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  • Rhumatismes (1)

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    En marchant dans la rue, je sens mes chevilles endolories, ça me gène pour avancer, mais je n’y prête pas trop attention

    Le lendemain d’étranges tâches rouges et gonflées apparaissent sur mes jambes, je ne vois pas ce que c’est, j’ai du mal à rester debout .

    J’ai mal, j’ai peur, je n’en parle pas, Jérôme n’y prête pas attention, il a décidé que j’étais hypocondriaque.

    Le lundi, j’ai toujours mal, j’ai de plus en plus peur, je vois le pire..

    Je consulte le Docteur H le mardi(Doug Ross étant retenu à Chicago ), il me rassure, il connaît cette pathologie, c’est un érythème noueux, ne l’a vue qu’une seule fois dans sa carrière médicale.

    Je craque, je pleure, je n’en peux plus, c’est trop ce que je vis à ce moment là, Anne, mon frère, je me vide..

    Il se montre rassurant, si rassurant le Dr H, m’explique que ces taches cachent une pathologie à dépister, sûrement rien de grave.

    Je fais des examens sanguins et j’attends avec une certaine angoisse les résultats ;

     

    Deux jours plus tard, le diagnostic tombe, j’ai attrapé  un streptocoque.

    Il faudra un traitement antibiotique sérieux.

    J’ai de plus en plus mal aux jambes, j’ai un rhumatisme articulaire aigu.

    Je suis rouillée comme une vieille femme de 90 ans, je monte l’escalier très péniblement, je pousse mon caddie pliée  en deux, je peux à peine porter Rose qui a 14 mois .

    Je suis coincée , cassée, je renonce à toute activité, j’avais entrepris avec passion d’illustrer un album écrit par Lily, tout s’arrête, enfin presque , toute activité créative , n’ayant pas perdu ma voix , je chante et je cause toujours ..

    Il n’y a pas grand chose à faire, quelques anti inflammatoires et laisser le temps ordonner les choses, je me console par l’apparition des premières fleurs du jardin en ce mois de février .

    Ma douleur n’est pas visible, un plâtre, des béquilles, c’est ostentatoire, on compatit, on vous aide, on vous plaint …j’aura peut être du prendre un accessoire de boiteuse .

    Là, rien, la vie continue, je fais face, j’ai besoin d’aide, je n’en ai aucune, les seule fois ou j’ai osé demander, visiblement je n’étais pas prioritaire..

    Pour la moitié moins, d’autres seraient assistés, j’ai l’habitude..

    Laissez-moi tranquille, ça va passer, je reste  vive, je ne  vais pas en mourir..

     

  • Constat amère

    J’organise à la maison, sur deux jours une exposition de mes créations.

    J’ai délicatement déposé colliers et bracelets, parures d’automnes et bijoux de fêtes sur des tissus, visant à les mettre en valeur .

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    Mimie, la vedette, n’a pas trouvé mieux que de se planquer comme une folle sous les tissus, sautant dans tous les sens, batifolant tel un chaton écervelé de trois mois

     

    Résultat, au matin, tout est sans dessus dessous

     

    Mimine est misanthrope, elle fuit les visiteurs, vers 23 h, tout le monde semble parti, elle me rejoint dans mon lit en ronronnant..mimie bijoux.JPG

     

    Je dois faire le constat amer et réaliste, j’ai mieux réussi l’éducation de mes enfants que celle de mes chats.

  • A petits pas

    Il est venu discrètement, aux débuts de ce blog, il signait de ses quatre lettres, à petits pas, quelques mots glissés …

    De lui je ne savais pas grand chose, il écrivait de très beaux textes, commentés avec sobriété, un petit passage de temps à autre, toujours un mot gentil, agréable.

    Un jour avec émotion il me disait que sa vie basculait devant une échographie .

    Puis  un dernier billet, un au revoir, il annonçait qu’il ne posterait plus..

     

    Respect, mais j’allais de temps en temps voir s’il n’était pas revenu .

    Son blog était toujours ouvert .

    Il y a quelques mois, oh surprise dans un joli billet, il était de retour dans sa maison de mots.

    Fidèle, je l’avais gardé dans mes favoris, alors je lui ai que j’étais heureuse de le lire à nouveau :

    Et depuis quelques mois ,il  écrit, manie les mots incroyablement bien , parle de sa toute petite fille, avec pudeur, il commente, je sais peu de choses de lui, cet homme , qui n’a pas de nom.

    Une complicité de petites histoires narrées, des échanges quotidiens, j’aime sa pudeur, son humour aussi, sa sensibilité..

    Depuis quelques temps, il égaie son blog de photos, et embarque ses lecteurs avec ravissement, je ne m’en lasse pas …

     

  • Le bleuet épinglé

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    A la sortie de la messe, Henri vendait des petits bleuets à épingler sur la veste, au profit d’un familles des victimes de la première guerre.

    Je trouvais ça joli cette petite fleur en papier, fidèle au bleuet original .

    Les hommes l’épinglaient avec fierté comme s’ils venaient de recevoir la Légion d’honneur, mon père n’y avait pas droit, puisqu’il n’allait pas à la messe, sauf le 11 novembre avec les combattants d’Algérie .

     

    Je redoutais ces commémorations, ces chrysanthèmes et drapeaux, il se passait à ce moment quelque chose de morbide, je ne comprenais pas grand chose, mais j’étais mal à l’aise.

    Un jour, le fameux Bleuet de France, fut remplacé par un autocollant

    Oui, un vulgaire autocollant, paf, collé sur le veston,

    J’étais déçue, je trouvais que ça n’avait plus  d’allure..

    Ma mère conservait les bleuets dans des boites à rien, mais pas les autocollants .

    Mes parents, ne supportaient pas que nous vendions un quelconque billet de tombola, autocollant ou autre billet de bienfaisance .

    Il y avait à l’école des autocollants pour les associations de parents d’élèves  laïques, on en achetait  un, et on le collait sur notre vélo .

    Ils ne donnaient pas aux œuvres caritatives, sauf à la ligue contre le cancer,  parce que ma mère était sauvée , jusqu’au jour ou le scandale Crozmarie éclata au grand jour, j’ai cru que mon père ne s’en remettrait pas .

     

    Je n’aime pas non plus quand les enfants rapportent des billets de tombola de l’école

    Ça m’énerve, je me sens prise au piège, comme quand j’étais enfant, le maître nous incitait à vendre, nos parents nous l’interdisaient .

     

    J’ai donné longtemps à Médecins du monde, puis j’ai arrêté

    Avec mon groupe vocal, nous donnons régulièrement des spectacles pour des associations caritatives

    Je donne de l’énergie, du temps, ça me fait plaisir et je ne culpabilise pas …je ne culpabilise plus ..

     

  • Babies blogueurs

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    « Vous savez madame Jeanne, les enfants de  maintenant sont plus éveillés qu’avant. »

    « disons plus stimulés mais globalement, ils marchent vers 14 mois, n’ont plus couches vers 2 ans et apprennent à lire vers 6 ans « 

     

    C’est la spécialiste qui dit ça, Jeanne, professionnelle de la petite enfance, mais Jeanne voyons, les temps ont changé dis.

    Déjà les nouveaux nés annonçaient eux même leur naissance parfois :

     

    « Je m’appelle Théo, je suis le né le ……bla bla, papa et maman sont fiers de moi … »

     

    ( attends, ils ont pas fini d’être déçus quand tu te dérouleras par terre dans les magasins )

    Ces bébés d’ailleurs ont une boite à la lettre électronique, oui !

    Parfois, vers 18 mois, ils lancent une invitation à toute la famille, et aux amis pour le mariage de leurs parents, ah ben ils sont précoces pour organiser de l’événementiel aussi

    Mais ça c’est rien, parce que vers 14, 20 mois et bien ils créent un blog.

    Ah vous ne me croyez pas..

    Si un blog, sur leur vie, au square,  pâte à modeler, les galipettes, les grimaces..

    Oh Jeanne, tu rigoles, t’as vu ça où, ils savent pas encore se servir vraiment de l’APN.. ?

    J’ai vu sur Internet.

    Ils sont blogueurs, mais qui vient les lire ?

    Eh bien, des amis, de la blogosphère, oui des enfants qui ont entre 16 mois et 4 ans.

     

    « Salut, moi c’est Manon, je commence à enlever ma couche, mais bon, je suis pas encore tout à fait prête mais ma mère dit que si, lol 

    et toi tu t’en sort comment, mdr !

     

    Véridique, je n’ai rien inventé, alors OK les mamans tiennent les petits doigts doux et jolis de leurs petits, et les aident un peu..

    Je n’ai rien, vraiment rien contre les blogs de famille, sympa pour ceux qui sont loin, mais bon il faut quand même mettre chacun à sa place ??

    Quelle place il va prendre ce prodige, il n’a rien demandé non ?

     

    Eveillés ou manipulés ?

  • Verre vide , je te plains ...

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    Depuis quelques semaines, j’organise bon nombre de dîners, j’avais fait une pause après l’été, et voilà, c’est reparti.

    Je cuisine des petits plats, une tablée dans la cuisine pour les enfants, qui se débrouillent désormais sans nous, et sur la table du séjour je dresse le couvert, porcelaine blanche et verres à pied, finement installés sur une nappe orangée assortie à la pièce.

    Avant de passer à table, mes convives s’installent dans le salon, qui n’est encore pas agencé à notre goût, mais ça viendra, et nous nous prépareront pour  un moment que j’adore, l’apéritif .

    Je dispose sur la table des petits légumes à picorer, des verrines, des blinis, ou des toasts, des feuilletés et Jérôme a pour mission de s’occuper des verres et de ce que l’on va mettre dedans.

    Jérôme a toujours peur de manquer, de ne pas donner assez de choix

    Il propose du whisky, de l’alcool anisé, martini rouge, punch, pommeau, pineau….

    Dans le placard où nous rangeons les bouteilles, il reste  toujours, chez vous aussi j’en suis sure des fonds de bouteilles, qu’il faudra un jour jeter, mais, on ne le fait pas :

    -Du bleuet, rapporté du Québec, il n’est plus bon c’est sur mais c’est un souvenir de voyage

    -Un truc immonde offert par un collègue tchèque, mais c’est un cadeau

    -Des alcools que l’on utilise que pour faire des cocktails

     -des fonds de tout, de rien, pèche, cassis pour le kir …

     

    J’apprécie les bulles que nous partageons de plus en plus à l’apéro et puis le vin, rosé, blanc …

    Parce que j’ai un défaut, dès que je suis servie au bout de 5 minutes, mon verre est vide .

    Je grignote, on me ressert, et hop, voilà trois verres engloutis , c’est trop quand je sais qu’un dîner va suivre .

    Je ne suis jamais ivre morte, mais je connais parfaitement mes quotas à ne pas dépasser pour ne pas m’endormir avant la fin du dîner, ce qui est gênant quand on reçoit …vous en conviendrez .

     

    Quand j’étais gamine, les hommes servaient le pastis, pour les hommes, et le guignolet pour les femmes, pas le choix, des cacahouètes et des tucs bien bourratifs …

     

    J’adore les apéro !!

  • Le marchand de chaussures

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    Il sortait sa tête par la fenêtre de sa fourgonnette et criait « vous faut y quelques chose ? »

     

    Ma mère râlait, elle  n’aimait pas quand le marchand de chaussures venait, elle n’aimait pas acheter chez lui

    Mais comme elle ne conduisait pas, elle n’avait pas le choix, il fallait chausser les enfants chaque saison .

    Alors l’un après l’autre, nous venions choisir une paire de chaussures, nous avions en général le choix entre un ou deux modèles, selon le prix

    Elle n’étaient  pas jolies, pas toujours confortables, je pensais que de toute façon porter des chaussures n’avait pas d’autre mission que de réchauffer les pieds .

    Je me souviens que dans la fourgonnette ça sentait le cuir, il y avait un tout petit couloir central, et autour de nous des tas de boites en carton les unes sur les autres, il semblait bien les connaître, aucun modèle n’était exposé, il devait les ranger par taille .

    Je n’aimais pas essayer des chaussures, une  seule fois j’ai eu une paire de très jolies bottes

    Au lycée, j’achetais mes chaussures toute seule, je voyais de modèles en vitrine, trop chères, alors j’optais pour de banales bottines noires

    J’ai toujours eu une mauvaise démarche, on me le disait, mais personne n’a jamais rien fait, j’usais mes chaussures sur le côté, c’est encore le cas .

     

    Pendant longtemps je n’ai accordé aucun plaisir aux chaussures, et depuis quelques années, je les choisi, je les bichonne, je les range dans des boites à chaque saison .

    J’ai une paire de bottes très fines, magnifiques, des chaussures basses  élégantes, des babies noires, une paire de Converse grise, des sandales, et des chaussures légères pour l’été, deux paires de chaussures, noire, blanche pour les spectacles .

    Je ne porte jamais de talons, j’ai essayé, je n’y arrive pas ..

    Marcher avec des patins, rollers, skis ou autre accessoire de glissage est absolument impossible pour moi, j’ai l’impression que la terre va se dérober sous mes pieds, je déchausse et je rejette l’idée .

     

    Je n’achète pas de chaussures quand je n ’en ai pas besoin .

    J’aime regarder les modèles pour enfants, mais je ne fais jamais de folies pour eux. Les couleurs, les formes, lacets, scratch, fermetures, plein de diversités aujourd’hui

    Peut un jour, des chaussures jetables …

     

    Je pense que depuis longtemps le marchand de chaussures est en  retraite ...il a certainement gardé plein de modèles de ces années là ..

     

  • Soirée comique

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    Si vous n’avez pas lu le billet précédent, faites le avant de lire celui là.

     

     

    Juliette est arrivée vers 20h 15

    En voiture, nous sommes parties au nord de notre ville, nous sommes passées devant le cabinet du Docteur H, et nous sommes garées sur le parking d’une salle de spectacle. La dernière fois que j’y étais allée, c’était pour un apéro rencontre avec une dame qui voulait devenir Présidente de la république .

    Dans cette salle nous avons retrouvé par hasard un couple de copains, Colin et Tessa, elle éduc, lui agriculteur bio, ils vivent près d’Andouillé (ça c’est pour Risette )

    La soirée était placée sous le signe de l’humour, au programme c’était ça

     

    Donc le premier comique :

    Habillé en pécheur breton, Ronan Tablantec, nous emmenons dans un délire, ses expériences en Bretagne, avec pour fil conducteur des tas de paperasses, et des objets insolites sortis d’une valise

    Il avait un débit incroyable, très doué pour l’improvisation,

    Il nous a parlé de Brest, j’ai eu une pensée pour ma fée clochette, et puis d’un village très connu du Finistère, Audierne, pensée pour Louise forcement.

    C’était pas sympa, très bien joué, mais je n’ai pas ri au larme, je suis très mauvais public

    A la pause, Juliette est allée bavarder avec l’oncle du showman, un curé,  il résidait ici, Juliette connaît beaucoup de monde..

     

    Le deuxième, Philippe Chasseloup

    Comique, chanteur, avec guitare sèche

    Il ponctue ses chansons, réalistes, ça vraiment je n’aime pas du tout, de parlottes, use d’une pédale pour enregistrer des sons, c’était franchement drôle parfois, épingle le monde paysan, les comédies musicales, les automobilistes

    J’avoue que cette facilité à ironiser sur ses thèmes, ne me plonge pas dans une hilarité mordante, je trouve ça facile et douteux ( je n’aime pas qu’on attaque les masses populaires dans le spectacle dit comique )

     

    Mais dernière nous , il y avait un spectateur qui a passé une bonne soirée

    Il éclatait de rire comme une dinde, fort, tout le temps .

    C’était insupportable, à un moment donné j’ai failli me retourner et lui dire « vous êtes cinglé ? »

    Bref une soirée sympathique, des artistes de rue, en salle, un seul bémol, vers 23 h, j’ai réussi à m’endormir, discrètement, c’est comme ça, si je ne m’active pas, c’est impossible de lutter .

     

    A la fin du spectacle, Juliette est allée bavarder avec le comique N°2, c’était un ancien copain de collège, près de St Nazaire, quand je vous dis qu’elle connaît tout le monde ..

    Nous sommes rentrés vers minuit, puis tisane à la maison avec mon amie

     

    Juliette est adorable, particulièrement attentive, solidaire et optimiste

    Si un jour vous la croisez, sur que vous l’aimerez, alors j’ai de la chance  de l’avoir pour amie …

  • Surprise

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    « Tu es libre le vendredi 21 novembre ? » m’avait demandé Juliette.

    Oui, le soir..

    Elle m’invite ma copine, elle me sort, je ne sais pas où , c’est une surprise .

     

    Génial

     

    C’est la première fois que ça m’arrive une invitation surprise

     

    Ce sera :

    -théâtre

    -concert de jazz (heu.. ;pas fan )

    -Restaurant

    -soirée cabaret

    -boite branchée avec gogodancers streapteasers (non, on a pas ça en Mayenne )

    -un film art et essai sous titré en serbo croate que déjà je vais rien comprendre au titre

    -une réunion Tupperware ou autre vente à domicile ( non elle me connaît )

    Je cherche, je cherche.. vous avez une idée ?

     

    Le 21novembre, mais c’est ce soir !!!

  • Le parc (2)

     

    Quelques mois plus tard, nous nous retrouvons dans ce même parc, le soleil tente vainement de nous réchauffer .

    Je suis transie, meurtrie, mes yeux se brouillent, les larmes n’ont cesser de couler durant le trajet, je n’arrivais même pas à parler, dire quoi que ce soit

    Le père de Anne me tend les mains, il me dit des choses réconfortantes, il essaye de trouver aussi le peu de mots pour gommer sa peine, impossible, juste se sentir les uns les autres, se donner des gestes d’amour, trouver auprès d’elle la force..

    Je m’avance entourée de ceux qui l’aiment

    Je m’approche auprès de mon amie, la sœur de Jérôme me tient la main

    Anne  est belle, son visage n’est pas marqué par la souffrance, elle repose dans ce lieu, sereine et enfin soulagée.

    Ses cheveux commençaient à repousser, je me remémore nos plaisanteries à ce sujet, je lui avais conseillé de les laisser très longs et de se teindre en blonde

    J’effleure son foulard, je le saisis, je n’arrive pas à prier, je la regarde, je suis là, auprès d’elle.

    J’aurais besoin d’être isolée, une musique douce berce ma douleur .

    Elle aimait chanter, je chanterai pour elle, encore et encore ..

    Je réalise que ce sera notre dernier rendez-vous, je ne veux pas penser aux funérailles, j’irai mais ce qui compte encore c’est de la voir, de me tenir à ses côtés

    Jérôme ne peut pas rester, il n’accepte pas, il ne peut  pas

    Je l’accompagne, je lui dis au revoir …à mon amie

     

    Nous avons tellement reparlé de ce moment, essayant de savoir si elle avait parlé de sa mort

    Elle en avait parlé dans ce parc, c’était là qu’elle allait se ressourcer entre les traitements, c’est certainement là qu’elle avait pu en parler

    La tendre complicité, les rires, tout ce qui m’a unit à elle, m’ont aussi scellée à ses proches

    J’aime Lorenzo comme un frère, j’aime Nath comme une sœur .

    Nous sommes liés tous, fortement liés par une femme, une mère qui a semé dans cette vie, la sienne, une avalanche d’amour et de tendresse.

     

    Il n’est pas un jour ou je ne pense pas à elle ,depuis déjà bientôt trois ans ..

  • Le parc (1)

    chemin.jpgElle remonte sans cesse son bandana, serre son col, refait les mêmes gestes répétitifs .

    Nous marchons dans le parc, Lorenzo parle avec Jérôme, les garçons font du vélo .

    Anne aime bien se balader dans ce parc appartenant aux  Frères situé tout près de sa maison .

    Elle a peur de prendre froid, pourtant nous sommes en mai, un rayon de soleil nous réchauffe, un peu d’air tout de même

    Une banale infection repoussera la date de la greffe, Anne n’a plus le choix, elle doit affronter ces soins intensifs, longs et pénibles, la chimio qui fait vomir, qui l’assomme, l’isolement, les angoisses..

    Nous parlons de choses et d’autres, mais à tout moment tout nous ramène à la maladie, l’avenir, les enfants

    Le vent souffle sur nos têtes, elle a peur d’attraper froid..

    En parlant des enfants, de Lorenzo, elle me dit, « tu comprends, je ne peux pas les laisser « 

    Les laisser, dans sa tête ce n’est pas pour quelques jours, c’est de son départ qu’elle parle, partir, les laisser ses amours comme elle les appelle..

    Je suis démunie, je ne peux pas lui dire, « non,Anne, tu vas vaincre cette merde de leucémie « 

    Je ne peux pas lui dire « …peut être que tu vas partir « 

    Cette idée, cette mort est tout  simplement irréelle, impensable et pourtant probable.

    Elle me renvoie à la mienne, mes enfants sans leur mère, pas possible, impossible, on ne peut pas partir, les laisser .

    Nous continuons, je marche auprès d’elle, je ne la quitte pas …

    Rose fait une colère, je laisse son père s’en occuper

     

    Au retour, nous nous quittons souriants, je l’embrasse mon amie, je lui dis encore et encore qu’elle doit s’accrocher, elle le sait..

    , je lui  promets d’aller la voir après la greffe en  chambre stérile en juillet .

     

  • Ocatarinelabella tchi tchi .

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    La maison est grande, même si c’est loin d’être un palace, il faut entretenir les cinq chambres, deux salles de bains, escaliers et pièces communes .

    N’étant pas de nature une fée du logis, j’use de stratégie pour combattre la poussière, les bactéries, araignées et tartre.

    Je m’équipe de produits divers ayant tout un point commun : ils crachent .

    J’adore pulvériser pour nettoyer .

    La baignoire : un pscchiit, repos, rinçage et c’est brillant

    L’escalier, les tablettes en bois : pscchiit, un coup de chiffon et ça brille

    Lavabos, sanitaires : même régime, je pulvérise, je frotte et c’est propre .

    Je ne sais pas pourquoi, mais j’adore pulvériser, jamais de lingettes, mauvais pour la planète, Jeanne au ménage, elle pchiiit .

     

    Mais le meilleur dans cet art, c’est mon vaporéto

    Un vrai dragon, je le branche, je l’abreuve et pchoooooooooout tout étincelle des sols au plafond ; les vitres pareilles, un coup de pchitttttt de temps en temps, bling !!

    Etant ma propre thérapeute, je me suis demandé d’où me venait cet attrait pour les vaporisateurs, et les petites particules quasi invisibles qui en sortent (j’adore les parfums aussi )

    Au bout de quelques séances, j’ai trouvé le coupable

    C’est lui , oui ce bel homme souriant et convaincant, tchi, tchi..

    Il a bercé mon enfance avec son produit miracle, avec lui la fraîcheur est là, mais aussi grâce à elle , le summum du kitsch et du luxe.sans retombées..

    Ah je ne m’en lasse pas, et c’est tant mieux car je  ne ferais pas ça tous les jours

     

     

     

  • Je suis rurbaine

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    Quand je ne savais pas quoi faire, je regardais ma mère travailler

    Elle avait toujours des tas de taches à accomplir, nourrir les bêtes, vider les clapiers, faire la soupe, le ménage, laver un peu au lavoir, repasser, tuer un poulet, le vider.

    J’apprenais à travailler

    La campagne est pleine de contraintes, les animaux prennent du temps, il faut s’en occuper.

    Je trouvais ça pénible, elle ne se plaignait pas

    Quand je suis partie au collège, j’ai découvert la ZUP, les feux, les voitures, je crois que je n’aurais pas aimé y vivre, que mes parents n’auraient pas aimé que j’y traîne mes pieds

    Au collège, on nous appelait les ruraux, belle étiquette ;

    J’ai usé mes chaussures des heures en ville, au lycée, je devais attendre le car pour rentrer, j’aimais bien la ville

    J’aimais bien et en même temps je trouvais la campagne bien reposante, je n’avais idée si je souhaitais y vivre définitivement

    .

    J’ai pris mon premier  appartement à 20 ans

    Dans une petite ville, tranquille, mais j’ai vite réalisé que j’étouffais en appartement, j’avais besoin d’air, de manger dehors, de planter .

    A Belfort, avec Jérôme, j’étais au bord de l’asphyxie, nous cherchions une maison, c’était impossible .

    Alors nous avons décidé, réellement décidé de nous installer dans une ville de l’Ouest, de petite taille et de trouver une maison .

    Nous avons acheté cette maison en 1997, plein de travaux à faire, des heures de travail, mais un grand  jardin, plein de coins, un bassin, des arbres, des lapins..

    Alors à mon tour, j’accomplis des taches parfois contraignantes, je prends ma brouette, je vide mes clapiers, je nourris ma ménagerie, je plante, je gratte, j’arrache et j’aime ça .

    Et puis un peu plus tard, je vais déambuler dans les rues de la ville, je peux y aller à pied .

    Le collège des enfants est au bout de la rue, ils n’ont pas de transports scolaires , nous vivons à la ville comme à la campagne

    Aucun vis à vis, des voisins tout prêt mais séparés par de hauts murs de pierre, j’ai choisi cette vie, je l’aime, pour rien au monde je ne retournerais habiter à la campagne.

    Ma mère avait beaucoup de courage, par la force des choses, je devais avoir beaucoup de courage …

     Je déteste les films "calendrier de la Poste " qui idéalisent la vie à la campagne , le terroir ..

  • La boite à hein

    boite-a-hein.jpg

    J’avais donc acheté, une boite de couscous Ga..t , ce qui me valu un blâme d’un de mes lecteurs

    Puisque que la boite risquait de m’exploser à la figure, j’ai du la rapporter chez les mousquetaires .

    A l’accueil :

    « C’est pour quoi ? « 

    je pensais que le vue de la boite était suffisante, je n’avais même pas l’intention de m’expliquer

    « ce produit est rappelé par Monsieur William, pour risque d’explosion à l’ouverture « 

    -« ah bon, pas au courant, j’étais en congés « 

    (Oui enfin ils l’on dit aux infos.. )

    elle regarde la note collée sur le comptoir, les codes correspondent, j’avais déjà vérifié, puis me dit :

    « vous n’êtes pas concernée, ce n’est pas la même date limite « 

    -         Vous êtes sure ?

    -         Non, mais bon ça va aller

     

    Alors là, dans le doute, je fais quoi, je lui demande d’ouvrir elle-même la boite et c’est pas moi qui vais nettoyer la sauce déversée dans la boutique,

     ou bien je fais confiance, j’ouvre chez moi,

    ou bien je balance la bombe à la poubelle

    Pas question, 2 euros 69, je déteste le gaspillage

     

    Je la regarde démoralisée,

    « je ne voudrais pas que vous ayez la mort de Jeanne sur la conscience  

    vous auriez mes lecteurs à dos, jusqu’à la fin de vos jours « 

    D’un bond, elle ouvre sa caisse et me donne les pièces de remboursement convoitées

     

    Je n’ai pas perdu mon temps, car j’ai découvert, sur le comptoir de l’accueil, un objet tout nouveau, extraordinaire, en fantaisie et sens de la rigolade :

     

    La boite à hein

     

    Oui, vous avez connu la boite à Meuh, même concept, sauf que quand on retourne l’objet, on entend la voix de Dany Boon, qui dit ‘Heiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnn «  comme dans le film des ch’tis.

    Ah que c’est rigolo, on ne doit pas s’en lasser, oh quel joli cadeau pour les fêtes, qu’est qu’on fait pas pour se faire du fric, après les chaussons, la cabane à frites, le maroual..

     

    Stop, on en peut plus des Ch’tis, ça va 5 minutes !

    Ils vont bientôt nous sortir la boite à yes, we can

     

    Après la ch’timania, l’obamania

    A ce sujet , saviez vous que Barack Obama , avaient des racines mayennaises, ah, vous êtes sciés, ces ancêtres auraient émigré, c’est écrit ici

     

     

    Je ne résiste pas pour autant à vous divertir par le vieille pub  G… t, « c’est bon comme là bas dis « 

    Je ne sais pas s’il mange du couscous Obama ?