Tous les ans en juin ,à l’école primaire nous allions en promenade scolaire .
Les circuits n’étaient pas très diversifiés, le premier : Dinan, St Malo et avec visite du barrage de la Rance ( ça ne m’intéressait pas du tout, je n’aime pas ce genre d’endroits, je n’en voyais aucunement l’utilité ) et après midi au Mont st Michel.
Deuxième circuit, la cathédrale de Coutances et le jardin des plantes, et les fonderies de Villedieu les Poêles, bourgade sans intérêt où j’ai enseigné durant un an plus tard .
Ma mère nous tricotait des gilets qu’elle finissait au dernier moment, elle nous préparait un pique nique avec du cochon, (le mot porc est arrivé beaucoup plus tard dans mon vocabulaire ) des chips grasses, et en dessert, je ne sais plus ..
Elle nous donnait un peu d’argent pour acheter un souvenir .
Monsieur et madame Doisneau nous accompagnaient, deux classes, pas de parents, surtout pas, une trentaine de gamins dans le car à gérer, ce n’est pas un problème pour eux , instituteurs parfaitement expérimentés .
Pas de glacière pour les pique nique, hop tout en vrac dans la soute du car, la chaîne du froid n’était pas à la mode à cette époque .
Ce jour là, alors que la bonne humeur régnait dans le car, nous faisons une halte à Villedieu .
Un gamin crie « hé monsieur, Marina et Josette, elles sont pas là !!! «
Ah ! Panique, on a roulé 35 kms et il en manquait deux !
(Avec le recul je trouve ça extraordinaire, ils ne nous comptaient pas )
Ni une ni deux, le car rebrousse chemin, et nous voilà repartis à Coutances .
Par quelle opération du st esprit, on a retrouvé les deux gamines bien délurées qui s’étaient offertes une petite promenade au parc.
Sans réfléchir Madame Doisneau colla deux belles gifles à Marina et Josette et le maître sermonna les deux écervelées .
Et le car reprit tranquillement le chemin en direction de Villedieu
Aucun parent ne broncha, les maîtres avaient sans aucun problème assuré la sortie, deux pertes mais vite retrouvées .
C’était l’époque où les procédures étaient hors de pensée des parents, l’époque où les enseignants avaient toujours raison
J’ai acheté ce jour là comme d’habitude, une poupée de collection.