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  • Ennuyeux dimanche

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    Comme je le disais dans le billet précédent, tous le samedi soir, nous passions du temps entre nous, devant la télévision

    Et le dimanche, il y avait des rituels bien installés, vissés.

    La messe, tous le dimanche, par tous les temps, même l’hiver, où il fallait faire preuve de courage, mon père n’y allait jamais, il surveillait, surveille encore d’ailleurs le beau poulet qui cuit gentiment dans le four.

    Ma sœur avait opté assez vite pour ne plus participer aux rituels religieux, mon frère et moi, assidus très très longtemps

     

    Au retour, nous étions parfois invités chez mes grands-parents paternels ou chez des oncles et tantes,

    Nous passions des heures à table, avec la complicité d’une télé noire et blanche ou déjà officiait Michel Drucker

    C’était long, ennuyeux, nous étions très polis, pas un mot de trop, heureusement nous pouvions profiter un peu de nos cousins et cousines, avant leurs mariages précoces mais bon franchement c’était pas joyeux comme dimanche.

    Le pire, c’était le texte libre

    Notre maître d’école nous demandait de rédiger tous les week end un texte, libre, sur un sujet de notre choix

    Tous les textes étaient lus et l’un des deux était choisi par les élèves

    Alors nous avions droit au ramassage des pommes, à la traite des vaches et à la chasse … c’était d’un ennui, et comme je n’avais rien à raconter, car il ne se passait rien, je ne trouvais jamais de sujet d’inspiration et bien sur mon texte n’était jamais choisi

    Côté inspiration, vous en conviendrez que j’ai changé..

     

    Alors notre dimanche est libre à présent.

    Nous invitons rarement des amis ce jour là, ni la famille, nous ne levons quand bon nous semble, nous déjeunons tous les 5 tranquillement mais rapidement

    L’après midi, chacun fait ce qu’il veut, je jardine, Jérôme bricole, les enfants jouent aux jeux d’écran ; je butine  et en fin de journée, je suis prise de pulsions ménagères.

    Quand ça m’arrive j’en profite parce que ça ne dure pas.

    Je profite de la présence des enfants qui donnent un bon coup de main au rangement et je nettoie la maison, oui le dimanche et j’ai le droit non mais !

    Le soir, nous mangeons  un pique nique dans le salon devant les dessins animés

    Les dimanche de mon enfance étaient long et ennuyeux sauf les dimanche d'été ; ceux d’aujourd’hui sont simples et sans contraintes.

  • Poulet et variétés

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    Je fus élevée au poulet fermier, et à Guy Lux

    Mon père avait, a toujours un goût très prononcé pour la bonne viande et la chanson, enfin la variété française.

    Tous les samedi soir, c’était » les variétés », les Carlos, Sheila et Ringo, et compagnie, mais j’aimais bien, les micros qui brillaient, les paillettes, les shows décalés des Carpentier …

    Un jour, au collège, un prof de français, celui qui devint écrivain, prit sa guitare et se mit à chanter, « le moribond » de  Brel, et en étude de texte, nous proposa

    « le plat pays « 

    Inconnu au bataillon l’ami, tout comme Aznavour, et les autres

    Mes parents n’étaient ni soixante huitards, ni St germain des Près, alors ce fut pour moi, un grand plongeon .

     

    Le temps passa, j’errais dans les années 80, comme tout le monde, ces  belles années, dont j’ai déjà parlé, la musique et les espérances..

     

    Puis, une vie de famille et les enfants, et il revint dans ma vie, le grand Jacques

    Non seulement, je l’écoutais, mais j’ai eu, et j’ai encore la chance inouïe de chanter Brel

    Chaque année, un titre dans le répertoire, le plus majestueux, fut forcement « Amsterdam « 

    Je ne peux décrire, ce que j’ai ressenti, à chaque fois, qu’entourée de ma troupe, avec les textes et la musique de cette chanson .

    C’est puissant, vibrant, incroyablement complet, une force, une puissance qui nous emmène, très haut,  l’émotion de la dernière note, sous un silence quasi oppressant du public, l’indescriptible talent de cet homme de nous offrir ça ..

     

    Et puis, il y eu Bruxelles, hilarant Bruxelles, avec des chorégraphies drôlissimes, et un final ou tous, nous nous écroulions sur scène, bien essoufflés d’avoir tenu la cadence et bien évidents sautant de rire sous le poids des autres et éventuels pincements ou chatouillis 

     

    J’ai chanté la Quête, aussi, très belle chanson, et puis Fils de … pas la hauteur, émouvant et « les marquises «  avec un solo de mon ami Paul

     

    Cette année, ce sera « quand on a que l’amour « 

    On prend, vibre de ce qu’il nous reste de lui, 30 ans, toujours bien présent, on parle de lui partout sur les blogs,dans la presse .

     

    Je suis allée voir un récital hommage à Brel , à la salle polyvalente, deux heures de chanson, de poésie, de voix vibrantes, j’ai beaucoup aimé

    Sans Théodore, je n’aurais pas eu ce bonheur de redécouvrir ce grand homme, le grand Jacques..

     

    Aucuns regrets de ne pas avoir reçu cette culture musicale plus jeune, j’aurais peut être rejeté en bloc, et cherché ailleurs

    Je serais peut être devenue fan de Frédéric François …

     

    Fils de … fille de mon père …

    Je crois que mon père aurai aimé écouter Brel …

     

  • La fugue d'autrefois

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    Dans une ruelle située près de l’école, une vieille dame s’approche

    Elle me demande le chemin pour  retourner au foyer Michèle J.

    Elle semble essoufflée, elle a chaud, il fait très chaud, au moins 26 ° .

    Je connais ce foyer, j’y vais avec les enfants de la crèche distribuer du pain aux canards ( rassurez vous entre temps, j’ai changé de travail, sait on jamais, si un canard vorace s’étouffait en avalant un croûton, je risquais les Assises, trop de responsabilités ) mais je suis incapable de lui expliquer comment s’y rendre

    Je ne suis pas un GPS, ne me demandez jamais d’explications pour vous rendre quelque part..

     

    Les enfants sont à l’arrière de le voiture

    Je propose à la dame de l’emmener à sa résidence

    Elle accepte, en chemin elle m’explique qu’elle était sortie de la maison de retraite, qu’elle avait marché, et qu’elle n’arrivait plus à retrouver son chemin

    Quelques mètres avant le portail, elle me demande une faveur

    « pouvez cacher la voiture là, ils ne doivent pas me voir rentrer « 

    Je me gare discrètement

    La vieille dame avait fait une fugue, je ressentais un petit plaisir soudain à être complice de son évasion.

  • chaussettes , feuilles , capucines et compagnie

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    Une grande partie de l’année, je porte une écharpe, de septembre à mai, je n’ai jamais de maux de gorge,pas d’angines , rien .

    J’en ai plein, de toutes les couleurs, l’écharpe, c’est comme un doudou, indispensable et assorties à mes trentaines de paires de boucles d’oreilles, indispensables elles aussi.

    Par contre, je déteste mettre des chaussettes.

    D’abord ça prend du temps, puis il faut les laver, les retrouver , et bien sûr les ranger (j’ai relu ce billet , j’avais eu le premier commentaire de Gwen )

    Et puis c’est pas beau, rien de plus confortable et élégant qu’un pied nu dans des chaussures..

    Mais bientôt, il faut se rendre à l’évidence, il va falloir y passer, remettre ces chaussettes, ou mi bas, tout ce que vous voulez parce qu’il arrive..

    L’autre est sournois, nous fait croire que ce n’est pas fini, mon œil !

    Les feuilles tombent, y’en a partout, partout, va falloir ramasser. C’est long.

    Fort heureusement les capucines explosent dans le jardin, elles débordent dans les massifs, les dahlias me font l’honneur de pouvoir cueillir leurs fleurs, je n’aime pas les dahlias, ça sent mauvais, ça tient pas bien dans les vases, mais j’en ai beaucoup, parce que c’est fleuri jusqu’au gelées

    Les fushias sont encore très beaux, mais ça ne va pas durer, je ramasse un bol de framboises tous les jours,  en  salade de fruits, cakes et tartes.. un plaisir.

    J’ai planté des bulbes de tulipes, il va falloir attendre encore avant de les voir sortir leur nez

    Je n’aime pas l’automne, l’humidité, les balades en forêt, c’est pas pour moi, les pommes à ramasser, non-merci, j’ai donné, l’ouverture de la chasse.. Beuh, ah et puis il va falloir remettre des chaussettes.

    Cette saison est un avertissement, l’hiver arrive, et bien qu’il vienne, et qu’on en parle plus, on fera du feu dans la cheminée et on mangera des raclettes

    Je vous invite à aller faire un tour par  ; il fait des photos incroyables, banals clichés de son monde, il me redonne goût aux décors de l’automne et en plus , il vraiment sympathique et chaleureux .

    Enfin l’automne de la Côte d’Azur surtout, parce qu’ici … c’est frais .

     

    De septembre en novembre, j’aimerais habiter dans le sud, j’aurais peut être pas besoin de chaussettes ?

    Quand je pense qu’il y a des gens qui portent déjà des bottes …

  • Scénario catastrophe

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    « Maman, j’ai mal à tête.. »

    C’est pas grave, Mark, une barre au front, prend un médicament, tu as pris froid au sport.. « 

    ça c’est ce  que je lui réponds, mais dans ma tête, voilà ce qui résonne

     

    « Mon dieu, ah non, pas ça, c’est peut être une tumeur, il devrait être opéré, endurer des mois d’hôpital, ah non, pas ça.. mon fils.. !« 

     

    Et dans ce tourbillon de stress incontrôlé, je navigue sans capitaine, sans secours, ni bouée .

    J’ai une peur inouïe de la maladie grave pour mes enfants.. c’est terrible

    Puis je me ressaisis, oh, arrêtes, tu sais bien qu’il est douillet ton fils..

    Ah oui, ça il est douillet, aucune résistance à la douleur, il se coupe avec du papier, il lui faut un pansement

    Bien sur je ne parle jamais de ça, Jérôme s’est mis un jour en tête que j’étais hypocondriaque..

    Faux, archi-faux, si c’était le cas, je me gaverais de médicaments et consulterais toutes les semaines, je ne suis jamais malade, et les enfants non plus

    Ellen a parfois mal au ventre, avec beaucoup de maturité, elle accepte, se plaint très peu, réagit pour se soulager, là dessus elle est incroyable

    Jérôme est persuadé, que Mark fait de la comédie pour ne pas aller à l’école, peut être, mais bon, pourquoi il ne veut pas aller à l’école..

    J’écoute, je rassure, je consulte s’il le faut, je suis plutôt armée en matière d’automédication..

    Mais ça m’énerve cet excès, ces délires que je me fais.. ;

    Et si j’en parle, on me dira «  toi, Jeanne, c’est pas vrai, ça m’étonne de toi.. « 

    Oui Jeanne, est sure d’elle, toujours joyeuse, jamais stressée, et ben non !!

    Alors je me réfugie dans les bras de mon sauveur, qui donc, et bien George Clooney

    Mais si, il fait quoi mon héros, et bien il est pédiatre Doug Ross, il guérit les enfants en séduisant les mères..

    Pourquoi croyez-vous que je suis accroc à Urgences ?

    Oui je suis mon propre psy, par pur souci d’économies.. et gain de temps, je ne me fais pas attendre dans la salle d’attente..

     

  • Private Joke

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    Lors de la pause déjeuner, vos collègues plaisantent, ils évoquent des souvenirs passés, une ancienne stagiaire, et brutalement, les propos vous semblent totalement incompréhensibles.

    L’un des deux fait une allusion  à sa coiffure, tous éclatent de rire, sauf vous, puisque vous n’étiez pas intégré dans l’entreprise lors du passage de cette personne.

    Vous écoutez sagement en remuant votre salade, souriant pour rester poli, un collègue « attend, faut qu’on te raconte « …

    Il tente desespérement de vous faire part de l’anecdote qui provoque l’hilarité du groupe, en vain, vous ne parvenez pas à rire comme eux, normal, hors contexte, la blague n’a plus l’effet voulu, vous êtes tout bêtement victime d’une Private Joke .

     

    La private joke, anglicisme, qui signifie, blague privée, est omniprésente dans les rapports humains

    Elle  fait référence à une anecdote, une parole, qui retirée de son contexte est totalement incompréhensible, elle exclut systématiquement, celui ou celle qui n’était pas là, elle provoque complicité et connivence entre ceux qui la relancent

     

    Elle peut parfois être piegeante, parce que incluant ou faisant référence à un vécu, elle n’est pas exportable, et réservée à un auditoire restreint

    Les private joke sont répandues dans les bandes de copains qui vivent ensemble des évènements depuis plusieurs années , entre collègues, dans la littérature aussi et bien sur, sur Internet, et particulièrement sur les blogs

    Les billets sont commentés, libre à chacun d’exprimer ce qu’il souhaite, de lire les réactions des autres lecteurs et d’éventuellement commenter les commentaires

    Au fil des mois, complicité, connivence entre les lecteurs, des petites communautés apparaissent, au risque d’exclure les nouveaux, ou tout simplement de les faire rentrer dans des discours parfois décalés ou incompréhensibles

    La private  joke est absolument inévitable, elle demande juste parfois une petite explication, et surtout d’être vigilant à ce que tout à coup, un discours ne devienne pas tellement codé ,et toute personne étrangère à ces allusions, se sentira totalement rejetée .

     

    Les private joke sont bel et bien présentes sur ce blog, inévitablement, je souhaite que les billets soient  accessibles à tous les nouveaux lecteurs, en mettant un lien dans le texte si besoin est..

    Je souhaite surtout que chaque lecteur, blogueur ou non blogueur, y trouve du plaisir, se sente chez lui, libre de commenter, simple passager, ou fidèle visiteur,

    J’ai observé l’évolution de ce blog, les commentaires l’ont fait vivre, sans les réactions des uns des autres, sur que depuis longtemps, Jeanne aurai cessé de raconter  ses anecdotes …

  • arrière grand mère

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    De mes arrières grands parents, je n’ai aucun souvenirs, trop jeune, un arrière grand mère qui est morte quand j’avais trois ans.

    Mon père n’a jamais parlé de ses grands-parents, il ne les a pas connus je crois, son grand père s’appelait Napoléon

     

    Mes grands-parents sont tous  décèdent, ma grand-mère paternelle est partie en 1998, Mark avait un an.

     

    Les grands-parents ne sont plus « des vieux », comme j’ai connu les miens, ridés, grincheux, maison sentant le renfermé, fleurs en plastiques posées à la télé, horloges  à balancier, souvenirs d’Algérie..

     

    Les grands parents sont toujours en vadrouille, ils se baladent, en car, en camping car, ils parlent de leurs enfants, s’écoutent parler, de leur de santé, ils sont parfois mesquins entre eux.

    Ils sont en forme, même à 70 ans, les femmes font des couleurs à leurs cheveux, mettent des chaussures à talons, les hommes s’habillent chez D …n, ils font du vélo, nagent, se préservent..

     

    Et puis ils deviennent arrière-grands-parents, et leur vie continue, ils tiennent bon, vieillissent, mais résistent, s’accrochent, sont solidaires, se serrent les coudes.

     

    J’ai brutalement réalisé que mes parents pourraient être arrière-grands-parents..

    Alors ils sont vieux, oui.

    Je pourrais être grand-tante, moi ????

    Oui, mon neveu a largement l’âge d’être père

    Grand-tante, ah non ! Pas ça, je suis jeune, j’ai eu un bébé, moi, y’a pas longtemps..

     

    En allant chercher Rose à la danse, je me retrouve au milieu des mères aux poussettes, aux petites filles fières et devenir des danseuses en herbe.

    Je suis bien loin, bien loin de ce temps là, je ne me sens plus jeune maman depuis longtemps, je suis mère, profitant pleinement de l’instant, de ce temps qui ne durera pas, ce temps ou tous les trois vivent encore à la maison,

    Vieillir ne me fait pas peur, je n’y pense pas, parce que mon corps tiens bon, parce que ma tête est encore bien vissée

    Un jour ils partiront, les miens, mes parents, j’apprendre beaucoup ce moment là, je ne suis pas prête, j’appréhende aussi, le moment ou je devrai dire à mes enfants «  mémé est morte « 

    Je crois que je ne pourrai pas leur dire.

     

  • Alchimie

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    La clé résonne dans la maison, la porte entrouverte offre le passage tant attendu au chat.

    Le calme de mon abri est soudainement brutal, face aux rythmes et mélodies qui s’entrechoquent dans ma tête

    Il est 1h30, pas un signe de fatigue, pas du tout envie de dormir,

    Je monte l’escalier, le deuxième chat m’attend sur le balcon

     

    Pas encore le moment de me coucher, je me pose devant le PC, je lis vos quelques messages, je fais une ballade sur vos blogs, le chat noir s’est installé sur mes genoux, il ronronne très très fort, se blottit comme un gosse, me regarde avec ses yeux d’émeraude

     

    Ma soirée fut un voyage, une courte échappée de quelques heures

    La magie opère comme une alchimie, quelques ingrédients nécessaires, un rideau rouge , des éclairages, des costumes  satinés, un public, des corps harmonieusement calés et claqués, une voix, une autre, des voix, des mélodies particulièrement arrangées pour un mélange à la fois dense et moelleuses..

    Quelques gorgées de breuvage, des sacs, des housses entassées dans la soute d’un autocar, nous calons nos corps sur des banquettes veloutées, épuisés, vidés mais la machine est lancée, puis moyen de l’arrêter.

    Une heure de trajet, nous repassons en revue nos quelques années de chanson, 6 ans pour la plupart, des petits bouts de.. On chante, pas juste.juste pour prolonger, revivre, savoir si on se rappelle …

     

    Se quitter est une épreuve, on aimerait prolonger toute la nuit, grandes embrassades et bisous claquants, hommes et femmes, on bise, bisous, comme des gosses qui voudraient pas aller au lit …

     

    Toujours pas envie de dormir, le chat ronronne..

     

    Une chanson raisonne encore, encore, j’ai quitté Broadway, je ferme mes yeux, je m’endors, avec la même envie de recommencer, pleinement consciente de cette ultime chance d’être embarquée avec les passagers de ce navire qui n’est pas prêt de sombrer..

     

  • Un homme qui a compté

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    En feuilletant des ouvrages professionnels, je tombe sur le guide de l’éducateur de jeunes enfants

    Je retourne l’ouvrage par curiosité pour savoir qui a l’écrit et je reconnais cet homme qui a beaucoup compté pour moi.

    Il me revient à la mémoire son visage pince sans rire, un peu froid mais toujours respectueux.

    Il était plutôt timide, mais tellement passionnant

    Je me souviens d’avoir eu  la chance de son soutien pour accompagner mon  mémoire de psychopédagogie.

    Il était toujours encourageant, honnête et positif, moi qui avais toujours détesté l’école, s’offrait à moi, un immense besoin de creuser, de comprendre, de savoir, d’aller plus loin, de faire naître cette passion pour la pédagogie, qui ne se tarit pas depuis plus de 25 ans

    Il me faisait confiance, m’encourageait à ne pas choisir la facilité, aller au delà de mes limites, faire et refaire .

    J’aimais bien ses cours, ce grand homme discret mais particulièrement présent, lucide, ironique aussi face à la psychanalyse, il était professeur de psychologie, Je n’avais que  19 ans.

     

    C’est toujours bon de retrouver des infimes traces de ceux qui nous ont marqués, il est devenu directeur du centre de formation St Honoré à Paris

    , il a quitté le Havre, là où j’ai fait mes études

     

    Il s’appelle Bruno Lecapitaine.

     

    Je lui écrirai un de ces jours, pour le remercier, lui faire part de mon parcours

    On se souvient des mauvais profs, as ton le courage de gratifier ceux que l’on a aimés ?

    Je l’ai fait une fois, un prof de français, devenu écrivain en littérature jeunesse , il fut touché, sa réponse immédiate fut touchante aussi

    Une ancienne élève qui lit ses livres à ses enfants..

     

     

  • Les sosies

    Un jour , étant  lycéenne,je  voyageais dans un petit train  qui me ramenait à la maison ; je me retrouve devant un homme, assez âgé, vêtu d’une marinière, fumant la pipe.

    Il me regardait en ricanant, et surtout faisant de multiples grimaces, attirant ainsi l’attention des voyageurs qui se déplaçaient pour venir le voir

    J’étais un peu surprise au début, quand tout à coup, je comprenais que ‘j’avais, devant moi, tenez vous bien, le sosie officiel de … Popeye !

    Oui Popeye , le marin désuet de notre enfance qui voulait nous faire croire que les épinards rendaient les humains costauds et superforts alors que déjà à cette époque mon héroïne à moi, c’était Super Jaimie

     

    Alors le sosie, au début, bon c’est rigolo, mais il faut avouer que tout un trajet avec un homme me montrant ses muscles, bien faibles vous vous en doutez et singeant le marin à la pipe, ce fut vite lassant

    J’avais envie de descendre du train, de regarder par la fenêtre, de me barrer, il continuait ses grimaces, comme une machine. Je n’en pouvais plus..

    Ah sosie officiel, c’est un  métier, pas vraiment facile

    J’aurais pu le faire, devinez qui ? vous serez surpris, il y a quelques années j’avais une ressemblance franche avec l’actrice Anémone

    Autrefois, parce qu’elle a vieilli et pas moi..

    Jérôme lui c’est le sosie de Bill Gates ou Elton John, paraît il, pas flagrant pour moi

    Enfin, si l’argent venait à manquer, avec la crise planétaire, on ira tous les deux, à Bricomerlin, à Super Hue, faire les foires aux demo, arborant fièrement notre physique de star..

    Vous avez forcement votre sosie aussi, ou vous êtes le sosie d’un people, rien qu’un bout, tout compte, regardez, cherchez un peu ..

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     Le sosie de Patrick Bruel

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    Et lui c'est , le sosie de... George Clooney

     

    Non , vous n'êtes pas convaincus ?

    J’ai trouvé sur ce site

     http://www.sosie-star.com/index-l1.html

     

    Une coupe de cheveux, des lunettes, il n’en faut pas plus parfois

    Mon frère en faisant ses courses avait croisé un jour Jonnhy Rock ,le sosie officiel de Johnny , il fut impressionné ..

  • Sprechen sie deutsch ?

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    Jérôme a invité des collègues allemands pour un apéritif, chez nous  chacun invite à sa guise, sans forcement demander, c’est une chose qui va de soi. Il fallait juste qu’il s’assure que je serai présente, non pas pour faire la conversation en allemand mais pour préparer les amuse gueule

     

    Parler en Allemand, impossible, 6 années, il ne me reste rien.. absolument rien

    J’adore recevoir des expatriés, collègues de Jérôme

    Il y a quelques années, il avait invité des espagnols, adorables, elle Adélaïde, était très  habituée à la vie citadine de Barcelone, elle déprimait ici, surtout elle appelait les taxis avec sa main rue de la Paix, et... personne.y’en a pas ici, ou très peu à la gare

     

    Ce charmant couple nous avait reçus quelques jours à Barcelone, comme des rois, ce fut fabuleux

     

    Les Allemands étaient très sympathiques, ils parlaient français, nous avons  eu un vocabulaire commun (chinchillas : elles provoquent mes bestioles beaucoup d’admiration et d’étonnement ) et nous avons causé durant deux heures de leur intégration, de leurs projets .

    S’intégrer dans un pays, plutôt facile pour l’homme qui en général a un travail qui le passionne, et des échanges quotidiens, mais la femme ??

     

    Il y a quelques années, Jérôme avait une opportunité d’aller travailler aux USA, près de Détroit (oui ce n’est pas la Floride ) je lui avais clairement dit que je ne l’envisageais pas du tout, avec les enfants, que mon diplôme ne serait pas reconnu, que je vivrais sans doute en appartement (c’est inconcevable, j’étouffe ) que , comme beaucoup de femmes d’expatriés, je fréquenterais des françaises, que je n’aurai pas choisi, que je ne pouvais me séparer de ma famille, des mes amis, bref, c’est niet !

     

    Ce midi là, lors d’un repas familial, belle-famille je précise, nous évoquions le sujet

    Mes belles sœurs et ma belle-mère, au diapason se mirent à me faire moult reprocher quant à mon refus de partir à l’étranger

    J’avais beau argumenter avec franchise, reconnaissant mes propres limites, je passais pour une briseuse de carrière professionnelle

    C’était absolument insupportable, de voir tant d’acharnement, et je ne voyais pas comment Jérôme pourra être heureux dans cette vie professionnelle si sa famille, sa femme et ses enfants subissaient cet exil

     

    Ce qui me mit le plus en colère intérieurement, c’est que je savais qu’autour de cette table, aucun, aucune n’aura pu faire la démarche de partir, leur discours n’était que théorie, l’illusion qu’ils se donnaient d’être de grands baroudeurs

    J’ai vite capitulé et je n’ai pas tenu tête, restant sur mon choix, celui que j’estimais sincère, ayant eu aussi à renoncer à des postes à responsabilités, mais je n’en parle jamais, car dans le domaine de la petite enfance, il existe un tel mépris que je préfère rester muette.

    Partir à l’étranger, l’American Dream, beaucoup de candidats, et peu d’élus, c’est comme Arte, tout le monde regarde, mais c’est TF1 qui explose l’audimat …

     

    Un jour Jérôme a rapporté une bouteille alcoolisée offerte par un collègue tchèque, César et Gordon ont fait une tentative, je crois.. imbuvable, nous l’avons déposée dans l’armoire à pharmacie, au cas où le désinfectant venait  à manquer .

     

    Il n’a jamais invité de japonais.. Ils ont trop de soucis..

     

    J’adore recevoir des étrangers à la maison..