Il m’arrive de repenser à Léo, très rarement, je me demande juste ce qu’il est devenu, comment est sa vie, est il heureux ?
Perdre un ami proche par la force des choses, est une chose assez brutale, qui se digère au fil des ans, mais qui ne disparait jamais
Je repense à ce moment intense, le jour de notre mariage où il s’était levé pour chanter « les feuilles mortes «, hommage à Montand, disparu le jour même
C’est marrant, Théodore évoquait ça l’autre soir à la répétition
Je ne chercherai jamais à le retrouver, inutile de recoller la casse, c’est fini, je garde le bon, assombri par le coup d’éclat, sa colère
Je crois que je ne supporte pas bien les conflits.
Pour Arnold , c’est tout différent
Evidemment, je pensais bien à lui lors de notre virée chantante à Deauville, peu de chance de le croiser à l’entrée du casino, il n’a pas du y rester bien longtemps.
Je crois que je n’ai aucune chance de retrouver quelque trace … je voudrais juste le savoir vivant
A quoi bon ?
Puisque ces hommes là sont sortis de ma vie
Puisque ces hommes là ont été les Grands de ma vie
J’ai écrit beaucoup sur ce blog sur ceux qui ont marqué mes années 80, pour ne pas oublier, en relisant, je comprends que ce qui est le plus savoureux dans ces histoires là, ce sont les commencements
Léo et Arnold avaient quelque chose en commun, ils me l’ont avoué plus tard : le rejet
Pas le rejet radical certes, mais ma personne ne les attirait pas, ni l’un, ni l’autre, pas envie de me connaitre, ni même de m’aborder
L’approche est souvent étrange , ce fameux déclic , cette étincelle qui fait , à un moment précis , que deux êtres vont se trouver , s’apprivoiser , jour par jour , mois par mois , parfois c’est long , très long , jusqu’au jour où c’est la passion qui gagne amoureuse ou amicale
Je crois au fond que ce sont ses commencements là qui me transportent le plus.
L’approche, timide, les premières complicités, les instants magiques qui font que deux personnes fusionnent peu à peu, pas à pas
Les commencements
Ma vie serait particulièrement monotone le jour où ces commencements disparaitront
Les séparations sont elles les suites logiques de ces commencements ?
Je me sais toujours capable de provoquer les plus belles rencontres, hommes ou femmes, j’ai en permanence ce cadeau là
« Les commencements ont des charmes inexprimables « Molière