En marchant dans la rue, je sens mes chevilles endolories, ça me gène pour avancer, mais je n’y prête pas trop attention
Le lendemain d’étranges tâches rouges et gonflées apparaissent sur mes jambes, je ne vois pas ce que c’est, j’ai du mal à rester debout .
J’ai mal, j’ai peur, je n’en parle pas, Jérôme n’y prête pas attention, il a décidé que j’étais hypocondriaque.
Le lundi, j’ai toujours mal, j’ai de plus en plus peur, je vois le pire..
Je consulte le Docteur H le mardi(Doug Ross étant retenu à Chicago ), il me rassure, il connaît cette pathologie, c’est un érythème noueux, ne l’a vue qu’une seule fois dans sa carrière médicale.
Je craque, je pleure, je n’en peux plus, c’est trop ce que je vis à ce moment là, Anne, mon frère, je me vide..
Il se montre rassurant, si rassurant le Dr H, m’explique que ces taches cachent une pathologie à dépister, sûrement rien de grave.
Je fais des examens sanguins et j’attends avec une certaine angoisse les résultats ;
Deux jours plus tard, le diagnostic tombe, j’ai attrapé un streptocoque.
Il faudra un traitement antibiotique sérieux.
J’ai de plus en plus mal aux jambes, j’ai un rhumatisme articulaire aigu.
Je suis rouillée comme une vieille femme de 90 ans, je monte l’escalier très péniblement, je pousse mon caddie pliée en deux, je peux à peine porter Rose qui a 14 mois .
Je suis coincée , cassée, je renonce à toute activité, j’avais entrepris avec passion d’illustrer un album écrit par Lily, tout s’arrête, enfin presque , toute activité créative , n’ayant pas perdu ma voix , je chante et je cause toujours ..
Il n’y a pas grand chose à faire, quelques anti inflammatoires et laisser le temps ordonner les choses, je me console par l’apparition des premières fleurs du jardin en ce mois de février .
Ma douleur n’est pas visible, un plâtre, des béquilles, c’est ostentatoire, on compatit, on vous aide, on vous plaint …j’aura peut être du prendre un accessoire de boiteuse .
Là, rien, la vie continue, je fais face, j’ai besoin d’aide, je n’en ai aucune, les seule fois ou j’ai osé demander, visiblement je n’étais pas prioritaire..
Pour la moitié moins, d’autres seraient assistés, j’ai l’habitude..
Laissez-moi tranquille, ça va passer, je reste vive, je ne vais pas en mourir..