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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 116

  • La danse des balais

    serpillère balai.jpgAprès le repas dominical, mon père prenait soin de balayer la cuisine

    Puis il déployait la toile sous le balai brosse et la passait grosso modo sous la table et entre les chaises

    C’était une des seules tâches ménagères qu’il faisait, occasionnellement

    Ma mère pensait que c’était mal fait, mais ce jour là, elle passait l’éponge

     

     

    Plus jeune, en colo, quand j’étais animatrice, j’étais une reine de la serpillière

    A deux heures du matin j’étais capable d’attaquer un immense réfectoire, j’agissais avec efficacité, avec du matériel de collectivité, brosse large

    Arnold était très fort aussi pour ça

    Avec ses grands bras, il procédait avec méthode

    Le nettoyage des salles communes le soir, dans le calme, une fois les enfants endormis, étaient  nos rendez-vous secrets

    Laver, c’est pas vraiment romantique pensez-vous, détrompez-vous, nos balais s’accordaient comme des pas de danse, les cuisines sont des lieux pour danser, en toute intimité, nos regards se croisaient, laissant échapper des fous rires complices

    Je le faisais rire, un rien, quelques mots, il explosait …

     

     

    Nettoyer le sol ne fait pas partie de mes grandes passions

    En général j’aspire les saletés, et j’utilise mon balai serpillière après avoir déposé du détergent dans mon seau bleu

    Le carrelage de la  cuisine n’est pas facile à entretenir, il a des rainures qui s’encrassent, j’aimerais bien le changer

    balai espagnol.jpgMa belle-famille a adopté le balai espagnol, ce terme me fait rire, comme s’il allait danser le flamenco lui aussi

    Quand on le retourne, il ressemble à un musicien de reggae

    Danser le reggae en serpillant, c’est  peu être mieux que les danses espagnoles

    Je ne le trouve pas efficace ce balai, il effleure, mais ne récure pas les saletés tenaces

    Je ne le considère pas comme étant révolutionnaire

    Je l’utilise pourtant quand je fais du ménage chez les parents de Jérôme

     

     

    Je ne suis pas rebelle en matière de taches ménagères, je n’ai pas toujours l’énergie pour déplacer les meubles, poubelle, chaises retournées sur la table

    Dans la salle de bain il y avait une horrible moquette verte, pas facile de serpiller une moquette

    Nous avons posé un carrelage, plus aisé à entretenir

     

     serpillères tongs.jpg

     

     

    Il m’arrive encore de divaguer dans mes pensées, même en lavant le sol je suis songeuse, je chante parfois …

    C’est curieux d’associer des souvenirs doux et sensuels dans les pires taches quotidiennes …

     

     

    Les cuisines sont des lieux où  danser

  • Le Père Noël de Shrek

    l-ogre-noel-271737.jpg

    Il pousse doucement la porte de la salle éclairée et chauffée

    Il s’installe sans rien demander, en catimini dans le rang du fond, il a choisi lui-même son camp, sans audition, il sera basse.

     

     

    Il porte des vêtements qui ont autant barouder que lui, usés, pas vraiment propres, une barbe blanche trahit son âge avancé.

    Francesca l’a surnommé le Père Noël de Shrek

     

    Il écoute, se dandine, il prend une partition, se met à chanter, à sa manière et il est heureux.. mais heureux !!!

    Il colle parfois une main sur son oreille, comme un grand soliste

    Cela me rappelle les chanteurs sans frontières, il est sans doute perturbé par les voix perchées des ténors

     

    Il danse, se dandine comme un bienheureux

     

    Il a pris une crêpe, puis deux, puis plein arrosées de sucre, a engagé la conversation avec quelques hommes, un verre de cidre pour se réchauffer

     

    Il est heureux quand il vient là …

    Il apaise sa faim

     

    Je le vois depuis des années déambuler dans notre ville avec des sacs plastiques remplis, des sandales aux pieds, une nonchalance qui laisse deviner que le vieil homme n’est pas pressé

    Les voitures aux feux le laissent passer.

     

    Une fois par semaine, le vieil homme vient se réchauffer, se rassasier de mélodies décortiquées

     

    Personne ne lui dira de partir …il s’accroche.

     

    Puisqu’il est heureux le vieux monsieur à la barbe blanche

     

    Peut être qu’un de ces jours il trouvera un habit rouge, des bottes noires et une grosse ceinturent

    C’est peut être lui le vrai Père Noël ?

  • Allez , un sourire Jeanne !

    RetroPhoto.jpg

    Avec son appareil photo, mon père photographiait les évènements, les mariages, les communions, il n’avait jamais idée de saisir le quotidien

    A l’école, un photographe venait nous tirer le portrait, jamais en groupe, pas de photos de classe

    Et chaque fois j’étais stressée, mon visage devenait livide, mes yeux tristes à mourir

    Les commentaires allaient bon train, «  elle n'est pas aimable Jeanne « 

    Puisque c’est ce que vous pensez, vous serez servis, impossible de me faire sourire sur une photo !

     

    De mon adolescence je n’ai aucun portrait mis à part l’horrible photo de communiante rappelant Bernadette Soubirous

    Mon père ne prenait plus de photos, avec un petit Kodak Flo faisait des clichés des chiens et des chats

    Je n’ai jamais eu d’appareil pour immortaliser ce qui me semblait beau

     

    Je laissais de côté cette idée de conserver des bouts de ma vie sur papier, je transcrivais mes joies et mes peines à l’encre sur des carnets

     

    Quand Louis a fêté ses 20 ans, il reçu un bel appareil, il faisait des beaux portraits, mais très vite il fila vers d’autres horizons, et peu de photos furent faites

     

    J’ai acheté un appareil après la naissance de Mark, je prenais les enfants en  photo, beaucoup, les classais dans des albums que je feuilletais avec eux

     

    Je n’apparaissais pas souvent dessus, et c’était bien comme ça, mon image me dérangeait

    C’est sans doute pour cette raison, et par souci de garder un certain anonymat, voire un mythe que je ne publie pas ici de photos

    Jeanne en vrai, ce n’est pas pour demain

    Mon image me dérange toujours autant, sauf devant le miroir, heureusement pour le maquillage

     

    Mais si pris d’une curiosité bien saine, il vous venait l’idée de me chercher sur le Net, vous pouvez m’y trouver, comme la mouche qui a déjà flairé, pisté

    Certains lecteurs ont eu l’occasion de me découvrir sur un mur, d’autres en vrai, vous pouvez même me découvrir depuis peu sur un véhicule qui sillonne les rues de ma ville.

     

    Une chose est sure, je suis devenue aimable, très souriante, et c’est peu de le dire

    Comme quoi ….

  • Tag nouvelle décénie

    Changement de décennie

    Bien sûr le passage à l’année 2010 ne fut  pas un  événement autant attendu que le changement de millénaire.

    Il y eu les années 60, les seventies, les années 80, et les années 90, qui nous semblent proches, mais.. 20 ans déjà ;

     

    Il m’est venu cette idée de trouver par décennie, un objet, un événement, un film, un livre, une chanson, qui symbolisent le mieux chaque  époque

     

     

    Années 60

    Objet : un souvenir d’enfance bien précis, le glouton distribué dans la lessive Bonux, une tête ronde, des pieds et bras et une grande bouche, j’aimerais bien en revoir un

     

    Evènement

    Chez nous, l’installation des sanitaires, un évènement !!!

    Auparavant, c’était dans le fond du jardin, comme tout le monde

     

    Chanson

    Je me souviens très bien, d’une chanson de Richard Anthony «  le sirop typhon, «  on chantait ça, ne connaissant pas les paroles, on ne chantait que le refrain  

     

    Film ou livre ou série Télé

     

    sourisssimo.jpgLes marionnettes d’André Tahon, les Sourissimo, j’adorais ça

     

     

    Années 70

     

    Objet le pull tube, tricoté avec des énormes aiguilles et de la grosse laine, en deux morceaux, un mythe ce modèle pullcarr-001.jpg

     

    Evènement

    La sécheresse de 76, on ne parlait que de ça …

     

     

    Chanson : le disco battait son plein, et moi en boucle j’écoutais «  le chanteur » de Balavoine, en 1978

     

     

    Film ou livre : les petits enfants du siècle de Christiane Rochefortpetits-enfants-siecle-christiane-rochefort-ve-L-1.jpg

     

     

    Années 80

     

    Objet

    Le rubick's cube, je connaissais les combinaisons par cœur, en quelques tours j’arrivais à assembler ce truc de fou, maintenant, je ne sais plus Rubiks_Cube-731722.jpg

     

    Evènement

    Forcement l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, je n’avais pas encore voté

    Mon oncle avait laissé entendre que le soir même il filerait en Suisse déposer son argent

    Un vent de panique souffla sur la France …

     

    Chanson

    J’écoutais en boucle «  moonlight shadow de Mike Odlfield

     

    Film ou livre : The%20Shining.jpg"Shining de Kubrick" , forcement

     

     

    Années 90

     

     

    Objet :minitel.jpg le minitel, une petite révolution, on causait avec ceux qui étaient loin, et ça pouvait coûter cher

     

    Evènement deux en fait, mon mariage et la naissance de Ellen et de Mark

     

     

    Chanson : « Un homme heureux » de Sheller

     

     

    Film ou livre :twinpeaks.jpg Une série «  Twin Peaks «  de David Lynch, si ça vous a échappé, c’est plus que regrettable

     

    Années 2000

     

    Objet

    internet-explorer.jpgForcement l’arrivée d’Internet, comment j’ai vécu avant sans ce formidable de communication

     

     

    Evènement Le départ de mon amie, ma tendre et douce Anne, parce que je ne croyais pas que la mort pourrait tant me meurtrir

     

    Chanson : « Emmenez-moi «  d’Aznavour, en chœur, toute seule, non-stop, j’adore, c’est optimisme

     

     Film ou livre : « Darling « de Jean Teulé, un vrai choc

     

    A vous de jouer si ça vous dit, vous pouvez même remonter aux années 50

    Je refile ce tag à tout le monde !!

    Même à Sapq …

     

     

     

     

  • Des news de la Mayenne

    Vous êtes toujours très nombreux à me dire régulièrement

    ‘Alors Jeanne, donne-nous des nouvelles de la Mayenne ? « 

    Réjouissez-vous, ce billet du jour sera consacré, pour changer de la St Valentin, à l’actualité mayennaise

    Vendredi :

    voie ferrée.jpg« Avec la SNCF, tout est possible ! »

    .

    Le TGV Paris-Rennes, parti à 11 h 05 de la gare Montparnasse et qui devait s'arrêter au Mans 54 minutes plus tard, a continué sa route. Il devait laisser descendre 80 passagers et en faire monter des dizaines d'autres.

    À l'intérieur du train, les passagers, valises à la main, prêts à descendre, sont abasourdis

     

    Vers 15 h, l'ensemble des passagers touchés par ce « raté » avait rejoint leur destination respective. Ils sont tous descendus à Laval, en Mayenne, 40 minutes plus tard. Une majorité d'entre eux est remontée dans un TGV Rennes-Paris pour gagner Le Mans. ( source ouest France )

     

    Les autres ont récupéré un TER pour rallier leurs « petites » gares. Enfin, un TGV Lille-Rennes, qui ne devait pas s'arrêter au Mans, y a fait une halte forcée. Il a embarqué ceux qui se rendaient à Laval, Vitré, Rennes et au-delà.

    Il n’y a que moi qui suis distraite au volant et il n’y a pas que les passagers de  l’Eurostar qui sont malmenés

     

    Autre scoop, et là c’est du lourd 

    Carle Bruni-Sarkozy annoncée en Mayenne en mars

     

    L'épouse du Président de la République est attendue dans un collège de Gorron.

     Oui, vous avez bien lu, Gorron, le pays de la rillette Rillettes_goronnaises_2_.jpg

    Carla Sarkozy se rendra-t-elle dans le Nord-Mayenne au mois de mars ? « C’est inscrit sur son agenda, même si celui-ci peut encore changer. En tout cas, le principe est acquis. » C’est en tant que marraine des classes orchestre de France que l’épouse du président de la République viendrait participer à la signature d’une convention au collège Francis-Lallart de Gorron, là où a été créée la première classe orchestre en milieu rural. Elle accompagnerait Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, et Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture.( OF)

     

    Gorron est une sympathique commune particulièrement accueillante  et dynamique en matière culturelle car avant la grande dame de France, c’est une troupe chante locale qui a enflammé la salle des fêtes à deux reprises

    Carla, en Mayenne, moi je suis pas contre, mais j’en appelle à mes lecteurs, et plus particulièrement à ceux qui seraient bien placés aux affaires culturelles de notre pays :

    dosette.jpg j’ai repéré un magasin dans la rue de la Paix, qui met en vente une machine à café et les dosettes colorées et il serait bon de faire venir en guest star, un ambassadeur, spécialement chargé de promouvoir la marque tant renommée

    Oui, à quand George en Mayenne ?

    Je m’engage à trouver un piano à queue, et un bon restaurant pour la suite

    Par contre s’il pouvait laisser sa jolie italienne, je trouverais ça plus aisé en matière d’organisation

    Quelqu’un peut en parler au ministre ?

     

  • Les voyages de Jeanne

    Cette semaine j’ai beaucoup voyagé

    J’ai vu de belles choses

    D’abord dans son île , émerveillée par une nature aussi généreuse

     

    Puis au New Jersey, où il serait tombé quelques flocons …la pauvre Tagada n’a pas pu retrouver sa ouature

     

    Même à Cannes, la poudreuse a recouvert les palmiers

    Je veux un mimosa en fleurs ! …

     

    J’ai tout de même réussi à me faire une jolie balade en Cotentin

    Hum..j’espère que le soleil y refera de belles apparitions dans quelques jours

     

    J’ai pris quelques photos de mon jardin

    JARDIN NEIGE.JPG

    Brr...j’ai froid, la pompe de la chaudière est en panne

     

    Les tulipes hardies pointent leur nez, regarde bien Tatydany, si c’est pas optimiste !

    TULIPES.JPG

     

    Un espoir certain que l’hiver s’en va peu à peu

     

    Et mon nez qui me chatouille, une vingtaine d’éternuements par jour, bel indice que les bouleaux maléfiques me rendent bel et bien allergique

    Les bourgeons timides restent flous

    BOURGEONS.JPG

     

    Ce soir encore …

    Raclette à volonté.

  • Enfant spectateur , pleurnicheuse

     

     

    Mes parents ne nous emmenaient jamais voir de spectacles, même pas au cirque, une seule fois au cinéma voir les fous du stade avec les Charlots

    Ma mère aimer regarder « au théâtre ce soir «  à la télévision

    Elle aimait les vaudeville, les portes qui claquent, les quiproquos, les amants dans le placard, les faux fous rires

    Elle se régalait, il m’arrivait de regarder avec elle, mais je n’étais pas emballée

     

    A la télévision j’aimais les feuilletons tristes, les séries dont les héros étaient de pauvres orphelins

    Plus c’était larmoyant, plus j’en redemandais, cela apaisait mes réelles angoisses d’abandon

     

    Dans mes plus lointains souvenirs il y eu forcement Belle et Sébastien, pauvre garçon, si petit, dans la montagne …

     

     

    Et puis « graine d’ortie «  d’Yves Allégret, cette série diffusée ne 1973, crée par le grand-père de Benjamin Castaldi, qui officie le soir avec sa ferme des célébrités moins que moi

     

    Un autre feuilleton tragique, «  la porteuse de pain « avec Martine Sarcey

     c’était à déprimer tant c’était triste

     

    Je raffolais des feuilletons tirés des œuvres de Jules Verne, »deux ans de vacances « , Michel Strogoff , rien que le générique et je frémissais, ou l'île mystérieuse , comble de l’angoisse pour Louis

     

    Il y avait bien sur les tragiques aventures de Pinocchio de Comencini, le summum du néant, de l’errance, ou se mêlaient morale et absence totale de tendresse

    Le générique me mettait des larmes pleines les yeux, encore aujourd ‘hui, je suis envahie par un sentiment d’abandon ultime

    Trop sensible la Jeanne …

    Pour le redonner un peu de sourire, je regardais l'autobus à l'impériale mais ce n’était guère rassurant, ou ils sont leurs parents ???

    Un peu de gaieté décalée avec arpents verts qui me ramenait à ma triste vie de fille à la campagne, avec Louis on explosait de rire, du Benny Hill avant l’heure !

     

    Dans les années 80, alors que ma mère  regardait "le riche et le pauvre «  pamphlet contre l’opulence et la réussite sociale, je me gavais des histoires de Joëlle Mazard et sa Pause café et comme vous je voulais être assistante sociale

    J’en raffolais de ces histoires de pauvres ados à la déroute, encore des histoires de gosses sans parents …

    Grâce à Virginie, m’est revenu en mémoire cette série fabuleuse des années 80,les  400 coups de Virginie , une femme un peu écervelée, mais tellement moderne et émancipée

    Comme elle je voulais une vie exaltante, un rien loufoque, pas forcement cadré

     

    J’ai déserté le petit écran et les séries cultes pensant que les sit coms étaient bien loin de mes préoccupations, jamais vu Hélène et les garçons

     

    Je me croyais bien à l’abri de ces histoires tragiques où mes larmes sortaient de mes tripes

    Je le croyais … sauf qu’il y eu

    ça …..

  • Le soleil a rendez vous avec la lune

    Nous avions mis un peu de temps à nous décider pour trouver l’endroit idéal pour ce grand jour

     

    Mark était resté avec mes parents , mon père estimait que l’aventure était trop dangereuse pour lui

     Dans la matinée, avec Jérôme et Ellen nous étions  partis  en direction du cap Lévy  sous les bons conseils de Louis  

    cap levy.jpgDes voitures étaient garées aux abords de la route

    Nous avions marché un peu et trouvé une place pour se poser face à la mer

    Le ciel s’est assombri, rapidement, personne ne bougeait, le silence régnait

    Au loin on apercevait des petites lumières, par centaines, clignotantes

    Celles des flaches des appareils photos

    C’était oppressant cette obscurité, et si jamais la lumière ne revenait pas

    Il faisait presque nuit, froid aussi.

     

    Puis comme par magie, nous avons apperçu une grande lueur sur la côte

    J’ai respiré un grand coup, savourant ce moment unique

    La lumière est arrivée avec une rapidité déconcertante, un variateur géant

     

    Nous avons remis nos lunettes, cherchant le soleil qui revenait

     

    Avons déposé nos regards sur lui, encore caché par madame la lune

     

    Les gens ont bougé, commenté, téléphoné, photographié

    C’était fini

     

    C’était à Cherbourg

    Le 11 août 1999

    Un jour d’éclipse totale

     

     

    Mon père avait sauvé les yeux de son petit-fils en préférant regarder c’est évènement unique à la télévision

     

     

     

     

    :

     

    « Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
    Chacun doit en faire autant « 

    J’ai toujours eu un mal fou à chanter  ce passage là



  • La bannière de Jeanne

    banniere-des-arquebusiers-magny-en-vexin.jpg

    Si vous levez le nez au-dessus de ce billet, vous constaterez que des  vidéos se sont glissées, à l’insu de mon plein gré

    Et comme vous, ça m’énerve, la bonne femme qui a les yeux rivés sur son PC

    « oh pis il a l’air beau celui là, puis il a l’air grand … « 

    Rho mais je lui ai pas demandé son avis quand j’ai acheté ma maison, elle va le voir son appartement et elle nous fait la paix !!

     

    Déjà les pubs sur H et F  c’était énervant, tantôt pour des régimes, tantôt pour des vacances de rêves mais là des bandes annonces c’est trop

     

    Je suis ici chez moi, enfin presque, certes je ne paye pas cher de loyer mais j’ai toujours fui la pub, les billets sponsorisés et tout le reste

    Donc, si ça continue je change de crémerie, moi qui déteste les déménagements, et avec mes 16000 visiteurs par jour, ça va faire mal pour H et F

     

    Voilà, ça c’est dit, et j’invite tous les copinautes hébergés par la même plate-forme à pousser leur coup de gueule aussi

     

    Sinon, chers lecteurs ne partez si vite, j’ai besoin de vous

     

    J’ai envie depuis longtemps de réaliser une jolie bannière, quelque chose qui me caractérise, une vitrine de mon blog en sorte

    Mais je n’ai pas trop d’idées, des photos, un dessin, je ne vois pas

     

    Alors si vous pouviez m’aider, me donner des mots clés, des images, des idées lumineuses ou mieux encore me faire une proposition de bannière, j’en serais ravie !!!!!!!!!

    Avec tous mes remerciements …

     

     

     

  • Achats délirium ...

    caisse.gif

    Parce que j’avais besoin de choses précises, je me décide à retourner dans cette boutique que j’avais déserté depuis quelques années

    Je demande   les accessoires qu’il me faut, la vendeuse se montre très avenante

    Elle déballe ses boites, me paraît un peu nerveuse, mais je n’y prête pas attention

    Elle commence à me parler des prix, un peu excitée, elle parle sans cesse, avec un débit impressionnant

    Dans la rue un chien aboie

    «  Attendez, excusez-moi «  , crie t’elle

    Je continue calmement mes recherches

    Elle hurle après son chien

    «  vous connaissez pas mon chien, venez voir «  me crie t’elle

    ( mais j’ai autre chose à faire ..)

    je jette un œil sur son toutou et repars à mes activités

     

    Elle me soutiens  que ses prix sont les meilleurs de la région, et que ses fournisseurs sont de plus ne plus chers

    «  Vendre ça, à ce prix là, et ben, excusez l’expression, ça me troue le c….. » 

    Oups, je ravale ma salive, reste polie mais je suis quand même choquée par ses propos grossiers qu’elle redira à trois reprises, tout en s’excusant

     

    Elle continue, parle, sans arrêt, elle me fatigue..

     

    Un homme entre dans la boutique, un peu louche

    Elle va vers lui, complice, elle le renvoie gentiment

     

    «  oh je le connais pas plus que ça, ça fait des mois qu’il me dit qu’il va passer, et je lui ai dit que j’avais une cliente « 

     

    Ben… oui …

     

    Elle parle de plus en plus fort, hurle après son chien, et c’est à ce moment précis que je prends conscience qu’elle est très alcoolisée

     

    Je suis mal à l’aise, gênée pour elle

    Je lui demande un petit conseil et là elle me balance

    «  Oh ben je vais vous dire, revenez un de ces jours, je vous expliquerai tout, pendant trois heures, parce qu’aujourd’hui, j’ai pas du tout envie de bosser ! « 

    Je suis muette, je tente de rester polie, mais je sais que je ne vais pas tarder à payer et déguerpir …

     

    Elle me demande si je veux une carte de fidélité, j’accepte, trop lasse pour argumenter autour de ça

    Elle commente mon prénom, et c’est reparti pour cinq minutes d’un monologue délirant

    Je n’en peux plus, je suis mal pour elle, me dit que sa boutique est déserte, qu’elle va s’endetter, qu’elle va perdre son boulot, que le commerce ça se gagne, et me voilà soudainement pleine de compassion pour elle

     

    Elle est jeune, elle pourrait être ma fille, presque …

     

    Je quitte le magasin  tourmentée

    pauvre fille..

  • Les vestiaires

    Au collège, les vestiaires des salles de sports étaient exigus

    Nous devions nous changer avant le cours de gymnastique qui lui seul était déjà un vrai cauchemar

    Je posais mes affaires sous le banc à lattes de bois, une immonde odeur d’humidité, de sueur et de caoutchouc me donnait la nausée

    J’étais incapable de me dévêtir devant les autres, j’avais honte, honte de ne pas être à l’aise comme elles

    Mon survêtement était roulé en boule dans un sac qui n’avait pas d’allure

     

    Les filles étaient à l’aise, elles étaient fières de leur poitrine naissante, de leur soutien gorge à dentelles, fières de montrer aux autres leur corps mutant

     

    Le mien était un boulet que je traînais depuis des années

    J’étais pudique, je ne voulais rien montrer, rien, absolument rien

    Ma mère n’avait jamais abordé cette question clairement, elle se moquait de nous parfois, mais avait en elle-même un rejet traumatique de la nudité

    Tout cela était confus, je me renfermais sur moi-même, farouche, secrète

    Mon esprit petit à petit s’éveillait aux sens, mais ce corps restait comme une armure

     

    J’ai alors compris que je devrais vivre avec ça, au fil des ans, je mûrissais, prenant les choses sans obligation, cela m’appartenait, je n’attendais pas de conseils,  n’acceptais aucun reproches, c’était mon corps, rien ni personne n’allait m’obliger à ces collectifs.

    Je fuyais les vestiaires, la piscine, les douches collectives

     

     

    Etrangement je retrouve ces vestiaires, qui portent un nom plus délicat : les loges

    Avant nos spectacles, nous devons mettre nos tenues de scène et j’ai repensé à ces temps maudits de l’adolescence

     

    Je me sens tellement plus libre, enfin sortie de cette cotte de fer

    Il arrive même que nous devions nous changer hommes et femmes dans la même pièce.

    J’ai conscience que cela peut gêner certaines personnes, qui auront besoin de s’isoler, je peux enfiler une chemise sans le poser de questions, n’allant pas chercher à savoir si quelqu’un a les yeux rivés sur moi, cela me semble futile, je ne regarde pas non plus, je me concentre sur mes affaires, essayant tant bien que mal de ne pas les semer de gauche et de droite

     

    En me rememorant ce passé, je ne peux pas imaginer bons nombres de traumatismes que le collectif a fait subir aux enfants, aux adolescents

    Les internats, le service militaire, les douches pour les sportifs

     

    internat-old-350x239.jpgUn vestiaire, c’est un endroit où l’on peut déposer ses affaires, ce n’est pas un lieu d’exhibition

     

    S’il est un domaine où les choses ont changé c’est bien celui du respect du corps de l’enfant et de l’adolescent

    Intimité, pudeur, sont des mots qui riment pour tous les âges

    Nul n’a le droit d’exiger de l’autre de se montrer, de se dévêtir

    Il existe des cabines, des recoins, des séparations

     

    Ils semblent avoir changé ces ados qui n’hésitent pas parfois à se filmer en petite tenue, mais au regards de ces images, ils éprouvent un gène, une honte.

    Ils revivent à une autre échelle ces tiraillements, la transformation du corps, tantôt exhibée, souvent inhibée.

  • Pleinement

    C’est toujours un peu  dur de se replonger dans le quotidien après un petit voyage chantant

     

    Parce que les voix étaient claires, particulièrement harmonieuses

    Parce que la proximité des corps, serrés les uns contre les autres donnait au groupe une autre dimension, une fusion.

    Parce que j’ai senti Théodore rarement aussi de proche de nous

    Parce qu’il y a eu de vrais frissons

    Parce que le public donnait des retours, ovationnait, respirait le bonheur

     

    Parce que des choristes sont « increvables « 

    Après avoir vaguement rôdé près des machines à sous, c’est sur « the dance floor «  que nous avons poursuivi

     

    Et ce fut encore une fête, le DJ a vite compris ce qu’il nous fallait pour exploser !

    Des seventies, des tubes que nous avons chanté, chanterons en chœur, et nos voix, nos corps se sont lâchés encore, infatigables. après près de trois de spectacle

     

    Je ne compte pas ma fatigue, j’ignore encore d’où me viens cette énergie

    Une heure trente de trajet pour le retour

    Au matin pas de douleurs lombaires, une voix presque claire

     

     

    RIVI7RE 1.JPGC’est auprès  de la rivière que je me ressource

    Cette semaine j’ai marché le long des berges …avec mon APN

     

    Parce que la douceur me conforte dans l’idée que le printemps n’est pas loin

    Parce qu’un bleu de ciel me donne toute l’énergie dont j’ai besoin pour vivre à fond chaque instant RIVI7RE 2.JPG

     A fond, pas qu’un peu, pas que par petit bout, pas à moitié, pas en pointillé.

     

    Pleinement …

     Rivière 3.JPG

     

     

     

  • Saturday night fiever

    You hou !!!!!!!!!!

    Le grand jour est arrivé

    Ce soir Jeanne est de sortie

    La Jeanne est à moitié énervée, comme les gamins à la veille de la promenade scolaire

     

    J’ai sorti ma cravate, ma chemise blanche, ma carte d’identité, quelques euros, pas beaucoup …

     

    A 16 H je prends le car pour Bagnoles avec les copains !

    Que Vas donc faire la Jeanne à Bagnoles ?

    Black Jack, roulette, baccarat, tapis vert  et machines à sous, nous voilà embarqués au casino ( pas le supermarché y’a pas cette enseigne par chez nous )

     

    Vous savez que je ne suis pas joueuse, que je n’aime pas dépenser, alors Jeanne que vas tu donc au faire dans un casino ?tapis jeu.jpg

     

    Et ben du show, du spectacle, la scèèèèèèèèèèèèèèèèène !

     

    Nous serons  serrés, tous proches les uns des autres, notre Théodore risque de faire un pas de trop et tomber dans le public

     

    Je suis contente, contente, ravie, j’aime les lieux insolites et les casinos me donnent un léger pincement au cœur

    Qui sait peut être qu’un jour notre chœur se produira  à Deauville ?

  • Un bol en Pyrex transparent sur un torchon plié en trois

    Ma mère posait sur la table en formica jaune de la cuisine un bol en Pyrex transparent sur un torchon plié en trois

    Elle cassait l’œuf, récupérait le jaune et donnait le blanc à Tarzan qu’il lapait goulûment 

    Elle avait disposé ses ingrédients autour du bol, l’opération pouvait commencer

    Je m’asseyais au bout de la table, je savais ce qu’elle préparait, c’était un ravissement, si jamais j’étais un peu loin, elle m’appelait pour me prévenir que le rituel était commencer

    fouet.jpgElle versait un filet d’huile, très fin et à l’aide de son fouet à manivelle elle brassait le jaune et l’huile en douceur

     

    L’opération était délicate au commencement, elle s’appliquait

    Petit à petit un mélange magnifique et divin prenait forme, c’était onctueux, elle rajoutait un peu de vinaigre, du sel et du poivre,

    La mayonnaise était prête

     Son dernier geste était pour moi

    J’avais le droit de lécher le fouet, les restes de cette précieuse sauce

    J’adorais ça, c’était une pure folie, même si je ressentais le  goût métallique du fouet, je me régalais

     

    Quand ma mère nous servait  un râtelet( rôti  de porc) avec des frites et de la mayonnaise, c’était absolument exquis, il n’y avait rien de plus fabuleux, le goût, la consistance …

     

    Parfois je mangeais trop de mayonnaise, alors dans la nuit j’étais malade, trop goinfre, les jaunes  œufs étaient riches

    Je vomissais, me jurais que je ne mangerais plus de mayonnaise

     

    Triste  résolution qui ne tenait pas deux heures

    J’aime toujours autant la mayonnaise, surtout avec les crustacés, j’en raffole !

    je la réussis à tous les coups, au fouet, en trois minutes montre en main

    J’y mets beaucoup de moutarde et une cuillère de fromage blanc pour alléger

     Je n’en fais presque jamais, pour m’alléger et conserver ma taille de guêpe

     

    la-sauce-mayonnaise-legere_27_1.jpgElliot est  accroc à la mayonnaise

    Il en mangerait un saladier rempli

    Lors des repas en famille, nous réquisitionnons un bol que nous plaçons entre nous, celui ci est censé ne pas bouger

    Parce que si par malheur quelqu’un le déplace nous sommes contraints indéfiniment de poser cette fatale question

    «  Ou est la mayonnaise ? « 

    et dans le vacarme infernal de la tablée familiale, rien ne nous assure d’avoir une réponse avant que le café soit servi

     

    nous sommes avisés et imparables dans ce domaine …

    plus jamais malade non plus ..

  • Laura , Sabrina , Natacha ....

    1985 1986, mes études se terminent, je commence à travailler, en centre de vacances l’été, puis dans une école primaire

     

    les fillettes ont 6 ans, un peu plus, elles sont nées en 1980, chiffre rond, les années 80

    Il est trop tard pour qu’elles se trémoussent sur Abba, elles sont fans de Jeanne Mas, de Madonna et de François Feldman

    Leurs mères ont souvent jeté un œil sur les sit com, les séries américaines, cela leur a donné des idées de prénom

    Les fillettes se nomment Sabrina, Laura, Vanessa, Natacha, Laetitia, …..

    Elles sont délurées, joyeuses, coquettes, un peu vulgaires parfois,

    Sans le savoir le phénomène des lolita des années 90 les guette

    Les mère les voudraient ado avant l’heure, elles jettent socquettes et sandalettes, elles ne s’appellent pas Colette, Josette ou Bernadette

     

     

    Vingt cinq années ont passé, les fillettes ont fait des études, parfois échoué, elles ont fait des bébés, sont  installés dans une vie qui semble bien leur convenir

     

    Les fillettes sont devenues des femmes

     

    Je fais le tour de la table de ce groupe de stagiaires

    Je regarde leurs prénoms

    Elles se nomment Laura, Sabrina, Natacha …

     

    Les souvenirs reviennent dans ma tête

     

    Cela ne me renvoie à mon passé, aucun regrets, je n’ai pas trop  vieilli, elles ont trente ans, la place que j’occupe devant elle est logique

     

    Je dois leur transmettre des choses

     

    davaid hamilton.jpgElle décorent  les chambres de leurs filles avec Hello Kitty, elle n’ont pas connu les posters de David Hamilton,

    Elles n’ont jamais entendu parler de Françoise Dolto, la grande pédagogue pour elles, c’est Super Nanny

     

    Elles sont modernes, dynamiques, internautes, assez sûres d’elles, un petit peu trop parfois..

     

    Je leur parle de l’émancipation des femmes, de la régulation des naissances, elles ouvrent des yeux ébahis

     

    Elles n’ont peut être jamais chanté Maxime Leforestier

    Elles imaginent que les couches lavables datent du moyen âge

    Elles n’ont pas eu à pleurer Claude François ou Balavoine , ignorent que Travolta a fait ses débuts dans « Carrie « 

    Elle ont encore leurs grands-mères

     

    Leurs grands-mères s’appellent Josette, Colette, Yvette  ou Bernadette

    Elles ont écouté Dolto et Ménie Grégoire