1979 fut pour moi une année charnière
Premier voyage à l’étranger, en Angleterre à Fareham, petite bourgade près de Southampton
Nous avions embarqué en ferry à Cherbourg dans l’ancienne gare maritime qui est devenue aujourd’hui la cité de la mer
En Angleterre, j’ai découvert la chanteuse Blondie, un vrai choc
C’était la fin du disco, on entendait en boucle le village People et leur YMCA qui ont toujours leur place dans les soirées aujourd’hui, Police perçait avec son « message in the bottle «
Abba était au sommet de sa gloire, Amy Steeward sonnait sa cloche, on entendait parler des Sex Pistols, Pink Floyd, Dire Straits, ça explosait de partout musicalement parlant
Alien « de Ridley Scott terrorisait les spectateurs, Margareth Thatcher posait ses valises au 10 Downing Street
C’était les années Giscard, les économies d’énergie, l’affaire Bokassa, l’affaire Boulin et Mesrine s’écroulait sous les balles
Entre Queen, Rod Steward, les Bee Gees et Travolta, on découvrait un chanteur tout neuf, avec une voix très haute perchée, un chanteur avec un prénom banal, un nom banal, presque inclassable …
Ce fut pour moi un autre choc
Le choc
Le truc qu’on se prend dans le cœur rarement dans une vie, j’avais à peine 15 ans, et qu’une idée en tête, entendre en boucle ce chanteur
Avec quelques économies, j’avais acheté son album tout blanc, tout me semblait bon, je ne m’étais pas de temps à connaitre les textes par cœur, j’économisais un peu pour m’offrir le coffret Star mania
L’artiste était prolifique, tous les ans il sortait un nouvel album, j’allais régulièrement chez le disquaire de la rue des Portes avec mon billet de 50 francs voir si le nouveau vinyle était sorti
Il ne me quittait plus
Jusqu’à ce jour de janvier 1986..
Seulement 7 ans, sept années, trop court
Parti à 34 ans, un enfant à naitre qui n’aura vu son père qu’à travers l’écran
C’est bon de repenser à cela, à cette promesse que je m’étais faite d’un » au revoir » à Biarritz, je tiens souvent mes promesses
Je ne l’avais jamais chanté en chœur
Et ce soir là, j’étais toute fière de lâcher ma partition
Je n’ai oublié aucun de ses textes, tout est resté gravé, on n'oublie pas ces choses là.