J’avais tout juste dix sept ans, je commençais à vivre, tout ce qui c’était passé avant n’était que faibles traces, ma vie au lycée était joyeuse, j’étais entourée de copains fous, heureux
J’envisageais alors de passer mon Brevet d’animatrice pour encadrer des colonies de vacances l’été, partir, aller loin, toute seule …
Aux vacances de Noël, je faisais mon e de base (mon père avait bien sur freiné le projet au départ, parce que c’était trop cher, ça valu une fois des larmes, des profonds sentiments d’injustice )
Le principe, c’est d’avoir quelques théories sur la pédagogie en centre de vacances, des techniques d’animation, et le reste du temps, un groupe de 20 personnes vivant enfermés dans une maison, pendant 10 jours, à refaire le monde, dormir peu, se confronter..
Un loft story avant l’heure sauf qu’on est pas filmés
Nous venions des quatre coins de la Basse Normandie, je ne connaissais personne en arrivant, je me liais péniblement avec les autres, babas cool, ou minets persuadés de tenir dans cette voie là
Un soir, dans cette maison de St Jean Le Thomas, j’eu une grosse altercation avec Olivier l’un des stagiaires
Il était très sur de lui, le genre un peu intello, pas ceux que je fréquentais, des lunettes rondes, cheveux très courts, imperméable ( oups …Gordon, si tu passes par-là …)
Je le détestais, tout me déplaisait chez lui, tout …
Il me soutenait un truc, je vivais ça comme une agression, je fondais en
larmes
J’ai toujours détesté ce genre de situation, je ne suis pas le genre à plurcnicher pour peu, bouder …
Mais il avait sans doute dépasser les bornes, m’humiliant
Il vint s’excuser un peu plus tard dans la nuit, et face à face, nous avions discuté, en toute sereinité, et brutalement je le trouvais sympathique alors que je l’aurais giflé la veille
Le stage terminé, par le plus grand des hasards, j’appris qu’Olivier était dans mon lycée, en terminale aussi, je ne l’avais jamais vu
Dans les couloirs, je le croisais, personne dans ma bande ne la connaissait, sauf Chloé un peu, et j’aimais cette situation, que j’ai revécu d’ailleurs il y a quelques temps, dans un autre domaine
Et bien sur, je tombais amoureuse de lui, je notais son emploi du temps, ses heures de sorties, je provoquais des hasardeuses rencontres, je le
traquais dans les couloirs
Quand il poussait la porte du foyer, mon cœur chavirait, j’allais vers lui, incapable de lui déclarer ma flamme, et nous parlions de banalités
Je me souviens que l’été qui suivit, il m’envoya une gentille lettre, que j’ai toujours bien sur
Il a eu son bac cette année là, pas moi, je ne l’ai jamais revu
Et le comble c’est que j’ai oublié son nom, j’aurais peut être envie d’aller fouiner dans mes vieilles lettres, mes carnets, retrouver une trace, le chercher peut être sur FB
A quoi bon ?
J’ai compris avec Olivier que je ne devais jamais me fier aux apparences, et dans ce domaine, l’avenir me réservait encore son lot de surprises