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  • Récompenses , trophées et smokings

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    Une fois dans l’année, le samedi soir nous délaissions les Carpentier, pour une soirée placée sous le signe des récompenses et applaudissements

    Le maître de cérémonie c’était Pierre Tchernia, en smoking, il appelait tour à tour des artistes très bien habillés  qui montaient sur une scène et remerciaient des tas de gens totalement inconnus

    Je reconnaissais Annie Girardot, Romy Schneider, Philippe Noiret, Yves Montand, Isabelle Adjani

    Je les voyais  saisir un objet doré, je ne savais pas pourquoi, personne n’avait pris le temps de m’expliquer ce qu’était la « nuit des césars, » et moi je ne comprenais rien, le cinéma était un art absolument éloigné de notre quotidien

     

    Les temps ont changé, les récompenses sont toujours là, mais elles ont surtout pour mission de promouvoir un genre de cinéma, pas populaire, afin de permettre l’ascension d’un film peu connu du grand public

    Vous avez tous vu « la graine et le mulet «  excellent film primé en 2008 ?

     

    Je ne parle pas des Victoires de la Musique, les révélations sont ceux qui rafleront la mise l’année suivante

    C’est comme ça, on les connaît pas, leurs chansons sont tristes à mourir, il n’y a pas de mélodie, mais c’est la musique d’aujourd’hui

    J’espère juste que Thomas Dudronc va se lancer dans une carrière cinéma, afin de décrocher un César l’an prochain

     

    Désolée, je vieillis, je peux pas écouter, les fils de …

     et puis Nagui à la télé, c’est un peu l’overdose

     

    Le soleil est bien là, mon père a saisi la tronçonneuse et abattu trois arbres malades, Rose et Jérôme passent les branchages dans le broyeur à végétaux .

     

    J’ai offert à ma mère son parfum, ses yeux brillaient en  découvrant le paquet .

    Elle ouvre, admire, laisse exploser sa joie, elle est très heureuse, elle vaporise sur Rose le précieux nectar, m’embrasse fort, se parfume, elle sent bon ma mère

    Elle déposera le carton bleuté sur son buffet, je voudrais lui en offrir encore des dizaines, longtemps, longtemps …

     

     

     

     

  • L'autocollant publicitaire

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    Il y a quelques jours, je découvre dans la boite à lettres un autocollant publicitaire pour une radio locale .

    Je n’y prête pas plus d’attention, poubelle (oui je ne voyais pas  trop comment le recycler, je ne suis pas assez décroissante )

    Quelques jours plus tard, en me promenant dans ma jolie ville que j’adore, je vois des tas de véhicules arborant fièrement l’autocollant en question .

    Ah, mais comme les gens sont dociles !!

    Hors de question de mettre   sur ma voiture sauvée des eaux  un quelconque autocollant, hormis bien sur, celui d’un groupe vocal mondialement connu dont je tairai le nom pour ne pas avoir des milliers d’indésirables sur ce blog .

     

    Ça me rappelle les années 70, beaucoup de voitures avaient l’autocollant de la célèbre Radio N°1 et les camionneurs avaient collé « les routiers sont sympas « 

    Autre truc qui me faisait rire, les vignettes :

    Pour les plus jeunes : explication

     les automobilistes devaient payer une taxe et poser chaque année une nouvelle vignette sur le pare brise à droite.

    Et bien, il y avait des gens qui n’enlevaient pas les anciennes, ils gardaient tout, ça venait joliment orner le pare brise avant,  ces macarons colorés

    Les conducteurs avaient sans doute, le sentiment d’avoir une voiture solide, ou bien ils arboraient les vignettes comme des trophées, des médailles de combattants, ou ils étaient trop paresseux pour décoller l’ancienne

    Toujours est- il qu’à un moment donné, Madame la passagère n’y voyait plus rien, elle était obligée de s’asseoir sur la banquette arrière

     

    C’est sans doute pour cette raison qu’ils ont arrêté cette taxe .

     

    Tiens, c’est comme les images après tout, une collection comme une autre..

     

     

  • Sage comme une image

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    A l’école primaire , dans le cahier du jour , je trouvais, si celui était propre et sans ratures , un bon point.

    C’était un petit papier rose , et il donnait droit à un cadeau exceptionnel , si on en avait dix : une image

    L’image en question était déposée dans le tiroir du bureau de la maîtresse, elle en disposait une dizaine devant moi et je choisissais .

    C’était souvent des photos de Saturnin, le canard, ou un cochon d’inde avec des lunettes sur le nez, alors devinez, ben oui, moi j’adorais ça !

    Je les gardais précieusement, je les regardais, ma pile s’étoffait de jours en jours

    Je n’aimais pas les bon point usagers,  je préférais les neufs .

     

    Dans les tablettes de chocolat, il y avait une image, d’animaux aussi, à collectionner

    J’aimais bien , les enfants aiment collectionner, tout et ‘importe quoi, les cailloux, les plumes, les figurines, les cartes, les timbres ..

     

    L’image c’était la récompense, l’encouragement, les élèves qui n’écrivaient pas bien n’avaient pas d’image, mais en fait je pense que ça leur était bien égal .

    Parfois ils étaient punis, je n’ai jamais été punie, c’était quelque chose d’impossible

    Un jour la maîtresse avait dit à ma mère, qu’elle ne nous punirait jamais avec Louis car elle serait totalement incapable de nous consoler, on aurait pleuré pendant au moins deux jours..

     

    L’autre soir, en la coiffant je raconte le bon point  et les images à Rose

    « ben ça sert à rien ? « 

    « Ah et les cartes Pokemon ça sert à quoi, hein ?? « 

    Les enfants ont gardé ce besoin de collectionner, les petshops ont remplacé les images du chocolat, les industriels ont depuis longtemps bien compris le besoin, et je plains les pauvres parents qui se ruinent, pour que leur progéniture ait Toute la collection des feuilles de la petite souris allemande ( qu’est qu’elle m’énerve celle là ) les petites bêtes, les cartes brillantes, des trucs qui finissent dans des boites, ou revendues dans les vide greniers.

    Et là, moi, nous, on est heureux, parce que justement, c’est là qu'on  les achète !!

  • Une journée pas ordinaire

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    Une visite au cimetière, des bougies, une urne, des fleurs, une messe..

     

    Chacun vit, fait son deuil comme il le peut, comme il le ressent

    Je n’aime pas ce mot, je le fuis

    Ce jour n’est pas un jour ordinaire, pourtant c’est une journée comme une autre qui commence

    J’y pense, je pense à elle, à ceux qui l’ont aimée, l’aiment  encore

     

    Les mots tendresse, amour, ont plus d’écho, de résonance

     

    J’ai repéré la première fleur du jardin, une anémone près du bassin

    Je vais la couper doucement, la déposer dans une petite fiole

    Elle va s’ouvrir, pousser, grandir

     

    Je lui offre, ça m’apaise, pas de larmes, une présence, bien là.

     

    J’envoie de doux baisers à Lorenzo, il les transmettra aux enfants

    J’envoie de doux baisers à Nath, de douces pensées à Constant

    Nous avançons  ensemble, nos cœurs sont encore lourds, nos vies sont douces, profitons en tous, profitez de vos vies, ne vous laissez pas ronger  par les futilités, allez à l’essentiel …

  • Comme un funambule

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    Ce n’est pas un secret, j’en ai déjà parlé j'aime les hommes

    Je ne peux pas concevoir de fêtes sans eux, de voyage, de dîners

    Bref, les soirées filles, les blogs de filles, les sorties nana c’est de moins en moins pour moi

     

    Avouons cependant que ce n’est pas si simple que ça

    Il y a toujours dans l’amitié entre un homme et une femme, un part de jeu, plus ou moins caché, plus ou moins inconscient et il faut l’admettre cet exercice s’apparente à un vrai numéro de funambule

     

    Quand avec cet ami la relation s’est établie, je ne me posais pas de questions, je trouvais ça tellement authentique, tellement généreux que l’idée d’aller plus loin ne m’effleurait pas

    Des messages, des petits cadeaux, je ne cachais rien à mon homme ; et bien au contraire, pour éviter toute jalousie je faisais en sorte que qu’ils se croisent

    Je n’ai pas envie de casser, de détruire, rien de tout ça, trop compliqué,

    Il parlait sans cesse de moi, « Jeanne par çi, Jeanne a dit, Jeanne a fait « 

    Tellement qu’un jour, c’est sa fille qui fut, dans le doute prise d’une jalousie incontrôlée

    C’est sûrement destabilisant pour une ado, parce qu’ils ne vivent pas dans nos mondes, les leurs sont faits de rivalités, de doutes, et d’angoisses

    Les choses furent dites et tout s’apaisa

     

    J’ai pleine conscience que dans tout ça rien n’est simple, que de telles relations interrogent, que le regard des autres peut être assassin, envieux, malsain

    Je ne veux pas renoncer, perdre ses liens là qui m’animent, me font vivre et surtout, viennent brûler à petit feu les séquelles d’un triste passé

     

    Rester lucide, prendre la distance nécessaire qui s’impose, prendre et donner sans éclater, exploser tristement ma citadelle

     

    J’avance avec ça, sur une corde bien solide, un filet au-dessous de mes pieds, et une hauteur conséquente, de quoi rebondir sur mes deux pieds en cas de chute

    Pas casse cou du tout la Jeanne..

  • La côte des prénoms

    De par mon métier, j’ai côtoyé des centaines d’enfants, chacun avec un prénom  commun, exotique, excentrique, vieillot..

    A chaque prénom je m’étais un visage, il était particulièrement difficile de les oublier.

    Quand ce fut mon tour de choisir, de donner un prénom à mon enfant, je voulais comme tout le monde, ne pas regretter, ne pas imposer un

    Nous avions des critères, un prénom court, facile à retenir, dont l’écriture ne pouvait pas être déformée, un prénom pas trop tendance, afin d’éviter qu’il y en ait pas  quatre dans la même classe

    ( Léa, Kévin, Clément, Marine, Alexandre …)

    Jérôme n’avait aucune proposition, je faisais des suggestions. en parlais autour de moi pour voir les réactions

     

    Alors c’est le cinéma qui nous inspira, fort heureusement

    je n’ai aucun regrets, je les adore toujours autant

     

    Je vous donne juste quelques indices par ces trois photos

    Ceux qui savent, chut… dommage vraiment qu’on porte un prénom pour la vie, quoique les stars américaines rebaptisent leurs enfantsPHOTO 1.jpg

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  • On écrit sur les murs ..

     

    Personnage incontournable des années 70 Artémios Ventoúris Roússos, l’égyptien plus connu sous le nom de Demis Roussos, enflamma les cœurs avec son groupe "Aphrodite's Child"et leur chanson rains and tears directement inspirée du Canon de Pachebel

    Un peu plus tard, il signa un autre tube, Quand je t'aime, frissons garantis !!

    Alors, chose promise, chose due puisqu’ils sont fans, j’offre ce petit bijou à Charl et à La virge.

     

    En 1989 le beau Demis au torse velu et à la voix sensuelle mit de coté ses tuniques à paillettes pour prendre  un look plus moderne ( c’était l’époque des épaulettes, ça rendait plus costaud )

     

    Il nous signe un autre tube, rebelle et engagé

    Allez jusqu’au bout pour le final des cornemuses, ça vaut le coup

    Et la fin Demis Roussos te montre du doigt  limite énervé..

     

  • Les marionnettes télévisées

    Comme beaucoup d’enfants, j’étais fascinée par les marionnettes, télévisées forcement puisqu’on ne sortait jamais

    Mes plus anciens souvenirs remontent aux marottes de Tahon en 1972

    Les marottes dansaient, s’agitaient, elles n’avaient pas de bouche, le principe était de les actionner à l’aide d’un bâton

    La compagnie André Tahon, avait aussi réalisé les Sourissimo, sourissimo.jpgc’était des marottes souris qui s’agitaient comme des folles, elles se multipliaient, s’enfuyaient en braillant, j’adorais !

    Plus tard, avec les « Visiteurs du mercredi  » les marionnettes étaient de taille humaine, des gentils monstres, comme Brock et Snock, Casimir et compagnie BROCK ET SNOCK.jpg

    Il y eut aussi Les sentinelles de l'air , les thunderbirds : une série de science fiction, avec des marionnettes totalement articulées, des espions et la belle lady Pénélope

    Non seulement je ne comprenais rien, mais ça me foutait la trouille

    Louis adorait ce programme, des fusées, des avions, des explosions, un bonheur !

    Plus tard, j’adorais le Muppet show , ce show cultissime avec Kermit la grenouille, Peguy la cochonne et les deux vieux ronchons

    kermit.jpg

    Ils avaient l’art d’inviter des guest stars à ce mythique rendez-vous britannique

    Ca me faisait rire, et les personnages me ravissaient parce que c’était des animaux

    J’ai mis du temps à comprendre que je n’aimais pas les marionnettes à figure humaine, que je préférais les toutous, les grenouilles, les ours, comme dans Saturnin, Aglaé et Sidonie..

    Les pantins articulés me font encore peur parfois, comme dans un mauvais film d’horreur, étrange sentiment

     

    Louis regarde les marionnettes sur la chaîne cryptée, je ne regarde pas, faute de temps, d’envie

    Depuis le temps que ça dure ..

     

  • Les décroissants

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    Il y a quelques années, nous avions trouvé au bas de notre immeuble une armoire démontée

    Nous l’avons récupérée, puisqu’elle était destinée aux ordures, Jérôme a scié, agencé, pointé pour en faire une table de change pour notre premier bébé

    Elle a fait nos déménagements, les trois enfants, puis un beau jour, plus de couches, alors le meuble fut de nouveau converti, dans le  meuble lit mezzanine pour Mark, réalisé par Jérôme aux doigts d’argent

     

    Pire encore, mon homme ayant un don inouï pour restaurer  des voitures et amortir les deux fosses , a acheté un jour un véhicule d’occasion qui avait était immergé

    Il était plein de boue, immonde, il a tout démonté, astiqué

    remonté, galéré avec l’électronique

    Un jour, miracle la voiture a démarré et depuis ce temps, elle m’accompagne partout, pour très longtemps puisque vous imaginez bien qu’elle est invendable !!

    Sans le savoir, déjà, nous étions des décroissants

     

    A la télévision, un soir, un magazine est allé en reportage chez un jeune couple.ils ont un très bon niveau de vie, des salaires corrects, et le samedi matin, ils vont, à vélo, faire le marché, en quête des fruits abimés, non vendus, qu’ils ramassent pour le week end

    Personnellement, j’aurais des scrupules à le faire, estimant que bon nombre de sans abris ont sans doute,, pour d’autres raisons recourent à cette pratique, et je leur laisserais les légumes pour eux en priorité

    Le couple, sympathique (mais un peu énervant ), vit en colocation avec d’autres, et ils ont installé, dans leur cuisine, accrochez-vous, un compost fait d' épluchures et de vers qui font leur travail

     

    Ce sont eux aussi des décroissants

    Whaouh !!!!!

    Mais ils ont font quoi de leur compost après ??

     

    Autre reportage : une femme, divorcée, vit dans une yourte au milieu des bois dans la montagne, elle n’a pas de confort, très peu de choses, elle a choisi de vivre loin de la consommation, assume son choix, élève des ânes …

     

    Sa fille, une adolescente de 15 ans, ne peut imaginer de vivre avec elle ( y’a pas MSN ) et vit dans un studio, a quelques kilomètres, elle rend visite à sa mère de temps en temps

     

    La, j’avoue que je suis un peu perplexe, n’a t’elle pas besoin de la présence d’un parent au quotidien, d’être davantage entourée, sécurisée, le choix de sa mère est tout à fait acceptable, mais … quelle priorité ?

     

    Nous avons un compost, j’étale le fumier des lapins dans mon jardin, nous avons un récupérateur d’eau de pluie pour arroser, un broyeur à végétaux pour faire des écorces (c’est le jouet préféré de Zohra )

    Nous nous efforçons de ne jamais jeter de nourriture, sommes victimes forcement des tonnes de déchets journaliers, qui polluent

    Les décroissants, je me sens proches de leur mode de pensée, ne pas consommer à outrance, je n’aurais pas aimé faire construire une maison neuve pour cette raison , restaurer les vieux murs , dans la mesure du possible .

    Je n’aime pas pourtant ces quelques communautés moralisantes et culpabilisantes qui voient le jour

    Ces donneurs de leçons de couches lavables, de produits bio en tout genre

    On fait avec ce que l’on est, qu’on peut difficilement revenir en arrière en terme de confort , de déplacements .

    Je côtoie des adeptes militants des toilettes sèches, non vraiment pas possible  pour moi  d’installer ça au fond du jardin .

    Il me semble qu’il faut sensibiliser nos enfants, les éduquer à respecter, ne pas jeter, renoncer ; je peste encore beaucoup sur les emballages, les conditionnements onéreux  de certains produits

    Imaginez une recharge de crème de jour en berlingo, ben non, c’est pas classe …

     

     

    Allez faites-moi tous la promesse d’avoir un lapin dans votre cuisine, c’est plus sympa qu’un compost avec des  vers, avant d’aller habiter une yourte parlez en à vos enfants, et puis de grâce, arrêtons de porter aux nues des comportements qui sont tout bêtement des actes civiques, écologiques, économiques que bien des gens ont adopté depuis longtemps, loin des caméras, et pour beaucoup parce que la vie ne leur à pas laisser le choix

     

     

  • Sinistre maison

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    Le dimanche, après avoir mangé le poulet, nous débarrassions la table, on faisait la vaisselle, mon père balayait et passait la serpillière, ma mère posait vite fait son rouge à lèvre, ajustait sa montre et tous les cinq, dans l’Ami 8,nous partions faire une visite

    Mes oncles et tantes habitaient tous aux alentours, mon père avait décidé à l’avance du lieu choisi

    Parfois, il n’y avait personne, alors on essayait une autre maison

     

    Celle là était un peu sinistre

    Ma tante Arlette, la sœur de mon père, nous accueillait en bougonnant, ronchonnant, elle pleurait de rage parfois .

    Son mari, un agriculteur un peu frustre était souvent parti à la chasse

    Il n’y avait qu’une pièce, un évier posé le long du mur, et une grande table avec des bancs

    Mon cousin Jean Michel regardait Starsky et Hutch

    Il y avait des chiens énervés qui nous sautaient dessus, pas bien propres, ni affectueux .

    Accrochés au mur, je fixais des   photos de vaches encadrées, des bêtes de concours, une photo de classe  jaunie

    C’était sombre,  aucun jeux, une grande chambre humide pour les cinq enfants, Guylène, la seule fille avait un paravent à côté de son lit

    Elle aimait la campagne, les bêtes, les veaux, les cochons

    Avec elle, on partait vers la stabulation, ça sentait mauvais, c’était boueux

    On rigolait, on passait une partie de notre temps à dénigrer le reste de la famille 

    Plus tard, Louis la retrouva à la fac

    Les deux fils aînés firent des études universitaires, mon oncle commerçant ne les aimait pas, il disait qu’ils étaient révoltés

    L’oncle Raymond  revenait de la chasse, il marmonnait avec sa Gitane maïs au bout de la lèvre

    Les parents buvaient un verre de vin, puis un café, ils ne parlaient pas trop politique, ma mère disait rien ,ou peu.

    Les enfants ressemblaient à leur père, ils étaient costauds, les joues très rouges

    Tous sauf Jean Michel, il était maigre, palot, toujours en retrait

    Il était menuisier , il n’aimait pas l’agriculture . 

    La tante se plaignait tout le temps, elle détestait sa vie, tout lui était pénible, ils passaient leur temps tous à s’insulter, étaient incapables de se parler sans gueuler, ils se frappaient parfois ,se provoquaient

    Mon père disait que c’était spécial , ils parlaient que d’argent .

    Je n’aimais pas y aller, c’était sombre, hostile, j’ai toujours cru que jamais le soleil n’était venu jusque là …

     

    Normal, l’été nous allions tous les dimanche à la plage

  • hasards improbables

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    Serrés les uns contre les autres à la barre de métal, j’observe les passants

    Rose  a la chevelure électrique, des mèches remontent au-dessus de sa tête, au contact du manteau du voisin.

    C’est drôle, totalement insolite, comme dans un dessin animé, elle ne voit rien, mais sa chevelure est explosée

    Les gens sourient, puis rient, elle grogne, croit qu'on se moque d'elle

    Un homme me lance «  c’était bien le musée des sciences ? « 

    Eclats de rires, encore.

    Jérôme s’écrie :

    « tiens salut Laurence « 

    Je me retourne, à qui il parle, dans le métro, on connaît pas les gens ici, on va à Paris une fois par an, c’est qui ??

    Une collègue de travail

    Elle hallucine, c’est tellement improbable de se croiser là, dans la même rame, à la même heure

    Il salue un homme un peu plus loin, il l’a connu au tennis de table

    De mieux en mieux, eux se connaissent aussi.

    L’homme qui rit commente, c’est dingue de croiser des collègues ici.

    « Ben quoi on a pas des têtes de parisiens ? « 

     

    Tout le monde a vécu ça une fois, dans un camping, un train, à l’étranger, en avion, croiser par le plus grand des hasards une connaissance, un voisin

    Je sais, c’est fréquent mais ça m’épate, ça me surprend, c’est improbable mais  ça arrive …

    A vous aussi , certainement ?

  • Piquer des choux

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    « Jeanne, tu vieillis « 

    Oh ça va, j’arrive encore à mettre mes chaussures toute seule, monter les escaliers sans me tenir à la rambarde, faire ma pétasse sur scène en chantant Grease avec Carla …masquer mes rides.

     

    Il faut l’avouer, depuis quelques temps, je souffre d’un handicap majeur, face auquel je ne peux pas lutter, le sommeil  me gagne et me frappe d’un seul coup, à partir de minuit, si je ne suis pas active

     

    Nous étions invités chez Jean Baptiste et Ludivine

    Dîner exquis comme d’habitude, bon vin, pas d’enfants dans les jambes, jolie soirée

    Nos amis avaient fait un voyage en Inde, et nous étions contents de les entendre raconter leur périple

    Jean Baptiste dépose  sur la table il une pile de photos, 300, peut être plus.

    Il commence à nous les montrer, avec les explications, et mes yeux me piquent, les paupières se ferment, je dors, rien à faire, j’entends, je suis dans un état lucide, mais je dors

    Affreux !

    Un petit réveil

    « ah oui, superbe le temple « 

    Ronnnnnnn, je ne peux rien faire,  lutter, rien, ça recommence, je passe en mode veille

    « Lâches tes com Jeanne « !

    Par chance, ils sont justes derrière moi, je ne suis pas certaine qu’ils se rendent compte de mon état, je lutte, au bout de la 298 eme photo, je reprends les esprits .

    Ça m’arrive de plus en plus souvent, deux fois de suite lors d’un spectacle, pourtant l’un des deux me plaisait beaucoup

    Comprenez bien que je n’aille plus au cinéma, pas la peine, je ne vois que le générique de fin

    Je ne dors pas toujours très bien, comme beaucoup, je fais des insomnies, ou bien je me lève tôt

    Alors le soir, pas de lézard, je tombe, comme une mouche, rien à faire, je dors à table

    Peter est pareil, il a toujours un coup de barre

    Il est dynamique, bon vivant, on cause et puis tout à coup, à table, il ferme les yeux

    Maggie lui dit « tu dors Peter ? « 

    « Non, pas du tout.. « 

     

    Ma mère s’endort parfois devant « question pour un champion «  allez savoir pourquoi ?

     

     

     

  • Taking you home

    “Plenty of room at the hotel California
    Any time of year, you can find it here”

    Qui n’a pas dansé ce  slow langoureux à une boom d’ados dans les années 80 ?

    Cette chanson du groupe Eagles fit la tour de la planète

    Mais depuis que sont ils devenus ?

    Le groupe se sépara en 1980 et le chanteur Don Henley entama une carrière solo

    Il enregistra  avec sa compagne la chanteuse Steevie Nicks, du groupe Fleetwood Mack

    C’est d’ailleurs ce groupe qui me donna la Révélation avec l’album « rumours «  et la chanson the chain

    Les chœurs étaient d’une telle intensité, que je ne rêvais que de ça, chanter comme eux, dingue ce groupe !

    Don Henley continua avec succès sa carrière solo et   enregistra un nouvel album solo en 2000, Inside Job, qui n’a pas bien marché malgré la chanson "Taking You Home".

    J’adore cette chanson, c’est peut être un peu sirupeux mais j’y peux rien, j’aime ça

    Et là, je fais ce billet entre autre pour toi Fay.

    On peut entendre cette chanson dans l’épisode « l’Ame Sœur », tu vois de quoi je parle,

    A voir, à revoir, et à réécouter toute la journée sans modération

     

    En 2005, Henley a refait une tournée avec le groupe Eagles.

  • Le bouclier

    nuages pollution.jpg

    Pour l’anniversaire de Martha, j’entre dans une parfumerie, j’avais choisi depuis longtemps le  cadeau que j’allais lui faire, ( par contre, je ne sais plus trop son âge et j’avoue que je veux l’oublier )

    J’en profite pour demander une dose d’essai de crème anti rides, la plus chère, pour les yeux, et ça marche toujours

    Au moment de passer en caisse, la marchande :

    « Madame T (elle me connaît bien, facile, elle a ma carte de fidélité sous les yeux ) vous préférez du parfum ou du soin en cadeau ? »

    je ne veux pas d’échantillons de parfum que l’on glisse dans un tiroir et qu’on ressort 10 ans plus tard pour aller à la poubelle

    -« Du soin, s’il vous plait, si possible de chez LanXXXe « 

     

    « Madame je vous offre ces doses, et en plus en très beau cadeau, ce bouclier « 

    « Quoi, un bouclier, ici, mais je n’ai pas l’intention de manifester, ou de tourner dans un film « 

     

    Je suis perplexe

     

    « Madame, continue la marchande, c’est un produit révolutionnaire

    (Elle me tend un flacon )

    avec cela, vous êtes armée

    Pulvérisez ce produit sur vous, il vous permet d’être à l’abri de la pollution, des mauvaises ondes des ordinateurs et téléphones portables « 

     

    Whaouh, j’ai du mal à maintenir mon fou rire !

    Un bouclier, et il y a des gens qui fabriquent ça, pire encore, certains en achètent..

     

    « en plus de cela, ce bouclier permet une meilleure tenue de votre maquillage « 

    Ah ça change tout...

    Je comprends qu’elle me l’offre ce truc, parce que le vendre …( !)

     

    Je suis repartie soulagée, parce que demain nous allons à Paris, et vous le savez, Paris c’est pollué

    Je vais vider le bouclier sur moi, un nuage incolore va mettre à l’abri de tous ces polluants

    Tiens, Gordon, puisqu’on va se voir, avec Zohra, explique-moi pourquoi tu ne pas conseillé ce truc ??

    Franchement …

     

    Si vous voulez en savoir plus

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  • Les limites ,cacher ou publier ?

    ENCRE + PLUME.jpg

    1979

    Alors que le Prince Charles et  Diana se jurent amour et fidélité, un autre évènement, moins évoqué certes, vient marquer l’actualité :

    mes premiers écrits

    J’avais 15 ans, besoin forcement de pleurnicher sur mon sort, coucher par des mots mes angoisses, mes peurs et chagrins ?

    J’écrivais  sur un carnet que je   cachais  à l’abri des regards, un vrai cauchemar, la peur d’être lue.

    Ce besoin d ‘écrire dura longtemps, je traînais mes carnets partout, dans mes maisons, mes lieux, toujours sous clé, personne dedans.

     

    J’y tenais plus que tout, jusqu’au jour où je n’arrivais plus à écrire

    Certainement parce que j’étais heureuse

     

    Et puis, le passage de la quarantaine, les drames de la vie, j’ai porté, soutenu, accumulé..

    L’idée alors germa, écrire et publier, comme beaucoup, raconter, dire, témoigner

    Je créais ce blog de vie

    Cela peut paraître totalement indécent de se livrer à la terre entière de cette manière, l’idée aussi des mettre en scène des personnages de mon quotidien , de mon passé .

    Très vite, j’optais pour des pseudo

    Mais est ce suffisant, pour ne pas mettre en péril les personnes évoquées, je leur donnais  dans la mesure du possible le lien de ce blog

    Certains étaient totalement indifférents, méprisants, peut être hostiles, d’autres en raffolèrent.

    Puis j’entrais en contact avec des inconnus, ceux qui avaient fait la même démarche

     Vous, les blogueurs

     

    J’ai toujours eu conscience que j’étais sur le fil, à la limite de quelque chose qui pourrait basculer

    J’ai pris pour habitude d’écrire mes billets à l’avance, de les modifier, ne pas publier si une anecdote pouvait être prise comme une attaque, impudique.

    J’avais peur des commentaires, des gens qui viennent déverser leur haine gratuitement, les redresseurs de tort, les éternels revanchards de la vie

    Ils m’ont épargnés

    Je bannis les sujets polémiques, j’essaye de rester fidèle à mon but, des histoires courtes, du passé, d’aujourd’hui.

    Je pense souvent à mes lecteurs silencieux, ceux qui ne commentent jamais, ça leur appartient, je respecte..

    Je pense souvent à mes proches, ceux qui viennent quotidiennement, ce lien, cette accroche..

    Les témoignages de vie existent partout, dans des lettres, dans des carnets, dans des émissions de radio, de télévision, dans les livres, sur le Net, depuis très très longtemps

    Publier ou garder, cacher ou dévoiler

    J’aurais pu détruire mes vieilles notes, c’est un bout de mon histoire

    J’ignore encore combien de temps je vais écrire ici, à quel rythme, j’aurais peut être bientôt tout dit

    J’ai la certitude que ces billets vont m’emmener vers d’autres projets, j’y pense, je cogite

    Sans lecteurs, rien de tout ça n’aurai vu le jour

    C’est tout ce dont je suis sure

    Merci, merci à tous …