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A la demande de Plume et de Tagada , je me prête au jeu des mensonges et vérités
Parmi les 7 affirmations suivantes, seules deux d’entre elles sont fausses
Tentez votre chance, et jouez à votre tour si vous ne l’avez pas encore fait
1 / en 1983, j’ai passé le bac pour les première fois, j’ai obtenu 1/20 en histoire Géographie
2/ Je compte parmi mes amis un ancien ministre
3/ Je suis passée plusieurs fois à la télévision
4/ Au Québec, j’ai été attaquée et piquée par un maringouin à la paupière
j’ai gonflé, je ressemblais à Coluche dans Banzaï( Jérôme a hurlé en me voyant au petit matin
5/ Quand j’étais jeune, j’ai participé à un radio crochet, j’ai gagné le deuxième prix, une place pour aller voir Carlos ( le chanteur, pas le terroriste ! )
6/ je n’ai jamais consommé d’alcool au point d’être ivre
j’ai toujours su où se trouvait ma limite à ne pas dépasser
7 / à ma naissance , j’étais jumelle et je pesais 3, 300 kg
Elle trône majestueusement dans ma cuisine désintégrée
Elle chauffe l’eau pour la tisane, siffle comme une vieille loco pour avertir que son travail est fini
Je lui ai trouvé un peu plus tard, un compagnon
Ce joli sucrier qui l’aide à édulcorer avec parcimonie les senteurs des boissons servies
Depuis plus de dix ans, elle n’a pas pris une ride ma bouilloire de Graves, je l’aime, comme un bijou, un joli sac, j’aime son élégance, sa tenue, sa ligne
Et hier, miracle, en fouinant par hasard dans le magasin des choses design et hors de prix, j’ai trouvé …………
Regarde ça Eliott, la miniature, le bébé bouilloire, sa réplique exacte , elle-même fabriquée par Alessi
C’est trop beau, génial, j’adore, j’en suis dingue, je n'ai pas pu résister
Tout fonctionne comme la grande, on peut ôter le couvercle, l’oiseau sifflet
C’est un vrai bijou
A l’unanimité cet objet à conquis ma famille
Je dois lui trouver une place pour la mettre en valeur dans la cuisine désintégrée
Jérôme a dit que c’était urgent de la refaire, la robinetterie est totalement déglinguée
Rhaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!
Grave de Graves, je suis folle de mes bouilloires !
Lorsque je dois me rendre à un endroit précis, travail, supermarché, école.je prends très souvent ma voiture, parce qu’il n’y a pas de métro dans ma ville, ni tramway, ni cable car, que dans le bus j’ai envie de vomir, et que je suis paresseuse pour utiliser mes pieds tordus
Je ne me gare pas vraiment en arrivant, je pose, je jette mon véhicule tant bien que mal
Les manœuvres, marches arrières, avant, ça m’énerve, ça ne m’intéresse pas, Louis pourra en témoigner
Je prends soin tout de même de ne pas gêner le passage, les stationnements interdits, places réservées aux handicapés, je ne m’y mets jamais
Par contre, je reconnais être souvent de travers, trop près de la voiture d’à côté, un peu dans le milieu de la rue quand je fais un créneau
En ville, je paye rarement le stationnement, je glisse une carte qui m’accorde 30 minutes gratuites et ça suffit
Je ne redoute pas les PV, encore moins la fourrière
Je ne verrouille pas ma voiture non plus, je ne pense pas au vol, encore moins au choc
La voiture est un outil, un accessoire qui rendent mes déplacements plus aisés, en dehors de ça, je n’y accorde aucune importance, tant à l’esthétisme qu’à la puissance
Il n’y a qu’une chose que je redoute, c’est de ne pas serrer le frein à main et retrouver ma voiture en bas d’une rue, ou encastrée dans une autre
Heureusement que je ne vis pas à San Francisco
La conduite m’ennuie, je fais beaucoup de petits déplacements sans intérêts, je ne me pose pas de questions, mais n’accorde pas plus de temps à ce désagrément
Parfois je vois des personnes qui arrivent quelque part, font une marche arrière pour être prêts à repartir, font trois le tour de leur véhicule pour vérifier les éventuels griffures, rayures, vérifient que toutes les portes sont bien verrouillées,
Face à tant de précautions, je me sents écervelée et désinvolte, je fais souvent crisser mes pneus le long des trottoirs, je frôle les murs, je suis incapable de faire une marche arrière sans dériver dans les arbustes, je me retrouve bloquée sur un terre plein, une fois la barre d’un passage à niveau est tombé sur mon capot avant.
J’ai passé mon permis 5 fois
Mais !!!!!!!je n’ai jamais eu d’accident
Si aux hasards de vos promenades, vous apercevez un véhicule posé de travers, bien loin du trottoir, dans une petite ville tranquille au bord de l’eau, vous ressentirez un léger pincement au cœur …
« Jeanne est dans le coin, j’aurai peut être la chance de la croiser et de la bizouter «
Gaëlle et Martine étaient dans ma classe au collège
Elles étaient inséparables, toujours au fond de la classe, elles avaient des habits à la mode ( comme dirait Rose ) alors que moi j’étais fagotée comme l’as de pique
Elles n’étaient pas particulièrement bonnes élèves, elles ne travaillaient pas plus que moi, mais à chaque fois qu’elles étaient interrogées par Madame Dawny, la prof de latin, elles donnaient rarement la bonne réponse, mais cela faisait sourire le professeur
A moi, comme aux autres, elle aurait lancé une vacherie ;à Martine et Gaëlle elle esquivait un sourire complice
Martine était la fille du principal adjoint, les parents de Gaëlle étaient artistes peintres et danseuse, ils se fréquentaient les uns les autres
J’ai vite compris que l’injustice, le favoritisme étaient maîtres en ce temps là
Je n’étais pas jalouse ni mesquine envers ces filles là, je me disais qu’au fond elles avaient de la chance, j’en voulais beaucoup à cette prof, elle était grande, sexy, provocante, elle avait un don inouï pour charmer ses collègues, les ados de quatrième fantasmaient sur ses jambes et ses bottes en cuir
Je n’ai jamais oublié cette femme, et je l’ai souvent revue, réincarnée dans d’autres personnages
Ces femmes, ou hommes, lotis d’une jolie bouille, d’un corps plutôt gracieux, d’un compte en banque bien fourni, qui se regardent avec amour le matin dans le miroir de la salle de bain, de l’ascenseur, dans le retro de leur voiture, se trouvent beaux, jusqu’en oublier que la terre est peuplée d’individus, certes différents les uns des autres mais qui ne méritent pas d’être écrasés comme des mouches
Ils sont parfois capricieux, fondent en larmes ou boudent quand on leur dit « non « , ne comprennent pas que toutes les décisions ne sont pas prises qu’en fonction de leurs désirs, abusent de leurs jolis yeux pour enguirlander les petits chefs
A ceux là, je ne souhaite pas grand mal
Mais juste faire appel à un génie maléfique, qui les transformeront l’espace d’une journée en pauvres femmes laides et rabougries
Dans la peau d’un moche, 24 heures, certains journalistes l’ont fait, dans la peau d’un noir, d’un intouchable, d’un SDF,
Juste pour qu’ils comprennent que le physique, le fric ne donne pas tous les pouvoirs, que bien des gens doivent se battre contre convaincre, que la beauté n’exclue pas la générosité, la compassion et la justice
Allez, pour ces « belles gueules « je suggère une journée dans la peau de Suzan Boyle, pas plus, je ne suis pas revancharde …
Je me demande comment a vieilli cette prof de latin
Elle mélangeait ses parfums, chaque passage dans les couloirs donnait la nausée
Je suis presque sure qu’elle ressemble à quelqu'un ....
A table avec Jérôme et les enfants nous parlons de ce blog
Rassurez-vous, je ne passe pas toutes mes journées devant mon PC, comme on pourrait le croire, j’assure TOUT le quotidien de la maisonnée, avec un peu d’aide tout de même et mon travail qui me demande beaucoup d’énergie et de travail personnel
Jérôme est surpris par le nombre de visites sans cesse en croissance, par les liens que cela crée, et surtout ma capacité à publier quotidiennement
Mark est impressionné aussi par mon goût de l ‘écriture, je lui dis tout simplement que c’est un plaisir, comme d’autres pratiquent un sport
De toute évidence on admire plus quelqu’un qui prépare un marathon qu’une quadragénaire les fesses collées à une chaise en train de rédiger ses billets
Bref, là n’est pas la question
Je leurs dis que je suis fière de leur laisser une trace de mon histoire, de la leur, que volontairement quand je parle d’eux, je ne mets pas en avant leurs défauts, ce n’est pas un lieu pour régler ses comptes, dévaloriser l’autre
Je leur partage mon projet d’écriture, plus professionnel, celui d’écrire des anecdotes de pères et de mères, visant à éclairer sur les attitudes éducatives envers l’enfant
Je m’en sens capable, parce que mon écriture simple et fluide accroche le lecteur
Avec un ami lecteur, qui a fouiné dans mes archives, nous parlons de ce blog
Il me dit que mon passé fait écho dans sa propre histoire, les lieux, la Normandie pour moi, la Bretagne pour lui
Cela me conforte encore plus être fidèle à mon projet initial
Faire un retour, un travail de mémoire sur mon passé de fille d’ouvrier en milieu rural
Evacuer des blessures, comprendre des rituels, partager des souvenirs, joyeux, tristes, dramatiques
Je ne suis pas nostalgique, revenir sur sa propre histoire, ce n’est pas retourner en arrière
Je n’aime pas les discours passéistes, des « c’était mieux avant «
La vie d’aujourd'hui est confortable, plus aisée que celle de mes parents, ils ont connu des drames, des guerres, une forme de violence silencieuse
Les années 70 étaient dures pour moi, les années 80 porteuses d’idéologies, les années 90 remplies d’amour, les années 2000 faites de joies et de chagrins
Comment sera cette nouvelle décennie ?
Avec vous je veux partager tout ça, sans regrets, avec humour
Je voudrais dire aux nouveaux lecteurs que chaque commentaire est lu, même si la réponse est tardive, que j’ai du mal à commenter sur les blogs, que je lis beaucoup de belles choses chez vous, que je me réjouis de la jolie complicité qui s’est crée avec mes proches de la vraie vie grâce à cet espace
En sortant de l’école de musique, deux mères commentent en poussant leurs enfants :
« ma fille adore la musique, elle se tortille dès qu’elle entend son frère jouer «
« la mienne aussi ; en plus sa nounou c’est madame P, tu sais la femme du chef de chœur de la chorale « coup d’foudre « , ils sont trois cent (heu..faut pas exagérer non plus )
Chez eux, y’a tout le temps de la musique, et puis ça chante beaucoup …
Je me dis qu’elle a beaucoup de chance cette maman d’avoir trouvé une nounou comme madame P
J’imagine …
Dès le matin, elle ouvre sa porte, en poussant des vocalises, un peu comme dans les « demoiselles de Rochefort, «
Elle chante …
Au moment de servir les repas, elle pousse la chansonnette, comme dansla pub Mousiline, les enfants se balancent sur leur chaise haute, c’est mignon..
Quand monsieur P rentre du travail, il se place devant son assiette, en ayant pris soin de redresser ses couverts légèrement décalés et il saisit sa fourchette, son couteau et demande une note
« un la, s’il vous plait «
les enfants gazouillent, essayant d’avoir la bonne tonalité
Quand l’heure de la sieste arrive, Madame P couche les enfants l’un après l’autre en chantant …
Et les soirs où l'enfant joue et sourit, de joie aussi la lune s'arrondit Et lorsque l'enfant pleure Elle décroît pour lui faire Un berceau de lumière
Il leur faut à peine trois minutes pour trouver le sommeil
Pendant ce temps, madame P pourrait en profiter pour regarder sa série préférée, pas question
Elle se retire dans son boudoir, fait des gammes, des vocalises
Si la porte n'a pas de clé C'est qu'il n'y a rien a voler Sous le toit dema cabane au canada
Seul lechat installé sur un coussin peut profiter de l’instant de grâce
Après la sieste, elle installe un tapis sur la pelouse, offre des biscuits bio aux enfants, et les envoûte de sa voix divine
Do, le dos, il a bon dos Ré, rayon de soleil d'or Mi, c'est la moitié d'un tout Fa, c'est facile à chanter Sol, la terre où nous marchons La, l'endroit où nous allons Si, siffler comme un pinson Et nous revenons à do, oh, oh, oh! Do...
Julie Andrews a enchanté le cœur des petits, mais la voix de Madame P est ensorcelante …
Les parents viennent chercher les petits, radieux, les joues fraîches, et le regard brillant
Mais dans la réalité, je me demande où Madame P la nounou musicale, comme toutes les nounous, puisse cette énergie pour supporter le rythme de ses journées épuisantes, et que la chansonnette est souvent recouverte par des pleurs et des petits cris de bébés
Son métier n’est peut être pas aussi rose qu’une comédie musicale ?
Elle a oublié le sachet en kraft et son contenant, un petit cadeau offert
Acte manqué ??
Je ne suis pas spécialiste pour en tirer de telles conclusions mais …
Je lui ai dit que je l’avais, elle n’y tenait pas plus que ça
Chaque présent reçu pour la naissance de mes enfants trouvait sa place dans leur chambre
C’était au départ un lieu sans vie, je ne préparais jamais leur arrivée, je ne décorais rien tant qu’ils n’étaient pas encore vraiment là, et au fil des mois, des cadres, objets, peluches et doudous venaient habiter leur nid..
Ce sont des traces, la présence de ceux qui leur ont offert
Beaucoup sont restés, même s’ils ont grandit
Les chambres d’enfants sont des vitrines, parfaitement harmonieuses, rideaux assortis, papier peint coordonné, lit laqué, commode lisse
Ce sont des chambres catalogues, les même que celles du suédois
Les couleurs tendances, anis ou taupe, une touche de framboise..
C’est gai et joli mais …
On n’offre pas des choses parce qu’elle est assortie, elles sont posées parce qu’elles ont une âme, des petits bouts de ceux que l’on aime
Ma chambre est aux couleurs écrues, neutre, douce et reposante
J’y ai posé avec douceur mes petits bouts de vous, cadeaux reçus, étoffes chéries, objets précieux
Je les regarde, ils me rassurent, remplissent mon nid et mon cœur
Je les sauverais d’un incendie
Je n’aime pas dormir dans un catalogue, c’est froid et glacé …
En ce temps là, tout me prête à penser que la médecine était moins pertinente qu’aujourd’hui …
J’avais à peine dix ans, j’ai eu un aphte dans la bouche, énorme, qui ne partait pas
Puis deux, puis trois, puis plein, partout …dans la gorge, des horribles pustules purulents ( pardon Cahuette pour ton petit déjeuner )
Manger était un calvaire, je perdais du poids, je ne quittais plus le lit, je ne pouvais plus poser pied à terre
Mon père passait des heures à me faire avaler un petit bol de soupe, je buvais par petit peu
Le médecin presque chauve venait avec son gros sac comme dans les films
Je prenais des médicaments, rien n’y faisait pour calmer la douleur
J’avais en plus un appareil dentaire !
Pour clôturer le tout, j’attrapais une mononucléose bien évidemment
Aujourd’hui, j’aurais été hospitalisée, perfusée, antibiotiques et tout le reste, on aurait fait des tas d’analyses pour en trouver la cause
On avait diagnostiqué une fièvre aphteuse, très courante dans la race bovine, rare chez l’homme
D’après mes parents, j’ai attrapé ça en mangeant de la langue de bœuf !!
Il devait pas être très forme ce bœuf, et les autres, pourquoi n’ont ils rien eu ?
Aujourd’hui, des tests auraient été faits, des expertises, le boucher serait en prison et j’en passe
Mais j’avais une santé de fer, et je m’en suis remise, mais vous imaginiez bien que j’aie plus jamais mangé de langue de bœuf, et même sous la torture, je n’en mangerai jamais
Vous savez que je suis un peu économe de mon temps, je‘n’aime pas trop le gaspiller, enfin…. j’aime maîtriser mes priorités
Il aurait fallu que j’aille chez la coiffeuse, après les fêtes, jamais avant ça me fiche le cafard, or
-mes deux coiffeuses habituelles sont en congés de maternité, et j’en suis ravie pour elles
-l’une des remplaçantes à fait une permanente à Ellen qui a tenu trois jours,
-Et l’autre. …bon .. je n’aime pas dire du mal des gens ..
J’ai beaucoup de journées de formation en ce moment, le mercredi sont réservées aux enfants et le reste, ça passe trop vite
Alors je me suis dit
« Jeanne tu n’es pas plus bête que Johnny Deep, lance-toi ! «
Je suis un peu équipée, j’ai des ciseaux qui ne coupent qu’un cheveu sur 3, une autre paire en qui j’ai confiance et j’ai déjà coupé les cheveux de Rose et de Mark
En premier j’ai fait une mixture, j’ai plongé un pinceau dedans et j’ai recouvert mes quelques cheveux témoignant de maturité et sagesse
Pause, rinçage..
Puis j’ai attrapé des mèches mouillées et j’ai coupé, taillé, en prenant soin de laisser des longueurs devant pour « déstructurer « ( terme très tendance qui permet tout et n’importe quoi )
J’ai égalisé, recoupé et avec le sèche cheveux, gonflé mon épaisse chevelure
Devant le miroir j’ai constaté que c’était..
PAS RATE !!!!!!!!!!
J’étais contente de moi
J’ai repoussé l’échéance pour quelques semaines
Je n’irais pas dire que c’était parfaitement réussi, mais j’ai tiré profit de mes essais printaniers en matière de sculpture et de cisailles
C’était un soir d’automne, nous avions donné un spectacle, bien fatigués mais énervés, trop tôt pour aller dormir
Hannah nous proposa d’aller écouter un groupe de copains qui donnaient un petit concert dans un pub de la vieille ville
Nous sommes partis en bande, braillant dans les rues, ravis de prolonger la soirée
Le pub était bondé de monde, il était quasi impossible de se frayer un chemin pour parvenir aux banquettes
Nous retrouvons des choristes, plus ou moins connus et décidons à leur invitation de se joindre à eux
L’un deux me proposa un morceau de son pouf, et je me retrouvais à moitié tassée à ces côtés
Bien sur, je fis un peu plus ample connaissance, vous savez que je suis curieuse comme une fouine que je m’intéresse à la vie des autres
Je lui demandais depuis combien de temps il chantait dans notre groupe ( nous sommes plus de 200 je vous le rappelle ) et d’autres questions fusaient
« tu travailles dans quel domaine ? «
« dans l’automobile « me répondit il
« dans quelle société ? «
« chez Gross et Ruwel «
« Tiens c’est marrant, mon mari y travaille aussi, dans quel service ? «
Et là, quelle fut ma surprise quand il me dit qu’il était dans le même bureau que Jérôme et que forcement il le connaissait très bien
« Quand je pense que lundi ,je dirai à Jérôme que j’ai passé la soirée avec sa femme assise presque sur mes genoux !! «
la situation était drôle et cocasse, il faut l’avouer
C’était un gars très sympa, il n’avait pas parlé de sa passion pour la chanson au travail, nous avons papoté un moment, pendant que les musiciens jouaient, ça tombe bien c’était du jazz manouche et je déteste ça
Quelques mois plus tard, fut organisée une grosse fête
Et l’ingénieur se déguisa en danseuse en tutu avec un maquillage de travesti pour un irrésistible sketch parodique
Evidemment des photos furent prises
Un jour, j’en envoyais une à mon homme lui disant que son collègue menait ,sans doute , une double vie
Et Jérôme les renvoya à l’intéressé, celui çi débarqua livide dans son bureau le suppliant de ne pas les faire passer aux autres collègues
Bien évidemment, tout ceci resta entre nous, et ce fut une belle complicité entre les trois
Ce professeur de maths avait la passion des chiffres, des stats, des racines carrées, mais il y avait quelque chose qu’elle détestait, c’était les élèves qui n’aimaient pas les maths, ceux qui ne comprenaient rien
Elle arrivait dans sa salle de classe, jetait ses clés sur son bureau en soufflant, remontant sa mèche de cheveux blonds et là commençait sa journée de calvaire
Jeune enseignante, elle était chargée d’une classe de première littéraire, dont je faisais partie, des élèves particulièrement sympathiques, absolument pas rebelles, mais qui avaient une case mathématique vide dans leur cerveau
Je ne comprenais rien, je n’écoutais rien, j’avais définitivement divorcé avec cette matière, j’allais en cours par obligation, je passais une partie de l’heure à papoter avec mon amie Chloé
Elle ne virait aucun élèves, elle se plaignait de son sort, disait qu’elle n’avait pas de chance, que les A c’était pire que tout, que son gamin était malade, qu’elle était fatiguée …
Soupirs et gémissement.
Lamentations extrêmes …
Un jour, elle eut l’idée de nous emmener au cinéma
Quelle joie de rater un cours de maths et de voir un film ! Elle avait choisit « la cité des femmes « de Fellini
L’action de déroule dans un train, un homme incarné par Marcello Mastroani, y croise des personnages étranges
Le train s’arrête et l’homme se retrouve dans une sorte de palais ou vivent des femmes aux grosses poitrines, provocantes,
Le héros erre au milieu de toute cette jungle féminine, ne me demandez pas la suite, je n’ai absolument rien compris
Mais qu’elle idée cette prof de maths eut elle de nous emmener voir un truc pareil ?
elle était sûrement abonnée à Télérama
Ais je besoin de préciser qu’elle ne nous avait pas préparés à ce film et que bien sur, nous en avons jamais reparlé
Non seulement j’étais fâchée avec les maths, mais cette expérience me brouilla définitivement avec le cinéma italien
J’en ai vu des Visconti, Pasolini, Ferreri ( la grande bouffe dont on m’avait dit tant de bien ) rien à faire, je n’aime pas ces ambiances excessives où les acteurs parlent fort ou pire les films lents et interminables..
Je n’aime pas le cinéma coréen non plus, les films français, c’est rare quand j’ai un coup de chœur, je prefere de très loin le cinéma britannique ou américain
Fellini… il doit avoir les mêmes problèmes à régler que Lars Von Striers …