A chaque fois qu’un blog, visité et commenté depuis des mois, voire des années, ferme, j’ai un pincement au cœur
Evidemment, il faut respecter le choix de l’auteur, accepter ses raisons, et se dire que peut être il continuera à poser des petits mots sur nos billets et qu’il y a bien sur une vie hors blogosphère ….
Se persuader qu’il y a des tas d’autres choses à découvrir, plein de blogs sympathiques ….
Oui, et non !
Voila, c’est bien là que ça me chiffonne, des nouveaux blogs, j’en ai découvert d’autres, et moi, que voulez vous je m’attache, j’accroche, ou je n’accroche pas
Dans les dernières jolies découvertes ,il y a celui d’Emile , varié , régulier ,mêlant humour , culture et vie quotidienne écriture simple et chaleureuse ,j’aime lire le blog d’Emile parce qu’il répond aux commentaires
Je recherche à travers les blogs cette réelle interactivité, ces réponses aux commentaires, qui donnent justement envie de connaitre les autres lecteurs, j’aime le moment où j’ai osé pousser la porte de leurs espaces, la manière dont j’y ai été accueillie en osant poster un petit mot gentil
Emma vient de mettre en pause sa maison virtuelle, elle va me manquer elle aussi
Tout comme me manque depuis longtemps le blog de Risette, et celui de Didou
Il m’arrive même parfois de relire les archives, et m’étonner de la manière dont nous révélons encore plus chez les autres
Parfois on se lâche, comme des copains à la fin d’une fête, assis autour d’une table, presque intimes, comme dans un film de Sautet avec en prime des dialogues dignes d’Audiard
Je pense à l’un d’entre nous qui ne laissent rien apparaitre de sa vie sur son blog « sérieux « et qui au fil des années s’est dévoilé chez ses blogopotes osant même donner la couleur de son aspirateur ( !)
Ces petites communautés se resserrent, les lecteurs deviennent amis, quand l’un s’en va en vacances, on squatte sa maison, entre nous, pour lui dire qu’on ne l’oublie pas
Et quand les lecteurs sont en plus de vrais amis dans la vie, je ne vous explique les complicités que ça engendre, au risque d’exclure un temps soi peu ceux qui ne rentrent pas nos mondes
Difficile de s’intégrer dans ces petites communautés, tout comme il est difficile à une fête de se trouver une place à la tablée de copains de toujours, je connais ça, je joue le jeu, j’accepte les règles, ne culpabilise pas de ne pas faire rentrer tout le monde dans nos rondes
C’est aussi pour cette raison que je ne donne que rarement le lien de ce blog à mon entourage
Je l’ai fait au départ, estimant parlant d’eux et même sous un pseudo ils devaient être informés (ça me vaut peut être encore des taupes discrètes qui se manifesteront peut être un jour par un clin d’œil complice « oui, Jeanne, je fais partie de tes sous marins »)
Tout cela ressemble bel et bien à la vraie vie, et j’ose dire que les billets agrémentés de nos commentaires sont parfois plus authentiques et plus profonds que les banals échanges que nous pouvons faire avec nos proches
Et on s’y dévoile, on parle de soi, ce qui déstabilise aussi nos repères, donne le sentiment d’être sur une corde flottante, c’est souvent pour cette raison que les blogueurs ferment leurs maisons, de peur d’être reconnus
Ouvrir un blog de vie, c’est se mettre légèrement à nu, c’est aussi risquer les réactions hostiles, les polémiques, les malentendus …
Mais à côté de tout ce que cela engendre comme ouverture au monde, comme échanges incroyablement sincères, comme exutoire face aux tracas de la vie, aux drames, si vous savez comme ça vaut le coup !
La vie ici est bel et bien le reflet de notre propre vie, on ne vit pas masqués, notre cœur se trouve chaviré et irradié par les histoires de ceux qui osent laissé une trace, empreinte lourde et solide de ce qui nous anime
Les liens humains …..