Imaginez, vous êtes prêt pour une semaine de randonnée, sac à dos, avec une bande de copains, quelques cousins, un peu de famille, et des gens moins connus
Au début, on se dit bonjour, comment ça va, et puis la marche commence, en petits groupes, qui se font, se défont au gré du rythme de chacun
Petites pauses, café, bavardages, petites confidences, au fil de la semaine, les liens se resserrent et vous revenez ravi de cette semaine de vacances, prêt à repartir dès que l’occasion se présentera
Chacun a donné du sien, et ce fut un enchantement
Imaginez, le même contexte
Sauf, que, les gens partants se disent à peine bonjour
Ils marchent en regardant leurs pieds, ne prennent guère le temps de parler entre eux, droit devant
S’isolent pour admirer un panorama, prennent des photos, n’hésitent pas à pousser les marcheurs dans les sentiers rocailleux, pour ne pas salir leurs chaussures, ne pas accrocher leur polaire à un buisson.
Pourtant, ils ont choisi de partir en groupe
Ils ont un peu de mal avec la logistique, pas toujours le don de réserver les bonnes auberges, et puis, ils aiment bien un peu d’animation, pas trop mais quand même
Et ils n’ont pas le sens de l’orientation, alors, en groupe, on ne risque pas de se perdre
Au bout de deux jours, pas vraiment de climat de confiance
Chacun tire la couverture vers soi, prend le meilleur lit, se sert en café en premier sans savoir si tout le monde en aura, et commencent alors les rivalités, mesquineries et les premiers conflits s’installent
Une semaine plus tard, le climat est insupportable, plus jamais ça
Ce n’est pas de ma faute, c’est celle des autres
Et bien Facebook et autres réseaux sociaux, blogosphère y compris, c’est exactement pareil
On y puise ce qu’on y déverse
Y’a ceux qui animent, qui organisent, ceux qui sont moins bavards, mais qui adorent ça, les écoutants, les dynamiques, les curieux…
Et puis , y’a les râleurs , les égocentriques , les jamais contents , ceux qui se fâchent , se lâchent ,provoquent, sous couvert d’anonymat , balancent , règlent leurs comptes , insultent , mitraillent
Et claquent la porte
On récolte toujours se que l’on sème, il n’y a rien de mauvais, ni de maléfique dans cette forme de communication, il suffit de choisir sa communauté
Comment convaincre ?
Pas besoin de ça pour vivre, évidemment, ce n’est pas vital, on peut avoir une vie sociale tout à fait épanouie sans le net
Bien sur
Mais, c’est du bonus quand la rando est bien pilotée
Comme toute autre forme d’aventure non ?