Les blogs seraient ils de nouvelles méthodes de thérapie ?
Le psy ont-ils du souci à se faire, grâce à ce drôle d’univers, les blogueurs trouveraient un nouveau moyen d’expression de leurs émotions, pensez bien, on y croit.
Serge Tisseron, que l’on voit partout tout le temps, analyse ce phénomène dans un article de psychologies , intéressante réflexion
Sous un certain anonymat , nous échangeons , en petits groupes le plus souvent , des futilités , des souvenirs , des tracas , des drames aussi , des choses de la vie , des regrets , des peines , des questionnements ..
J’ai ouvert ce blog en 2007, envie de raconter ma petite histoire, de revenir sur des événements douloureux, d’autres très joyeux, revoir défiler par petits bouts des lieux, des personnes qui inévitablement faisaient écho chez quelque lecteurs venus trainer par ici au hasard de cette immense toile d’araignée
Ce blog, ce n’est pas une vraie thérapie, j’en suis bien consciente, il me permet surtout de rester debout, sereine, positive
Ceux qui me connaissent dans la vraie vie , savent que cette constance est bien réelle , que je suis plutôt dotée de bonnes « ondes « et que les jours où j’enverrai bien tout valser , souvent pour des broutilles , je reviens ici , je pose quelques mots , trouve toujours un , deux , des lecteurs bienveillants et l’orage passe
Pour autant, je n’ai pas l’impression de m’enfouir la tête dans le sable, de vivre dans cette blogosphère comme dans une petite bulle protectrice, loin de là
A vous lire , je sens combien vos blogs , celui ci aussi , sont de vrais terrains de respiration , font remonter des souvenirs douloureux et surtout , surtout , que nos mots ne sont pas jugés comme dans certains échanges de la vie analogique , dans la blogosphère il existe une écoute sincère , une compassion réelle
Sur nos blogs, nous recevons aussi beaucoup d’encouragements, de compliments et quoiqu’on en dise, on à tous besoin de ça, être lu, et reconnu, l’estime de soi, » j’ai de l’importance «
Ce blog m’aide à relativiser, prendre de la distance avec des petits tracas du quotidien, sourire de choses qui ont le don d’agacer, d’écrire la vie avec une pointe d’exagération sans tomber dans la fabulation, toujours ce fameux équilibre
Jérôme se montre toujours aussi hostile à mon monde virtuel qu’il ne lit pas
Il imagine peut être des choses, je ne sais pas, se sent peut être exposé aux yeux des proches, quoique …
Un jour Maggie lui a dit qu’il avait tort, que ce blog n’était pas un déballage de vie, bien au contraire, qu’il était valorisé le plus souvent
Peut être il ay t’il un soupçon de jalousie, de regrets, d’envie au fond d’avoir ce monde à portée de main
Trop secret, distant pour oser y pousser la porte
Il n’a peut être pas conscience que cette forme d’écriture m’aide beaucoup, et inévitablement à des répercussions sur ce que je deviens, mais après tout, ce n’est pas bien grave, un peu regrettable seulement
Dans ce monde à part, je tente de contrôler mes promenades, essaye de ne pas multiplier des visites sur des blogs « déprimes » ou grandes maladies, pour maintenir cet équilibre, et rester à ma place, bien stable
Et puis dans ce blog, il y a la rigolade avant tout, le léger, le futile, ces mots, ces images qui font rebondir, ces jeux de séduction, le suggestif, les moments où l’un ou l’autre on se lâche, sans réserve
On a pas fini d’analyser ce mode d’échange qui n’avait pas son pareil il y a seulement 5 ou 6 ans, la blogosphère reste à mes yeux beaucoup plus riche que les réseaux sociaux, moins furtive, plus engageante aussi
La blogothérapie, nouvelle « science à substitut du divan, c’est fort possible, avec ses zones d’ombres, ses règlements de compte parfois dérangeants
Parler de soi, s’exposer, raconter …s’offrir une relecture appropriée de sa vie professionnelle, affective, se nourrir aussi de la vie des autres
En petit comité, en toute confiance, oui, c’est bien de ça qu’il s’agit
Et ça prend du temps
De la réserve
Ça s’apprend la bloguerie