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  • Je te dérange ?

     

    Il y a quelques mois Jeannot m’interpelle

    « Dis donc la Jeanne, t’es fière toi, j’tai vue au volant, tu m’as pas faite signe « 

    Euh, fière, non, je ne crois pas, je ne l’avais pas vu, je suis rarement capable de passer à quelqu’un de connu sans le saluer, à quelques exceptions prêts

    Je crois que Jeannot  a été un peu froissé …

    La semaine dernière lors d’une réunion

    «  Je t’ai vue Jeanne au concert de Thomas Fersen «  me dit le même JeannotThomas_Fersen1295804484.jpg

    « Comment ça, tu n’es pas venu me voir ? »

    « Tu causais tout le temps avec ta copine (c’était Marie Camille) je n’ai pas osé « 

    « T’aurais du … »

     

    Un soir, je passe à la boutique chercher de bonnes choses à manger

    La vendeuse me sert, je n’ose pas demander si Paul est là de peur aussi de le déranger en plein travail

    Avant de partir, je pose quand même la question, d’autant plus qu’il avait laissé un message sur mon portable

    « 

    Monsieur B, y’a votre copine Jeanne en bas « 

    Et je l’entends pousser un cri de joie

    « Monte Jeanne ! »

    Je sais que quand il prépare une prestation, il doit être actif,  ne doit rien oublier, il orchestre son matériel et ses commis

    On s’embrasse et il se met à causer tout en continuant, il installe des barquettes dans des caisses, un vrai chef, il est ravi de me voir

    Je m’éclipse assez vite, mais je n’ai pas regretté d’avoir pris le risque de l’avoir dérangé

    ne pas déranger.jpgC’est ainsi, nous sommes toujours pris par cette question là, peur de déranger, de ne pas arriver au bon moment, au téléphone, dans les petits groupes, dans les visites imprévus

    En se prévient, on s’annonce, oubliant un  peu cette part de hasard, de spontanéité

    J’avoue parfois être dérangée, et dans l’incapacité partielle  de le dire à la personne qui sera vraiment blessée, Le faire sentir, le dire avec des mots simples «  rappelle moi un peu plus «, j’ai peu de temps « 

    Faire comme si, rester polis, courtois, une sorte d’ombre dans le décor

    Je sais, c’est cruel.

    Il m’est arrivé aussi d’être une ombre, mais dès que je m’en aperçois, je tente de m’éclipser, je ne veux pas m’imposer, m’accrocher, surtout pas.

     

    S’accommoder, et s’adapter, me semble plus judicieux.

    Que sont  ces petits dérangements là face aux grands, aux gigantesques, aux imprévus insurmontables ?

    Une vague,  la terre qui gronde, des fracas, des dégâts …

    Osons parfois déranger, juste pour se pas s’isoler, et s’ignorer …

    Et dieu sait que  bien  des fois , j’ai aimé , apprécié qu’au cours de mes nombreux papotages , quelqu’un me tape sur l’épaule , ou m’entoure de ces bras , fait  irruption dans une pièce

    Un bon dérangement , quelque fois même allez , je le dis ,un vrai arrangement …

  • Les dix marmots las

     

    Notre Théodore qui par souci de surprendre et d’innover pour le prochain spectacle, a  la belle et bonne idée de nous faire chanter « lady Marmelade « 

    Il faut avouer que ça peut dans un premier temps gêner, ou repousser les humbles choristes que nous sommes, mais depuis tout ce temps, je fais confiance

    Primo

     , apprendre la chanson, pas facile, il y a du texte parlé «  ça va mon chéri, alors j’emmène avec moi ? »

    Et des trucs bizarres, thiki thchi, mostako, moustaki, choco, zozo, tza, tza …..Et le fameux

    « Voulez vous coucher avec moi ce soir ??? »

    On s’accroche, on s’amuse aussi, et on se repasse ça en boucle parfois toute la nuit, jusqu’au mercredi matin

    Vient ensuite le moment où il faut envisager  la mise en scène

    Deuxio

    Un petit groupe se réunit en secret, volets fermés et travaille sur les gestes

    Faciles, efficaces, forcement dans le ton de la chanson (ce n’est pas le lac des cygnes) et décide : tout le monde fera la choré de lady marmelade

    Pierrot Bâton insiste

    «  Vous avez intérêt à tenir votre texte « (bon elle a quand même dérapé, mais je n’ose pas révéler ici son lapsus)

    Patricia qui est aussi dans le secret nous met la pression

    « Rigolez pas les filles, vous verrez ..dimanche « 

    Tercio

    Après une journée de répétition dimanche, vers 16 h, on découvre enfin la chorégraphie de lady marmelade

    Et ben !

    Soyez sensuelles, sexy, les filles !

    Bon, il faut quand même admettre que ça ne va pas à tout le monde de tourner du popotin et de se déhancher

    Mais forcement on va jouer le jeu, je vais même  répéter devant un miroir histoire de voir si c’est correct ou ridicule

    Me voilà quand même rassurée , on ne sera pas obligée de porter des bas résilles et des talons aiguilles , et y’aura pas de barres verticales  sur la scène

    Et les hommes ?

    Alors là, c’est tout autre chose

    Mais il faudra attendre le 25 juin pour les voir à l’œuvre

     

    Une version parmi tant d’autres !

     


    Jessica Simpson, Patti Labelle & Cyndi Lauper 

  • Faire travailler les petites mains

    fardier.jpg

    A l’école primaire nous faisions des travaux manuels

    La maitresse nous avait fait faire des corbeilles en raphia, j’aimais bien la technique, on avait tous la même mais c’étais pas grave ça

    Et puis un sac en toile de jute, avec des fleurs brodées, j’étais fière de moi

    Le maitre était aussi inventif, il nous avait montré la technique de la pyrogravure, j’avais réalisé une boite à courrier avec des fleurs, il fallait être prudent, ne pas se brûler, on apprenait ça aussi

    Ma mère l’avait gardée longtemps

    Et avec un groupe de garçons, il avait réalisé en contreplaque une maquette du fardier de Cugnot

    C’était l’époque ou on pouvait scier, poncer, coller, souder.

    Au collège, la prof  de mathématiques nous avait fait faire une poupée de chiffon

    C’était un bonheur, je l’ai conservée dans un carton  …j’avais eu droit à du tissus neuf acheté chez Dubegny

    Son mari animait un atelier reliure

    J’étais ébahie de déposer une feuille d’or pour décorer le côté visible du livre, j’avais choisi une couverture en cuir blanc pour faire revivre un vieux Bled jauni

    Au lycée fini de faire travailler les petites mains, filière générale, que de la théorie

    Et quelle chance au cours de mes études d’avoir reçu des cours de poterie, fabrication de marionnettes, cartonnage…. Je me régalais

    A l’école primaire, les élèves font d’arts visuels

    Bien  grand mot ! Créativité, programme, et …. Fini la broderie, le patchwork et les travaux manuels

    Finis les cadeaux de fêtes des mères, trop d’enfants dont les parents sont séparés, trop décriée cette fête soi disant Pétainiste

    Parce qu’un jour on a pensé que les enfants doivent être créatifs, sauf que, avant d’être créatif il faudrait apprendre les techniques

    En plus de ça , trop de matériaux sont interdits , plus de clous , plus d’aiguilles , plus  de colle de cutter , plus rien , trop dangereux ,et apprendre le danger des outils , c’est anti pédagogique ça ?

    Il reste à leur transmettre nos savoir faire, cuisine, bricolages, couture, papiers, travail du bois ??

    Leur donner l’envie à leur tour de faire travailler leur petites mains, de copier, de rater, de recommencer

    Nous gardons longtemps cette fierté de l’enfance d’avoir réalisé des jolies choses

    Cela explique certainement ce retour en force des loisirs créatifs, ce besoin incessant de faire soi même …

    Vous avez sans doute gardé en mémoire une réalisation d’enfance, qui fut longtemps accrochée dans la cuisine, ou utilisée comme vide poche

    Et peut être même que vous n’aimiez pas du tout ces fameux travaux manuels ?

  • La robe longue

     

     

    robe mairaige.jpg

    Cette année là, il y avait un événement familial

    Le cousin René, fils ainé de la tante Julia, la sœur grincheuse de mon père, épouserait Alicia, une fille bien, dont les parents travaillent dans les bureaux d’une mairie de l’agglomération cherbourgeoise

    On ne parlait que de ça , du fait que le famille n’était pas d’origine agricole , il se trainait des tas de suppositions et des projections fantasmées sur le couple quasi princier

    Certes il y a avait un grand décalage entre les deux familles , mais ce n’était pas inconcevable

    L’oncle Mario était plus préoccupé par son portefeuille que l’amour des deux fiancés , il lui faudrait vendre une vache pour couvrir les frais , une vache , c’est un manque à gagner …

    Le mariage avait lieu en grande pompe au château de Tourlaville, et la mariée avait demandé que toutes les filles portent des robes longues, même nous

    Les demoiselles d’honneur étaient choisies en fonction de leur statut social, (je n’étais jamais choisie pour quoi que ce soit à cette époque là) elles porteraient des robes confectionnées par une couturière  et ma mère par la force des choses du acheter des robes longues

    La mienne était bleue, manches ballon, tissus nylon, fronces et flonflons, et elle était trop longue, un cousine éloignée avait pu la raccourcir

    Une robe, déjà ce n’était pas rien, mais longue, je me faisais une fête de vivre cet événement là

    Ma mère avait faire des châles en crochet blanc, au cas où, et nous étions fin prêtes pour les festivités

    Sauf que, ce jour là, il pleuvait, et faisait très froid, ma mère m’avait fait porter un immonde sous pull rose sous la robe, avec mes lunettes et mon appareil dentaire, et une coupe de cheveux des seventies, j’étais affreuse, moche, la caricature de la pauvre fille qu’on a voulu mettre belle

    Et le pire, c’est que je le savais

    Nous avons fait quelques photos dans le parc, avec un minable Kodak, Louis portait un nœud papillon

    Du reste de la journée, je n’ai aucun souvenir

     

    Mais je revois encore, dans la porte penderie du secrétaire, les deux robes longues, qui sont restées là longtemps, au cas où …

    On ne les a jamais portées, ni même oser les enfiler pour se déguiser

    J’ai développé gentiment un rejet face aux dépenses imposées et excessives, des choses qui remontent encore parfois aujourd’hui, avec agacement, et sentiment de liberté à la fois, je me suis construite avec tout ça.

    Le jour de mon mariage, je portais, une robe …..

    Courte

  • Logis et gamelle vide

     

    Il est revenu par ce bel après midi printanier

    Il a flairé les assiettes des chats, et a englouti tout ce qui trainait, sauf les chats

    Contente de le revoir, j’ai essayé une légère approche

    Cette fois il portait un collier, était toujours aussi timoré mais moins farouche

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    Je lui ai donné à manger, pour combler cet appétit

    Et j’ai décidé de le suivre

     

    Il s’est dirigé vers la porte du terrain d’â côté et dans une petite maison, il a essayé de rentrer

    Il n’y avait personne, j’ai vite compris que cette maison était la sienne

    J’ai sonné, frappé, personne …

    Alors je suis rentrée et j’ai laissé monsieur Le lévrier

     

    Un peu plus tard, j’y suis retournée, il était encore là, dans cette grande cour commune aux logements voisins, et quand il m’a vue, il a couru vers moi, à sauté sur mes genoux et j’ai lui ai donné tout plein de caresses

    Il était content, lui et moi, on est copains

    Lorsque  je suis partie, il m’a suivie, et revenu vite fait dans le jardin, pour le plaisir de courir

    Un peu plus tard, les voisins étaient rentrés, avaient ramassé leur chien

     

    Je ne me suis pas manifestée

    Il a un logis, mais une gamelle peu remplie.

  • Jonquilles , narcisses et lierre

     

    Il nous a pas trahi, il est arrivé dimanche, pour le plaisir de  tous, et a bien fait de rester toute la semaine

     

    L’odeur qui embaume le massif est unique à cette saison

    Les jacinthes bleues et roses, batifolent avec les jonquilles, entre les rosiers qui bourgeonnent

    Les premières tulipes ouvrent comme des parapluies  et les araignées rouges s’en donne à cœur joie dans les lys tout frais sortis de terre

    Un enchantement …

     

    Je ne parviens pas à faire la différence entre la jonquille et le narcisse

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    Cette fleur simple, symbole du printemps, sauvage, vivace

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    J’en ai de plusieurs variétés, bicolores, doubles, orchidées

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    Mes préférées sont les petites, écru, très odorantes

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    Les coquines se sont presque fondues dans ce décor, mais je le sais, ce sont des tulipes

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    Pour finir avec ce tour de jardin, je traboule avec Pastelle qui nous a fait un très joli billet photo sur les murs lierres

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  • Ces changements là ...

     

    Il convient d’admettre que dans le quotidien, il y a des choses qui changent

     

    Ellen cuisine de plus en plus, elle prend en charge le repas du lundi midi, finissant ses cours à  10 heures, elle a le souci d’apprendre, d’aider, et ça c’est plus que bien

    Mark a fait sa chambre à fond durant les vacances

    Il sait faire ranger, trier, nettoyer, agencer

    Il se sent bien dans un espace propre, il a   besoin de ça

    Ça me réconforte de voir qu’il sait travailler, faire l’effort de, et m’étonne quand je le vois aussi charrier des dalles de la terrasse avec son papa

    Il a envie de participer, s’intéresse de plus en plus aux choses, politiques, sociales, c’est bon de le voir s’ouvrir

    J’ai apprécié qu’il vienne marcher avec nous à la plage avec Pierrot, et lui, il a aimé ça aussi

    Et Rose, elle se socialise de plus en plus, elle est toujours très mal organisée, elle vit dans sa bulle, mais à l’école, elle a de très bons résultats, ce qui veut dire qu’elle écoute en classe

    Ils grandissent,  bien, pas mal en somme, pas pire que d’autres

    Mark et Ellen ne se chamaillent plus, ils discutent de plus en plus ensemble à table, avec nous.

    On a tant dit sur l’adolescence, l’âge bête, les conflits, les malaises

    Je suis persuadée que certes, il y a des moments pénibles, mais que ce n’est pas une période si complexe que ça, qu’il faut souvent se faire aider, maintenir les limites et garder le lien

    Voir , pointer du doigt ce qui va bien , dire merci , je suis vraiment contente , ça me soulage , je vous adore , vous voulez bien m’aider , j’ai envie de vous faire plaisir , je suis fière de ce que vous devenez , j’aime vivre avec vous ,je vous fait confiance , j’ai peur quand je ne sais pas où vous êtes , faites des efforts , acceptez les contraintes , respectez ce que vous avez ….

    Respectez-vous

    Respectez nous

    Et quand ça marche bien, je vous assure, c’est ça aussi le bonheur de vieillir ensemble

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  • Le gars du Sud

    Ce soir là, je papote avec le gars du Sud

    Il me dit à chaque fois que mon sourire le rend heureux, et il me renvoie le sien

    C’est un homme grand, élancé, avec un accent chantant, sensible, sincère

    Il me raconte ses bouts de voyage, ses projets, et parle de ses enfants, de ses petits enfants

    Il souhaite passer du temps avec eux, faire de ce temps qui lui est alloué, un temps de grand père, pour lui, pour eux, parce que le temps passe vite

    J’aime échanger avec ceux qu’on appelle les séniors, ou les inactifs qui s’agitent, plutôt dynamiques, très disponibles, ayant un regard sain et positif sur l’autres, le plus jeune, le cadet, l’adolescent, nous, les gamines !

    Je saisis la chance d’avoir auprès de moi , des sexagénaires heureux , tolérants , lorsqu’il échangent des souvenirs communs , je ne me sens pas exclue , je ne rêve pas de leur jeunesse , je l’imagine , avec leurs mots , leurs blessures , leur regrets

    Il est grand temps de se dire que c’est ce qui forge la richesse de notre vie, de partager davantage avec nos ainés, ceux qui ne sont ni nos parents ni nos aïeux, ceux qui ont l’écoute, la distance, eux qui aussi ont cette capacité parfois de remettre en cause leur préjugés

    Je me projette avec eux, devant leurs vies bien remplies

    Et ceux qui aigris et blasés, me renvoient leur amertume, je me promets de ne pas devenir comme eux

    A quoi bon rivaliser, à quoi bon donner des leçons ?

    , vivre les uns avec les autres, oser franchir les barrières de l’âge, se raconter, simplement …

    Ce qui me fait peur, c’est que lorsque je serai sexagénaire, eux seront ….âgés et qu’ils partiront peut être avant moi, ils me manqueront ….vraiment

    Et les septua ?

    Je leur adresse toute ma reconnaissance, et tout spécialement, à l’un de nous, rempli de d’humour et de vitalité à qui je dis :

    « Accroche-toi Jean Michel ! »

     

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    Mary Cassatt : “Reading Le Figaro”.

  • Le chic

    portes metro.jpgLouis a décidé d’aller lire son journal à la plage mais il trouve que ce n’est pas pratique, parce qu’il y a trop de vent

    Je l’imagine, avec ses grands bras, en train de battre avec Eole, qu’il ne parvient pas à dompter pour lire son canard, la page du milieu qui tombe, il n’arrive pas à la replier, pour finir, il fait une grosse boule de papier et  la jette dans sa voiture furieux «  c’est impossible ! « 

    Vous avez déjà vu dans les transports en commun, y’en a qui ont le chic pour lire leur journal

    «  Hop », un petit geste et la page se tourne toute seule, plié en quatre, ça m’épate

    Idem pour les passages dans les portes battantes

    Vonric a le chic , il sort à peine son  Oyster card , et hop , comme si les portes s’étaient données le mot , »le voilà «  il regarde devant lui , droit comme un I , cheveux aux vent …

    Moi, c’est tout le contraire, ça passe pas, la carte ou les tickets  sont mal positionnées, les portes se referment sur moi, y’a un truc qui reste coincé, par manque d’habitude vous me direz, même pas !

    Rien que pour ouvrir la porte d’entrée, certains ont la classe, la bonne clé, hop, un tour et c’est fait

    Moi, c’est beaucoup plus long, et parfois faut que je m’y reprenne en trois fois

    Arnold avait le chic pour allumer une cigarette, j’étais ébahie, un  coup de briquet et c’était bon

    D’autres là encore vont s’y reprendre en cinq fois pour avoir une flamme, en sortant la cigarette du paquet, en font tomber trois, et parviennent même à en casser une en refermant le paquet, iront même jusqu’à mettre leur cigarette à l’envers  et allumer le filtre !

    Et les SMS, idem, Ellen dégaine en 10 secondes un message, moi, ce sera beaucoup plus long.

    La grâce, l’élégance pour eux … 

    La maladresse et la  gaucherie  pour moi ….

    Alors, je me console, j’ai quand même le chic pour rire aussi de ça

  • La journée de la culpabilité

    On pourrait instituer la journée de la culpabilité, après tout, y’a des journées pour tout, journée des gentils, journée de la planète, journée de la jupe …du sommeil, du macaron…

    Quel jour ?

    Pour moi, ce serait le 15 novembre sans aucun doute

     «  Jeanne, tu veux quoi pour ton anniversaire ? »

    «  Ben, une surprise, j’adore ça, un cadeau quoi, je ne suis pas difficile « 

    Je ne réclame plus les candélabres de Giacometti, ni un statimobile de Calder, ni un chat noir, je ne réclame rien, on m’a dit que c’était malpoli, je ne demande pas, si j’ai besoin j’achète

    Jérôme est un éternel indécis, avouons le, toujours peur de se tromper dans ces achats, peur de se faire arnaquer par les commerçants, peur de ne pas trouver la bonne idée

    Alors, il occulte  ce fameux cadeau, et se réveille le matin même (pourtant la date ne change pas), avec ce poids, rien à offrir

    A un moment donné, j’ai pensé rayer cette date de mon calendrier, ça arrangerait tout le monde, mais ce n’est pas facile et puis il y a Louis, qui se tracasse aussi pour trouver le fameux cadeau

    Pour déculpabiliser mon DH (dear Husband) et les enfants, je lance la phrase fatale

    «  C’est bon, je veux rien « 

    Et là, retour de bâton,

    «  Mais, si t’aime bien recevoir quelque chose, je sais « 

    Evidemment, je me démène, avec plaisir pour leur offrir des tas de petites choses, et ils le savent que  recevoir un cadeau, ça fait toujours chaud au cœur

    Et voilà c’est à mon tour de culpabiliser, on ne doit pas réclamer, ni dire qu’on ne veut rien

    Donc, je ne vois qu’une seule solution, rayer la date ou culpabiliser tous ensemble, en famille, tiens, c’est vraiment une distraction

    Bah, je me console en me disant que ça n’arrive pas qu’à moi, que la névrose du cadeau hante encore beaucoup d’esprits, quand  Noel arrive, même scénario, en pire

    Chez Popotine, j’ai repéré de magnifiques amphores, et j’ai dit à Jérôme

    « On reviendra cet été hein ? »

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  • De peur de lasser et de froisser

    Au début, lors de la création d’un blog, on a le souci de l’alimenter,  trouver un fil conducteur, des idées de billets, une certaine cohérence qui va se mettre en place au fil du temps

    Les idées  surgissent sans prévenir

    Tout est bon à raconter, petites anecdotes d’hier, tranches de vie, tracas du quotidien, passions chantantes, traboules en tout genres

    Evidement il est bon d’y mettre un peu de sel, de poivre, les épices nécessaires pour que la narration ne soie pas du seul racontage de vie, faire en quelque sorte sa propre recette, conscients que nous sommes aussi influencés par nos lectures, éviter le style parlé  qui peut nuire à l’écriture

    Raconter, inviter le lecteur à rebondir, à parler de lui, trouver une chute

    Les convives  viennent se rassasier, quasi inconnus au départ, arrivant  par hasard

    On apprend à se connaitre, on se lit ailleurs, on se lie au gré de nos envies

    Et il y a des sujets « vendeurs », faciles, futiles, C’est ainsi, un petit jeu dangereux dans lequel on peut s’engouffrer, sans même sans rendre compte

     

    Et d’autres plus personnels, plus fragiles

    Il m’arrive parfois de penser à la réaction de mes lecteurs, j’ai peur de blesser, de faire surgir des souffrances, de les exposer à cela

    Comme si on poussait de force un diabétique dans une pâtisserie

    J’hésite à publier, de peur de froisser, puis j’assume, parce que c’est aussi mon espace, je censure rarement

    Maintenir le cap, ne pas chercher la popularité, accepter les silences, s’excuser de ces défaillances

    Et les fameux « j’aime, j’aime pas « 

    Oser dire qu’on n’est pas emballé, sans pour autant attaquer gratuitement pour blesser

    Je n’aime pas la bière, mais il ne me viendra pas à l’idée de bannir les fabriquant, et ceux qui se régalent avec cette boisson mousseuse

     

    Ici, comme dans la vie, j’appréhende la routine, peur que mes billets lassent, de radoter déjà

    Publier quotidiemment, pourquoi ?

    Parce que j’aime ça , l’écriture , les réactions , cela m’aide à mieux vivre les moments plus ternes , les mails professionnels qui me gavent , les taches quotidiennes  , repas , lessives , rangement ..

    C’est aussi un exercice qui me mènera un jour je l’espère sous une autre forme d’écriture

    Quand je suis ailleurs, je ne pense pas à ce blog, ou très peu, il ne manque pas, vous par contre, me manquez un peu

    Un blog, c’est une autre maison, il faut souvent l’aérer, refaire de temps à autre la déco, et surtout étonner, surprendre, sans choquer

    Au fil des ans , la maison devient plus solide , je ne me pose pas la question de déménager , ni même du jour où je fermerai les volets , j’ai juste peur que ça sente le renfermé , que la poussière du temps s’y installe , et que les visiteurs se détournent pour pousser d’autres portes , sans avoir pris le temps de dire «  au revoir « 

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     Pierre Bonnard "La femme au chat"

  • Parce que c'est bientôt la fin ....

    En repensant à ce fameux diapason qui déambule  désormais dans bon nombre de fêtes de copains et de famille ,( très drôle d’ailleurs surtout quand un groupe se prend d’idée de tout chanter en commençant par le début et que la moitié ne connait pas l’air et la rythmique ) il m’est venu l’envie de savoir ce qu’était devenus les personnes qui avaient été à l’origine de ce projet

    Sur gougle, je tape un nom, et j’arrive sur un blog où je laisse quelques mots

    Le lendemain, je reçois un mail

    «  Merci pour le message, mais Jeanne, je ne vois pas, par contre, je me souviens très bien de Francesca de la Mancha « 

    C’est vrai que c’est tentant de laisser un message avec pseudo

    Nous avons échangé quelques nouvelles, et nous sommes rendus compte que nous étions voisins, elle avait encore de la famille en Mayenne

    Ce fut un happy moment de la semaine

     

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    Puisque la tournée des seventies va s’achever dans quelques jours, voici un petit jeu

    Dans le texte qui suit sont glissés 10 extraits de chansons que nous interprétons au cours du spectacle

    A vous de jouer, sans taper sur Gougle si possible

     

    A la Gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
    Le samedi soir quand la tendresse s'en va tout seule

    Les gens de la police me reconnaissaient.Les excès de vitesse, je les payais jamais.

    "Que font ces jeunes assis par terre habillés comme des traîne-misère ?On dirait qu'ils n'aiment pas l'travail.Ça nous prépare une belle pagaille »

    Y a le KGB y a la CIA ,le gros Zidi Ahmin Dadah ;du sang à la une des gazettes ,pauvre planète !

    Un jour ou l'autre, il faudra qu'il y ait la guerre, on le sait bien.
    On n'aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire, on dit : " c'est le destin « 

     Des enfants crient de bonheur et ils répandent la terreur en glissade et bombardement
    C'est de leur âge et de leur temps .La faim, la fatigue et le froid toutes les misères du monde
    C'est par mon amour que j'y crois.

    Je vis dans une boite à musique
    Electrique et fantastique
    Je vis en chimérique… Sur la piste envahie, c'est un spectacle rare
    Les danseurs sont en transe et, la musique aidant
    Ils semblent sacrifier à des rites barbares
    Sur des airs d'aujourd'hui, souvent vieux  de tout temps

    Il faut le croire moi seul je sais quand elle a froid
    Ses regards ne regardent que moi

    Bien évidemment, les choristes qui passent là sont hors compétition, désolée.

  • L'image mais pas le son

    Cette semaine , les chatons ont ouvert les yeux

    mais toujours pas de son quand ils tentent de miauler

    ça fait drôle

    Si je m'écoutais , je passerais des heures  à les regarder

    ce sont les plaisirs simples comme on dit ..

     

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  • Le Diapason rouge

    Après le repas au restaurant, le jour du mariage, Pierre Henry a sorti sa guitare et le diapason rouge et m’a dit «  ça tu connais ? »

    Alors on a chanté , de tout , du Castelhemis  , Mannick , Jean Claude Giannada , des trucs vieux comme le monde , que ma mémoire avait belle est bien stockée , je me souvenais de chaque air , les textes revenaient comme autrefois , des chansons de rassemblements , des trucs pacifiques

    « Rêve d’un monde, monde plus beau à faire ensemble « 

    «  Love, c’était son nom, un vagabond, qui vivait de soleil, d’espoir et de chanson.. »

    Les souvenirs  sont remontés en surface  …

    Ce jour de Juillet, je me rends à Paris pour préparer une formation d’été

    Claire Marie avait été convaincante «  si vous voulez Jeanne, une seule solution, constituez une équipe d’hommes « 

    Il est bon de préciser qu’à cette époque, je refusais de passer la ligne Nantes Dijon les mois d’été, hors de question de faire supporter aux autres ma mauvaise humeur, j’avais pourtant survécu à la chaleur de St Auban en 87

    Cette session devait se dérouler en Aout à Tarascon, et j’avais accepté

    Au même moment, dans cette grande bâtisse de la Rue de Varennes, une autre réunion

    Une idée, un projet, éditer des carnets de chants, avec textes et accords, des chants pour les veillées, des chants pour les fêtes, de la variété, l’indispensable enfin regroupé officiellement

    C’était la genèse du fameux diapason

     

    Chriss nous a partagés cette semaine une chanson d’Oldelaf et monsieur D, et je traboule avec elle, et le  diapason

     

    Un jour Ellen m’avait demandé “ maman , c’est quoi les JMJ ?

     

    Qu’est ce que c’est drôle ça !

    « Page 226 dans vos Diapason rouge ! »

     

  • La buée matinale

    Chaque matin, toujours le même rituel

    Après avoir bu mon café et mangé des tartines pain brioche confiture, je monte à l’étage dans la salle de bain pour exécuter ce rituel, toujours dans le même ordre, la même procédure

    Premier geste, toilette du visage au savon, puis brossage des dents

    Je pose les anti cernes et crèmes pouresterjeunébel  puis je fais une douche

    Jamais de bain, je m’y ennuie à mourir.sauf quand je suis malade c'est-à-dire une fois tous les dix ans

    Je passe un peignoir, j’en profite pour regarder mes mails, puis habillage

    Et retour en salle d’eau pour la séance maquillage

    Entre temps, j’ai ouvert la fenêtre car forcement le miroir est plein de buée

    buée 1.JPG


    Essayez de vous maquiller avec de la buée, de la brume, pas la peine …

    Sauf si vous possédez un anti buée

    « Grâce à l’antibuée , finie la grisaille,

     Plus de brumes dans la vie,

     Tout vous sourit, plus de blues, que du rose ! »

    La buée, sur les lunettes, les yeux brumeux, sur les pare brise, sur les vitres arrière des voitures les gamins écrivent leur prénom, sur le miroir de la salle d’eau, déclaration éphémère accompagnée d’un cœur «  je t’aime «  et la scène de l’étreinte dans la voiture entre Rose et Jack dans « Titanic « 

    « Bon dis donc la Jeanne, c’est bien tout ce baratin, maintenant, tu avais promis de trabouler avec l’homme du sud « 

    Ouais …

    Je pourrais vous montrer mon corps de rêve juste après la toilette

    Une-petite-douche.gif

    Ça donne à peu près ça …

    Oh et puis le flou et le brumeux photographique, je sais faire

    Alors, à mon tour, j’ai fait ma déclaration …

     

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