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  • Vivante !

     

    Milieu de semaine dernière, une toux sèche irrite ma gorge, sans aucune gravité

    Je prends du sirop,  me couvre le cou et attend que ça passe

     Les quintes sont de plus en plus fréquente le vendredi, je me badigeonne d’huiles essentielles d’eucalyptus et espère bien que  ça passe …vite

     Je peux à peine chanter,  mais je cause toujours, c’est le principal !

     Le samedi,  c’est moins pire, mais pas encore  fini,  et on donne un spectacle le soir, bien sur, j’y vais !

     Je ne vais pas faire ma diva, mais je crains que les quintes de toux n’aient pas bon effet dans les micros, Théodore n’est pas mieux, Pierrot  Bâton aussi, on se serre les coudes !

     

    IMG_0554.JPGA la balance son,  j’économise, et je sens bien que ça gratte,  et plus ça monte, plus je suis embarrassée,  je chante à demi voix

     

    Je ne crois pas trop au miracle, mais je suis là, je vais chanter avec la troupe,  coute que coute, on verra ..

     La première partie est un petit peu difficile, il faut que je boive pour que la toux ne revienne pas au galop

     A l’entracte, j’avale une pastille, beaucoup d’eau  et go !

     La voix est chauffée, et bizarrement c’est mieux, presque normal, je suis heureuse,  je me laisse aller, je ne cherche plus à maîtriser  et miracle, j’assure « le temps «  d’Aznavour «  d’une traite et dans la cadence, divinement bien entourée

     

    Et là , à cet instant précis ,  je saisis la chance  , et l’ultime sensation d’être vivante ,  VIVANTE ,  résistante , entourée  par ce quelque chose  d’unique , cette vitalité la me dynamite , je fais le « mambo du  décalco «  avec enthousiasme , je chante , je danse ,  vivante !

     Une fois  le spectacle fini, je me sens envahie d'une allégresse que j’ai tout bêtement envie de distribuer à qui passe par là

     J’ai envie de donner des bises, je le fais d’ailleurs 

     Longtemps la Toussaint fut associée au cimetière, aux défunts,  aux chrysanthèmes que je rejette en bloc  cette année, surtout ceux en plastique

     Je mesure encore plus cette VIE  qui bouillonne, j’aimerais bien la sentir encore davantage  autour de moi, je sais que des âmes et des corps souffrent, que des épaules lourdes et  lasses s’affaissent

    « Vivez heureux aujourd`hui
    Demain il sera trop tard » ( Higelin , la ballade de chez Tao )


     

  • Edith et sa citrouille

     Rose aime les rituels,  ces gestes que l’on fait occasionnellement, ceux qui rythment les saisons,   qui nous projettent,  permettent de se repérer dans le temps qui passe, laisse en mémoire des moments  joyeux

    Décorer le sapin, sortir les guirlandes lumineuses,  chercher les œufs de Pâques, mettre des flonflons sur les gâteaux d’anniversaire,

     Malgré l’aspect trop commercial,  j’ai toujours  pris le temps de décorer la maison avec les enfants à chaque changement de saison

     Rose s’impatiente de creuser  la citrouille

     

    Oui, Halloween ce n’est pas une fête de chez nous, oui, d’accord pour tout ça, mais si Rose est heureuse de creuser et d’allumer une citrouille on ne va quand même pas l’en priver

     

    «  Tu achèteras une citrouille ? « 

     Oui, je n’arrive pas à les faire pousser dans le jardin

     En discutant avec ma mère, elle m'informe que sa sœur, notre tante Edith  lui a proposé une citrouille pour faire de la confiture ou de la soupe

     

    Ce n’est pas dans les habitudes de ma mère, elle c’est confiture de mures et de cassis, point final !

     Je lui suggère tout de même de prendre la citrouille pour la donner à Rose

     « Bonne idée «  me dit m’a mère, je vais rappeler Edith

    Et voilà donc Louis, Rose et  Martha  partis  chez la tante Edith

     Edith , bientôt  80 ans aime cuisiner , jardiner ,faire des conserves ,  ,  des mots fléchés , du tricot , du crochet mais elle n’aime pas les gamins , rien à faire , elle ne leur fait pas de mal , elle les ignore

     Hors de question d’avouer à Edith  que la citrouille aura une destinée  festive et qu’elle finira pourrie sur le tas d’ordure

     Quel gaspillage !

     Oui, mais donné, c’est donné  …

     Il ne fallait surtout pas que Rose parle d’Halloween et de potirons  aux dents  creuses, et elle est restée  muette sur le projet  au grand soulagement de Louis et de Martha !

     

    Rose était heureuse,  si contente de couper toute seule les triangles pour faire les yeux

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    Elle reste émerveillée et  j’aime  son énergie 

     

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     «  pas besoin de décorations extravagantes  « m’a-t-elle dit 

     Des coloquintes et les lumières suffisent

     Ça tombe bien, pas moyen de retrouver le carton de déco d’Halloween

     

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  • Amours d'antan

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    C’est entendu, accepté, la jalousie est un vilain défaut dont on ne guérit jamais

    Je me sentais  tout à coup faible ,  vulnérable  d’avoir pu  me  tordre le cœur ainsi puisque  par la force des choses ,  son caractère inconstant  ,lacérait  peu à peu mon imbécile conviction

    Enfin, si on doit systématiquement peser le pour et le contre chaque fois que l’on tombe amoureux, autant  y renoncer d’emblée

    Certes , j’ai toujours eu un imaginaire fertile , guettant depuis l’adolescence des petits signes  , des clins d’oeil , des regards , et allant  de suite raconter ça à ma copine Chloé qui était pire que moi , cachant sans cesse son corps  qu’elle rejetait  , fardant sa peau pour gommer son image ,  marquant ses yeux de grosses bousées de mascara qui  coulaient au moindre fou rire , lui donnant un geste  irréfléchi et mécanique , celui de son index essuyant  le bord de la paupière

    Je m’en souviens comme si c’était hier

    Elle  n’était jamais rassasiée de toutes mes allusions qui n’étaient que tristes illusions , l’une et l’autre  infatigables de  papotages , de lamentations , blablas intempestifs et infinis entre deux cours ,  et même pendant , tiens , on va se gêner , meilleure remède pour  irradier  les foutues interstices qui nous rappelaient  à l’une comme à l’autre que nos cerveaux  et nos cœurs ne faisaient pas bon ménage

    Ma Chloé était tentée  par le fruit défendu ,  essayer , transgresser , et moi , je freinais ,  raisonnable , sachant que tout excès  menait dans une impasse

    Mes projets prenaient sens, irréfragable certitude que rien ne pouvait les ébranler, elle au contraire  tourbillonnait dans l’ivresse,  je lui tenais la main, jusqu’au jour où nos chemins se séparaient pour de bon

    J’ai toujours aimé les parenthèses ,  oser l’inconnu ,  partir loin , immersion complète  comme on dit , frôlant souvent l’indigestion  , le trop plein , m’accrochant alors à mon indicible amour , resté secret , que j’aurais peut être du inhumer un jour pour de bon …

     À quoi bon ?

    Je n’ai jamais aimé les enterrements et encore moins  ceux de mes amours  d’antan

    Je garde tout ,  itou …

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    Voici ma participation aux » plumes de l’année » , proposé par Asphodèle

    Les mots imposés étaient

    illusion – irréfragable – ivresse – infatigable – impasse – immersion – image – indicible – interstice – imbécile – itou – inhumer – inconstant – indigestion – imaginaire – irréfléchi.

  • Une journée rien qu'à deux

     

    Un matin, je reçois ce SMS là

     «  Est ce que je suis déjà allé à Orsay ? »

     Orsay , non , j’ai pas eu pour habitude de trainer mon fils dans les musées ,  le Louvre une fois ,  le British muséum , et c’est tout ,  mis à part les musées  d’histoire naturelle

     « Maman, je voudrais bien aller à Orsay voir toutes les peintures qui sont dans mon livre de  littérature «

    Ça alors, je suis un peu sous le choc quand même !

    J’aimais regarder les reproductions  de toiles célèbres dans le Larousse  aussi

     Et bien, puisque l’envie est là, il ne faut pas la lâcher

     Sitôt dit, je prends les billets de train et  propose à Mark d’aller à Paris tous les deux

     

    C’était hier …

     De bonne heure, arrivés devant le musée d’Orsay, quelle fut notre déception de  trouver la porte close pour mouvement de grève du personnel ! On ne peut rien y changer mais c’est rageant

     Alors nous avons longé la Seine sous un soleil d’automne jusqu’au Grand Palais, visité l’exposition «  des jouets et des hommes « 

     C’est bien, mais un peu court

     Puis remonté les Champs Elysées, déambulé au gré de nos envies dans les passages, temples de milliardaires  ou on y trouve des choses hors de prix et …pas toujours  gracieuses

     Mark a réussi à me faire rentrer chez Mickey

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     Et je traboule avec bonheur  avec Soène et ses toilettes de luxe  (je ne suis pas rentrée pour voir ça de près )

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    On a repéré  les meilleures ventes d’albums de jazz (j’en connais une qui se redresse là !)

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     J’ai suivi Mark,  je l’ai laissé me guider, se débrouiller dans le métro il assure très bien

     Nous sommes passés aux Halles en plein travaux, quelle faune parfois, ça change de nos mayennais quand même

     Je suis ravie d’avoir vu de mes yeux l’immense statimobile de Calder qui virevolte devant le centre Pompidoucalder-horizontal5.jpg

    La file d’attente était trop  grande pour explorer les tuyaux, nous avons renoncé

     De retour vers Montparnasse Chriss de retour à la Capitale m’a téléphoné, trop juste pour se voir, c’est ainsi, encore un rendez vous manqué, comme celui du nuage  de cendre,  mais entendre une copinaute au téléphone, qu’est ce que ça fait du bien

     Nous avons passé du temps ensemble, mark et moi, et ça n’a pas de prix, et on s’est dit que ça, rien que ça, c’était bien, naviguer tous les deux

     A notre retour, Ellen avait dressé la table, cuisiné des petites choses

     Pendant ce temps, mon ange  est resté se faire dorloter par ma maman …                                                                   

     C’est bon ce changement de rythme, vraiment bon de vivre cela

     

    Mobile de Calder : photo du Net

  • Choisir et décider

     

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    De retour  à la maison depuis quelques heures, avec pas mal de petits désagréments  sans gravité mais qui occasionnent  un  peu de découragement

    Ça va passer ….forcement

     

    Je reprends  doucement  le chemin de la blogo, ne m’en veuillez pas si je n’ai pas encore le temps de lire les billets de retard

    Je dois essuyer  aussi les  chagrins  de ma maison d’enfance,  affronter  la réalité des années qui passent,  et réussir à convaincre ma mère  d’adopter à nouveau un petit chien si le manque est trop fort pour elle

    «  Je vais lutter «  m’a-t-elle dit ce matin

    Lutter  pour quoi, pour qui, pourquoi se priver d’un animal de compagnie  si celui ci lui apporte  la vie et  rythme ses journées  monotones

    On décide parfois, par raison, mais  le cœur peut parvenir à prendre le dessus

    Je me dois  aussi, lui faire la promesse de protéger le chien si jamais  elle ne peut plus s’en occuper

    On doit pouvoir faire ça …

    Je l’ai emmenée  faire du shopping à Cherbourg,  elle était soulagée et contente je crois d’avoir de nouveaux vêtements  pour l’hiver

    Ils lui vont bien

    Parce qu’il me semble qu’il lui reste encore bien des années à vivre , encore  bien des  années à remplir ses journées de ce qu’elle aime , sa routine et  son toutou

  • La retrouver

     

    Si un jour par malheur quelqu’un m’annonçait que je ne pourrai plus jamais la voir, l’entendre, et la sentir,  ce serait  sans doute une des raisons  pour ne plus avoir envie de me battre pour prolonger ma vie

    Privée de  cette merveille, à quoi bon ?

     

    Je n’ai aucun souvenir  du jour où je l’ai vue pour la première fois

     

    Trop jeune certainement

     

    Peut être deux ans, tout juste

     

    Je l’aime et j’en ai peur, c’est tout le paradoxe, elle m’attire et  je la fuis

     

    Je la cherche sans cesse , partout , en Europe , du nord au sud , la grande , la petite , la bleue , le grise , la verte ,  j’aime ses fracas , sa colère ,  son élégance

     

    Si je suis un ou deux mois sans la voir , ça vire à l’obsession ,faut que je la retrouve  , n’importe ou , même pour une  heure  , presque  comme une drogue , addict  , j’ai besoin d’elle

     

    J’aime  garder des traces ,  galets , sables ,  bois ,  j’aime amasser , transformer , agencer les  empreintes  maritimes

     

    J’aime la chanter, parler d’elle,  la photographier

     

    Alors je pars la retrouver

     

     Là, maintenant …

     

    A très  bientôt !

     

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  • Enfin posée

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     Au printemps, c’était comme ça :

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    En été, ça ressemblait à cela

    En deux jours les poseurs de l’extrême ont  posé notre véranda

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     J’ai eu une petite frayeur quand j’ai entendu  « P …de bor…. De me …. !! » Et que j’ai aperçu une baie vitrée à terre

     

     

     

    Visiblement pas trop de dégâts

     Reste une ombre au tableau,  les finitions, placo, électricité  et plomberie seront faites en février

    Il va falloir s’adapter …

    Et l’hiver est loin d’être fini 

    Mes plantes vont tout de même y trouver un bel abri

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  • Chez Zon

     

      Êtes-vous déjà allés chez Zon ?

    Pas sur …

     

    Nous autres les mayennais, sommes toujours servis les premiers puisque  les lots arrivent d’abord chez nous

     

    C’est un entrepôt  où sont posés en vrac des tas de trucs dégriffés, fin de séries,  déstockage …

     

    Zon, c’est comme Philippe Katherine, on aime, ou on déteste

     

    J’aime bien aller fouiner chez Zon le mercredi matin  après déposé Rose au conservatoire

     

    J’y trouve souvent des  tas de colliers  que je démonte pour récupérer les perles, je trouve de la vaisselle,  des  vases, du linge de maison …. Dernièrement un joli paravent  payé  10 euros

     

    J’aime bien y faire des affaires

     

    Mais il faut se méfier, on peut revenir avec des tas de choses inutiles et il faut connaitre les prix

     

    Ce matin là, il y avait :

     

    De la grande littérature

    J’en aurais bien pris un pour Asphodèle


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    Des sabots colorés  en plastique, j’en aurais bien pris pour  Mlaféeclochette, elle en raffole

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    Un leggings  panthère, j’en aurais bien pris un pour Tatydany  quand elle va en sortie avec ses panthères

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    De la lingerie fine, j’en aurais bien pris pour Pierrot Bâton, elle raffole du rose

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    Des chaussures à talons j’en aurais bien pris pour Nelle

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    Des jolis objets de déco, très raffinés et pas du tout vulgaires

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    J’en aurais bien pris pour tous mes blogopotes, élégant  sur le plan de travail de la cuisine, à offrir en cadeau de mariage au pire

     

    Y'avait aussi des vases en or massif  !

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    Attention, y’a des rayons  placés très hauts, interdit aux mineurs, hum … y’a quoi la dessous ?

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    Je fus raisonnable

     

    J’ai  pris des stickers, Marie Camille  et moi, souvent on fait du troc !

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    Et devinez quoi ?

     

    Des bulbes de tulipes  à un euro le sachet

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    Y’aura de la tulipe chez Jeanne au printemps croyez moi !

     

    Bon quand même , pour les cuistots au baromètre phallique … 

     

  • Le meeting

     

    Des-drapeaux-bleu-blanc-rouge-pour-stimuler-la-croissance.jpgC’était un soir d’avril, accompagné d’un beau soleil de printemps

    Rose avait  six mois, Salomé et Sarah étaient venues garder les enfants et avec Louis et Jérôme nous avions roulé vers Rennes

     

    En arrivant, des cars étaient stationnés, une foule importante  se pressait dans le grand hall de cette salle d’expositions

     

    Il y avait quelques perturbateurs  canalisés par la police, Louis avait eu peur

     Serrés  dans les gradins, des hommes et des femmes vociféraient, agitaient des banderoles  et drapeaux

     

    Y’avait des syndicalistes, des militants, des purs et durs, des curieux,  des jeunes, des vieux

     C’était joyeux

     Sur la musique de Goldman «  encore «, le candidat  entouré d’équipes de télévision et de journalistes avait remonté l’allée, clamé par le foule

     

    Et il avait fait  un discours, combatif,  il achevait sa campagne, c’était le soir du dernier  meeting

     J’avais aimé l’entendre, le voir, croire, j’avais aimé ce qui c’était passé ce soir là

     J’avais espéré, forcement

     Ce fut son tout dernier meeting

     C’était un soir d’avril  2002

     Le dimanche qui suivi  fut une tornade  pour beaucoup de français

     En repensant à ce soir d’Avril, j’ai  eu à nouveau l’envie de retourner au meeting, les grands, ceux de notre nation

     

    Je le ferai  au moment où les tulipes du jardin  écloront, pour l’instant, je me contente de les planter …

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  • Jeanne et la télévision

     

     

     

    tcortf2.jpgEn 1968 mon père a acheté un énorme téléviseur

    La dépense était  démesurée pour l’époque, presqu’un an de salaire

    La télé  était allumée tous les soirs, même lorsque  nous jouions au cartes

    Nous avions droit de la regarder le samedi soir, les mercredi après midi

    J’aimais bien les programmes pour enfants, les dessins animés, les  variétés et les films avec Louis de Funès ou Bourvil parce que c’était rigolo

    Mon père  était  tyrannique  avec sa télé, mordu de sport, il n’était pas rare de le voir arriver  en fin d’après midi et changer de chaine  sans  dire un mot

    On n’avait plus qu’à aller voir  ailleurs  même si l’épisode n’était pas fini

    Nous n’avions  pas le droit de regarder les jeux de 20 heures, mon père regardait les informations, c’était sans appel, comme le cinéma !capello-jeux-de-vingt-heures-taille-changee_articlephoto.jpg

    Dans les années  80, on a eu la couleur, et il n’était pas rare que je reste à veiller seule devant l’écran très tard le samedi soir, «  les enfants du rock « ou Pollack

    J’aimais   la télé des noctambules, les débats, l’impertinence, le » n’importe quoi « 

    Je n’accrochais pas aux soap et sit com  de l’époque , je préférais  les  séries , quelques feuilletons ,  les films  avec Romy , Girardot ou Noiret

    La plupart des émissions étaient en direct, provocantes,  entre show et   débats de société    , les témoins  étaient les héros

    Etudiante,  j’ai par la force des choses  délaissé le petit écran, j’aurais bien aimé avec une télé dans ma chambre de cité U, absolument inenvisageable

    Une fois installée  et salariée, j’achetais un petit poste couleur,  et là, enfin, je décidais des programmes, 

    J’étais libre devant ma télé

    Le magnétoscope fut acheté dans la foulée, j’avais peu de  cassettes VHS, j’effaçais  tout au fur et à mesure pour économiser les bandes

    Une fois installée avec Jérôme,  j’ai beaucoup regardé la télévision, peu de choses à faire  durant la période de chômage de la première année, pas de jardin, pas d’amis, pas de bricolage ou très peu

    Je regardais des clips, des émissions  débats,  des reportages,  et bien sur l’incomparable Nulle part ailleurs de  Canal +Logo_Nulle_Part_Ailleurs.jpg

    Une fois arrivée en Mayenne,  je n’allumais plus dans la journée,  la radio m’accompagnait du matin au soir, je m’éloignais petit à petit de cet écran là

    Mes meilleurs souvenirs cathodiques restent tout de même ceux du Cook county, ou en l’espace de quelques années, j’ai sans doute regardé plus de 600 épisodes d’Urgences

    Depuis  un an , je ne regarde quasiment plus la télé , non pas par mode , mais parce que les programmes sont ennuyeux , faits de compétition , d’étalages  de vie de gens  obèses , difformes  ou jaloux ,  de faits divers , de rediffusions ,  paradoxalement , il y a plus de chaines mais je n’y trouve pas  le plaisir des années 90

    Je regarde un film de temps à autre que je sélectionne  en début de semaine 

    Le pire c’est que je supporte difficilement la télé allumée dans la journée, ça me crispe,  ça m’énerve

    L’arrivée d’internet à changer mon  comportement face au petit écran

    Sur le net, je me sens active,  j’arrête quand je veux, je reprends à ma guise, un peu accroc  à la blogo, je l’admets

    De l’énorme télévision des seventies, je suis passée à l’écran plat  «  au mur «  comme on disait autrefois 

    Quoique l’on dise,  la télévision aura  changé le quotidien, mélange de culture et de divertissement, accessible à tous

    Je l’ai aimée  avant, aujourd’hui,  je vis presque sans elle

  • L'histoire

     

     

    progo.jpg Parfois  en fin de répétition le mardi soir, Théodore (le chef pour ceux qui arrivent  ici) lance une séquence « nostalgie « 

    Et moi,  autant le dire, j’adore ça !

    Le moment  est donc  consacré  à chanter des titres des années passées, ces chansons que l’on a apprises, chantés des centaines de fois, puis  délaissées,

     Les ressortir des tiroirs, est pour moi une véritable exaltation !

    Pour   les nouveaux,  ceux qui ont arrêté, repris,  sont arrivés plus tard qui ne les connaissent pas,  c’est frustrant, ils écoutent mais … 

    J’ai connu une choriste qui détestait ces moments là, elle n’avait qu’une envie, c’est de partir, cela renvoie toujours  à la notion d’exclusion dans les groupes

    J’ai donc intégré cette troupe  après la naissance de mon ange, en 2002

    En arrivant , je connaissais  quelques personnes ,  Blanche et  Maddy qui travaillent en crèche , Christel  qui travaillait avec moi , et quelle fut ma surprise d’y retrouver Pierre Alain , collègue de Jérôme  , Bérénice et France  avec qui j’avais suivi des cours d’arts plastique

    J’étais plutôt discrète, je m’asseyais dans le fond de l’auditorium, je parlais un peu avec ma voisine,  et je rentrais tranquillement à la maison

    Sur scène, je me posais dans les rangs du fond,  petite souris, je me faisais petite

    Au fil des mois , je m’aventurais  dans quelques conversations , Pierre Alain et Agathe  se liaient avec Paul , Jérémy ,  Thierry ,Clothilde  et un tout petit groupe  se constituait gentiment

    Un jour, j’ai reçu un mail de Théodore qui me demandait de participer aux auditions des solistes pour le « prélude de Bach «  de Maurane

    Nous étions une cinquantaine  ce soir là, le petit chœur venait soutenir les  solistes, c’était long mais agréable  et je crois que ce soir, sans que je le sache, un virage fut pris

    Carla  intégra notre troupe  en 2005, elle avait fait mon remplacement lorsque j’étais en congés de maternité  pour Mark, elle sympathisa  avec  une toute jeune femme, Eléonore

    Le concert de Maurane renforça des liens, le web end de Guidel les scella pour toujours

    Nous étions les gais lurons de la troupe, toujours là pour préparer des trucs, les « afters «  devaient fréquents, particulièrement explosifs, d’une gaité folle !

    Notre petite bande était convoitée,  jalousée aussi,  je la trouvais moteur, positive, nécessaire

    Elle était née par hasard, solide, petit noyau dans cette masse, Théodore y puisait  de la confiance

    Un soir de spectacle, il nous demanda  de quitter les rangs du fond, avec Eléonore et Carla, je goutais à la proximité du public, ne boudais pas se plaisir …loin de là

    Je suis sortie doucement de ma coquille, j’ai fédéré, rassemblé, j’ai commencé à écrire des articles sur la vie du chœur, je me suis investie  dans le petit journal,  brillement repris aujourd’hui par Patricia

    D’autres petites bandes ont vu le jour, choristes investis, heureux de partager cette passion

    J’ai vite ressenti l’envie d’écrire l’histoire de la troupe,  les anecdotes,  les émotions, je n’avais nullement envie de la garder au fond d’un carnet

    L’idée de la publier, par brides dans ce blog  a germé petit à petit

    Je sais qu’un  jour nous nous séparerons, je sais qu’un jour, il y aura une fin

    Mais cette fin ce n’est pas proche, pas pour maintenant

    J’ose espérer des  « prises de risques «,  des changements,  j’ai comme le sentiment qu’il nous reste encore beaucoup  de choses à vivre  ….

  • Croisements hasardeux

     

     

     

    «  Jeanne, je peux vous parler « 

    Bien sur 

    La femme  au visage lourd me confie ce matin là qu’on lui a diagnostiqué  un cancer, le verdict  est tombé  deux jours avant le début de la formation

    Je l’écoute, affectée,  l’encourage, lui  assure qu’elle pourra   compter sur ma bienveillance  durant les deux semaines

    Elle  avance sereine, affirme qu’elle est prête pour se battre, qu’elle commencera la chimio dès que possible, qu’elle est confiante

    Une proximité s’installe entre nous, par des regards, des sourires,  je la trouve si  combative

    Rien de plus réconfortant que d’avoir revu cette femme  il y a quelques jours  dans une salle de spectacle , assise au premier  rang, radieuse , hilare  au moindres pitreries  , absolument  embarquée dans nos chansons

    De ma place sur scène, je captais son regard, son sourire, et j’étais tout simplement heureuse de voir qu’elle allait bien

    Dans notre petit  coin  , c’est ainsi , les  gens se croisent d’un réseau à l’autre ,  je retrouve des anciennes  stagiaires  à nos spectacles , l’une d’elle un jour m’a sauté au cou , une autre m’a fixée durant trois heures en  commentant sans cesse dans l’oreille de sa voisine

    Ce n’est pas gênant, bien au contraire,  la formatrice  met ses paillettes et tourne du popotin,  rien de personnel ou intime, pas de quoi  se planquer ou jouer les femmes farouches

    Il m’arrive aussi  de former  en stage  des choristes

    J’avoue que c’est plus déstabilisant

    J’essaye de tempérer,  modérer,  rester bel et bien à ma place

    Je fais aussi de la scène ,  d’une certaine façon , anime  avec force  une journée dense ,  remue  le passé ,  l’histoire de chacune ,  tente de les déculpabiliser , mais parfois , me voilà bien impuissante

    Réconforter ,  conseiller ,  orienter , valoriser ,  mon jeu de scène est complexe ,  je n’ai pas toujours le  « conducteur «  , je fais des faux pas , donne les kleenex , remet en place

    J’orchestre à ma manière  ces  personnes qui ne se sont pas choisies

    Je prends les paroles positives

    «  Il est  déjà l’heure, on n’a pas vu le temps passer ! « 

    Je ne m’illusionne surtout pas sur mon passage, bref, furtif, de l’expérience  je tire  ce que bon me semble, sans prétention

    Et  je  me prépare à toutes les situations, m’adapte, aussi cocasses et  improbables soient elles …

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  • La fête de la boite ( 2)

     

     

    Le rendez vous était donné dans une salle des fêtes  à proximité de  l’entreprise  (en passant, ce serai  sympa  d’y donner un spectacle  petit comité)

    Le déco est de circonstance, aux couleurs de la boite, celle que l’on admirer de l’autoroute

    Un barnum est installé pour les enfants,  maquillage, concours de dessin,   pêche à la ligne,  barbes à papa,  et fabrication de pompons !

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    Rose est ravie, Mark heureux parce que plein de monde vient le saluer  du fait qu’il a fait son stage découverte et  que tout de suite  ça donne de l’importance

     

    C’était émouvant d’écouter le vieil homme  aux cheveux blancs  parler de la création de la petite boite il y a maintenant  50 ans ,  à l’origine ils fabriquaient  des poupées , puis du matériel  ménager , racheté par un autre groupe  des années plus tard  ( huche à pain , poubelles et armoires à pharmacie , ça vous dit quelque chose ?)

    Plus tard , le petit groupe s’est orienté vers d’autres pièces soufflées  et la société  a changé de nom , la CAO  a pris  les rennes  , et la boite  a grossi , rachetée  par un groupe allemand , construction d’une usine  flambante neuve , qui se porte plus que bien ,  malgré la concurrence

    Reste un problème de taille, recruter ,  puisque la Mayenne n’est pas vraiment attractive

    Les salariés sont jeunes,  pleins d’ambition, certains partent travailler en Asie,  d’autres  ont fait les US,  quel  entrain !

    La culture de l’entreprise est positive,  respect, bonne ambiance  et ça fonctionne bien

    La boite  finance  un  skipper et son catamaran,  le héros  est venu parler de sa passion,  de son futur départ pour la course Jacques Vabre 

    Après les diaporamas et discours,  le champagne a coulé  dans les flutes  et  les petites saveurs sucrées  ont dansé sur les plateaux

    Mousses au chocolat,  crèmes brulées,  petits fours,  crêpes et  kouign aman

     

     

    Avec Flora, on a fait un effort  pour qu’il n’y ait pas de gâchis !

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    Quel régal !

    J’ai retrouvé des visages connus, des anciens choristes, j’ai causé  de droite et de gauche

    J’avais promis à Rose qu’il n’y aurait pas de mascottes  …mais quand une énorme  abeille est arrivée sur le  podium, elle était un peu moins  fière

    Mais elle a pris sur elle

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    Quel soulagement de retirer ce costume  lourd et  calorifique

    Le joyeux luron fait le malin en sueur  parmi ses collègues, se réjouit parce qu’il a organisé  une soirée choucroute avec des litrons de bière, faudra bien  ça !

    Vers 17 heures, après la tombola, les familles  retrouvent leur maison, nous aussi

    C’était  bien sympathique 

    Nous avons  rapporté nos cadeaux !

  • La fête de la boite

     

     

    Cette semaine, Jérôme aura fait au moins ses  50 heures  à l’entreprise

    Il donne des formations le midi, le soir, il  assure tout au long de la journée la  gestion de son équipe, le suivi, les prestataires …

    Plus de 50 heures, c’est beaucoup trop, deux soirs  passés à l’usine ou en repas de travail

    Le  week end arrive

    Et j’ai hâte !

    Je suis énervée, parce qu’aujourd’hui, c’est la fête de la boite !

    On a reçu une invitation cartonnée, tout le monde est de la partie, les enfants, et  Madame !

    C’est un événement,  les 70 ans de la boite allemande

    Y’aura des surprises !

    Ah lala, je suis impatiente, je vais revêtir  tenue de cocktail , ma robe verte  , mes talons, comme Nelle , mon vernis …

    Et, pour les enfants, des surprises et des Barbe à papa !barbe à papa.jpg

    Quelle chance, je n’en achète jamais, depuis ma psychose de la fête foraine à cause des aventures de Pinocchio

    barbapapa.jpgJe me demande… j’espère qu’ils n’ont pas invité les Barbapapa, qui se transforment  à volonté, court, long, carré

    Je risque de ne pas connaitre grand monde, bah, je vais m’adapter

    C’est la fête de la Boite,  vous vous rendez compte, de la Boite !!

    Je reviens vous raconter en fin de journée , quelle vie !

  • Arrivée !

     

    « Allo, madame T,  je suis sur Laval plus tôt que prévu, je peux la livrer maintenant « 

    Pas de problèmes, je suis là

    Le routier un peu rustre a garé son énorme camion devant le portail, créant un bel embouteillage à 18 heures ce mercredi

    « Vous n’avez pas une autre entrée ?

    Non « 

    Pourvu qu’il ne bousille pas le mur

    « Je vais me garer de l’autre côté de la rue « 

    Je ne peux pas l’aider

    Avec son petit élévateur, il a déposé les  3 palettes

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    Fichtre, quel attirail !

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    Elle est arrivée, pourvu qu’il ne manque pas de morceaux

    Elle sera montée la semaine prochaine ….depuis le temps qu’on attend ça !

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