnubilée par ça, les gens, eux, qu’est ce qu’ils vont commenter

A tel point qu’elle ne se permet pas une petite marche dans le bourg sans but précis, qu’est ce que les gens vont penser, qu’est ce qu’elle fait là Martha ?

Elle faisait toujours son lit, grand ménage à fond avant de partir, si jamais d’autres devaient rentrer dans la maison, en cas d’accident, tout ça.

Mon père déteste les croupettes, les flatteries, les gens qui en font une tonne, voyez, les mielleux, les «  poussez vous j’arrive « 

Je pense avoir un peu hérité de ça, la méfiance, la réserve, bien que n’étant pas hermétique à toute forme de communication, faut juste pas trop en faire, ne pas m’élever sur le pied d’Estelle, enfin, je ne suis pas une grande Dame, juste Jeanne, faut pas en faire trop

Mes parents ont toujours marqué les différences sociales, il y avait eux, les ouvriers, et les autres, les patrons, ceux qui savent, deux camps, point !

J’aurais du être assez soucieuse du jugement de l’autre

Et je ne le suis pas

Je devrais peut être de temps en temps, mais la vie m’apprend à ne pas trop m’en faire

Je reçois qui je veux, j’écris des lettres à des amis, des hommes, des femmes, je ne demande de compte à personne, ma maison est souvent en bazar mais la porte est toujours ouverte ,je me sens libre, riche héritière de cette indépendance féminine qui me permet d’avoir autour de moi des gens proches, la vraie vie

De cette liberté là, quelque chose m’intrigue

Alors que nous avons acquis une  liberté d’action, de parole depuis quelques décennies, nous voilà brutalement persuadés qu’un œil gigantesque nous traque, que toutes nos vies sont stockées dans des nuages, dans des boites, dans des machines, que nos visages sont identifiés, volés sur la toile

Mais qui donc s’intéresse à nos vies ?

Qui sont ces nouveaux gens, des voisins, des vilains, des malhonnêtes

Je ne suis rien que de la poudre sur cette terre, je m’en balance de ce que deviendront  mes photos, mes blablas, mes messages privés

Une fois anéantie, je serai oubliée

Je veux vivre pleinement, libre de voir qui j’ai envie, d’écrire ce que bon me semble tout le temps que ça nuit à personne

Ma vie ordinaire narrée sur le Net sera peut être lue par des anthropologues, sociologues comme un témoignage de vie d’une femme née juste avant 68,

Si ça peut intéresser quelqu’un …