Jérôme est inquiet pour son travail, la crise, les marchés gelés, plus de contrats à venir, des chaînes de production qui risquent de fermer momentanément
J’ai rêvé que nous déménagions, nous nous nous installions dans un petit appartement à Belfort, nous n’avions pas d’enfants.Je le visitais, il était en rez de chaussée, derrière l’immeuble, il y avait la merJe crois que c’était une plage du Havre, des galets
Je n’avais pas le choix, nous n’avions pas dit à nos amis francs comtois que nous étions de retour, on les savait heureux de nous revoir, nous n’aurions pas de mal à nous réintégrer
Après 15 ans, je ne peux pas me faire à l’idée de quitter Laval un jour
C’est un endroit que j’adore, j’y ai tous mes repères, les enfants ont vécu ici, je n’y aucune racines, mais c’est là que je me sens bien
Tout est facile, les transports, les loisirs, notre maison, avec un grand jardin, en pleine ville
Les gens sont plus qu’agréables, j’ai tissé un énorme réseau amical, des copains, des amis de toutes sortes, des travailleurs sociaux, des profs, des artistes, commerçants, banquiers, ouvriers, agriculteurs..de tous horizons
je ne peux me faire à l’idée de devoir partir, tout reconstruire ailleurs, je ne pourrais pas renoncer à mon chœur, et je sais que je ne pourrais jamais retrouver ça ailleurs, même sur de grandes villes
Je ne peux pas quitter ma ville, reconstruire demande tellement d’énergie, c’est trop long..
Je veux continuer à traverser la Mayenne plusieurs fois par jour, me balader en ville et croiser des tas de visages connus, je veux soutenir encore les élus, faire et aller à plein de spectacles à la salle Po , emmener encore les enfants des centaines de fois à la bibliothèque, ailleurs,
Je ne suis pas prête, pas du tout adaptable, à une nouvelle vie, pas du tout …
Je ne suis jamais sentie aussi bien ..