En rentrant d’une réunion qui ne devait durer qu’une demi heure, je discute par messagerie avec mon ami Olivier qui boucle sa valise pour partir en Hongrie
Rose grommèle a mes côtés, elle veut qu’on cause, je lui demande d’attendre
Le téléphone fixe sonne, c’est Claire Marie , trop contente d’avoir de ses nouvelles , je quitte mon ami et lui envoie des bisous virtuels
Ma grande copine m’annonce le décès du papa de notre ami Félix, il tenait à ce que je soie informée, nous papotons alors une bonne demi heure, toujours quelque chose à se dire
Je suis heureuse de ce moment là
Je lui dis que je n’irai pas à la sépulture le lendemain, deux heures de route , la chaleur …
Un peu plus tard, après avoir raccroché , je cogite
Je n’ai pas de vraies excuses à ne pas aller aux obsèques, juste deux trucs à régler et
je décide de m’y rendre
Le lendemain , j’ai fait rapidement les démarches prévues , j’ai confié la maison aux chats , à Mark et Rose , et j’ai roulé jusqu’à Coutances
Je suis arrivée un peu en retard, mais la cathédrale est grande, à pas de souris , je me suis installée doucement
C’était Félix qui officiait, égal à lui-même, dynamique et sobre
Je ne reconnaissais personne dans l’assemblée, sauf Léon
La célébration fut brève , Félix était seul à recevoir les salutations des personnes présentes , étrange , il souriait , détendu
Quand il m’a aperçue, il fut bouleversé, s’est effondré dans mes bras , en pleurs… « Jeanne , tu es venue «
Bien sur , je l’ai serré fort , il n’avait plus à rien à faire du regard des autres , de sa réputation
Il était extrêmement touché
J’ai retrouvé Chantal, ma voisine d’il y a tant d’années …elle m’a raconté ses tracas de famille , pas gai
Et le Léon est venu me parler , pas grand-chose à échanger , toujours un look d’enfer , un vrai personnage , il était resté en aube , au soleil ..
Félix avait peur que je soie partie, je l’ai retrouvé , et nous avons bavardé un peu
Puis j’ai déambulé dans les ruelles, j’ai vécu là durant 4 années, les souvenirs s’estompent
J’ai repris la route , direction le bout du monde où Pierrot Bâton m’attendait dans sa résidence secondaire
Nous avons bavardé à l’ombre, la chaleur était supportable grâce au vent normand
Le Barbu est parti faire un tennis avec son petit fils et nous avons filé à la mer , baignade délicieuse dans une eau calme , et chaude , un enchantement
Ce fut un doux moment entre nous
Et j’ai repris la route vers le sud , je suis passée chez Anatole , il n’était pas là, j’ai aperçu le Mont St Michel , et j’ai roulé tranquille
Il faisait chaud dans le jardin
Félix m’a envoyé un message chaleureux, j’ai vu des chauves souris dans l’air
Une parenthèse pas prévue
C’est ça l’amitié ….
C’est tout