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  • Hé ho pêcheur !

     

    Avec Félix, nous aimions  chanter

    Lui, était très dynamique, il aurait fait chanter  10000 personnes, il communiquait sa joie, il était enjoué, drôle , tonique .

    Je chantais à ses côtés, entre nous  y’avait une grande complicité, nous chantions à plein poumons, entrainant des ados, des gamins avec un enthousiasme sans borne

    Claire Marie adorait notre vitalité

    Il avait sa chanson, un truc à gestes, un truc ou tout le monde s’emmêlait les pinceaux, se déhanchait, se pinçait le nez, tout le monde lui demandait, c’était cocasse, un rituel

    «  Allez Félix ! « 

    Il ne se faisait pas prier, il adorait ça

    Dès qu’il avait fini, il se tournait vers moi et me lançait

    «  Jeanne, hé ho Pécheur ! « 

    J’avais appris cette chanson en stage BAFA, et à mon tour, j’apprenais cette rengaine à notre « public « 

    Et hop , tout le monde debout ,gamins , ados , adultes , ça chantait à tue tête , gestes à l’appui ,je ne redoutais rien , je faisais ça avec le plus grand naturel , j’aimais ça portée par l’allégresse de mon Félix

    « Hé Ho pêcheur, où vas-tu fuir
    Hé Ho pêcheur, où vas-tu fuir
    Hé Ho pêcheur, où vas-tu fuir
    Sous ce jour fatal 

    Je cours à la mer, oh mer cache-moi
    Je cours à la mer, oh mer cache-moi
    Et je cours à la mer, oh mer cache-moi
    Sous ce jour fatal »

    Le jour de notre mariage, ni l’un, ni l’autre avait échappé à ce rituel

    Léo mon autre copain de jeunesse en riait, il nous connaissait bien

    Ça avait mis une belle ambiance, faut l’admettre

     

    Quand ma petite fille est arrivée, j’ai continué à lui chanter «  hé ho pêcheur », je chantais beaucoup, elle adorait ça

    Et j’ai rangé cette rengaine dans le grenier de mes souvenirs

     

    Elle m’envoie un lien, j’écoute et découvre une version de ce tube,

    J’avais oublié

    Ellen a une mémoire extraordinaire des chansons

    Je n’en reviens pas

    Elle a tout stocké dans son disque dur cérébral

    Merci ma fille, tu es incroyable !

     

  • Les gloutons

     

     

    J’ai des souvenirs d’enfance très lointains, très précis, c’est une vraie chance je crois, plus je les écris ici, plus ils refont surface

    Début des années 70, les enzymes gloutons affamés combattent les taches chez la ménagère tout juste émancipée

    Ils s’incrustent dans la lessive ALA

    En cadeau, dans le baril, les gloutons en question

    J’ai passé des heures à jouer avec mes gloutons, j’en avais 3 ou 4, je démontais les yeux, la grande bouche de ce personnage tête et corps, j’ôtais les bras, les jambes, et les remettais n’importe comment

    Je les adorais mes gloutons

    Mais les yeux si fragiles ont vite cédé, il ne restait que les boules en plastique

    Que sont devenus mes gloutons ?

    Longtemps j’ai rêvé de les revoir, pas les posséder, juste les revoir

    J’ai refait des recherches sur le net et je suis tombée sur cette image

    ala459.jpg

    Les gloutons ont résisté au temps !

    J’étais contente de les revoir, pas question de les acquérir, le prix peut monter jusqu’à 100 euros l’unité, si j’avais su … je les aurai mis dans un coffre fort mes gloutons

    C’est fou ce que le net nous réserve comme belles surprises

    Il y a quelques jours j’ai fouiné les photos de classe de mon lycée

    C’était étonnant de regarder celles des années 80, tous les élèves avaient le même look, pulls jacquards et bottines, même fond dans le foyer enfumé et bruyant

    Et quelle fut mon émotion de trouver une photo de classe de terminale, celle où nous avions redoublé en bande

    Je n’avais jamais vu cette photo, pas achetée …

    Alors je l’ai postée sur FB et Fanzine qui était au lycée avec moi l’a commentée

    J’ai trouvé ça vraiment touchant

    Et puis on passe à autre chose, le quotidien, les projets du moment, la vie quoi

    Juste quelques images  inattendues, des flash back qui défilent sans prévenir

    Un peu de bonus pour la mémoire

    Rien de plus

     

  • Léone et Gontran

     

     

     

    Fin des années 50, Léone avait épousé sans chichis ni tralalas, Norbert, un homme un peu sauvage, peu causant, peu souriant, fallait bien se marier passé un certain âge

    Ses deux plus jeunes frères tout justes rentrés d’Algérie, elle donna naissance au fils ainé, qui porterai le prénom du Père, avec un grand P

    Quelques mois plus tard , un autre garçon voit le jour , puis une fille , puis deux , trois , quatre, cinq , six , une tous les ans , leur donne Léone  des prénoms du  moment , Martine , Isabelle , Sylvie …un pavillon sans fioritures , Norbert travaille aux chemins de fer ,  Léone continue à traire les quelques vaches du clos d’à côté

    Norbert n’a qu’à qu’un seul mot d’ordre, quand il rentre de sa journée, tous les gamins doivent être couchés, on le dit un peu autoritaire

    Un dernier garçon vient combler de bonheur cette grand famille, les filles sont belles, toutes habillées pareil, pas de tralala !

    Milieu des seventies, Norbert tousse trop, ses gitane maïs l’ont affaibli, peu de répit, quelques semaines d’hôpital et direction le cimetière, c’est triste …

    Léone trouve du réconfort auprès de Gontran, un homme très laid, un peu mauvais, père de 7 enfants

    Le jour de la huitaine de Norbert, il a un petit coup dans le nez et le drame l’attend dans un virage, sa femme perd la vie, laissant une nichée de gosses dont le dernier a à peine deux ans

    Ni une, ni deux, les voilà ensemble, une idylle prématurée dirait on, mais rien à faire des ragots, Gontran rapplique chez Léone et les voilà 18 dans la maisonnée, la belle affaire !

    Faut vite que ça dégage, que ça travaille, la veuve joyeuse sait prendre un air dramatique dans toutes circonstances, elle aime se faire plaindre et  passer pour une Mère courage

    La famille se reparti les gamins durant l’été, mes parents accueillent un des filles, mais au bout de quelques semaines personne ne se manifeste pour venir la rechercher, mon père décrète «  ce sera le dernier coup ! »

    Les filles cherchent un jules sitôt leur 15 ans sonnés, à la St Clair, à la Ste Anne, ou à la St Denis, défilent en robe poussiéreuse sur le char de Miss, tombent dans les bras du premier qui passe, et filent travailler comme filles au pair, chez des commerçants, des notables, faut que ça dégage !

    Les deux fratries ne cohabitent pas, mais donnent illusion, pas d’études, pas de vrai métier pour les pauvres adolescentes qui  retiennent comme elles peuvent leurs larmes, rêvant d’un avenir meilleur, prisonnières d’une mère comédienne dans l’âme et d’un père tyran et alcoolo

    La misère !

    Et moi , je suis une enfant et je vois tout , faut pas me refaire le film , je vois le manège et je me débats , je ne veux pas rentrer dans cette ronde là , faut pas me le faire , je ne dis rien , j’ai compris que je devrait patienter , je dirai les choses le moment venu , ça fera quelques étincelles , un jour je serai grande et faudra pas me chercher dans cette mascarade pathétique , faudra pas ..

    J’ai revu Léone le jour des obsèques de la Mère, ce fut la dernière fois, il y a …15 ans

    Gontran est parti au cimetière, que sont devenues les filles, ont-elles enfin une vie heureuse, ont-elles épongé leurs manque d’affection, leurs chagrins ?

    Les parents trop permissifs, un peu déboussolés, sont accablés de tous les torts, qui aurai voulu de cette vie de merde, pas d’assistantes sociales, pas psy, les maux étaient écrasés dans le gravier humide de la maisonnée, fallait grandir avec ça, vaille que vaille …

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  • Devant le décor

     

    tourisme-le-granit--scene-de-theatre-nationale-19679.jpgNous n’avions pas d’enfants, peu d’amis, aucunes activités extérieures, suffisamment d’argent, alors nous allions au théâtre

    Le théâtre autrefois était télévisé, je regardais les pièces de boulevard avec ma mère, à l’écran, y’avait Jacqueline Maillan, Maria Pacôme, Michel Roux … les portes claquaient, les soubrettes allaient venaient, ma mère adorait ça, c’était sa détente

    Je n’ai  joué au théâtre qu’une seule  fois, Poil de carotte, tout petit rôle au collège, je n’étais pas douée, trop introvertie  la gamine de la campagne

    Avec Jérôme, nous avions un abonnement au théâtre de Belfort, nous allions aussi à Montbéliard, scène Nationale, et quelques fois poussions même jusqu’à Besançon

    J’ai vu de belles pièces, de grande qualité

    Mon plus bon souvenir, » la Cantatrice Chauve » mise en scène par Jean Luc Lagarce, drolissime et magnifiquement interprété

    Au théâtre, j’aimais bien arriver tôt, trouver le bon endroit si ce n’était pas numéroté, nous y rencontrions aucune connaissance,  on rentrait rarement déçus

    J’ai même essayé un spectacle de danse contemporaine, Mathilde Monnier, sous une musique de Louis Sclavis en personne  j’ai cru que ça ne finirai jamais, au bout de vingt minutes, j’en pouvais plus

    Je suis même allée voir Carolyn Carlson à Caen, jadis, c’est loin, très loin, j’ai oublié, je ne suis pas sensible à la danse, pas du tout, je n’y peux rien, j’ai essayé

    Jean Luc Lagarce était un metteur en scène né à Héricourt dans une famille ouvrière

    Cet homme s’est vite fait un nom, je me souviens de se silhouette mince, de ses traits de visage, il venait présenter ses pièces, c’était sans doute pour lui un grand moment, il avait déjà fait sa place à 30 ans dans ce monde là

    Nous avions aussi assisté à l’enterrement de Mozart , en procession mis en scène par le Centre d’art de la plaisanterie , avec Jacques Livchine et Hervée de Lafond , maîtres de l’improvisation ,  c’était loufoque et bien mené , des tas de manifestations culturelles , à cette époque , on sortait pas mal , fallait s’occuper

    Une fois installés en Mayenne, c’était fini, comme theâtre dans notre ville une salle poussiéreuse et vétuste, nous faisions quelques concerts à la salle Po, ou à Mayenne, c’est tout

    J’ai complètement perdu l’habitude d’aller au théâtre

    Lorsqu’Ellen était au lycée, option théâtre, nous allions voir les représentations, et chaque fois que ma fille me demandait si j’avais aimé, elle lisait dans mon regard et répondait à ma place

    «  T’as rien compris ? »

    C’est vrai, je ne comprenais rien.

    J’ai cessé d’aller au théâtre, tout au moins voir des pièces

    Le bâtiment de la rue de la Paix  fut détruit, seule la façade et la crypte furent conservées, puis reconstruit en 2007

    En 1995 Jean Luc Lagarce disparaissait,  emporté par de sida, ça m’avait fait mal …

    38 ans seulement



    Photo du Net

  • Infimes cicatrices

     

     prevert-cora-vaucaire-demons_qrss_480x270_1bmpus.jpgAdrien est vociférateur, drôle de métier, il est aussi poète, ça fait un complément de salaire.

    Il a trouvé son monde, sa poésie a été magnifiée dans la biographie  des « Têtes raides «, il a collaboré avec un artiste  plasticien bien connu dans le Nord Cotentin

    Le monde est petit, comme on dit

    Je me souviens avoir croisé ce peintre d’origine bretonne, il conduisait une 4 L, la barbe presqu’aux genoux, vivait de son art dans les années 70 ce qui était très marginal, les autres étaient cultivateurs ou travaillaient à l’Arsenal

    Le décalage culturel était gigantesque

    Nous avions du nous rendre au collège avec eux un jour de répétition de théâtre, un mercredi matin, j’ai souvenir qu’il n’y avait pas de sièges à l’arrière de la voiture épinglée d’autocollants «  nucléaire non merci «, pas de ceinture non plus

    Gaëlle était dans notre classe en 1977, ses parents lui avaient donné le prénom de l’héroïne « du blé en herbe «, mais à l’état civil il avait été refusé, j’imagine qu’elle a pu le reprendre depuis

    Elle provoquait l’admiration de tous les profs, d’autant plus que ses parents étaient amis avec Jacques et Janine P

    Jacques et Janine vivaient dans une jolie maison de pierre, il écrivait des petits textes qu’il jetait dans la corbeille en papier, sa femme s’empressait de récupérer ses brouillons à son insu, elle était futée elle, les femmes sont comme ça, elles ne gâchent pas

    Bien sur, tout le monde n’était pas ami avec couple, d’abord Jacques était un peu bougon, il fumait tout le temps, trois paquets par jour disait on

    A sa mort Gaëlle avait eu l’honneur de témoigner en cours de français , imaginez , elle côtoyait un poète écrivain scénariste , notre professeur de français Madame en crevait de jalousie certainement , les profs adorent entrer dans les sphère fermées des artistes , mais il faut trouver la bonne clé , ces mondes là ne s’ouvrent pas à tous , tout comme les enseignants ont tendance à rester entre eux , ça rassure ..Faut dire les choses comme elles sont

    Je ne voyais pas qui était ce monsieur Jacques, jamais vu à la télé, ni dans un livre, bien sur j’avais du apprendre une récitation à l’école primaire

    Quelle différence entre récitation et poésie ?

    Aucune idée

    Je n’aimais pas apprendre ça par cœur, ça me gonflait, moi je voulais apprendre des chansons, ah oui, ça rentrait tout seul les textes des chansons

    Je n’ai jamais aimé la poésie, c’est comme ça …

    Ce décalage culturel était une vraie torture, personne n’y pouvait rien ou presque, Gaëlle vivait dans ce milieu là, le mien était celui des poules, des lapins et de Guy Lux

    Son frère, Loïc, était adulé, encore pire, un dieu vivant du haut de ses 11 ans, c’était insupportable, injuste à mes yeux, comment vivre ça avec la distance quand on a à peine 15 ans

    Gaëlle est responsable de la boutique du musée d’Aquitaine à Bordeaux, c’est correct

    Loïc vient d’ouvrir une cave à vin à Cherbourg avec galerie d’art contemporain

    Je le voyais mal remplir les rayons au super U de Bricquebec, ça semble logique comme destinée

    Il reste des toutes petites cicatrices de ces années là, toutes petites, à peine visibles, je les ai fermées une à une, avec force et humour

    Je ne rejette pas ce monde à part des artistes, j’en côtoie de temps en temps, des gens qui vivent de leurs créations, je ne serai jamais dans leurs sphères et tant mieux, je n’aspire pas à ce genre de reconnaissance sociale

    Peut être qu’un jour Adrien sera un poète aussi connu que Jacques le bourru, peut être.

    Qui sait

    Je repenserai alors aux bon moments, et me réjouirait de sa réussite, après tout, c’est bien pour lui

    Ne me demandez pas de réciter par cœur une poésie, j’en connais aucune

    Une chanson par cœur ?

    Je peux …

    Même deux …ou plus

  • Rosalie

     

     Mon grand père avait deux sœurs , l’une d’elle , Marie était restée vieille fille , les vieilles filles passaient pour des demeurées , elle n’avaient pas trouvé chaussure à leur pied , elles menaient une vie austère , recevaient peu de visites , n’avaient guère de loisirs , vivotaient avec une petite pension  , de quelques poules et des légumes du jardin

    L’autre sœur s’appelait Rosalie , elle avait épousé avant la guerre un bonhomme du coin , tous vivaient à Bricquebocq , pas loin les uns des autres

    Rosalie avait eu un enfant tous les ans pendant une douzaine d’années , une grande famille , beaucoup de garçons à nourrir , elle n’en pouvait plus Rosalie , pas d’aide sociale  , peu de ressources , elle faisait des séjours fréquents à Pont l’Abbé , on parlerait peut être de burn out aujourd’hui

    Les enfants étaient séparés , répartis dans des familles , ils devaient être productifs le plus tôt possible

    Rosalie était une drôle de femme , elle avait deux nattes blanches enroulées au dessus de ses oreilles et au dessus de sa tête , deux boules parfaitement symétriques , ça m’intriguait beaucoup cette dismorphie

    C’était sans doute des kystes graisseux , elle gardait ça sur la tête comme d’autres avaient de verrues , des taches de vin …

    Les dix enfants avaient bénéficié des années 50 pour trouver du travail , à l’arsenal pour l’un , improvisant sans formation dans des boulots stables , ils ont fondé leurs propre famille mais  ….tout près d’eux rodaient la dépression , pas de psy , pas de mots , pas de groupes de paroles , le passage à l’acte était fatal

    Est-ce que c’était héréditaire , y’avait il dans cette famille une tendance à la dépression lourde , à ce pathologies mystérieuses que l’on appelle aujourd ‘hui bipolarité ou borderline

    On ne saura jamais

    Ont-ils manqué de sécurité affective au point de lâcher prise  à l’âge adulte

    Les tombes du cimetière nous rappelle ce triste constat , tous le même nom de famille , tous restés dans le même village , fatalité ..

    Ces histoires là me travaillent , je ne peux guère en savoir plus aujourd’hui , j’en parle un peu avec ma tante Suzy , la maladie a touché fort ma mère , à aliéné mon frère dans une vie complexe et cruelle

    C’était l’avant guerre  , le si peu d’aide aux familles , les drames , l’isolement , la misère ..

    Je regarde cette époque avec émotion , elle est si proche et parait si lointaine à la fois

    J’ai besoin de raconter à mes enfants , c’est ça aussi leur généalogie , bien loin des portraits de familles qui trônent dans les salons cossus des années 50

    Ils étaient jeunes dans les années folles , dans les campagnes , on était bien loin de l’euphorie vestimentaire et artistique

    Rosalie était dépressive , elle a vécu entre sa sombre maison et les couloirs froids et sordides des établissements psychiatriques

    Tant de dégâts dans cette famille …

  • Les photos de classe

     

     

    Mark est revenu avec sa photo de classe, peut être la dernière d’une longue série

    Les ados sont audacieux et inventifs, cette année, tous les élèves de cette classe avaient mis le paquet pour bien présenter bien

    Les filles en jupe, couettes et lunettes rondes, les gars en chemine cravate

    L’ensemble est drôle mais pas excessif, tout le monde a joué le jeu, c’est génial

    Je me suis mise à trier les photos de classe, depuis la maternelle en 1996, je rangeais  les photos des enfants dans une boite en carton, en vrac, sans prendre le temps d’ôter les cartons inutiles de présentation qui sont donnés avec

    IMG_4339.JPGEt j’ai fait des piles, celle de groupe pour Ellen, de Mark et de Rose, déposé toutes les photos individuelles dans des pochettes transparentesIMG_4338.JPG

    J’étais émue de revoir leurs visages changer au fil des ans, certains photos sont remplies de tendresse, d’autres sont moins réussies, je les ai  toujours commandées, jamais pomponné mes filles pour l’occasion, Rose est souvent ébouriffée, je n’ai jamais su baréter les chevelures infantilesIMG_4340.JPGIMG_4337.JPG

    Je ne possède qu’une seule photo de classe, prise en classe de Première au lycée, aucun photo n’était prise en primaire ni au collège, dommage. En même temps le cout aurait été problématique et source de frustration  c’était sans doute mieux comme ça

    Je n’aime pas les photos de groupes des mariages et autres festivités, y’en a toujours un ou deux qui se planquent, ou qui tardent à se joindre au groupe, comme dirait mon père, » c’est un coup de commerce ! » Mais cela fait un bon souvenir pour les fêtés, surtout les noces d’or, le couple au milieu de sa descendance...ému.

    Dans cette boite de photos, j’ai retrouvé des planches de lettres décalcomanies, celles que j’utilisais en couverture de mes mémoires de fin d’étude

    Ça semble d’un autre temps.

    Fallait pas se tromper, fallait que ce soit droit, j’avais oublié cette technique,

    Décalco !

     

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  • 1979

     

     1979 fut pour moi une année charnière

    Premier voyage à l’étranger, en Angleterre à Fareham, petite  bourgade près de Southampton

    Nous avions embarqué en ferry à Cherbourg dans l’ancienne gare maritime qui est devenue aujourd’hui la cité de la mer

    En Angleterre, j’ai découvert la chanteuse Blondie, un vrai choc

    C’était la fin du disco, on entendait en boucle le village People et leur YMCA qui ont toujours leur place dans les soirées aujourd’hui,  Police perçait avec son « message in the bottle « 

    Abba était au sommet de sa gloire, Amy Steeward sonnait sa cloche, on entendait parler des Sex Pistols, Pink Floyd, Dire Straits, ça explosait de partout musicalement parlant

    Alien «  de Ridley Scott terrorisait les spectateurs, Margareth Thatcher posait ses valises au 10 Downing Street

    C’était les années Giscard, les économies d’énergie, l’affaire Bokassa, l’affaire Boulin et Mesrine s’écroulait sous les balles

    Entre Queen, Rod Steward, les Bee Gees et Travolta, on découvrait un chanteur tout neuf, avec une voix très haute perchée, un chanteur avec un prénom banal, un nom banal, presque inclassable …

    Ce fut pour moi un autre choc

    Le choc

    Le truc qu’on se prend dans le cœur rarement dans une vie, j’avais à peine 15 ans, et qu’une idée en tête, entendre en boucle ce chanteur

    Avec quelques économies, j’avais acheté son album tout blanc, tout me semblait bon, je ne m’étais pas de temps à connaitre les textes par cœur, j’économisais un peu pour m’offrir le coffret Star mania

    L’artiste était prolifique, tous les ans il sortait un nouvel album, j’allais régulièrement chez le disquaire de la rue des Portes avec mon billet de 50 francs voir si le nouveau vinyle était sorti

    Il ne me quittait plus

    Jusqu’à ce jour de janvier 1986..

    Seulement 7 ans, sept années, trop court

    Parti à 34 ans, un enfant à naitre qui n’aura vu son père qu’à travers l’écran

    C’est bon de repenser à cela, à cette promesse que je m’étais faite d’un » au revoir » à Biarritz, je tiens souvent mes promesses

    Je ne l’avais jamais chanté en chœur

    Et ce soir là, j’étais toute fière de lâcher ma partition

    Je n’ai oublié aucun de ses textes, tout est resté gravé, on n'oublie pas ces choses là.

     

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  • Des francs aux euros

     2870A.jpgMon père était agent SCNF , il s’est fait embaucher aux chemins de Fer après son retour l’Algérie ne supportant plus  son père tyrannique qui voulait le faire travailler sur la petite exploitation familiale en échange de sa nourriture

    Il rencontra ma mère à la Chin quié, en octobre ils s’installaient dans une petite maison sans confort que mes grands parents leur avaient vendue

    Dès qu’il mettait un peu de sous de côté, mon père faisait des travaux au noir, d’abord des sanitaires et une chambre en rez de chaussée, puis deux chambres à l’étage

    Rien n’était vraiment pensé pour du long terme, il aurait pu installer en premier le chauffage central mais la maison de bric et de broc suffisait pour abriter la famille comme ça

    Elle était entourée de terres, un clos à pommiers, deux jardins, de quoi avoir quelques bêtes, moutons, cochons et vaches

    Mon père finissait à 17 heures et commençait une deuxième journée dans la petite entreprise

    , on ne manquait de rien, ou presque, comme tous les gamins des seventies, nous avions peu de vêtements, quelques jeux, quelque livre et des images Poulain

    L’argent était un sujet difficile, les dépenses demandées exceptionnellement par les établissements scolaires étaient mal venues, ma mère dépendait des décisions de mon père, elle était tiraillée

    J’avais quelques étrennes dans ma tirelire écureuil, j’achetais quelques cadeaux pour les autres, un peu de francs placés sur le livret et c’était tout

    J’avais quelques envies, des vêtements pour ma poupée mannequin, et du matériel pour dessiner

    J’aurais aimé avoir une boite de crayons de couleurs immense , et des tubes de gouache , des tubes vermillon , vert émeraude , turquoise , ocre , rose tyrien …des pinceaux larges ou fins et du papier sans ligne  , des feuilles de canson , tout simplement

    Je rêvais dans le rayon du rez de chaussée des Magasins réunis de Cherbourg

    Dès que j’ai pu, j’ai fait du baby sitting et je dépensais mon argent de poche et mon billet de cinquante francs en prenant des cafés avec les copains et quelques paquets de cigarettes

    Dès que j’ai eu le permis, j’ai commencé à travailler dans l’animation, le peu de salaire, je le gardais, au cas où.

    Etudiante, je vivais de ma bourse d’Etat, et des salaires de l’été

    Je ne partais pas en voyage, je ne dépensais rien, presque rien

    Lorsque j’ai commencé à travailler, je n’ai pas fait de prêt, j’achetais des meubles et électro ménager dès que je le pouvais

    J’avais une voiture que je remboursais rapidement à mon père, il n’avait jamais emprunté un centime de sa vie

    Plus tard, notre situation financière évolua, la vie à deux offrait plein d’avantages et les tracas financiers s’estompaient

    En 1997 nous avons fait l’acquisition de notre maison et entamé des travaux en fonction du temps alloué et des finances

    Depuis quelques temps, nous n’avons plus de besoins réels, nous voilà définitivement propriétaires, les grandes transformations sont terminées et je n’achète presque rien

    Très peu de vêtements pour moi, j’en ai assez, des basiques solides et quelque élégants, peu de vêtements pour les enfants qui réclament rarement, jamais de CD, ni livres, ni meubles, nous allons rarement au spectacle, voyageons modérément

    En partie nos dépenses sont liées à l’alimentation, aux frais de forfaits, factures pour se chauffer et s’éclairer, impôts, et les études d’Ellen forcément

    Je n’aime pas dépenser

    Il m’arrive d’acheter quelques plantes, un peu de vaisselle, jamais de bijoux ni sacs, j’ai largement de quoi faire, j’aime de plus en plus l’idée de grande indépendance face aux nombreuses sollicitations

    J’aime l’idée de moins consommer, de recycler, de ne plus amasser, entasser, de se suffire amplement de l’existant

    Nous voilà équipés comme des vieux, plus de besoins , plus d’envie ?

    Si, des envies, toujours remplie d’envie

    Envie de chanter, de rire, de fêter, d’exploser, de me défouler, envie de câlins, de bisous réels ou virtuels, envie de valser avec les mots échangés de toute part au quotidien

    Les frustrations de l’enfance  auront peut être engendré une aptitude à avoir prise sur les choses

    Ou auraient pu engendrer une frénésie compulsive

    C’est ainsi

  • Un petit florilège

     

     

    Ma mère m’avait demandé de compléter l’album des noces d’or avec les portraits faits par Louis le jour des festivités

    J’ai regardé les photos anciennes, et j’ai eu envie de vous les faire partager

    La maison en feuilles, dans les années 80 à l’époque de Socrate

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    Quelques années plus tard …

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    Celle ci, avec Tarzan notre gentil  toutou, un jour d’été, où il devait faire chaud

    J’aime bien, parce que je suis coupée, et parce qu’on sourit tous

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    Celle ci  est exceptionnelle, dans la piscine en  béton à Sciotot, Louis devait souffrir de rachitisme, blanc comme un cachet d’aspirine, dans l’eau, mais pas mouillés !

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    Celle là pour les chignons choucroute à la Shirley et Dino au mariage de Félicien

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    Celle ci parce qu’on a le soleil dans la tronche, pour les robes des filles de la tante Margot(Je suis la fille en rouge, Flo est en communiante et Louis en papillon)

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    Mon père qui ne perd pas l’occasion de faire le pitre


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    Celles là pour la tendresse de ma mère avec ses petits enfants

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     départ en retraite de Clément, la tronçonneuse en cadeau, pas de chichis !

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    Ils étaient  jeunes et beaux  (Flo en mariée et Louis en jeune premier)

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    Jeanne qui chouchoute ses neveux

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    Et le traditionnel tour de jardin !

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  • Orglandes

     

     

     

    Mon père avait un oncle qui vivait à Orglandes

    Une fois par an, au printemps, nous étions invités à Orglandes, c’était toute une expédition, il fallait partir assez tôt, je n’avais aucune idée où se situait cet endroit, jamais eu envie de regarder sur carte non plus

    Cet oncle vivait dans une petite maison sombre avec sa femme, une toute petite dame qui se nommait Palmyre

    Elle aurait pu dans tourner dans un film de légende, ou dans fort Boyard, ce n’était pas un naine, mais une petite bonne femme au visage disgracieux mais très sympathique

    Elle s’agitait sur la pointe des pieds devant sa cuisinière à bois, ma mère disait qu’elle était nerveuse, nous mangions des légumes, de la bonne volaille et des entremets

    Après le café, il y avait le traditionnel tour de" gardin", nous n’avions d’autre à faire que de regarder et attendre, pas un jeu, pas de télévision, fallait que ça passe le dimanche à Orglandes

    26.jpgUne fois , nous étions voir un cimetière ,  il y avait eu un polémique , cimetière allemand ou cimetière américain , personne n’avait réussi à se mettre d’accord , je me souviens encore des centaines de croix blanches sur l’herbe verte , parfaitement alignées , je n’avais pas posé de questions ,la bataille de Normandie avait eu lieu dans ce coin du Cotentin , j’ignorais tant de choses de la Grande Histoire

    Ma mère me racontait les bombardements, la débâcle mais je ne faisais aucun lien entre ce cimetière et sa guerre à elle de petite fille

    Je ne sais pas pourquoi mon père était tant attaché à cet oncle, c’était un bonhomme tranquille, peut être qu’ils avaient eu des liens autrefois, je n’ai jamais su

    Ce couple n’avait pas eu d’enfants, c’était très rare les couples sans enfants, souvent tabou  aussi

    Je ne sais pas quand est mort cet homme là et sa femme Palmyre, lorsque j’ai décidé de prendre la fuite de ce Cotentin où j’avais délibérément choisi de ne pas vivre, j’ai mis un voile sur ces souvenirs là, les maisons sombres aux douilles d’obus en cuivre qui servaient de vases à fleurs

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    Orglandes se situe entre Valognes et Picauville

    A Picauville, y’avait l’hôpital pour ceux qui « perdaient la tête « 

    « Ça va pas, elle est retournée à Picauville « 

    Ce n’est pas beau comme nom de village

    Picot en patois, c’est un dindon

    Ma grand-mère était une fille Picot


  • La calculatrice

     

    Entrer des mots clefsLa calculatrice fut le premier objet électronique acheté dans la maisonnée, fin des années 70

    Cet objet me fascinait,  c’était une «  Casio «, basique, peu de fonctions, les chiffres apparaissaient sur l’écran du haut en vert fluo, c’était magnifique

    Je m’amusais à jouer avec la calculatrice, dans le noir, c’était joli, ça brillait

    Elle servait peu, avait trouvé sa place dans un tiroir du buffet de la salle à manger

    Au lycée, sur la fameuse liste des fournitures, il fallait acheter une calculatrice perfectionnée, donc chère, une TI30

    C’était trop couteux pour mon père, faire les achats de rentrée était déjà une vraie corvée, la calculatrice ne servait à rien de plus, il fallait engager des tractations épuisantes

    Je pense que la TI 30 Texas Instruments fut achetée à Continent à Cherbourg, elle n’avait pas d’allure à mes yeux, je n’ai jamais compris les fonctions essentielles, je n’ai aucun souvenirs de l’avoir utilisée  au lycée, Louis ou Flo en avaient certainement usage

    Lorsque Jérôme travaillait chez le grand constructeur de Montbéliard, il avait reçu en cadeau une calculatrice solaire  en forme de pyramide de la part d’une société mayennaise

    C’était l’objet idéal pour faire les calculs rapides, toujours sur la main, adoptée !

    Au collège et lycée, Ellen et Mark eurent à acquérir   la fameuse  calculatrice scolaire

    Je ne sais pas à quelle fréquence ils en ont usage, je l’ai parfois aperçue dans un tiroir, un peu abimée, je n’ai pas souvenir d’avoir eu à changer les piles pour autant

    Les mémoires, racines carrées et un mot absolument incompréhensible me monte au cerveau à la vue de cet objet : trigonométrie

    Le temps a filé, l’électronique a envahi nos maisons, télécommandes pour tout, même pour les volets roulants, le portail

    Il est même probable qu’un jour, nos téléphones portables auront la fonction calculatrice, ce serait absolument révolutionnaire ça



    photo du net

  • Le 1000 bornes

     

     

    Pas loin de minuit, Bart appelle ses deux grands  ados, ils jouent avec les nôtres  et avec Zacharie, pas trop pressés de se séparer

    «  Ils jouent encore à leurs jeux à la con «  grogne Bart qui n’est pas du tout branché jeux vidéos

    Je lui fais remarquer que nous aussi, avons eu nos jeux à la con

    Le mille bornes !

    Le principe était assez simple, on tirait des cartes, et le but était de rouler un certain nombre de kilomètres je crois, mais il y avait des embuches et une limite de vitesse à respecter ( crevaison , accident , feu rouge … )

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    Ce n’était pas malin le 1000 bornes, que du hasard, peu de combat, aucune stratégie, et pourtant on pouvait passer des heures à jouer à ce jeu

    Et personne ne nous disait «  lâche ton 1000 bornes ! « 

    Heureusement, nous ne sommes pas devenus  trop bornés

    Je me souviens du jeu tout neuf, avec les cartes qui sentaient bon, qui glissaient toute seules dans le support, c’est merveilleux un 1000 bornes tout neuf, je ne sais plus à quelle occasion nous l’avions eu …On n’avait pas des jeux pour rien pourtant

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    Je suis assez cool avec les jeux de mes enfants ados, ils peuvent y passer du temps, savent jouer en groupe, Rose lit beaucoup,  elle est créative, Mark est de plus en plus volontaire dans la maison, et ils s’amusent

    Dans la vie, il faut avant tout s’amuser, ça ne me viendrait pas à l’idée de les faire réviser en plein été, de leur donner les fameux cahiers de vacances

    Ma mère nous achetait des cahiers de vacances, on coloriait les 5 premières pages et après c’était fini, j’aimais bien, mais ça ne m’apportait rien

    Les jeux dits éducatifs rassurent les parents, les jeux de combat et de stratégie développent la capacité à anticiper, tout le temps qu’ils ne sont pas violents dans la vraie vie, ça se canalise je crois, disons qu’il faut veiller à ça aussi, la fameuse socialisation

    Dans nos jeux à la con, il y avait aussi le « cochon qui rit «, et le « Nain Jaune « 

    Ces jeux là sont toujours fabriqués en Corrèze, je me demande ?

  • Déjà 30 ans ..

    En juin 1983 j’ai passé le bac pour la première fois

    Je n’ai plus de souvenirs de l’été qui a suivi, je pourrais retrouver quelques traces dans un agenda

    Je me souviens de ce jour de juillet à la cathédrale de Coutances, l’ordination d’Anatole

    Et le lundi qui suivi, une marche au mont St Michel à travers les grèves, la seule fois que j’ai fait cette fameuse traversée au départ de Genets

    En rentrant de Jullouville jeudi, où j’ai passé la journée avec Pierrot Bâton et Louis, je me suis arrêtée chez Anatole, et nous avons évoqué ça

    Trente ans de sacerdoce pour lui ...

    je n’étais pas encore majeure

     

    Cet été là, 1983, Mickael Jackson sortait son « beat It «, Christophe avait avec les filles un « succès fou «  Jackie Quartz nous faisait une "mise au point", Indochine « l’aventurier «  sur les ondes, on entendait ça


     

    Cheveux décolorés et coupes à la brosse !

    Culture Club , Eurythmics …

    Eté 1983 , il y avait aussi ça


  • Les filles de Malory school

     

    L’autre jour, me voilà partie chez l’Abbé st Pierre avec mon geek, faut bien l’aérer un peu mon garçon, il lui fallait trouver un déguisement de Ken, le mari de Barbie

    L’entrepôt est fraichement installé, bien rangé, ça sent la poussière et le vieux papier mais on s’y retrouve bien

    Je dirige Mark vers un bermuda écossais, il adore, une chemise rose tagada fera l’affaire, il est ravi !

    Nous flânons un peu, et terminons par le rayon livre, la bonne affaire, le premier numéro de chair de poule «  Rose sera contente, et une pile de « J’aime lire «  quasi neufs

    Un rayon de la Bibliothèque rose devant nous, souvenirs …

    Je revois mes quelques livres parfaitement bien rangés dans la vitrine du secrétaire bancale, je les ai lus, relus, Les" oui oui ", "clan des sept "et un  ou deux"Fantomette "

    Soudain, mon œil est attiré par un vieux livre, « Réveillon à Malory School »d’Enid Blyton

    Bon sang !!  J’avais complètement oublié ça, j’avais lu le premier de la série  « les filles de Malory school  «  l’histoire de collégiennes anglaises dans un pensionnat

    J’avais adoré ce livre, j’aurais tellement aimé lire la suite, mais après quelques recherches sur le net, j’ai lu que dans les années 70, cette série d’Enid Blyton avait été retirée de la vente

    Je me suis pris un coup au cœur dans mon grenier des souvenirs, j’en avais presque des larmes, et dieu sait que je ne suis pas nostalgique de l’enfance, mais là, quand on se s’y attend pas, et qu’on retrouve enfoui quelques traces  qui remuent un temps si lointain, ça me bouscule

    J’ignore où sont passés ces livres, certainement dans un carton au grenier chez mes parents, ou empilés dans un vieux buffet qui prend trop de place

    Que ferais-je de ces livres le moment venu ?  Pas certaine de vouloir les garder, mais les jeter serait difficile

    Les offrir, à qui ?

    Je lisais beaucoup étant enfant, je l’ai déjà écrit, j’ai manqué de livres, j’aurais aimé en avoir plus, je n’en demandais jamais, je ne demandais rien

    Les histoires de pensionnat m’ont toujours fascinée, tout comme elles attirent  encore : rivalités, jalousies, amitiés.

    Aurais je eu la force de vivre au pensionnat, la question ne s’est jamais posée, ma mère n’aurait jamais pu se séparer de nous ?

    J’aimerais juste revoir les illustrations de mon livre perdu, relire quelques passages, comprendre le pourquoi de cette censure

    La série a été rééditée , dans l’immense variété d’ouvrages de littérature jeunesse , ça parait un peu désuet , qui peut donc lire ce genre d’aventures , ça ne me viendrait pas à l’idée d’offrir ça à mes filles , étrange ?

    Dans la pile de « J’aime lire «  Rose a mis de côté ceux qu’elle possédait déjà, je les donnerai à Pierrot Bâton, ça fera le bonheur de Chlorophylle et Lanoline

    Des livres, ça se repasse.toujours

    Mark sera beau en Ken …

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