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  • 1979

     

     1979 fut pour moi une année charnière

    Premier voyage à l’étranger, en Angleterre à Fareham, petite  bourgade près de Southampton

    Nous avions embarqué en ferry à Cherbourg dans l’ancienne gare maritime qui est devenue aujourd’hui la cité de la mer

    En Angleterre, j’ai découvert la chanteuse Blondie, un vrai choc

    C’était la fin du disco, on entendait en boucle le village People et leur YMCA qui ont toujours leur place dans les soirées aujourd’hui,  Police perçait avec son « message in the bottle « 

    Abba était au sommet de sa gloire, Amy Steeward sonnait sa cloche, on entendait parler des Sex Pistols, Pink Floyd, Dire Straits, ça explosait de partout musicalement parlant

    Alien «  de Ridley Scott terrorisait les spectateurs, Margareth Thatcher posait ses valises au 10 Downing Street

    C’était les années Giscard, les économies d’énergie, l’affaire Bokassa, l’affaire Boulin et Mesrine s’écroulait sous les balles

    Entre Queen, Rod Steward, les Bee Gees et Travolta, on découvrait un chanteur tout neuf, avec une voix très haute perchée, un chanteur avec un prénom banal, un nom banal, presque inclassable …

    Ce fut pour moi un autre choc

    Le choc

    Le truc qu’on se prend dans le cœur rarement dans une vie, j’avais à peine 15 ans, et qu’une idée en tête, entendre en boucle ce chanteur

    Avec quelques économies, j’avais acheté son album tout blanc, tout me semblait bon, je ne m’étais pas de temps à connaitre les textes par cœur, j’économisais un peu pour m’offrir le coffret Star mania

    L’artiste était prolifique, tous les ans il sortait un nouvel album, j’allais régulièrement chez le disquaire de la rue des Portes avec mon billet de 50 francs voir si le nouveau vinyle était sorti

    Il ne me quittait plus

    Jusqu’à ce jour de janvier 1986..

    Seulement 7 ans, sept années, trop court

    Parti à 34 ans, un enfant à naitre qui n’aura vu son père qu’à travers l’écran

    C’est bon de repenser à cela, à cette promesse que je m’étais faite d’un » au revoir » à Biarritz, je tiens souvent mes promesses

    Je ne l’avais jamais chanté en chœur

    Et ce soir là, j’étais toute fière de lâcher ma partition

    Je n’ai oublié aucun de ses textes, tout est resté gravé, on n'oublie pas ces choses là.

     

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  • Cassée la voix

     

    J’ai terminé péniblement ma journée de formation avec un mal de gorge et une enclume au dessus de la tête

    Sitôt rentrée, je me suis gavée de pastilles, baume du tigre et sous la couette !

    Vers 19 heures, mon zifon a sonné, c’était mon Paul et là …

    Plus de son

    Muette la Jeanne, le pauvre, quel étonnement, on n’a guère pu échanger plus de 4 minutes

    Je suis aphone depuis deux jours, plus de voix, rien à faire, pour une bavarde, une pipelette de mon genre, c’est raide !

    Heureusement, pas de spectacle à assurer

     

    Allez, c’est de circonstance, un chabada

    Voix

    Rappel des règles

    Un mot imposé, vous mettez en commentaire, un court extrait d’une chanson et son interprète

    Bon dimanche à tous


  • Du gris , du clair et du foncé

     

     J’ai aimé retrouver des amis de longue date, faire le pitre, raconter des tas de trucs, les faire rire, et passer un moment joyeux

    J’ai aimé discuter au soleil avec le ministre, les éclats de rires devant les réactions cocasses des  passants, malgré la déception que je ne cherche pas à dissimuler, l’avenir de notre ville bien tranquille n’est pas pour autant en péril, restons zen

    Je n’ai pas aimé ruminer, douter, mais c’est comme ça, rien n’est tout droit tracé dans l’électro cardio de la vie, faut s’adapter, et ne pas foncer tête baissée, laisser les choses s’apaiser.

    J’ai aimé la douceur du début de semaine, planter des tas de bulbes, des crocus, tulipes …j’ai bouturé des fraisiers, il me reste quelques framboises à récolter

    Je n’ai pas aimé le bourbier dans lequel je me trouve côté boulot, personne ne communique, on rase les murs, à quoi bon affronter la hiérarchie puisqu’il me reste si peu à faire

    J’exécute ma tâche ave force et ne me reproche rien, mais ce foutu besoin de soutien, quand même.

    J’ai aimé flâner en ville sans regarder ma montre et rencontrer du monde

    J’ai aimé faire des photos, de jolies photos, mais galère pour les stocker sur mon PC qui refuse la carte SD

    J’ai aimé faire une provision d’Euphoria, fiole nécessaire pour me sentir bien et commencer la tournée « show devant « 

    J’ai aimé prendre du temps avec mes copines précieuses, celles qui écoutent, rient, se confient.

    J’ai aimé tomber sur un objet insolite à offrir, rien de plus merveilleux que de trouver sans chercher, j’adore ces clins d’œil que la vie nous offre, ces tous petits presque riens qui entretiennent la complicité, c’est de l’engrais naturel, à consommer, à semer pour récolter, le bon, le vrai …

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  • Irrécupérables

     

     Crocodile 471006.jpgA la caisse du supermarché, une dame âgée  a laissé passer une femme qui avait peu de marchandises ; celle ci repart chercher d’autres choses et revient se replacer devant la dame

    Elle lui fait remarquer courtoisement, qu’elle aurait pu faire la queue, que c’était trop facile

    Et là, la jeune cliente  commence à vociférer, la dame se défend et brutalement, l’autre se met à brailler, en la tutoyant, en lui lançant des «  ta gueule «, une autre qui se trouve à côté en rajoute une couche, et les clients autour regardent leur pieds, les caissières n’interviennent pas

    Je sens que ça bouillonne fort dans mon cœur, je respire et le débit continue

    La scène est surréaliste, le flux d’insulte est incommensurable et je leur lance un :

    « Et ho, ce n’est pas fini, vous vous respectez là, stop ! »

    Evidemment, retour de bâton, de quoi elle se mêle celle là, mais je ne me laisse pas démonter, je fixe les bimbos et leur demande de se taire, elles se calment un peu, la pauvre dame est toute retournée, et veut avoir le dernier mot

    Je m’adresse à elle comme à des gamins en colonie de vacances, rien ne m’arrête, c’est plus fort que moi, je leur fait remarquer qu’il y a un enfant, le leur en l’occurrence et qu’elles doivent arrêter leur cirque

    Plus personne ne bronche. J’ai le cœur qui palpite mais  ne regrette rien

    Je continue à les fixer dans les yeux

    Je range mes courses et mon caddie, la dame âgée se trouve sur le parking, me lance un regard complice, je lui dis juste qu’on ne doit pas laisser faire

    Et là, vlan, voilà les deux miss monde qui rappliquent avec leurs griffes, leurs crocs, ainsi que la femme voilée qui avait cru bon de se mettre dans leur camp (les trois grâces ne se connaissaient pas)

    L’une d’elle est habillée comme José Garcia dans Nulle part Ailleurs, poitrine débordante dans un corsage serré, jupe courte, bref, une caricature

    Elles foncent vers nous, vexées, «  qu’est ce que vous cancanez sur nous ? »

    Pauvres gamines, et elles remettent ça, j’en passe, continuent à insulter la pauvre dame, de conne, en continuant à la tutoyer, rien ne les arrête, il faut se séparer vite, elles sont capables de gifler ou de mordre

    Je n’ai  pas peur, je suis juste abattue, et me fait une  raison, elles sont irrécupérables

    Je ne leur trouve aucune excuse, elles n’ont aucune règles sociales, aucune réserve, elles vomissent des mots comme d’autres se gavent de friandises, lancent des regards méchants et, se vautrent dans leur discours comme dans une vase dans laquelle elles s’engluent au fil des ans, iront certainement crier à l’exclusion, comment trouver sa place dans ce monde avec ces codes là ?

    J’ai regardé la bimbo s’éloigner, elle a pris son petit dans ses bras, à l’horizontale et je me suis dit qu’il arrivait dans un monde où peu à peu les grands devaient lui donner quelques clés pour cohabiter, et que c’était peine perdue

    Faut pas rêver

    Irrécupérables …

    Face à cette misère humaine, j’en arriverais à aimer les sacs poubelles dans les centres ville.

  • Pas dans les cases

     

     

    entonnoir-en-plastique-d-7-cm-transparent.jpgL’autre jour, Rose m’a demandé son carnet de santé pour le collège

    Je fus un peu surprise sachant qu’il n’y avait pas de visite médicale, j’ai été réticente, non pas parce que je cherche les « histoires «  mais parce que ce truc là c’est confidentiel, personne n’est en droit de le demander même si il est totalement  dénué d’informations de grande importance

    Rose a été de nouveau convoquée chez l’infirmière scolaire

    En soit, c’est rassurant de savoir que les professionnels s’inquiètent pour nos enfants, mais je l’avais déjà eue au téléphone en juin, et je lui avais certifié que Rose allait bien, qu’elle était certes un peu atypique, mais qu’elle était sur un bon chemin

    Elle m’a conseillé de l’emmener voir une psy (ce qui fait sourire Ellen) je lui ai rétorqué qu’elle avait vu une personne en fin de primaire et que celle ci avait bien analysé le problème

    Rose n’a pas d’amis parce qu’elle n’a pas besoin d’une meute autour elle, elle est sociable, très indépendante mais apte à aller vers l’autre

    Nous l’avons encore vu cet été , lorsqu’un soir , elle est allée causer sur la plage avec un gamine inconnue et en faisant des ricochets ,elles sont sympathisé en un rien de temps , Rose aime le face à face , le contact individuel , le groupe lui donne le tournis , elle est trop sensible et tout juste armée pour affronter les regards , on l’aide , elle y travaille

    «  Je veux aller voir la psy j’aime bien parler « 

    Oui, mais c’est un peu cher payé, pas de prise en charge, j’ai conseillé mon ange d’écrire tout ça dans un carnet, évidemment

    Quand même, je me dis que c’est un peu le monde à l’envers, si Rose est un « cas «  dans son collège, ça va plutôt bien, faut pas aller chercher des problèmes là ou y’en  a pas

    Je me demande si je ne paye pas une fois de plus, un regard inquisiteur du corps enseignant «  pauvre enfant, sa mère ne veut pas l’emmener voir un psy »

    Visiblement , il y a eu de suspicion , ce n’est guère agréable , je ne chercherai pas à en savoir plus , si l’infirmière scolaire me contacte à nouveau , je serai ferme , lui disant que j’assume mon rôle de parent , que je vis avec ma fille , que son père a beaucoup d’attention à son égard , de la fermeté aussi et que Rose est un rêveuse , qu’elle mène une réflexion sur elle qui déstabilise , en sorte elle a le cerveau d’une femme parfois , avec un cœur d’enfant et un corps d’adolescence , tout ça  va s’équilibrer

    Je sais qu’elle fera de sa vie quelque chose de fort, je le sais, c’est une évidence  les  affectives en bavent mais développent de sacrées aptitudes le moment venu

    Cet été, Jérémy a ramené Rose à la maison après la journée rand, ils ont fait presque 45 minutes de voiture tous les deux, ils ne se connaissent quasiment pas

    Le lendemain, mon ami m’a envoyé un mail pour me dire combien il avait été subjugué par la conversion avec Rose, elle a mené une discussion quasi  adulte, il était sidéré par tant de maturité, elle n’avait que 11 ans

    Rose passe beaucoup de temps à papoter avec Louis, elle s’inquiète pour lui, le questionne sur la maladie, elle est attirée par les mécanismes humains, les grandes causes, les injustices.

     Cet été En diner un soir dans un restaurant, Rose nous a dit qu’elle avait trouvé son métier

    Elle sera psychologue

    Tiens donc …

    Elle est rentrée un midi déterminée et sereine

    « Maman, c’est décidé, je n’ai pas besoin d’aller voir la psy, je commence un journal intime

    Mais attention, j’utiliserai la technique du cheveu »

    Elle est un peu dingo ma fille, quand même.

  • Ce fameux rituel

     

    Vous recevez une invitation pour un diner entre amis, et l’éternelle question qui se pose «  qu’est ce que j’apporte ? « 

    Ce fameux rituel /échange, la maitresse de maison (je n’aime pas ce mot) met les petits plats dans les grands et les convives arrivent avec des fleurs, du vin, des chocolats.

    Ma mère détestait ce rituel, elle était toujours embarrassée de recevoir une plante, oui, les plantes vertes ne sont pas toutes jolies, ne m’offrez  jamais de caoutchouc, je déteste le caoutchouc, faut le savoir, encore moins cette plante étrange dont j’ignore le nom

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    Nous recevons beaucoup, presque toutes les semaines, et depuis des années, ce rituel n’est plus un problème, nous avons nos codes

    Parfois les amis proposent d’apporter un dessert, souvent c’est une bouteille qui se promène dans les mains, ça permet de découvrir, de tester, de partager surtout

    Et le «  on vient les mains vides ! «  Est aussi aisé, pas de chichis, pas de tracas, faisons simple !

    Quand nous sommes invités, je coupe des fleurs dans le jardin si j’en ai, ou j’achète des fleurs simples, genre tulipes ou anémone, mais jamais, ou très rarement de bouquet sophistiqué

    J’aime recevoir un bouquet collectif, le « merci «  d’une bande de copains qui aura ruiné personne, ou les consommables, biscuits, confitures, chocolat

    Il m’arrive aussi d’offrir des conserves de la belle illoise, c’est toujours apprécié, et ça se partage

    J’ai reçu deux couples d’amis il y a quelques jours, cela faisait des années que nous ne nous étions pas retrouvés autour d’une table

    Mes deux copines Marieke et Clémence m’ont offert une  très jolie écharpe

    Je leur ai bien précisé  que ce n’était pas mon anniversaire, elles ont souri

    J’ai accepté leur geste, elles ont voulu faire plaisir et je garderai cette étole  sur moi, les petits accessoires  futiles et légers, nous savons bien les porter nous les femmes

    Nous avons  tous un regard personnel sur ce rituel, nos codes, parfois enfermés dans des conventions qui ont du mal à se briser

    L’échange, le troc, le don.

    Jamais de surenchère, sinon on arrête, je ne veux pas entretenir des liens trop artificiels

    Quand mes parents viennent à ma maison, dans le coffre de la Twingo, y’a toujours un sac de patates, un gigot ou un poulet prêt à cuire, des laitues et des kinder pour les enfants

    La dernière fois, ils ont oublié les kinder

    Et Rose a dit à sa grand-mère «  pas grave mémé, tu sais, on grandit … »

     

     

  • Des francs aux euros

     2870A.jpgMon père était agent SCNF , il s’est fait embaucher aux chemins de Fer après son retour l’Algérie ne supportant plus  son père tyrannique qui voulait le faire travailler sur la petite exploitation familiale en échange de sa nourriture

    Il rencontra ma mère à la Chin quié, en octobre ils s’installaient dans une petite maison sans confort que mes grands parents leur avaient vendue

    Dès qu’il mettait un peu de sous de côté, mon père faisait des travaux au noir, d’abord des sanitaires et une chambre en rez de chaussée, puis deux chambres à l’étage

    Rien n’était vraiment pensé pour du long terme, il aurait pu installer en premier le chauffage central mais la maison de bric et de broc suffisait pour abriter la famille comme ça

    Elle était entourée de terres, un clos à pommiers, deux jardins, de quoi avoir quelques bêtes, moutons, cochons et vaches

    Mon père finissait à 17 heures et commençait une deuxième journée dans la petite entreprise

    , on ne manquait de rien, ou presque, comme tous les gamins des seventies, nous avions peu de vêtements, quelques jeux, quelque livre et des images Poulain

    L’argent était un sujet difficile, les dépenses demandées exceptionnellement par les établissements scolaires étaient mal venues, ma mère dépendait des décisions de mon père, elle était tiraillée

    J’avais quelques étrennes dans ma tirelire écureuil, j’achetais quelques cadeaux pour les autres, un peu de francs placés sur le livret et c’était tout

    J’avais quelques envies, des vêtements pour ma poupée mannequin, et du matériel pour dessiner

    J’aurais aimé avoir une boite de crayons de couleurs immense , et des tubes de gouache , des tubes vermillon , vert émeraude , turquoise , ocre , rose tyrien …des pinceaux larges ou fins et du papier sans ligne  , des feuilles de canson , tout simplement

    Je rêvais dans le rayon du rez de chaussée des Magasins réunis de Cherbourg

    Dès que j’ai pu, j’ai fait du baby sitting et je dépensais mon argent de poche et mon billet de cinquante francs en prenant des cafés avec les copains et quelques paquets de cigarettes

    Dès que j’ai eu le permis, j’ai commencé à travailler dans l’animation, le peu de salaire, je le gardais, au cas où.

    Etudiante, je vivais de ma bourse d’Etat, et des salaires de l’été

    Je ne partais pas en voyage, je ne dépensais rien, presque rien

    Lorsque j’ai commencé à travailler, je n’ai pas fait de prêt, j’achetais des meubles et électro ménager dès que je le pouvais

    J’avais une voiture que je remboursais rapidement à mon père, il n’avait jamais emprunté un centime de sa vie

    Plus tard, notre situation financière évolua, la vie à deux offrait plein d’avantages et les tracas financiers s’estompaient

    En 1997 nous avons fait l’acquisition de notre maison et entamé des travaux en fonction du temps alloué et des finances

    Depuis quelques temps, nous n’avons plus de besoins réels, nous voilà définitivement propriétaires, les grandes transformations sont terminées et je n’achète presque rien

    Très peu de vêtements pour moi, j’en ai assez, des basiques solides et quelque élégants, peu de vêtements pour les enfants qui réclament rarement, jamais de CD, ni livres, ni meubles, nous allons rarement au spectacle, voyageons modérément

    En partie nos dépenses sont liées à l’alimentation, aux frais de forfaits, factures pour se chauffer et s’éclairer, impôts, et les études d’Ellen forcément

    Je n’aime pas dépenser

    Il m’arrive d’acheter quelques plantes, un peu de vaisselle, jamais de bijoux ni sacs, j’ai largement de quoi faire, j’aime de plus en plus l’idée de grande indépendance face aux nombreuses sollicitations

    J’aime l’idée de moins consommer, de recycler, de ne plus amasser, entasser, de se suffire amplement de l’existant

    Nous voilà équipés comme des vieux, plus de besoins , plus d’envie ?

    Si, des envies, toujours remplie d’envie

    Envie de chanter, de rire, de fêter, d’exploser, de me défouler, envie de câlins, de bisous réels ou virtuels, envie de valser avec les mots échangés de toute part au quotidien

    Les frustrations de l’enfance  auront peut être engendré une aptitude à avoir prise sur les choses

    Ou auraient pu engendrer une frénésie compulsive

    C’est ainsi

  • Qui est qui ?

    Si on jouait ?

     

    Les règles sont simples

    Je diffuse un portrait , vous devez deviner de qui il s’agit

    Un fois trouvé, j’en diffuse un autre

    Qui est cette femme ?793684-raquel-welch-dans-un-637x0-3.jpg

    Raquel Welch  ( bravo Mahie )

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    Benoit Magimel ( une ovation pour Célestine , tout le monde debout ! )


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    Evelyne Leclercq  ( bravissimo Pierrot Bâton )

     

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    Tom Hanks dans la version ciné de Mary Poppins ( PB a encore trouvé !)

     

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    Madonna ( bonne réponse de Seia )

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    Fred Mella  ( compagnon de la chanson )  bravo Flo !

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    Travolta sans cheveux , fastoche ! PB a tout de suite trouvé

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  • Mes deux liseuses

    Dès que l’on frappe un peu à la porte de sa chambre, elle se lève d’un bond, prend son petit déjeuner avec son livre sur la nappe colorée, puis remonte dans sa chambre, passage à la salle de bain, puis elle repartit ses classeurs et livres dans son ispaque violet, vérifie une dernière fois, et peut enfin se poser sur le bord de son lit pour lire

    Heureuse, Rose a le temps le matin

    Plein de temps devant elle pour lire

    Même si elle démarre ses cours à 9 heures 30, elle se lève tôt pour lire

    Elle a lu tout l’été, de tout, des magazines, des romans et Ellen à Bruxelles lui a largement conseillé de lire « Violette «  de Jacqueline Wilson

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    Elle s’est plongé dedans sur le chemin du retour, même pas le mal d’auto, absorbée dans sa lecture, Rose est imperturbable

    Une fois rentrée, elle a attaqué les Harry Potter, un, puis deux …. Elle lit dès qu’elle peut, matin, midi et soir, plus de temps pour la pate à modeler, Rose lit

    Elle a commencé le septième volume cette semaine, le dernier

    Il lui restera l’intégrale de Jacqueline Wilson qui attend sagement dans la chambre de sa grande sœur, puis elle attaquera les Orphelins Baudelaire.

    Rose lit, tout le long de la journée

    Le soir venu, Rose colle son MP 4 sur ses oreilles et butine dans le noir dans le jardin

    Toute seule, seule dans l’obscurité

    Et moi, j’ai la trouille, je jette un œil discrètement de temps en temps et ça l’agace, elle croit que je l’épie, je n’aime pas quand elle est seule dans le noir, c’est idiot, je sais bien, les mères sont idiotes avec leurs peurs

    J’ai eu peur pour Ellen dimanche soir, elle avait repris le train pour Bruxelles, et habituellement elle m’envoie quelques messages sur FB, je lui en ai envoyé quelques uns sans réponses

    Alors je me suis dit qu’elle n’avait sans doute plus de batterie

    Et vers 23 h, j’attendais un message, depuis son PC une fois rentrée

    Et je ne trouvais pas le sommeil

    Jérôme me disait de ne pas m’inquiéter, les pères sont moins inquiets, quoique, je me demande s’ils s’autorisent à s’inquiéter parfois.

    Il me demandait tout le quart d’heures si j’avais un message

    Et lorsque j’ai vu l’icône rouge sur ma messagerie FB, j’étais soulagée «  bien arrivée, bonne nuit « 

    Mes filles sont de grandes liseuses, indépendantes, rêveuses, je me réjouis de leurs capacités à gérer leur temps, assumant pleinement leurs différences, ma Rose et ma grande Ellen font parfois de cauchemars, elles se réveillent en pleurs, trop plein d’émotions

    Toujours le même cauchemar …

    L’ultime séparation, l’abandon

    Ça s’appelle l’attachement, et on y peut rien

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  • Du tout venant ( comme dirait Berthoise )

     

     

     

    08-Eric CANTONA  Panini Marseille 1989.pngLe festival du film britannique  a lieu en ce moment à Dinard , j’aime cette petite ville , certes assez snob avec ses villas de vacances cossues , mais on ne s’en lasse pas , je me garde un bon souvenir d’un moment doux les pieds dans l’eau ce dimanche d’escapade chantante , de chouettes photos aussi

    Le président du jury est Eric Cantona, oui, Cantona,  c’était un sportif non ?  Belle reconversion

    C’est beau la polyvalenceimg-eric-cantona-au-sportel-de-monaco-1362469753_620_400_crop_articles-167361.jpg



    J’ai planté des tulipes, la terre était facile à bêcher, j’aime bien voir les tulipes sortir de terre, c’est un régal, mais va falloir patienter un bon moment, je vais quand même en mettre aussi dans la serre, on verra, avec un bon arrosage, ça doit pousser tôt, aurais je des tulipes pour l’anniversaire de Mark et de Miu

    Nous sommes allés Jérôme et moi, en compagnie de Gilles et Flora à la fête des familles de l’entreprise

    C’est la dernière fois !

    On m’ y reprendra plus , terminé , Madame Jérôme ne montrera plus dans ces lieux là , stand de tir , balades en poney , barba papa , c’est bien pour les jeunes , nous on est presque en train de vieillir , on se sort plus beaucoup avec nos enfants , donc , c’est fini !

    En rendant son inscription, nous avions droit à une participation gratuite à la tombola

    Comme on ne gagne jamais, la tombola, on a oublié

    Sauf que …

    Nous avons gagné le premier lot

    Bingo !

    Un saut en parachute

    Horreur !

    Ça va pas, sauter dans le vide, avec un sac sur le dos, le pauvre Jérôme n’arrive même pas à nettoyer les gouttières tellement il a le vertige

    Nous proposons à Luka de tenter l’expérience, autant en faire profiter quelqu’un, sauf si d’autres sont partant, j’en ai largement parlé sur FB, ça a animé la journée

    Il n’est pas nécessaire de reparler du retour à la chanson de Bertrand Cantat , de l’ouverture des magasins le dimanche , des rythmes scolaires , des chenilles qui attaquent mes capucines , de la réédition des albums de Ringo et de son nouveau single , de Sylvie Vartan qui incarnera le rôle de la mère de Patrick Bruel ,

    Ce sera un billet trop long à lire, les gens se lasseraient


  • Tourbillon

     

     

     

    Emma est venue me voir juste avant la répétition, elle était toute énervée, pressée de venir voir les chatons, elle a été déçue de ne pas pouvoir en adopter un cet été, y’en avait pas assez

    Elle viendra bientôt pour en réserver un, peut être le chartreux, un gris bleu qui deviendra je le sais un magnifique chat que j’aurais bien gardé mais faut pas exagérer

    J’aurais bien aimé avoir Bérénice à mes côtés, mais c’est un peu la foire d’empoigne les places, comme à la messe, les aniciennes qui avaient  leurs bancs réservés, ma mère détestait ça, je me souviens

    Je me suis installée auprès de Carla, et nous avons fait un peu les fofolles sur la « foule », j’ai un peu, tout petit peu textotté aussi mais pour le travail surtout, pas pour le fun, pas pour montrer mes photos de vacances, on est bien d’accord

    On a refait la « tendresse «, faut qu’on retravaille sérieusement, Luka assure bien son solo, ça le rassure je pense

    J’ai empilé ma chaise, et ….

    J’ai commencé à sortir mes affaires pour prendre les réservations de car, Pierrot était là aussi, elle a vite pris le crayon, parce que les questions fusaient de toute part

    Lilou  est venue me trouver pour une réparation de bijoux , j’ai mis dans mon sac , on verra plus tard , Luka m’a redonné les fameuses boucles d’oreilles en ébène , rapportés par Ellen de Bruxelles , puisqu’elle herbagé sa copine de lycée quelques jours , pas longtemps  car elle serait tombée folle dingue , les artistes et les travailleurs sociaux ne vivent pas dans le même monde , faut le savoir , ça fait des étincelles

    Puis Roland qui patientait sagement, m’a causé du petit journal, je suis restée un peu évasive sur le sujet, j’étais un peu étourdie dans ce groupe, après deux heures de chant, faudrait  juste deux minutes de silence total pour reprendre le cours de la vie

    Juste après, j’ai montré un tirage d’une carte de correspondance à Tristan, nous avons pris une décision, faut que ça avance, je m’en occuperai dès le lendemain

    La salle s’est vidée rapidement

    Au fond de la salle, la petite scène en guise de table, nous avons finalisé le choix du répertoire pour Deauville où nous chanterons fin novembre

    J’aurais voulu aller parler avec Léandre revenu dans la journée de Californie , voir Clotilde aussi et Méluzine , trop tard , sont déjà partis

    Le gardien nous a rappelles à l’ordre

    On ferme !

    Y’avait encore une table à plier

    Nous avons prolongé sur le parking désert

    Il faisait doux

    Prolonger encore après à l’abri

    200, 100, 30, 10

    Cinq, quatre, trois ….

  • Douce journée

     

    Après avoir fait les courses, rangé bien comme il faut dans les placards et réfrigérateurs, j’ai cueilli des framboises et  fait un crumble

    Je le fais au spéculos, c’est meilleur, quelques pommes pour adoucir, hop dans le four !

    J’ai avalé une galette jambon fromage rapidement et après avoir fait la salle de bain du rez de chaussée, j’ai filé cherché Ellen à la gare

    Elle était heureuse d’arriver en début d’après midi sous un soleil franc, elle a posé sa valise dans l’entrée, a mangé un reste de potée francomtoise et s’est posée dans sa chambre

    J’ai pris un café sur la terrasse, gouté au crumble encore tiède en bonne compagnie, puis j’ai rempoté mon strelitzia, j’en garde la moitié pour Maggie, elle a de la place dans sa grande véranda, faut qu’elle passe le chercher un de ses jours fait des bricolesfleurs paradisier.JPG

    Ellen m’a demandé si Louloutte allait avoir de chatons et je lui ai répondu qu’à la vue de son corps en forme de barrique, c’était fort probable

    Mark est rentré du lycée vers 15h45, Rose avait fini  à  16 heures, elle a gouté au crumble en papotant avec se grande sœur

    Ellen m’a confié qu’elle me ressemblait de plus en plus, simple constat

    Luka est venu sitôt sorti de son travail chercher son amoureuse

    Louloutte est venue vers moi en miaulant et  j’ai d’emblée compris qu’elle avait besoin de conseils

    Je l’ai emmenée dans la partie grenier sous le toit mais elle n’est pas restée

    Rose l’a prise dans ses bras et l’a installée dans le tiroir à déguisement sous son lit

    Une heure plus tard, deux chatons étaient nés

    Jérôme est rentré, nous lui avons annoncé la nouvelle et il était content

    Il sait bien le bonheur qui se dégage autour des naissances chez nous, les éclats de rires avec les chatons  qui trouvent toujours une bonne maison                                                                                         

    Ellen est revenue vers  20 heures, elle a croisé son père, et Bernard un gars pas rigolo du tout avec qui il covoiture

    Nous avons regardé le DVD « passeport pour Broadway «  un spectacle filmé en 2008, j’avais oublié plein de choses, la mise en scène était vraiment bien calée, un truc très abouti comme on dit, magnifiques tableaux.

    Vers 22 heures , les quatre chatons étaient nés , il y en avait deux noirs et deux gris , quatre matous qui feront des heureux pour Noël , nous les garderont le temps qu’il faut , oui , encore des chatons , c’est pas dérangeant  , ce ne sont pas de dizaines de rats qui grimpent dans les escaliers ou rampent sous les lits , ou des mygales dans des vivariums

    Des chatons, nés justement le soir où Ellen était là

    Luka est revenu la chercher vers minuit et je ne les ai pas revus du week end

    C’est leur vie

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    Madame T était une blogueuse matinale qui commentait les notes des uns des autres avec beaucoup d’enthousiasme

    Elle alimentait son blog en faisant parler ses lecteurs ,  un peu de vie de famille , un peu de déco , et surtout beaucoup de commentaires déposés chez autres , soyons francs  , on fait vivre son blog comme ça ,

    Les billets de Madame T étaient attendus , peu à peu , elle devint un mythe , jusqu’au jour où elle annonçait sa séparation , une nouvelle vie ..et plus de nouveaux posts

    Pas simple de quitter la blogo , soit on le fait sur la pointe des pieds , laissant le lecteur dan l’attente d’un retour , soit on l’annonce clairement

    Il n’y a pas de recette

    Blogueur peut devenir  une activité intense dans la solitude , le besoin de contact , de reconnaissance et d’amour virtuel qui n’engage pas vraiment de relation durable , c’est tellement simple et confortable d’arrêter tout du jour au lendemain

    Des amitiés virtuelles , on a déjà beaucoup dit , tellement écrit

    J’ai vu des relations qu’on croyait fortes se désintégrer dans les disques durs en un rien de temps  

    Bloguer , un art « nouveau et éphémère «  convenons en

    Dans les blogs de vie , le lecteur est tout de même « pris «  dans une histoire qu’il regarde avec détachement au départ , mais dans laquelle il se trouve lié à un moment donné , et quand la maladie , le deuil , les ruptures sont exposées avec pudeur et respect , il est quasi impossible de visionner cela comme dans un film d’auteur , nous voilà liés 

    Je pense à Pakita et son histoire , qui soudainement à fermé la porte à double tour sans annoncer clairement son envie de vivre sa vie hors blogo

    Certains s’inquiètent, d’autres oublient vite , d’autres y voient peut être un certaine forme de fuite, de trahison …

    Qui ose ensuite passer par les coulisses pour prendre des nouvelles en toute discrétion, démarche pas simple à faire, tout dépend aussi du lien individuel que l’on a tissé

    Je communique   régulièrement  avec un bloguopote qui ne lit plus mon blog depuis des mois , qui n’alimente plus le sien non plus , nos échanges se font exclusivement en face à face , en toute discrétion , il en faut du temps pour s’apprivoiser de la sorte , et avoir la certitude que désormais le lien sera durable

    J’avoue que parfois toutes ces histoires de vie me font un peu peur , qu’au fil dans ans , je me protège  de plus en plus , je ne veux plus m’engouffrer dans une compassion aveugle qui aspire une énergie que je me dois vraiment de mettre ailleurs

    Vous, lecteurs fidèles , vous devez avoir la certitude de mon attachement , de l’affection que je vous porte

    Et vous, lecteurs amis de la vraie vie , sachez que j’aspire de plus en plus à garder ce lien précieux qui nous unis depuis des années

    Faire des choix, ne pas papillonner, ne pas rendre compte de tout , garder une certaine liberté de ton et d’échanges , de fréquence , ne pas viser la perfection et l’équité

    Bloguer avec sagesse , ne pas en oublier l’essentiel : rester soi même

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