Les p'tits papiers

 

 

Ils sont sournois, fourbes, mesquins, parfois rabougris, recroquevillés, serrés, pincés, froissés, et on peut en passer du temps à les retrouver

Je pourrais les nommer «  les p’tits papiers « 

Les trucs qu’on vous glisse en doute dans la main, et que vous rangez dans une poche, dans le sac à main qui en contient déjà. ….trop

C’est le bon de réduction  pour l’achat de 16 rouleaux de papier toilette valable du 7 au 12 septembre dans la limite des stocks disponibles

Le coupon qui vous permettra de reprendre la veste en daim au pressing, le pantalon trop long resté dans la boutique pour le raccourcir

L’ordonnance valable 6 mois à renouveler trois fois

Le chèque cadeau de votre anniversaire (valable un mois alors que vous n’allez jamais dans ce magasin d’ameublement)

Le bon d’achat de 5 euros que vous avez grand peur d’oublier à la librairie avant la date limite

La réduction de 20 % que vous avez mis de côté pour acheter un parfum à votre conjoint

Le ticket de caisse pour l’imprimante qui fait office de garantie deux ans

La remise de 5 % chez la coiffeuse ou au choix, 12 ml de shampoing gratuit

Un papier brillant glacé qui vous fait la promesse d’un poisson d’avril chez le chocolatier pour l’achat de 60 euros de marchandise

Et tout ce bazar se niche au fond des poches , dans le fond du sac à main , lequel ?

C’est le raz le bol !

Ne me dites pas que vous n’avez jamais pesté pour retrouver le p’tit papier égaré

Oui, je sais, il y a les pro de l’organisation, toujours le chic pour retrouver le truc vite fait bien fait

Jérôme est rapide, c’est un adepte du «  t’as pas ? »

T’as pas vu mon ticket pour …..

Alors, je dis stop !

Puisque j’ai changé de sac à main d’été, celui ci, plus grand aura l’honneur d’héberger un petit porte carte spécialement prévu à cette effet

Rien que pour les p’tits papiers !

Hé, je suis fière là !

Le dernier et la dernière

 

 

Il faisait un peu froid ce mardi là sur le parking des divas, pourtant pour un mois de Juin, on pouvait s’attendre à mieux

C’était la dernière répétition de la saison, pas de séparations puisque le week end d’après on se retrouverait presque tous à belle Ile

Mais quand même, c’était la dernière …

Solène avait mal à la hanche, elle demandait à Théodore de rentrer, et le barbu attendait Pierrot Bâton  avant de partir pour leur bout du monde

Alors on n’a pas trainé

Je suis rentrée, et j’ai attendu Ellen

On a causé, toutes les deux, au calme de la nuit,

J’aurais du aller me coucher

Je m’apprêtais à la faire, mais une voix féminine d’Arte m’a dit

«  Vous n’allez pas partir maintenant, dans quelques instants, le dernier épisode de Twins PEAKS « 

Le dernier …

J’avais demandé à Jérôme de me les enregistrer, mais je n’avais pas assez de temps pour les regarder, il a abandonné

D’accord, après la dernière, je reste pour le dernier

 

Je m’allonge dans le canapé

Dale Cooper part dans les bois, près des sycomores, il aperçoit  le trou

Il rode, un rideau rouge transparent l’emmène dans les frontières du mal

L’ombre des  feuilles des arbres dansent aux travers de la fenêtre, j’ai peur, c’est malin

Il y retrouve le nain qui danse, Maddie, la cousine, et Leeland Palmer

Il passe d’une pièce à l’autre, sans explication , ne pas chercher à tout comprendre , surtout pas …

Les personnages tous défunts le traquent, il finira par succomber à la tentation et donnera son âme au diable

Pourvu que le spectre de Gino le maçon n’apparaisse pas par la fenêtre avec des yeux blancs et globuleux

Il faut que je tienne bon …

J’ai la trouille, mais je reste, courageuse Jeanne

 Quelle ambiance !

Il finira avec du sang dans le ventre, mais retournera à l’hôtel de Twins Peaks

Et on ne sait toujours pas qui a tué Laura Palmer

Morte de fatigue, je m’endors dans le canapé

La sérénité

 

Serena me dit toujours avec un grand sourire que je suis  positive, elle a le sentiment que dans ma vie et dans ma tête tout coule de source, et que les tracas les plus insurmontables ne pourraient pas m’atteindre

Il y a encore quelques temps , je le prenais à juste titre comme un reproche , comme si j’avais eu la chance d’être épargnée  , une sorte de naïveté , d’arrogance ,  mais depuis qu’elle est devenue mère , elle se nourrit je pense de quelques conseils , et se réjouit plutôt de voir que le rôle de parent n’est pas un éternel combat , bien au contraire , malgré ses peurs quasi obsessionnelles

J’aimerais si je le pouvais, tout simplement rassurer,  convaincre les jeunes parents que le monde n’est pas un immense chaos dans lequel on plonge les bébés à leur naissance

Il est complexe, il évolue mais il faut faire confiance, à ceux qui épaulent nos enfants, à leur entourage social et  soi même s’entourer de gens dignes de confiance

Rien ne fait plus plaisir quand Ellen me dit «  tes copains, ils sont géniaux ! « 

Voilà !

Lorsque mes amis se montrent attentifs et bienveillants envers mes enfants, je saisis que c’est un immense cadeau de la vie

Face à eux, se trouvent des adultes heureux de vivre, confiants, joueurs, enthousiastes, quoi de plus exaltant !

Ils se projettent tout petits dans ce qu’ils voient, si l’entourage social et familial est sympathique, ils ont forcement dès leurs plus jeune un capital confiance à faire accroitre

Je crois que tout, ou presque repose là-dessus

Après, il y a le libre arbitre, la liberté que chacun a de vivre ses expériences, d’aller trouver ailleurs, de se confronter à l’inconnu, et là, ce n’est plus la responsabilité du parent

Il m’arrive très rarement de me projeter sur du long terme

Quand mes enfants  étaient petits, je ne les voyais pas adolescents, le temps de l’enfance était unique, je me consacrais à ça, je ne faisais pas de plans sur leur avenir, je ne m’inquiétais pas de savoir si ils feraient de mauvaises rencontres, si ils sombreraient dans la  drogue, l’alcool ou autre dérives

A quoi bon se tracasser à l’avance ?

La protection passait avant tout par la sécurité physique et affective

Je passais aux yeux de quelques personnes pour une mère « poule e «, je surveillais, sans interdir pour autant

Comment rassurer ?

Comment convaincre qu’il est grand temps de se faire confiance les uns les autres

Tout le monde se méfie, on change de médecin, d’école, de supermarché, on choisit la meilleure clinique, le meilleur  homéopathe de la terre

Qui sait plus que l’autre ?

Les parents trentenaires ont eu en général une enfance facile,  fils ou fille des années 80 où tout était aisé pour leurs parents

Et voilà qu’aujourd’hui certains , pas tous loin de là se missionnent d’un rôle qu’ils n’ont pas à tenir, les jeunes parents sont  animateurs, éducateurs, psy, médecins  et pédagogues

Qu’ils restent parents ! Et qu’ils délèguent le reste aux spécialistes

«  Un rien te fait rire «  me disait Anne l’autre jour

C’est vrai, Jérôme me le dit souvent, et ça le fait rire aussi

Le grand spectacle de la rue est drôle pour qui veut bien le voir, je refuse la peur, la méfiance et le Mal à tous les coins de rues

Je sais éperdument que ce grand optimisme qui m’habite depuis grand nombres d’années, je le tiens en partie à l’amour de mes parents et leur protection

C’est énorme

J’aimerais sur Serena gagne en sérénité, nous l’aidons pour ça

Il est certainement temps que cette confiance se propage, je vais œuvrer pour ça, avec d’autres

Revenir aux choses simples du cœur …..

Le bonheur est à la portée de tous !

 

 

Vous avez peut être entendu cette chanson  passer sur les ondes cet été

Ce blog est là aussi pour encourager les jeunes, je vous propose cette vidéo d’Archimède qui sort son deuxième album cette semaine et offre un concert exceptionnel, où donc ???

À Laval forcément !

Le clip est tourné dans notre petite ville bien tranquille, on reconnait la salle des mariages, le marché, la place de la cathédrale …

 

 

 

« Le bonheur est à la portée de tous
Mais rien ne dit dans le Larousse
Comment s’y prendre
Le bonheur est à la portée de tous
Même les moches, mêmes les rousses
Peuvent y prétendre »

Bon , faudrait pas me demander d’écouter ou de chanter ça en boucle non plus !

Pour les plus courageux je propose un chabada avec le mot

 

BONHEUR

 

Lors du chabada « Iles «  Madeleine a explosé les scores, et au précédent «  REVES «  Sapq  et Chriss ont été époustouflantes

Bon dimanche à tous !

Les plumes en H

 

HÉSITER – HURLEMENT – HUMAIN – HÉLICOPTÈRE – HIRSUTE – HÉCATOMBE – HONNEUR – HONGROISE – HASCHISCH – HARMONIE – HUMBLE – HÉRISSON – HYPOTHÈSE – HUMILIATION – HANTER – HARIDELLE – HASARD – HYÉMAL (E) ou HIÉMAL(E) – HALO.

 

Au commencement, j’avais  vu ce jeu chez Coumarine, puis chez Ella, et Célestine, nouvellement arrivée sur mon blog

J’ai trouvé le l’idée sympathique,  j’ai poussé la porte chez Asphodèle pour en savoir un peu plus

Asphodèle demande en début de semaine  aux lecteurs de proposer un mot avec une lettre choisie  et elle établit une liste  avec laquelle nous sommes  invités  à écrire un texte en parfaite  harmonie si possible

Sans trop hésiter,  je me suis lancée avec le D

Si c’est l’hécatombe, j’assumerai !

En publiant ce texte, j’ai eu un peu l’impression de dériver, émettant l’hypothèse  de dérouter les habitués  imaginant  que j’avais eu recours au haschisch pour écrire un texte  inaccoutumé

J’ai alors pensé que   ce jeu c’était  comme un concours photo, participe qui veut, commente qui a envie,  avec simplicité, restons humbles face au résultat

Ce samedi là, quel honneur de recevoir  de nombreux commentaires encourageants, venant des participants, et des  lecteurs de ce blog !

J’ai commencé à lire les autres textes, et commenter un peu, réalisant  que cela prenait du temps

Vous me direz qu’il n’y a pas d’obligation, sauf que c’est un jeu, et que je n’aime pas trop faire cavalière  seul, c’est la règle

Je n’ai pas participé pour le G  

Mais  …..c’est avec grand plaisir que j’ai vu autour de moi , des copinautes à leur tour se prendre à ce jeu d’écriture , oser se lancer , avec leur ton , leur mots dans l’aventure , leurs mots valsaient sur le clavier  au rythme d’une danse hongroise de Brahms ( pffiou , qui a proposé ce mot ???)

J’ai trouvé ça sympathique

Il y eu Zoë, Emile,  Plume, Antiblues, et Mahie …puis Pierrot Bâton, Marie Floraline et même Anne de Bretagne !

Participer aux plumes de l’été , c’est un peu comme un marathon , il y a ceux qui sont entrainés à l’écriture , qui ont une bonne endurance , ceux qui choisissent un plus petit parcours ,les hérissons et les gazelles du clavier , et ceux qui vont se lancer , une fois , pour le plaisir de participer , la main plongeant dans leur chevelure hirsute , peinant comme de pauvres haridelles osant à peine publier , lâchant quelque hurlement en voyant le DERNIER mot impossible à caser ( c’est comme dans les déménagement , le truc final que vous n’arrivez plus à mettre dans les cartons )

Et ceux qui restent au bord du chemin, qui lisent, qui encouragent  

 Il existe certainement des lecteurs totalement indifférents voire  hermétiques à cette prose «  guidée « 

Tout cela pour le pur plaisir de l’écriture, sans humiliation  sans compétition, sans gagnants, sans médailles ni trophées

J’ai trouvé dans ce jeu un peu ce que je partage dans mon chœur, même passion, amateurs que nous sommes, et au final ça procure de beaux échanges humains

Pour cette dernière avant le reprise aux prochaines vacances, c’était le H qui nous guidait

Allez placer Hélicoptère, halo, hyémal dans un billet, il en faut de l’imagination, avouons le … !

Un grand merci à toi Asphodèle d’avoir été notre grand GO de l’été, parce que c’est beaucoup de temps à passer pour mettre ça sur la blogo et franchement, tu as fait cela avec gentillesse, diplomatie et sans jamais laisser les « coureurs sur le bas côté

 

Bravo Asphodèle !

En vrac

 

Si je vous disais que la penture du portail n’était pas conforme, vous n’allez pas me croire ?

Et bien si !

Quand Jérôme a voulu la poser, impossible, l’écartement n’était pas suffisant

Il a du scier, resouder et bomber en noir le chapeau de gendarme  pour la poser au portail

On a explosé de rire !

On ne va pas pleurer pour ça.

J’imagine que ce truc avait était refourgué par un client  au magasin du Mans et qu’eux l’avaient pas balancé à la benne  espérant trouver un dindon  qu’en aurait besoin

Et ben c’est fait !

 

Alors que je faisais des emplettes avec mes filles, nous avons croisé en face de l’office de tourisme, le  moine errant

Dingue !

Il était dans la cabine téléphonique, parlant très fort, à son avocat, à qui il a chanté à deux reprises «  debout les gars réveillez vous ! « 

La scène est quand même surréaliste quand on sait qu’il n’y a personne au combiné

La dernière fois que je l’ai vu pourtant il avait un kit main libre

Ellen était ravie de rencontrer enfin ce personnage incontournable de notre ville

Je n’ai pas résisté, j’ai dégainé mon ayefone

 

Au hasard de nous fouineriez, puisque nous sommes en plein aménagement pour les filles qui vont s’installer très bientôt dans leur palace, je suis tombée sur ce siège tournant

Et je l’ai pris

Je cherchais un siège confortable pour taper mes notes, et …ce n’est pas terrible mais il me plait beaucoup

Sacrée Jeanne !

Déjà repartie

« Il est quelle heure Jeanne ? »

«  16 heures « 

«  Déjà ! « 

Oui, déjà, ça passe vite, trop vite, la preuve qu’on ne s’ennuie pas

En  faisans  le tour de la propriété,  j’ai cru que la blogueuse allait disparaitre définitivement aspirée par le néant, car figurez vous qu’elle a mis le pied dans un trou au fond du jardin et son pied et sa sandale étaient recouverts de terre, je ne comprends rien, la scène a provoqué un fou rire, mais quand même, elle aurait pu se faire mal la copine

Nous avons causé, beaucoup causé, rigolé aussi tant qu’à faire, et bu du vin, manger sur la terrasse et  pour digérer je l’ai emmenée dans le centre ville, ou la bloggeuse était subjuguée tant par l’architecture que the Mayenal fashion 

On a croisé quand même de beaux spécimen, croyez moi

Le temps a passé trop vite que déjà l’heure du passage du train avait sonné

Elle est venue de Bretonnie et m’a offert des munitions pour l’hiver

Vous l’avez deviné, j’ai passé une délicieuse journée avec Anne, la joyeuse bretonne

Merci à toi d’être venue jusque là !

Qui voilà ?

 

Ereintée je suis !

Voilà plus de quatre jours que j’astique, je plumotte, je dysonne, je ocatarinellabella tchi tchi , refusant même les diners mondains, les cocktails, les brunches

Je ne sors plus, je range, j’agence, en cadence

 

Le grand jour est arrivé

Tout est accompli

Elle arrive !!!

Je vous laisse deviner quelle copinaute est mon invitée d’exception, ah les joies de la blogo !!!!!!!!!!

Danger sur le halage

 

 

 

 Dans les diners en ville, comme dirait Vonric, nous parlons beaucoup cambriolages

Il faut dire que nos amis Bérénice et Fulbert ont vu leur voiture et télévision géante s’envoler au beau milieu de la nuit et que chez Léandre il y a eu une tentative

Faut-il se barricader ?

Des alarmes, des chiens, des accessoires, tout ça je n’y crois pas trop, je me demande si au final le mieux c’est de ne pas laisser tout ouvert comme ma Clio

Les rumeurs font bon train aussi

La dernière en date, dans notre petite ville au bord de l’eau, le halage sera un repère de brigands, satyres et monstres en tout genre

Ah lala !!

J’ai peur, je suis terrorisée à l’idée d’être kidnappée et retenue en otage durant des mois dans un sous marin  comme dans Fantômas

D’autant plus que c’est là qu’avec Pierrot Bâton nous faisons nos marches

 

Il est grand temps d’être prévoyantes 

Alors ?

-          S’entourer de deux colosses, gardes du corps

-          Prévoir dans notre sac à dos bombes lacrymogènes et couteaux suisses  et porte voix

-          Se déguiser en homme

-          Porter un képi

-          Chanter, le MP3 aux oreilles, en apprenant le nouveau répertoire, vu que ma copine est alto et moi soprane, ça peut dissuader

-          Se promener avec des gros toutous abandonnés à la SPA

-          Se vaporiser avec un parfum vieux de trente ans  qui a tourné

-          ……….. ?

 

Ou bien raisonnablement se dire

« Qui voudrait bien de nous ? »

 Parce qu’on pourrait vite devenir saoulantes pour nos ravisseurs !

Se projeter

 

 

« Alors Jeanne, tu reprends bientôt ? »

 

Oui, bientôt, dans quelques …semaines

J’y pense un peu, mais très peu, puisque j’ai réduit mes vacations pour m’offrir une saison moins chargée que celle de 2010

Fin Avril , je me suis octroyée une pause de cinq mois  avec mon organisme de formation , évidemment parce qu’avant tout  la situation financière le permet et que j’avais mieux à faire que de m’enfermer dans un salle de cours surchauffée ,qu’une de mes collègues avait vraiment besoin de faire des heures ,  que l’ambiance n’était pas  plaisante et que j’émettais des doutes quand à mon avenir dans ce travail là

Il faut dire les choses comme elles sont, nous pouvons vivre avec un seul salaire, plus de remboursement de maison  désormais, les études de Ellen, tout ça passe aisément

Travailler ?

Oui , j’y tiens , pour ne pas me faire oublier , pour avoir la possibilité de faire plus d’heures en cas  de besoin , parce que j’aime toujours mon métier , et que j’en suis fière , parce que j’ai des choses à transmettre dans cette voie là et que je sais que je le fais plutôt bien

Mais j’avoue, que j’adorerais aussi rester à la maison

J’aime ça, je ne m’y ennuie jamais, j’ai plein de projets, écriture, créations, et je dois gérer le quotidien qui avouons le à 5 prend du temps

Il va falloir que  je me décide, combien de temps encore vais-je continuer ?

Enseigner, former, c’est passionnant mais cela peut aussi devenir usant

Dire, redire, préciser, reformuler et surtout écouter, rebondir, ne pas froisser, il en faut une sacrée dose d’énergie aussi pour ça

Je ne me plains pas , loin de là , je gère mes heures ,  mais ce qui me coute le plus c’est l’absence de collègues , ne plus avoir d’environnement , de conseils , d’échanges , de ma retrouver 8 heures d’affilées face à mes stagiaires sans pouvoir échanger avec d’autres formateurs ( c’est du au fait que nos locaux tombent en ruine  et que j’interviens désormais dans des lycées et collèges )

J’ai donc pris une décision, alléger mes interventions, ce qui me permet d’être vaillante et dynamique à chaque session,  garder un pied dans la formation, notamment   en restant jury d’examen

Et faire des projets, peaufiner un projet que nous avons avec ma Lilly, oser

Mais cela me demandera beaucoup de temps de prospection, d’études de marché

J’ai plein de possibilités, je suis reconnue professionnellement et même attendue dans certains domaines, à moi de faire les bons choix

Mais qu’est ce que j’aime ma maison mon jardin et la blogo !!

 

J’ai conscience d’être très privilégiée, j’en culpabilise un peu, parfois, même si je n’ai rien à justifier dans cette vie très confortable qui est la mienne

Il me faut juste savoir doser cette chance, mener à bien ce potentiel, mes acquis, chercher encore, ne pas s’arrêter passivement au bord du chemin, assumer pleinement  mes choix, et partager sans retenue ce temps qui m’est alloué ailleurs ….

Pourquoi le changer ?

 

 

 « Pour ton entrée au lycée  tu auras un portable Mark »

Il est tout content mon fils, impatient aussi, mais il n’a jamais réclamé  à corps et à cri ce doudou moderne

Nous voilà donc partis chez madame Citron  pour trouver la bête

C’est rapide, le forfait le plus adapté, le même qu’Ellen on ne va pas y passer des heures

Juste avant nous, un monsieur vintage, trépigne, il interpelle les clients, on sent qu’il est gentiment énervé

C’est son tour

«  Madame, avez une batterie pour ça ! »

Il tend un truc d’un autre siècle, un gros téléphone, proche du talkie walkie qu’on pourrait voir dans un James Bond des années 80

«  Euh, mais c’est un fixe ça « 

La pauvre vendeuse est perplexe

« Ah non ! C’est mon portable, j’en ai fait de kilomètres avec ça ! »

Non, désolée, on ne fait plus ces modèles là

Tu m’étonnes

J’avais prévenu les enfants, ça va être long, en même temps, on rigole bien

Il insiste

C’est fou ces clients là, on a beau leur dire, ils sont persuadés qu’ils vont trouver quand même

Et le v'là parti à raconter sa vie, tout en essayant de trouver une autre adresse pour son téléphone High Tech

Il a quand même fini par quitter la boutique, franchement déçu

Mon pauvre Jérôme  se sent un peu délaissé  avec son vieux Nogia professionnel, il l’avoue

Mais il fonctionne malgré des ratés au démarrage

Une lueur d’espoir, il va falloir le changer

E t bien, sans le vouloir, je l’ai aidé

Calé dans la poche de son jeans, il a fait un tour dans le  lave linge

Ah, parfois, je ne suis pas autant concentrée que la lessive !

Il a encore quelques pouvoirs, mais les touches sont paralysées par la peur d’y retourner

Va falloir le changer

Tout le temps que  je pense à secouer les housses de couette  avant de les laver, on ne sait jamais, la Louloutte endormie …

Les zinnias

 

 

En mai, j’ai ouvert le sachet de graines, et j’ai semé dans mon tas de compost, humus idéal pour les semences

Et …..Quelques semaines plus tard, les premières pousses sont apparues

Je les ai délicatement replantées dans des godets, arrosés et patiemment observé leur consolidation

C’est merveilleux de voir une graine presque invisible prendre vie

Les godets furent plantés un à un dans les massifs, et les premiers zinnias ont fleuri

J’en ai donné à Marie Camille

J’aime cette fleur, rustique, toute simple, en forme de marguerite, celle qu’on dessine enfant avec des feutres baignol et fargon

Cette fleur est originaire du Mexique

J’ai rêvé il y a quelques nuits que j’étais au Mexique avec Antiblues, j’y retrouvais Bérénice et Fulbert ….

Ils sont rentrés !

Que j’étais contente de les revoir à cette délicieuse soirée, je les aime, tous les deux, y’a pas d’autres mots !

De leur mois au Mexique, ils sont revenus chargés d’anecdotes, une épopée avec arrestation pour accès de vitesse, marchandage avec le flic pour payer cash la contravention,  carambouilles  avec la location de voitures

Mais, eux, ce ne sont pas de touristes apeurés, ils ont  le baratin nécessaire pour ne pas se faire avoir

J’admire autant leur capacité à s’adapter à l’environnement que celle à se réintégrer aussi rapidement aux nôtres

C’est le moment des retrouvailles, il

 Y en aura encore d’autres dans les jours à venir, j’aime cette fin d’été, les diners qui n’ont finissent pas, la chaleur de mes amis ô combien précieux et vivants

Colorés et résistants, tout comme les zinnias !

La chapeau de Nadège

 

 

Ils étaient allés faire quelques achats sur le marché de cette petite ville du Sud connue pour ses parfums et ses grillons, des choses nécessaires pour le groupe, et  avaient acheté chacun un chapeau de paille

Ils avaient l’air joyeux avec leurs beaux chapeaux,  après tout, y’a pas de mal à porter un chapeau l’été, Nadège tournait autour de lui en ricanant, je l’observais gambader, virevolter, c’était presque grotesque  

Elle ,  blonde , bouclée ,petit gabarit , elle ne m’avait rien fait , rien dit , oui , rien dit puisqu’elle ne m’adressait jamais la parole , même pas un sourire , un geste

Elle est vaniteuse, la tête grosse comme un giraumon, le chapeau va souffrir, tout ça pour sa gloriole, crâneuse !

Je m’en fiche, j’ai rien à voir avec cette fille !

C’est bucolique un chapeau de paille pour aller ramasser noisettes ,  clous de girofle ,  glands , châtaignes ,les godillots crottés , baveux de coquilles de gallinacés gourmands  ,  je déteste ça , ces trucs champêtres qu’on stocke dans un panier et qu’on laisse pourrir tout l’hiver

C’est pas que j’en voudrais un, je ne porte pas de chapeaux,  elle tourne toujours autour de lui, et lui, il rit, et moi je les regarde et

Je suis …jalouse

Oui, jalouse, il faut se rendre à l’évidence

La jalousie arrive au galop sans prévenir, ça ronge, ça rend haineux, limite agressif  on a beau se raisonner, impossible de s’en défaire

Mais qu’est ce qu’il lui trouve ?

Tant pis, je les laisse, j’ai autre chose à faire, faut que j’arrête de les épier comme une vilaine gargouille du haut de toit

Tiens, il est seul là, si j’en profitais pour lui demander quelque chose ?

Pff, si c’est pour me perdre dans un galimatias incontrôlé autant rester muette.Ça va finir par un contre gambit, je n’ai jamais compris les règles aux échecs

Je n’ose pas, je  ne vais pas  aller roder autour de lui comme la Nadège et son chapeau de paille, je ne peux pas

Ça va être cruel de passer encore trois semaines comme ça,la chaleur de ce village du Sud va virer au  givre , je risque de finir par le détester lui aussi

Peut être qu’ils partagent la même chambre ?

Je ne préfère pas le savoir

J’ai toujours le chic pour ça, être attirée par l’homme qui ne sera pas pour moi,  c’est pénible ça ….toujours sur une voie de garage, sans issue,

Pourtant, il m’a semblé que cette nuit, il y avait eu une certaine complicité à la fermeture de la grille

Je me fais des idées, je gamberge, galipettes cérébrales, faut que  j’arrête de gémir …

Arnold a l’air d’être heureux avec la Nadège au chapeau de paille

Je vais les laisser ….pas grave, je suis là pour bosser

 

Voici ma participation aux plumes de l’été d’Asphodèle , les mots  en G étaient

GIRAUMON – GAMBADER – GARAGE – GIVRE – GARGOUILLE – GAMBIT – GALOP – GABARIT

 – GLORIOLE – GALIPETTE (S) – GALLINACÉ – GRILLE – GLAND – GROTESQUE – GEMIR – GOURMAND – GODILLOT – GRAVE – GRILLON – GALIMATIAS – GIROFLE

 

Tableau de Pissaro , le chapeau de paille

Inséparables !

 

Rose, presque 10   ans

« Maman, ça veut dire quoi stériliser ? »

« Empêcher de se reproduire, par exemple, une chatte ne peut plus avoir de chatons « 

« Oh, c’est trop triste « 

 

Je suis  en partie d’accord, mais bon ….

Je me demande comment on fera pour  séparer  la mimine et son chat ?

 

Inséparables aussi ces deux là

Rassurez vous, ils ne sont pas ensemble dans la vraie vie

La femme de gauche, dont je terre le nom, vit avec son barbu  dans un bout du monde

L’homme à sa droite, dont j’ai bombé le visage, file le parfait amour avec Solène, qui à ce qu’on m’a dit s’offre une journée de pouponnage

Il parait que ce grand homme a été vu dans la presse cette semaine

Quel journal?

Le Daily Mirror, the Sun, the New York times?

Niet

Le Dauphiné libéré, comme notre garde champêtre, ah ce que je suis heureuse de connaitre des gens phénoménaux !

C’est bien possible qu’un de ces jours on voie leur tête dans le courrier de la Mayenne

Allez, j’avais prévenu, cette semaine, les billets sont légers

Et je me demande à tout ce qu’on est si on va ne pas finir par aménager ici

Y’aura assez de place ?

Y'en a pas deux ( épilogue )

 

Après nos vacances bretonnes, je retourne chercher cette fameuse penture

Personne en caisse, je file direct au retrait des commandes

L’endroit est désert, je fouine, patiemment

Tout à coup, surgissent d’on ne sait où les trois préposés aux affaires d’escaliers, cuisine et balustrades en tout genre

En apercevant Miss Penture , ils feignent de disparaitre sous le comptoir

Comme ils avaient espéré que je ne revienne jamais de vacances

Comme ils avaient prié pour que je l’oublie cette histoire de penture

Comme ils avaient imploré les dieux pour qu’on n’en reparle jamais

« Hum …..La dame, pour les pentures, on les as pas, le camion du Mans les as pas livrés « 

«  Quoi ?????????????? »

Je reste calme et polie, mais là …

Le  boss, vêtu d’un joli gilet fluo orange, ça fait sérieux, prend les choses en main

« Bon, je vais les chercher  au Mans ce midi ! « 

Il panique quand même un peu

"C’est loin Le Mans,

C’est facile à trouver le magasin ?"

En fait il aurait bien aimé que j’aille les chercher moi-même, sauf que me taper  200 kilomètres pour un chapeau de gendarme, faut  pas exagérer!

Je quitte l’entrepôt, sans dire un mot,

ETA de la penture, 15h00 …….

Je suis à nouveau dans le magasin à 16 heures

Le boss m’aperçoit et  demande au gars d’aller chercher la penture de madame et disparait rapidement derrière une porte

Tiens donc.

Ah !!!!!!!!!!!!!!!

Je l’ai, visiblement c’est la bonne

Je remercie et fait revenir le  boss qui visiblement souffre d’amnésie

Pourtant il est jeune

Je ravive ses souvenirs « rappelez-vous, le miroir « 

Il n’est pas motivé, il tourne autour des modèles, fait les cent pas, espère que je capitule, sauf qu’il ne connait pas bien la Jeanne

Il essaye de me refourguer un truc avec tablette et lampe, je n’en veux pas

« Y’a celui ci, mais il est trop grand … »

« Mais pas du tout, je le prends, allez zou ! « 

Il abdique, c’est la défaite, il prend un air déconfit comme si  la société allait déposer le bilan dans le quart d’heure suivant, charge le grand et lourd miroir dans ma clio, et part sans me dire ni au revoir, ni rien du tout

Nous avons déposé le miroir qu’il n’aura jamais vendu  sur le bahut, c’est sympa, ça agrandit la pièce

Jérôme aime bien et avons bien décidé de ne plus jamais poussé la porte de «  y’en a pas d’eux «