Le carnet d'adresse

Mes adresses étaient gribouillées dans un répertoire au fond d’un agenda

Je rectifiais , au fil des ans , des déménagements ,je rayais , avec des stylos rouges, des bleus , au crayon

Ce répertoire n’avait plus d’allure , il ressemblait à une liste de choses à emporter avant un voyage .

J’ai pensé un instant tout mettre sur PC , et puis j’ai renoncé , j’aime les carnets d’adresses

J’en ai acheté un nouveau , et j’ai tout réécrit , avec un bon roller noir , une écriture uniforme , la mienne

J’ai fait ça en attendant mon dossier de carte grise à la Préfecture , je n’aime pas perdre mon temps

Et je me suis rendue à l’　évidence , il y avait dans ces listes des noms qui allaient disparaitre , quelques amis avec qui je me suis brouillée , d’autres , francomtois que nous ne voyons plus , qui ont peut être déménagé , ceux qui n’ont plus jamais redonné signe de vie

J’ai rajouté pleins de nouveaux contacts , mes amis de chœur à qui je n’écris qu’en vacances , et puis certains d’entre vous qui m’ont fait confiance en osant me donner leur adresse

C’est la vie qui passe , je ne jette pas , j’accepte les chemins qui se séparent , les bons moments vécus

Je ne me sépare pas pour autant de mes vieux carnets d’adresse , je les conserve dans une boite avec tous mes agendas

Je suis une conservatrice nationale de mes contacts , je garde une trace , même si je suis capable d’avoir le cœur lourd quand je sais que l’adresse trop ancienne ne me révélera jamais , même sous la torture l’adresse actuelle de ceux qui se sont évaporés sans laisser de trace

Je suis une femme de mots , d’écriture , j’ai des centaines de lettres entreposés dans des cartons ficelés , j’en dépose aussi sous clé , échanges secrets et scellés que peut être des yeux curieux liront après ma mort

Mais pour cela , il faudra attendre au moins soixante ans ….

La fête de Rauville

Tous les ans , à la fin de l’été , nous allions à la fête de Rauville

C’était une manifestation populaire , avec défilé , fanfare , bal du samedi soir sous chapiteau , danses folkloriques et fête foraine

Il y avait d’autres fêtes aux alentours durant l’été , mes parents nous y emmenaient , mais à cette fête là , nous avions droit à un tour de manège .

J’attendais ce moment avec impatience , je choisissais la voiture rose dans laquelle j’allais monter , pas trop hardie , le tour était rapide , je serrais le ticket en carton par peur de le perdre , j’avais peur de la dame qui venait le chercher , j’avais peur des autres enfants

J’essayais tout de même de me lever de mon siège pour attraper le pompon mais je n’y arrivais jamais

Je savais d’emblée que je n’aurais pas droit à un tour de plus

La musique me donnait le tournis , je n’aimais pas le mouvement du manège , j’avais peur de ne pas retrouver mes parents

Une fois le tour fini , j’étais soulagée d’avoir vécu cette peur , et je rêvais d’y retourner , mais il fallait attendre une année pour ça …

Mes parents nous achetaient une glace , fraise vanille , je n’aimais pas le gout du cornet , j’ai toujours détestait le gout des gaufrettes

J’étais fascinée par la barbe à papa , j’aurais aimé gouter mais ma mère nous disait que c’était pas bon ….

Mes parents déambulaient dans la fête , ils rencontraient des cousins , des gens du coin , on passait notre temps à attendre son broncher

Les jeunes avaient des drôles de dégaines , les gars tous rouges draguaient les filles aux auto tamponneuses , j’y voyais mes cousines , je ne les enviais pas

Rencontrer l’homme de sa vie à la fête de Rauville , c’était pas mon fantasmes du moment

Je rêvais d’un homme élégant et élancé , très bien habillé

Les odeurs de frites et de saucisses me donnaient pas trop envie de manger , des odeurs de graisse , de sucré mêlées

Le soir nous allions au feu d’artifice

Ça c’était bien

Il y a quelques semaines , je suis allée au cinéville avec Ellen , la fête était installée au square de Boston , ces odeurs sont remontées dans mes narines , j’avais le cafard

«　j’ai horreur des fêtes foraines ! «　

«　 je sais maman , tu nous y emmène jamais «　

«　 tu peux y aller avec tes amis «　

Ellen est allée à la fête avec ses amis , mais elle n’a fait aucun tour de manège , elle n’aime pas ça

Le jour où vous me verrez dans un parc d’attraction ou chez Mickey , ce sera l’événement du siècle

C’est plus fort que moi , je ne peux pas supporter les ambiances de foires , je n’ai pas confiance , dans ces lieux là je suis perdue

On garde longtemps des traces de l’enfance , celle que j’ai subi sans verbaliser mes chaos ,

C’était une époque , avec le recul j’ai l’impression d’avoir vécu dans les années 40

J’arrive même à en rire

La fête de Rauville ……

Hein Gabriel ?

Maryline

Il y a quelques jours , j’ai croisé Maryline en ville

Cela faisait pas de loin de six ans que je ne l’avais pas revue , elle était heureuse de me retrouver .

J’étais en compagnie de Rose , elle me demande si j’étais chez moi durant les vacances , je l’informe des dates de mon retour du sud

Dès le jeudi , elle avait dù voir le portail ouvert , elle sonne à la porte

Je lui offre un café , des petits chocolats et nous discutons de banalités

Elle me pose des questions , je répond , je modère les miennes

Cela peut vous paraitre bien banal ce genre de rencontres , en façade , ça pourrait l’être , et dans les faits , la situation est un peu particulière

J’ai croisé Maryline il y a 14 ans , quand je prenais des cours d’arts plastiques

Nous papotions , avec d’autres , et je l’avais invitée à passer à la maison , Mark est né , puis Rose , elle passait régulièrement prendre un thé , sans prévenir

Elle aime voir grandir les enfants , elle aime ma vie ,je crois mais d’elle , de la sienne , je ne sais RIEN

J’ignore où elle vit , avec qui , son âge , son passé

D’elle je ne sais rien , elle ne m’a jamais invitée , elle ne travaille pas , a peu de cercles amicaux ,

Elle est coquette , toujours bien habillée , coiffée

J’ai souvent imaginé que l’univers dans lequel elle vit ne lui convient pas , qu’elle ne veut pas le partager

Alors je ne pose pas de questions , pourtant vous connaissez ma curiosité bien saine , je donne quelques heures , de ci de là , un peu de temps , quelques brides de ma vie , rien de plus , mais assez , beaucoup peut être

On peut se préserver de ce genre de liens , ne pas s’y engouffrer , mais Roselyne ne s’impose pas

C’est un peu comme une voisine qui prend plaisir à venir boire un thé

Je ne lui propose pas de sortir avec moi , comme je le fais avec ma Clothilde célibataire , c’est différent

Elle m’a dit qu’elle viendra en juin à la première du spectacle , elle aime venir nous voir

Elle repassera sans doute un jour où l’autre ….

Ni traquée , ni épiée

Ce dimanche matin , je me rends au premier vide grenier de la saison , organisé par un établissement d’études supérieures

Je retrouve mon ami Jérémy qui m’avait demandé de passer

Nous sommes si heureux , après deux semaines ,de ses retrouvailles , on se   raconte nos vacances

Je lui parle du Sud où il a vécu , à Cagnes / mer , là où nous logions , il me décrit le sud de l'Espagne

Zoé sa fille de presque 20 ans tiens le stand avec lui

Soudain elle l’interpelle , «　 hé , c’est toi qui tiens le stand , je te rappelle ! «　

Il l’envoie gentiment balader

«　 eh oh , si on peut pas causer !!!!!!!!!!!!!!　»

Elle ne supporte pas trop ma présence , elle est un peu jalouse ,exclue de nos conversations , de nos rires

C’est palpable , les ados sont parfois exclusifs ….

Je me sens loin de ce sentiment là , la jalousie

Je le perçois pourtant , dans des relations , des mots un peu tranchants , jetés comme des lassos que j’évite sans relancer

Etre épiée , traquée me serait insupportable

Je n’aimerais pas que mon homme me soupçonne , me piste

Dans mon téléphone mobile la plupart des messages sont masculins , rien à cacher , rien à justifier

Je n’ai pas caché mon blog non plus , vivre terrée me faciliterait pas la vie

C’est certainement la confiance installée depuis tant d’années , la nécessité de vivre mes amitiés ,ne pas m’empoisonner avec des détours , des histoires brodées

Je me dis que j’ai de la chance de vivre dans une telle liberté , je ne sais pas qui je serais si j’avais du renoncer

　

Au vide grenier , j’ai trouvé de jolis flacons aux bouchons dorés ……

Légère

Dans ma messagerie je reçois un Email professionnel

Le ton est désagréable , culpabilisant , l’auteur me donne des leçons , je n’ai pas à en recevoir

Je prépare dans ma tête une réponse , un peu cynique , et les mots se bousculent

Deux autres messages sont arrivés au même moment , ce sont deux commentaires sur ce blog

Les lire m’apaise déjà

Je vais dans mon jardin , j’admire mon jasmin grimpant , vert , frais , prêt à fleurir

Mes plantation du Sud sont en terre ,je me sens soudain légère , très légère

Je pense encore à la réponse à ce message , Est-ce que cela vaut la peine d’alimenter une braise pestiférant

Soudain je réalise ô combien mon intérieur a changé depuis deux années

Depuis que dans mon espace de liberté , celui de vos mots aussi , il règne une douceur qui apaise mes moments amers

Une saveur douce et sucrée

Un équilibre qui calme mes tensions

Extérieurement on peut trouver ça facile , naïf , puéril , artificiel tous nos mots échangés sur nos blogs

Et alors ?????????????

Toute beaux échanges sont bons et beaux à prendre , ils viennent combler des solitudes , ils apportent du rose à notre quotidien , de l’acidulé à la routine et au train train

Je prends , je garde , je donne , redonne , vos mots , votre humour , votre chaleur

Au fil des mois , je réalise que ceux qui viennent me lire et qui me connaissent dans la vie ont certainement découvert beaucoup de mon passé

Je n’ai rien à cacher , beaucoup à partager

Encore envie de continuer

Vous êtes quotidiennement deux cent à faire un petit clic chez Jeanne , discrets , constants , fidèles

À vous tous , en toute sincérité , merci , merci , merci !

Anecdotes du sud ( fin )

Après avoir trouvé une petite suite dans un hôtel bas de gamme , j’ai décidé de faire une brève apparition sur la Croisette , l’espace de quelques heures seulement , accompagnée de George qui se jour là vagabondait incognito en repérages avant le festival

Il y eu la traditionnelle montée des marches , descente pour moi

Vous êtes surpris de ne pas voir mes talons hauts , autant que je le fus de ne pas voir le tapis rouge ….

J’ai eu le temps de photographier cette empreinte pour Lolabepop 

 

Harcelée par les organisateurs pour à mon tour , à la suite des plus grands du 7 e art , Arletty , Jane Fonda , Clint Eastwood ….je n’ai pas pu échapper à la traditionnelle empreinte des mains pour la postérité

　

 

Puis je me suis installée pensive sur une chaise bleue légèrement rouillée , regrettant le rendez vous raté avec l’homme de Rio , que même la présence de George ne pouvait compenser , à l’abri des photographes j’ai levé les yeux aux ciels pour admirer les somptueux palmiers de cette côte dans un bleu d’azur

Anecdotes du sud ( 2)

Sous le soleil nous roulons en direction de St Tropez après avoir traversé la côte splendide de l’Esterel

Je n’ai jamais mis les pieds dans ce village mythique du Sud

Tout le monde a son mot à dire sur St Tropez , «　trop de monde «　 «　 c’est sale «　 «　 y’a rien à voir «　 ….

Je ne tiens pas compte des idées reçues , je suis curieuse , j’irai voir

On se gare sans difficultés , une vieille dame nous indique la direction de la vieille ville et du port

Elle nous affirme qu’il n’y a plus de stars à présent , c’est fini , ils vont en Corse désormais , à part quelques riches industriels

Comment ça pas de stars , mais je suis là !!

La vieille ville commerçante et ses boutiques plus ou moins luxueuses , me fait sourire

J’observe la démarche des bimbos aux lunettes qui brillent et aux bottes à talons hauts

Je préfère les fameuses tropéziennes , sandale locales

Je ne fais pas d’achats , juste des bonbons aux enfants

Nous longeons le port , c’est mignon , des yachts accostés , le luxe des itinérants …

De retour vers la voiture , mon œil est attiré par un tohu bohu peu banal

Des barrières de sécurité , des badaud , des camions , une terrasse aménagée sur un parking et des camera

Je m’approche et j’aperçois Karl Lagerfeld , le célèbre couturier maniéré en plein tournage pour un court métrage qu’il présentera lors de son prochain défilé Chamel

Un homme s’approche de lui et lui glisse à l’oreille

«　il parait que Jeanne , la Jeanne , est à St Tropez aujourd’hui «　

Et en moins de deux minutes , le dandy me supplie de participer au tournage , me promettant des kilos de crème de jour , du vernis par litres entiers

Que Nenni !

Je ne travaille jamais en vacances

Rhà !! J’aurais du mettre ma blouse grise pour passer incognito

Pourquoi donc avoir choisi ce parking de ST Tropez alors que celui du Super U d’Ernée aura bien fait l’affaire …..

Les gens se compliquent la vie parfois !

la photo est de moi

eh!

La virgule

 

Face à la mer , je laisse le soleil faire son travail

Rose a demandé qu’on l’enterre , on a fait des photos , ce n’est pas du sable , juste des galets broyés

Le téléphone coincé dans la poche de mon jeans sonne soudainement

«　allo Jeanne , je suis de retour à Nice , on pourrait se voir «　

C’est un vrai bonheur que d’entendre la voix de quelqu’un avec qui j’entretiens des liens par Internet

Franchir ce pas , j’aime ça

Nous convenons  vite fait d’un lieu , d’une heure , toute proche , la «　virgule «　 à Nice , deux heures plus tard

Nous quittons la plage de Beaulieu et trouvons une place pour notre véhicule

J’offre des glaces aux enfants , ravis

En arrivant au lieu fixé , je vois une silhouette , je la reconnais , je suis sûre que c’est elle

Elle me tend un sac rose , dans lequel elle a déposé un savon violet , sa couleur préférée , et un pot de chocolat à tartiné

Nous nous dirigeons vers une terrasse , vite trouvée place Masséna et pendant plus d’une heure nous papotons , les enfants sont sages

Ellen fait des photos , on se quitte en s’embrassant chaleureusement

J’ai rencontré en vrai une bloggeuse ,une EJE comme moi , une femme chaleureuse et rieuse

Si vous voulez voir les deux visages heureux , allez chez Fay

(Elle a l'exclu des clichés la veinarde !)

A sa manière elle raconte notre rencontre bloguesque

A toi Fay j’envoie plein de bises

 

Anecdotes du sud ( 1 )

Frustration

Lorsque devant le portail de la fondation Maeght à St Paul , mes yeux sont en train de lire «　fermé pour cause de travaux «　

 En balade dimanche matin dans la ville de Nice , je m’émerveille devant tant de splendeur végétale

　

Je dois me résigner , ces plantes n’arriveront jamais dans mon jardin

　

　

Emotion

Devant les orques de Marineland

Parce que dompter de tels animaux , parce que la proximité de l’homme et l’animal m’émeut aux larmes , parce qu’on a beau savoir que c’est possible , quand on se trouve en face à face , l’instant est magique et j’ai aimé , j’ai adoré offrir ce moment unique à mes enfants

　

Devant le costume de la Bête porté par Jean Marais dans l’espace à Vallauris

J’ai frémit devant mon écran noir en blanc enfant et me retrouver devant cet habit m’a emportée bien des années en arrière …

Fabuleux Cocteau …

Bling bling

Au moment où je sors de Monaco , je reçois un Sms de Copacabana ,

J’explose de rire tant je trouve l’instant irréel

L’homme de Rio est bloqué , je commence à me faire à l’idée que peut être ce sera un rendez vous manqué

Au même moment Jérémy gémit bloqué à Malaga , m’appelle dans un tunnel , au passage en Italie , plus de réseau

Revenue

Voilà , c'est fini ...

Beau temps , belle rencontre

Je passe chez vous lire vos blogs et vous prépare au plus vite un billet anecdotes du Sud avec des photos explosives !

bises à tous

merci pour vos mots

La louloutte est en pleine forme !

Jeff (2)

Durant mes études je devais effectuer des stages en structure petite enfance ;ils duraient deux mois , par alternance avec les cours

J’avais choisi de les faire à Caen , lasse de faire le trajet Le Havre Cherbourg toutes les semaines

Ma tante Suzy m’avait trouvé une chambre chez des religieuses

L’endroit était triste et sans vie

Des lycéennes et étudiantes bourgeoises résidaient là , elle étaient hautaines , mauvaises

J’avais trouvé un petit groupe de filles agréables , ça faisait l’équilibre

Moi qui le reste du temps résidait en cité universitaire, j’avais subitement l’impression d’être cloitrée

Le soir je faisais la vaisselle , et j’avais ainsi pu négocier avec les bonnes sœurs la clé du portail

( maligne la Jeanne !)

Mais les stages me plaisaient et dans cette ville je retrouvais Louis qui résidait tout près et ma Tante Suzy

Elle travaillait toujours dans l’hôpital Psychiatrique à deux pas de ma chambre

Je lui faisais une visite de temps ,sans prévenir

Je connaissais les lieux depuis l’enfance , c’était curieux d’y revenir

A chaque fois qu’elle me voyait arriver , elle me disait avec un grand sourire

«　 ah te v’là ! «　

Nous discutions de choses et d’autres

Un mercredi après midi , alors que je papotais avec elle dans un couloir , j’aperçois un gars , une bombe , bruyant , une vraie dynamite dans cet univers là

Il se retourne et ….

C’était Jeff !

Nous avons gueulé comme des dingues tellement cette rencontre était improbable

«　 mais qu’est-ce que tu fous là ?? «　

Il riait , tellement surpris

Jeff était directeur du contre de loisirs pour les enfants du personnel

Nous n’avons pas pu échanger davantage , mais j’ai aimé ce moment éclair , où une fois de plus , comme dans un rêve , mes mondes se croisaient

A mon tour , je me prépare à réserver une surprise de taille à ma tante Suzy

Jeff ( 1)

«　Jeff et Jeanne , vous bossez comme des fous , demain vous ferez une pause ; vous irez tous les deux à Nice faire des courses «　

La proposition d’Arnold était attractive , l’idée de visiter un peu les alentours et de quitter pour une journée la colo de St Auban me séduisait bien

Vers 10 heures ,nous installés dans l’estafette de location et nous avions parcouru pendant plus d’une heure la route sinueuse qui nous menait vers la côte

La ville était grande , ça grouillait , et il faisait chaud en ce mois d’aout 1987

Jeff était un gars tonique , une grande gueule , il parlait tout le temps , il gesticulait dans tous les sens

Il était drôle , dynamique , juste , je l’aimais beaucoup

Toute la difficulté fut d’abord de garer la véhicule , aucun repères , on optait pour un parking souterrain

Nos achats étaient divers et variés , maquillage , ballons , trucs pour le bricolage

Nous étions tout simplement incapables de trouver tout ça , c’était trop grand , les conducteurs klaxonnaient , la chaleur nous énervait , nous n’avions qu’une idée en tête :foutre le camp de cet endroit , rentrer ,bien à l’abri dans notre colo .

Vers 16 h lessivés d’avoir marcher sans satisfaire nos achats ,nous retrouvons notre véhicule , avec le stress de ressortir de cette ville surpeuplée

Brutalement , sur la promenade des anglais , Jeff stoppa la voiture en double file , n’importe ou et en courant comme un fou , ôta son tee shift et plongea dans la Méditerranée !

«　 je pouvais pas repartir sans ça «　

Il était trempé , j’avais attendu que son délire soit passé et nous avions retrouvé notre directeur adoré qui guettait notre arrivée

«　 alors c’était bien «　

Nannnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!

Je ne suis jamais retournée sur la promenade des anglais depuis ce jour là …

J’avais tellement aimé les palmiers

J’ai recroisé Jeff un jour , dans des circonstances tout à fait inattendues

Le Saule tortueux provencal

En vacances en Provence , dans un joli mas qui faisait chambre d’hôtes , je prenais plaisir à admirer trois saules tortueux verdoyants

Ce jour là , le propriétaire les avait taillés

«　 prenez des branches , ça repart bien «　 m’avait t’il suggéré

J’avais posé dans mon sac une petite branche , et une fois rentrée l’avait directement plantée dans la terre

Elle a pris racine , très vite

C’était en avril 2001 , ma petite rose était tout juste en vie au creux de mon ventre

9 ans plus tard , l’arbre a grandi , il est tellement haut que je ne peux plus la tailler

Neuf belles années de vie , pour lui et pour Rose ….

Un petit bout de la Provence dans mon jardin

Colis express

Après réflexion , juste avant mon départ , j’ai décidé de confier la louloutte à l’un d’entre vous

Juste le temps de mettre un peu de ruban adhésif autour du carton , du kraft , et d’affranchir au tarif rapide ( pas de suivi colissimo c’est trop cher ) et de tirer au sort l’heureux gagnant

Qui va recevoir ce précieux colis dans les prochains jours ???

Merci de la nourrir pendant mon absence et de la renvoyer dès que vous aurez mes instructions …

Pauvre Louloutte !

Nous voyant préparer les valises , en douce la Louloutte s’est glissée dans mon sac

Pauvre Louloutte , on ne peut pas l’emmener en vacances , qui tiendrai compagnie aux chinchillas ?