J’ai juste eu le temps de me poudrer modérément les yeux, elle sonnait déjà à la porte
Rose encore pas habillée lui ouvre, je lui montre ma robe noire, et après quelques recommandations à ma fille, je ferme la porte derrière moi
« Mais non elle n’est si poussiéreuse que ma Clio ta Mégane, pas nickel non plus, mais tellement confortable »
Rassurée Pierrot Bâton fait vibrer le moteur, direction la Bretonnie, pas pour un fest Noz ou un grand Pardon, rien de ça, on va voir notre copine
Passé Rennes, le temps est déjà plus clément, c’est quand même mieux une éclaircie pour rendre visite à notre bretonne
Les indications étaient bonnes, nous trouvons la maison sans aucun mal
Anne nous accueille à bras ouverts, pas de flonflons, pas de protocole, de la bonne humeur, autour d’un bon cidre pétillant comme nos yeux, et c’est parti pour un bon moment de plaisir
Dans cette maison, les chats sont rois
Il y a le chat très gros, gras, une boule, pas laid, mais curieux comme bête, le rouquin qui passe, méfiant et le gros tigré qui ressemble à la mimine qui visiblement a une nette préférence pour les couettes moelleuses
Pas de persans, pas de chartreux, pas d’angoras, des bons chats de maison … BIENHEUREUX !
Après avoir picoré des toasts moelleux, nous dégustons un crumble au saumon, léger et succulent, nappé avec parcimonie de crème fraiche parce que notre copine elle connait nos gouts de normande et veille à ce qu’on rentre dans nos robes noires
Après le café et les bons desserts, visite de la maison et zou, direction la mer !
Point d’algues vertes, pas d’odeur de putréfaction sur cette plage quasi déserte, même pas répertoriée dans les pages du guide Michelin , justes trois blogueuses qui rigolent et bavardent sans retenue, un « beau partage « comme on dit dans la blogo, enfin, un vrai surtout
Vers 17 heures, on l’avait dit, on se sépare, et promesse tenue, la prochaine fois, c’est notre bretonne qui viendra en Mayenne
Sur le chemin du retour, pas un mot, ne bouche cousue pour admirer le décor absolument exceptionnel
Au loin, se dessine un arc en ciel, plus nous roulons, plus l’arc est visible, incroyablement lumineux, somptueux
Je suis comme les gamins, ébahie, c’est si rare, ça dure, tout le temps, l’illusion se réverbère sur les prés, sur le bitume de la 4 voie, c’est magique !
je tente quelques photos ,avec persévérance , Pierrot me propose de sortir son APN resté dans la panier , les gouttes de pluie sur le pare brise glissent élégamment , les camions se croisent , le soleil nous fait de l’œil , j’appelle mes filles pour savoir si leur stage a bien commencé , mon ange me répond « tout vas bien « « Ok faites cuire des pates , je serai de retour vers 19h15 «
Ouf, elles ne sont pas perdues, c’est plus fort que moi, quand je pars, j’ai toujours de pensées improbables, mon cerveau fait du pédalo !
Les ondées ont abreuvé mes pivoines, le pollen des bouleaux est encore bien fourbe, je tousse, je crache, mais je survis !
Pierrot me laisse au bout du chemin, et je la retrouve une heure plus tard, répétition du mardi
Quelle belle vie !
Voici ma participation aux plumes d’Asphodèle en P , les mots imposés étaient :
Poussiéreux (se) – pluie – pré – persévérance – parcimonie – picorer -page – perdu(e) – pétillant(e) – procrastination* – pédalo – putréfaction – pollen – pardon – persan – pivoine – partage – poudrer.