Milieu de semaine dernière, une toux sèche irrite ma gorge, sans aucune gravité
Je prends du sirop, me couvre le cou et attend que ça passe
Les quintes sont de plus en plus fréquente le vendredi, je me badigeonne d’huiles essentielles d’eucalyptus et espère bien que ça passe …vite
Je peux à peine chanter, mais je cause toujours, c’est le principal !
Le samedi, c’est moins pire, mais pas encore fini, et on donne un spectacle le soir, bien sur, j’y vais !
Je ne vais pas faire ma diva, mais je crains que les quintes de toux n’aient pas bon effet dans les micros, Théodore n’est pas mieux, Pierrot Bâton aussi, on se serre les coudes !
A la balance son, j’économise, et je sens bien que ça gratte, et plus ça monte, plus je suis embarrassée, je chante à demi voix
Je ne crois pas trop au miracle, mais je suis là, je vais chanter avec la troupe, coute que coute, on verra ..
La première partie est un petit peu difficile, il faut que je boive pour que la toux ne revienne pas au galop
A l’entracte, j’avale une pastille, beaucoup d’eau et go !
La voix est chauffée, et bizarrement c’est mieux, presque normal, je suis heureuse, je me laisse aller, je ne cherche plus à maîtriser et miracle, j’assure « le temps « d’Aznavour « d’une traite et dans la cadence, divinement bien entourée
Et là , à cet instant précis , je saisis la chance , et l’ultime sensation d’être vivante , VIVANTE , résistante , entourée par ce quelque chose d’unique , cette vitalité la me dynamite , je fais le « mambo du décalco « avec enthousiasme , je chante , je danse , vivante !
Une fois le spectacle fini, je me sens envahie d'une allégresse que j’ai tout bêtement envie de distribuer à qui passe par là
J’ai envie de donner des bises, je le fais d’ailleurs
Longtemps la Toussaint fut associée au cimetière, aux défunts, aux chrysanthèmes que je rejette en bloc cette année, surtout ceux en plastique
Je mesure encore plus cette VIE qui bouillonne, j’aimerais bien la sentir encore davantage autour de moi, je sais que des âmes et des corps souffrent, que des épaules lourdes et lasses s’affaissent
« Vivez heureux aujourd`hui
Demain il sera trop tard » ( Higelin , la ballade de chez Tao )