La foire aux oignons

 

Comme à notre habitude nous garons la voiture sur le quai, et attaquons par la rue des oignons

Nous croisons Jean Yves et sa fille Marine, elle a bien grandi, j’avais connu Laurence  sa maman au cours de préparation à la naissance, nous achetons des Astrapi

Nous trouvons aussi des Okapi, 1 euros les 10, ça c’est du business, le sac est lourd, Mark va le redéposer à la voiture

Je croise Lola la maitresse de Rose en maternelle, elle a eu deux petites filles, elle est radieuse

Nous traversons la rivière et remontons la grande rue

Moins de monde que d’habitude, c’est flagrant

Les cocos trouvent un jeu de Wii, belle affaire

Je rencontre Mado, avec sa mère, je l’aime bien elle est souriante et enjouée, on papote un peu

J’ai acheté le loto des odeurs, ça servira aussi pour mes stagiaires

Je rencontre Maria, je prends des nouvelles de son grand, elle est rassurée, je suis contente pour eux

Eliane une ancienne stagiaire vend des bricoles, elle est tellement positive cette femme, je prends des nouvelles de son fils, qui a eu un doigt sectionné, accident de travail, il reste à Lyon

Je rencontre  Anita la jolie soprane blonde du chœur

On s’embrasse fort, elle est dynamique, me raconte ses vacances en Italie, me dit qu’elle aura aimé me rapporter des perles de Murano, mais elle n’a pas su quoi prendre

Elle est fière de ses enfants, elle respire la vie

J’aperçois le grand basse et sa petite amie, un couple de chœur, encore ….

Mark trouve des magazines Dofus, il est heureux

Rose achète un Petshop, elle est contente

Je me dirige vers Romane la danseuse

Elle est si gracieuse, j’aperçois sa grande fille, je l’ai bercée à la crèche

Nous parlons, j’aime cette femme, sa chaleur, sa douceur, j’ose prendre des nouvelles de son sculpteur que je savais gravement malade, elle est rassurante, leur vie a basculé

Les enfants commencent à râler, ils ont leur butins, on décide de rentrer

La cloche de la cathédrale me ferait presque taire, le soleil réchauffe mes joues, je suis incroyablement bien au milieu de tous ces gens

Nous redescendons, d’un pas vif

Martine la secrétaire est contente de venir me biser, elle vend  les pollypockets de sa fille

Carla et son prince arrivent vers nous

Je l’ai avait rencontrés au même l’endroit l’an passé, on se serre fort, trop contentes de se revoir

Elle prend des nouvelles  des copains, on papote, je lui propose de venir déjeuner un midi avec moi, les petits garçons sont restés chez les grand parent s

Inès s’arrête, un bébé en écharpe, elle a toujours un bébé collé, elle les a tant attendus.

Mado repasse par là, elle connait aussi Carla, on cause, les phrases se percutent, les mots s’échappent, on s’écoute comme on peut, on les rattrape au filet

« On se voit mardi … »

Nous retraversons la rivière, les enfants gambadent, heureux, parce que nous allons faire des hamburgers, leurs sacs sont remplis de bonnes choses, mon âme est légère, je savoure une fois de plus ces beaux dimanches de septembre ou enfin la vie sociale reprend, bel et bien

Et j’aime tellement ça …

Le dîner

 

 

 

Ce soir là j’avais convié Jade et Thibault pour diner

On se connait bien puisqu’on est de la même famille, que nos rapports sont simples, francs

Ils étaient heureux de prolonger un peu l’été, le temps était favorable, on avait pu s’installer sur la terrasse

J’avais préparé le repas dans l’après midi , cocktail et tartines, salade scandinave et crevettes, saumon et gratin, riz au safran

et en dessert, une assiette gourmande mangue et vanille, fruits et chantilly

C’était beau, bon

Jade m’a dit à plusieurs reprises qu’elle se régalait, que je les avais gâtés, que tout était délicieux

Elle aimait aussi mes nouvelles assiettes ovales, blanches avec un joli liseré

J’étais heureuse, fière de moi

Fière d’avoir réussi mes plats, de les servir à temps, et contente de leur faire plaisir

Je ne teste pas souvent de nouvelles recettes, j’ai mes classiques, du bon matériel de cuisson et je crois un bon sens de l’organisation

Ce qui fait que quand je reçois, je ne me laisse jamais envahir

Chaque diner doit être un plaisir, jamais une  corvée, même si c’est du temps à prendre, ils doivent laisser des souvenirs

«  Ah oui, tu nous avais fait ta bonne potée Jeanne « 

«  Oui, c’était en sept, on avait mangé dehors, tu avais fait une salade d’orange « 

Je suis fière de savoir recevoir, j’aime bien ce côté des choses, ce partage

Quand nous allons diner chez Basile et Coralie, on a besoin sans cesse d’encourager nos hôtes

Le plat est souvent posé sur la table, et Coralie looser, se lamente

«  Je vous préviens, c’est pas terrible

C’est présentable, mais je n’aime pas cuisiner « 

Pourquoi ne pas dire, j’ai fait au mieux, et je suis quand même contente de moi

Oser de temps à autre avoir la tête un peu haute, et un joli sourire au visage face à soi- même

Et se dire

«  Tu m’épates Jeanne ! « 

 

Retour au boulot

 

Les enfants ont fait une bonne rentrée, je suis ravie pour eux

Aujourd’hui je fais la mienne  officiellement car je suis déjà retournée sur mon lieu de travail pour des préparatifs

Je pourrais me plaindre de mon statut bancal de vacataire qui ne me permet aucune absence, aucune maladie, aucune sécurité à long terme

Je pourrais gémir de toutes mes heures de travail non rémunérées, des conditions précaires, pas de matériel, pas de lieu fixe, peu de moyens

Je pourrais me lamenter de devoir subir certaines collègues un peu butées, mais …

Quand je retrouve mon entourage, mes coordinateurs si bienveillants et confiants, je mesure la chance de ne pas subir de pression , de ne pas devoir justifier une certaine rentabilité

Quand le lundi matin, j’arrive dans le hall et après deux ans je retrouve des stagiaires et qu’elles montent l’escalier enjoué en me disant

«  On est contentes de vous retrouver « 

Quand je repense à tous les retours positifs et touchants de ces femmes qui à un moment de leur vie retrouvent confiance en elles

Je mesure la chance que j’ai d’exercer ce travail, d’avoir réussi cette reconversion, j’y pars alors plus heureuse que jamais, et comme les bons élèves, j’ai acheté du matériel tout neuf

Un crayon et du Blanco

 

Les mots d'excuses

 

 

Ce matin je laisserai Rose dans la cour, je ne resterai pas, elle entre en CM1, retrouvera des copines, et surtout cette année, elle aura le Directeur !

J’ai peu de souvenirs des rentrées scolaires, ma mère nous achetait une  blouse neuve, à la rentrée c’était agréable de les porter, mais il fallait qu’elle tienne toute l’année, et je grandissais, je grossissais, et avec un pull dessous, elle était au bord de l’explosion de cette blouse en février

Je n’aimais pas les blouses en nylon, je me souviens d’en avoir eu une à fleurs, très jolie et si confortable

On ne se changeait qu’une fois par semaine à cette époque

Le rentrée se faisait au mi septembre, il faisait froid le matin, la lumière était changeante

Au collège, c’était le cauchemar.

Les fameuses listes de fournitures

Il fallait faire vite, ne pas dépenser, il manquait toujours plein de choses, c’était source de frustration, de culpabilité …

 

A  chaque rentrée, toujours le même refrain

-          Les cartables sont trop lourds,

-          Les vacances trop longues

-          Faut faire  comme les allemands

-          C’est mieux dans les pays nordiques

-          Les enseignants seront en grève

-          Salut des profs le matin ….

On nous gave de  nouvelles réformes, baratin, on nous fait croire qu’une rentrée c’est couteux, pas tant que ça, j’ai fait les comptes, 100 euros environ pour les trois, ils ne sont pas exigeants du tout et on banni les marques depuis le début

Avec la rentrée, sort en librairie un livre sur les perles des parents d’élèves

Ça m’agace

Faire de l’argent la dessus, c’est quand même un comble,  un peu méprisant  

Tous les parents n’ont pas la capacité de s’exprimer par écrit, oui, ils font des fautes, oui ils trouvent des excuses bidon pour l’absence de leur enfant, oui, ils sont de mauvaise foi …

 

 Je me suis parfois trouvée confrontée aussi à écrire des mots, et bien ce n’est pas toujours facile d’exprimer en une phrase le motif de l’absence

Et les boulettes des enseignants ?

Juste une toute petite, pour le fun :

En Juin, la maitresse de Rose qui l’avait punie à 11h30, est partie déjeuner et l’a oubliée dans la classe, et enfermée !

Oui, oui

Et je n’ai pas eu droit à un mot d’excuse, rien du tout …elle non plus ma fille, qui n’a pas perdu son sang froid

Je n’ai pas porté plainte.mais ça me fait du bien de le raconter et c’est gratuit !

 

Bon courage à ceux qui reprennent la route de l’école, petits et grands et surtout, je tire mon chapeau à mes copinautes Plume et Ksé Ksé, qui sont restées durant tout l’été sur leur lieu de travail

Et je sais que septembre sera pour elles deux, joli, joli, dépaysant, et aventureux

 

Le vieux banc bleu

 

Un banc bleu sur l’île aux moines

On a pas osé s’assoir dessus

Faudrait prévoir un petit coup de neuf , tout comme ces chaises bleues de la Croisette

 

La mer abime le bois …..

 

 

 

 

et pour ceux qui veulent un petit chabada , avec le mot " banc "

Jeanne et les sardines

« Veux-tu des conserves de maquereau ? » m’avait demandé un jour ma tante Edith

Mais oui, j’adore ça

« J’en donnerai à ta mère « 

J’attends toujours …c’est long à faire mariner le poisson

Ma tante fabrique d’excellentes conserves de maquereau, un régal ,tout comme  les sardines, je ferais des kilomètres pour me gaver de poisson et d’aromates, citron, herbes ….

 

A Quimper nous sommes rentrés dans un magasin de conserverie, et j’ai testé les délices de Carthage

Hum …..Un bonheur

J’ai fait des réserves mais elles n’ont pas duré longtemps, j’en ai acheté depuis à Cherbourg avec Louis

Parce que servies sur des croutons, avec des tomates cerise du jardin et la fameuse Capaïrina qui a fait un vrai buzz cet été à la maison, ça vaut très largement les plus grands traiteurs de la planète  

Sauf les cocktails  de Paul quand même ….

 

Reste plus qu’à trouver des zamis !

 

Les containers

 

Alors que Ksénia nous parle des poubelles nacelles de Palavas les flots et que Fille Bavarde compose à sa manière une mélodie à quatre mains, me viens l’idée de trabouler avec mes amies, en parlant d’un autre concept de récupération, les containeurs studios d’étudiants

 C’est la ville du Havre qui s’est lancée dans l’aventure, s’inspirant du concept qui a vu le jour aux Pays bas, puis en Australie ….

Bien sûr les boites métalliques sont équipées de baies vitrées, aménagées pour les étudiants, et solidement reliées entre elles, imaginez un grand coup de vent sur le port, un vrai jeu de cube qui s’effondre !

on recycle , ça fait branché , pauvre , écolo , bon je n'ai pas d'avis sur le sujet , l'essentiel est de trouver un toit pour les étudiants

Si je vous parle de cela, c’est aussi parce que ça me ramène des années en arrière

Septembre 1984, je commence les études au Havre, mon centre de formation est près de la plage sans sable, et mon logement en Cité universitaire dans la Ville Haute

Je me souviens que ma mère avait fait un trajet pour m’aider à emporter quelques affaires, avec Louis qui exceptionnellement avait obtenu un visa pour conduire  la  visa rouge de mon père

En arrivant là bas, nous avions découvert le bâtiment, 6 étages, une couleur par étage

Marron, vert printemps, bleu salle de bain, ocre, violet et rose Barbie

Quelle idée d’avoir peinturé les murs de cette façon, c’était moche, froid, et petit, tout petit

Mon logement  était minuscule, mais moi elle me plaisait, j’avais une chambre pour moi toute seule, pour la première fois de ma vie

Je me souviens encore des paroles rassurantes de ma mère lors de cet aménagement

«  Y’a de quoi déprimer.. »

«  Qu’est ce que c’est haut ! « 

«  Y’a personne la dedans,

 Tu vas étouffer … »

J’aime bien quand ma mère déverse ses propres angoisses sur les autres, je lui répondais gentiment, « t’inquiète pas, ça va aller « 

Evidemment, les premiers jours ne furent pas joyeux, il y avait des étudiants africains qui faisaient des fiestas jusqu’à pas d’heure, et squattaient les cuisines de boute de couloir

Les sanitaires n’avaient pas de verrou, la femme de ménage qui m’aimait bien m’avait promis une chambre de bout, plus spacieuse pour l’année prochaine

 

Au bout d’un mois, je faisais la fête tous les soirs avec des étudiants de l’IUT

Alors, si j’avais été logée dans un container, aurais profité autant de cette vie ?

Bien sur que oui, les temps changent mais la vie étudiante reste la même ….

 

 

Les chaussures en or

 

 

 

Pour l’été, j’ai acheté des chaussures en or

Oui, en or massif, ultra méga bradées 16533 euros dans une petite boutique de Milan

Vous pouvez trouver que c’est une grosse dépense, presque irraisonnable, mais avec mes dear Sholes, je peux TOUT faire

Je jardine, déterre des cadavres dans mon tas de compost , je fais le ménage ( c’est pas incompatible ) je vais en ville ( tous les passants se tournent sur mon passage , ça brille dans la rue «  oh vous avez vu Jeanne  .. ») je vais à la plage , je marche dans le sable , une ronde d’étincelles explose  avec le reflet du soleil , je vais en forêt , pas souvent je déteste les bois , je fais du vélo , du rollers (faut peut être pas exagérer  ..)

 

Je suis fière de mes chaussures en or que personne pourra s’acheter parce que je suis riche moi, Jeanne,  flambe,  frime, explose ma carte bancaire, et en plus je le dis

Pff, ce n’est même pas vrai, c’est du faux

N’empêche qu’elles sont très résistantes et confortables mes chaussures

J’ai flâné sur des blogs de modes, rassurez vous je n’ai rien contre, c’est une tendance, ça plait, aux femmes surtout, y’a du crêpage de chignon, de l’étalage, des jolies filles qui se font prêter des fringues et qui disent que ce sont les leurs (on ne va pas aller vérifier) et il y a du mépris

Beaucoup de mépris

Prendre des photos sur les plages, et écrire «  regardez les rondeurs, la crème solaire bas de gamme, le maillot qui leur va pas, scruter les doigts de pieds, le vernis mal posé, les poils qui dépassent … »

Et commenter «  moi, je déteste les plages françaises, je préfère la Thaïlande ou les Iles « 

Elles snobent, méprisent en osant même préciser «  n’y voyez surtout pas de méchanceté de ma part, mais bon, gna gna … »

Cela me revoie des années en arrière, les rivalités de cour d’école, de vestiaires, des mesquineries

Flamber, étaler, s’étaler, les blogs sont des revues people, des vitrines devant lesquelles  les moins privilégiées bavent ..

De grâce mesdames, faite ce que vous voulez de votre fric, achetez 30 paires de chaussures par an si ça vous chante, mais laissez les autres tranquilles, les plages sont des lieux publics, il ne faut pas passer de code de bonne conduite pour y accéder, elles sont gratuites en France, et ouvertes à tous, alors …

 

Allez en Italie, à Miami ,matez qui vous vous voulez, mais en silence

Tout le monde n’a pas le temps ni les moyens d’aller toutes les semaines dans les salons de beauté et y’a peut être plus grave dans la vie

Sur les plages j’aime les enfants qui construisent, les petits qui barbotent, les amoureux qui se bécotent, les vieux qui profitent, les ados qui se cherchent.

Sur les plages il y a des corps bronzés, rondouillets, flasques, ridés, rougis, blancs, bruns, élancés, mutilés et pas de casting avant d’aller se dorer sur le sable  …….

Je n’aime pas de côté de la société dans laquelle je vis, je n’aime pas cet étalage, je ne supporte plus les capricieuses, les filles gâtées, les femmes kidultes

J’en arriverais même presque à les plaindre, enfin pas longtemps …

 

 

Welcome home

Ouvrir le portail et constater que la pelouse a verdi depuis notre départ

Ouvrir la porte et voir les deux chats dévaler les escaliers

Découvrir le courrier que Matilda a laissé dans la cuisine, trouver l’enveloppe en kraft de réinscription et une gentille carte des amis de l’est

Décharger les valises, les sacs et remplir les estomacs

Découvrir les dégâts que le chinchilla a faits dans notre chambre puisqu’elle s’est accordée une semaine de vacances elle aussi

Ecouter les messages du répondeur et répondre à la gentille invitation

Rattraper la chinchilla

Lancer des lessives

Admirer les zinnias qui ont bien poussé avec cette pluie battante

Ranger

Vider

Lire les mails

S’acclimater à la nouvelle température étouffante ( 28 ° c’est trop !)

Etendre le linge

Passer l’aspirateur

Repenser aux sublimes décors de la baie de Quiberon

Welcome home …

 

 

 

 

Interview people

 

C’est dans un palace luxueux mais peu connu de la jet set, que l’on a aperçu en début de semaine, Jeanne la bloggeuse influente en compagnie de sa famille, bien à l’abri des curieux et paparazzi

A la terrasse du bar , elle a accordé un bref interview

«  Après mes vacances sur la côte d’Azur au printemps et mon histoire avec Karl, j’aspirais à de la tranquillité, j’avais besoin de me ressourcer ; de me trouver en proximité avec la nature pour retrouver de l’inspiration pour mes créations « 

Sur une plage, Jeanne a ramassé elle-même ses coquillages

«  Les artistes ont tendance à passer commande, moi j’aime l’authentique, j’ai besoin d’être en contact direct avec les éléments « 

Depuis quelques semaines, elle s’est lancée dans une grande aventure, elle réalise elle-même des cartes (sous l’influence elle le reconnait de la grande créatrice et amie Marie Camille) avec des matières simples et nobles et sur le Net, les internautes donneraient un rein pour en posséder une.

En toute discrétion elle a fait quelques achats à Vannes, spécialités locales rivalisant à sa manière son ami Antiblues

« Et la chanson  Jeanne, vous faites une pause ? »

« J’ai besoin de ménager ma voix, avant mon grand retour sur scène en octobre « 

Mais si Jeanne n’a pas daigné faire quelques aubades le soir, elle a tout de même épaté les estivants venus de toute part, en remportant avec sa fille le quizz musical organisé par un des plus grand DJ (on le dit proche de Guetta)

Et les activités locales, Jeanne n’y échappe pas

« Je connais bien la Bretagne grâce à mes copines bloggeuses Anne, mlaféeclochette, Marie Floraline et Boutfil qui ont souvent évoqué cette région du monde peu connue, grâce à elles j’ai apprivoisé les lieux, les habitants, les rituels, le terroir.. »

« Irez-vous pêcher des coques ? »

Je ne pense pas, j’ai peur de l’accident, glissé sur le varech et me briser une cheville, à deux mois de la tournée, ce serait dramatique pour le grand et talentueux Théodore

«  Mangerez vous des moules ou des huitres ? »

« Non plus, je ne suis pas à l’abri d’une intoxication alimentaire, il faudrait me rapatrier d’urgence dans une clinique privée de L A, je ne voudrais pas prendre ce risque avant la rentrée « 

Jeanne est prudente, pourtant elle avoue en secret que si l’occasion se présente, elle oserait bien quelques pas d’un cercle circassien ou d’une polka piquée

«  J’ai beaucoup dansé le folk dans ma jeunesse, j’ai en quelques sorte gardé le virus « 

Jeanne mangera peut être une galette et des crêpes, elle se reconnait l’âme aventurière en vacances

«  Durant l’année, je ne m’y risquerais pas, mais l’été c’est l’occasion de se lâcher, d’oser, avoir ce petit grain de folie « 

Elle prendra soin de retirer le beurre, le jambon et l’œuf avant de les remplacer par des graines de sésame achetés à la coopérative bio de Lorient, agrémentée de quinoa nature

La tunique, la tunique, reste une véritable obsession pour Jeanne, elle redoute le pire, prendre 300 grammes, 

Je sais que si je prends un peu de poids, Pierrot Bâton ne me fera pas de cadeaux

«  Jeanne, tu t’es laissée aller en vacances, je t’avais prévenue  « 

Reste un sujet épineux qu’on abordera seulement en fin d’interview avec Jeanne

«  Pour clore cet interview, Jeanne, je sais que vous n’aimez pas trop en parler, êtes vous bronzée ? »

D’un petit geste discret Jeanne nous a fait comprendre que le sujet ne serait pas abordé.

Elle a remis ses lunettes de soleil, remonté ses cheveux sur le côté, rangé son mobile et ses carnets dans son sac vintage, et poursuivi sa journée, bien à l’abri des curieux dans l’intimité familiale, parce que qu’avant tout, Jeanne est mère et épouse et sait mettre sa carrière en stand by durant l’été

Ne pleurez pas ...

 

 

  

"Partir Partir
On a toujours
Un bateau dans le cœur
Un avion qui s'envole
Pour ailleurs
Mais on n'est pas à l'heure  « 

Chantait Julien Clerc.

Je pars, pas loin, pas longtemps, ne pleurez pas

J’emmène mon mari et mes enfants

J’emporte ;

-mon carnet d’adresse et les cartes home made

-deux livres «  lettres à Nelson Algren «  de Simone de Beauvoir, que j’ai enfin retrouvé et » l'étranger  » de Camus parce qu’Ellen m’a dit qu’il fallait vraiment le lire

 _ Mon PC pour rédiger quelques billets pour septembre parce que c’est pas ça mais je vais retrouver un rythme normal et puis on sait jamais y’a peut être la WIFI là bas (non, pitié, ne me dites pas qu’il faut en profiter pour faire une coupure, moi ça me plait d’aller vadrouiller sur les blogs en vacances de temps en temps)

Des pulls, des jeans, parce que je crois qu’il ne va pas faire très beau durant  la semaine

Mon MP 3, parce qu’il est grand temps que je me remette un peu dans le répertoire des seventies avant d’attaquer le nouveau

 

Je laisse

La louloutte et la mimine qui va déprimer dur

Mes cochons d’inde, le hamster qui peut rester huit jours sans manger, le chinchilla, et la lapine géante (qui a à la place du gosier un vrai entonnoir)

Des billets programmés pour quelques jours et le portail de la maison fermé !

Les clés de mon blog à pierrot Bâton qui sévira si jamais des vilains viennent écrire des vilaines choses

A très bientôt

La tombe de Prévert

 

Par un très beau dimanche ensoleillé, nous sillonnons la côte ouest de Cherbourg

La mer est d’un bleu azur, je l’aime comme ça, la côte en dentelle nous offre un panorama éblouissant

J’ai fait ce chemin des dizaines de fois, je le refais avec délice, bien entourée, ravie de montrer mon bout du monde aussi

Petite pause à Gréville Hague

Je découvre que la statue de Jean François avait été dérobée durant la guerre, seul  le buste avait été sauvé

La statue fut refaite à l’identique par Louis Debré, notre sculpteur mayennais

J’ai revu les tableaux de Millet à Orsay, il avait peint des rochers à la manière de Cézanne, précurseur en son temps, je découvre encore des tas de choses par ici

Après une pause café à Ommonville la Rogue, accueillis comme des chiens d’ailleurs dans le café du bout du port, direction port racine, le plus petit port de France, l’endroit est coqué et quasi désert, frais, lumineux

 Aux abords des chemins, des fuchsias à n’en plus finir dans les haies, des camaïeux d’hortensias bleus, violets, carmin, un enchantement de couleurs, une palette cohérente et franche

A Ommonville la petite, nous nous arrêtons sur la tombe de Prévert qui résidait dans ce village de la Hague quelques années avant sa mort

A mon amie lointaine je raconte cette anecdote

Nous étions au collège, dans notre classe, Vinca était la fille d’un peintre local et d’une danseuse

A leur fille ils avaient donné le prénom de l’héroïne de l’écume de jours  de Boris VIAN

A l’époque, le prénom fut refusé à l’état civil, elle en portait un autre mais tout le monde l’appelait Vinca

Joli pseudo pour les professeurs de lettres ….

Ils se pâmaient devant elle, elle avait toute les faveurs, elle était adulée,

Ses parents, des soixanhuitards babacool étaient amis avec le couple Prévert, je vous laisse imaginer l’ora qu’elle eut lorsqu’il rendit l’âme en 1977

Elle était amie avec la fille du sous directeur, elle ne se quittait pas, étaient en incapacité totale d’enter en contact avec les autres camarades

Elle n’avait pas choisi leurs origines, elles n’étaient pas arrogantes de ce contexte, mais les profs n’avaient aucun recul  ils étaient à leurs pieds, pensant presque qu’elles avaient été les muses de Vian et Prévert

Nous passions pour des ploucs, des moins que rien, des incultes, des ignorants, des ânes

C’était insupportable, il n’y avait rien à faire, si ce n’est que de constater ça

Je me suis toujours demandée ce que Vinca est devenue d’ailleurs ….

Dana me parle de son amie qui a toujours des poèmes de Prévert dans son sac

Elle fait des photos des trois sépultures, de l’église

Nous poursuivons le route.vers le Nez de Jobourg, Louis est aux commandes de l’appareil assisté par Chriz

Je saisis une fois de plus ce fameux bonheur en boite comme le dit si bien Ksénia, celui de marcher avec eux, de chuchoter dans l’oreille de mon amie, je souris en repensant à  cette histoire

Prévert a  écrit sur le bonheur, et nous on a décidés de le vivre

 

I went to the zoo

 

Il y a de grandes pancartes aux abords du boulevard, attractives, alors j’ai dit à Mark «  tiens si on allait au zoo de la Flèche "

On nous promettait du neuf, la crèche des éléphanteaux, des hippopotames, des ours polaires  «  les pauvres, finir sa vie dans la Sarthe !)

 

Pique nique dans le sac, nous sommes allés tous les quatre au zoo

Mark adore les bêtes et les plans, ce sera notre guide, Rose raffole des pandas, et Ellen  comme sa mère aime capter les commentaires des visiteurs (c’est de ma faute, je leur ai donné le livre d’Anthony Brown «  zoo «, tous petits )

 

J’avais pris l’APN, au cas où une bête prendra la pause

On a cherché les bébés éléphants, pas vus

Les hippopotames, pas trouvés

Le suricate en train de faire des UV, ça m’a fait rigoler, mais ce n’est pas une vie …

Quand à l’ours polaire, ce sera bien de le ramener dans sa banquise …

Impossible de prendre le panda roux de face

J’aime les regards émerveillés des enfants devant les bêtes, mais je ne peux m’empêcher de penser que les félins sont malheureux, plus de chasse, plus de course

Rose armée d’un bâton est partie à la chasse aux plume et quel butin, elle était contente, les aras braillaient dès qu’elle approchait un peu

J’ai réussi cette photo

Et je ne peux 

 

 

Rose était heureuse avec ses jolies plumes , rouge , verte , et bleue

Spéciale dédicace pour Pluminette !

Le départ

 Ce soir Ellen sera en partance vers le Sud, Vaison la Romaine, pour douze jours de chants, de copains, de découvertes, de collectif

Elle est ravie, et moi aussi, j’étais pareille à son âge, j’aimais ces rassemblements, ce temps de décalage, les départs, et les retrouvailles

Son car partira de la Place de Hercé, le centre du monde à ce que l’on dit, et les parents feront un coucou à leurs enfants énervés derrière les vitres

Sauf moi …

Ellen, ma fille n’aura pas sa maman pour l’emmener, nous devons nous rendre au même moment à l’anniversaire de Fatima

Pas le choix …

J’appellerai sur son portable, elle aura un tout petit pincement au cœur vite réchauffé par son chœur

Je sais que je serai sujette à des insomnies durant son départ, je ne m’inquiète pas pour elle, je lui fais confiance, mais mon sommeil en est léger.

Elle rentrera bien vite, tard dans la nuit, j’attendrai sur la même place le retour du car

Je causerai avec les parents connus

On sera heureuses de se retrouver …

J’y pense déjà.

Le monde est petit ,profitons en

 

« Ma Jeanne, je te serre fort «, c’est ainsi qu’elle signe ses lettres, ou ses messages

Nous nous sommes serrées fort ce jour là sur le bord de la Mayenne, pour de bon, pour de vrai

Ma Dana lointaine avait parcouru le Sud depuis sa Roumanie et retraversé d’est en Ouest pour arriver dans la petite ville au bord de l’eau

Nous étions émues, si heureuses de nous voir enfin, prendre le temps, rire, parler, se raconter

Son histoire, son passé sous le communisme, sa lucidité, son enthousiasme, sa volonté et surtout, par-dessus tout son Amour de la langue française

Parle nous roumain «  demandait Louis à Dana, elle resta muette

Dana écrit notre langue avec une finesse et un talent rare

J’aime son accent, celui que j’ai découvert d’abord au téléphone, sa douceur, celle qui se dégage dans ses textes

On en peut pas se tromper, Dana est touchante, bienveillante, radieuse

Après une bonne nuit, j’ai proposé une promenade matinale dans ma petite ville, toutes les deux, entre amies

Je l’ai emmenée voir mon magasin de chaussures, elle me redit qu’à chaque fois qu’elle voit des crocs elle pense à moi

Après le déjeuner, un rendez vous

« Dana, je te fais une surprise, suis moi ! »

Elle était bien impatiente, planquée derrière le bassin des tortues

Elle nous a photographiées en arrivant toutes les deux dans le jardin de la Perrine et Dana devait trouver qui se présentait à elle

Virginie , bien sûr Virginie , elle ignorait cette proximité et c’est toutes les trois ,que nous avons encore partagé , assises devant les canards , bien à l’abri des curieux , pour un G3 presque secret

Quelle rencontre !

Nous pensions à notre Chriss devant les canna géants, avons trouvé un passant pour immortaliser l’instant et nous sommes séparées Place de Hercé, et j’ai bien redit qu’il s’en passait des choses sur cette place que je pourrais rebaptiser Place des grandes femmes

Il fallait se séparer, Dana partait vers la Bretagne, elle y reviendra régulièrement, nous nous reverrons et je lui ai fait la promesse un jour de me glisser dans ses bagages vers les Carpates

On pourrait penser que j’ai de la chance, est ce seulement de la chance ?

Oser, provoquer, aller vers, suivre ses instincts, se faire confiance

En voyage nous avons toujours fait de jolies rencontres, aujourd’hui c’est aussi par les blogs que je fais de beaux voyages

Parce que tout ça, mon Dieu que ça en vaut la peine …

 

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 Nous nous reverrons un jour ou l'autre
Le monde est petit profitons-en
Si votre chemin
Passe par le mien
Ma roulotte croisera la vôtre
Comme il ne faut pas tenter le diable
En disant à la prochaine fois
Faites comme moi
En croisant les doigts
Ou si vous trouvez ça préférable
Touchons du bois