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Anecdotes d'hier et d'aujourd'hui - Page 30

  • Aux fourneaux !

    On sera combien à ton anniversaire Maggie ?

    90 invités

    Et tout le monde vient ?

    Ben oui

    Elle a missionné notre Paul pour le buffet

    « tu veux que je prépare un truc pour l’apéro ? »

    Heu..ben ..

    Allez, accepte, je te ferai des cannelés au saumon

    D’accord

    J’ai fait la pâte la veille

    « Je vais t’aider « m’a dit Jérôme

    Hum …

    Bref

    Pas facile d’estimer les quantités, j’ai multiplié la recette trouvée chez le marmiton par 4 , on verra

    La cuisson est moins longue que les cannelés sucrés

    J’avais gardé les moules en silicone que Marie Camille m’avait prêté , donc trois tournées de 24 cannelés , c’est rentable

    Le résultat est à la hauteur, c’est fondant et moelleux

    Je suis contente

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    En prime, une soixantaine de mini pizzas

    Quel cordon bleu cette Jeanne !

    J’ai aussi fait un sketch pour amuser la galerie …

    Quel bout en train cette Jeanne !

    La fête fut une vraie réussite surtout

    Quelle femme en or cette Maggie !

  • Claire - Marie

     

     

     

    C’était l’époque où je naviguais dans les mouvements de jeunesse chrétiens, par choix, parce que je m’y trouvais bien, personne ne me pousser à y aller

    J’avais été sollicitée par Félix et Bernard pour encadrer un mini camp de 9- 11 ans, c’est là que j’ai croisé pour la première fois Claire- Marie

    C’était une fille à la fois discrète et énergique, elle était issue d’une famille de sept filles et un gars, nous avions sympathisé rapidement

    Je la retrouvais lors d’autres rencontres, nous avions pris l’habitude de dormir dans la même chambre, les nuits étaient trop courtes pour venir à bout de nos papotages, nous étions intarissables, Félix adorait notre compagnie, très vite, nous formons un trio de choc, animés par une passion commune

    Claire Marie devint institutrice, je terminais mes études et intégrais une école primaire en tant que suppléante

    Claire Marie vivait à Bayeux, j’allais souvent chez elle le mardi soir, nous discutions tard dans la nuit, nous étions liées par nos différences, elle était raisonnable, elle aimait mon grain de folie, nous étions en questionnement sur notre avenir, nos vies de célibataires arrivaient à leur terme …

    Nous allions dans la maison familiale, Simone la madone aimais la compagnie, elle cuisinait des plats énormes de teurgoule, ça sentait les veaux dans la maisonnée, je connaissais les sœurs, les copains, j’étais complètement intégrée dans le clan

    Un jour, Claire Marie m’annonce qu’elle allait se marier, et que je connaissais très bien l’heureux époux

    Quelle surprise !

    Elle avait trouvé l’amour, Hervé, un bon copain de longue route, un homme rieur, charmeur, j’étais ravie pour eux deux

    Ils se sont mariés deux mois avant nous

    Nos vies changeaient.

    La vie refusait de prendre chez Claire Marie, grosse déception, renoncer à devenir mère était un cruel sort

    Deux enfants venus d’Ethiopie, un frère et une sœur, vifs, câlins, charmants allaient bousculer les meubles

    Nous nous retrouvions tous ensemble, Ellen et Mark avaient le même âge que les enfants adoptés, leur bonheur transpirait

    Et un troisième enfant arriva quelques temps plus tard

    Ils étaient 5, pas beaucoup de temps d’attente, une famille heureuse qui devait s’adapter aux tracas d’Hervé, opéré pour de gros soucis cardiaques

    Le temps passe, on se voit de moins en moins, la distance, le manque de reprendre contact, pas de réseaux communs.

    La dernière fois que nous avons partagé une  belle soirée , c’était en 2008

    Je n’ai pas revu Félix depuis les 50 ans d’Hervé, voilà presque dix ans.

     

    Ce n’est pas là qu’on aurait du se revoir, pas à cet endroit là, avec en décor un vitrail et un Christ en croix, dans l’odeur de l’encens, pas là …

    En rentrant mardi soir Jérôme m’a dit que Félix avait appelé, Hervé avait eu des complications de santé, un accident fatal...

    Je ne pouvais croire à ce départ là, on est jamais prêts, je suis restée deux jours à repenser à eux, à mon amie, chavirée, bouleversée, on a laissé filer le temps …

    J’ai roulé trois heures pour accompagner Claire Marie, nos retrouvailles ont été d’une intensité inouïe

    J’ai serré fort mon amie, et on s’est dit «  on ne se quitte plus là « 

    Dans le froid et l’humidité, j’ai laissé couler les larmes, pensant à l’avenir de Claire Marie, des enfants à nouveau orphelins, j’ai suivi le cortège jusqu’au cimetière, Félix était protecteur, j’étais là, pour elle, pour nous, je sentais que notre complicité et notre profonde estime l’une pour l’autre était inébranlable

    Je ressentais une grande peine, et à la fois la grande émotion de nos retrouvailles …

     

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  • Et dans dix ans ?

     

     

     

    La billetterie a ouvert à 10 heures samedi matin, dès 8 h30 la file d’attente avait commencé

    Les « fans «  ont tenté d’avoir le ticket d’or, en moins de deux heures les deux concerts du vendredi et dimanche étaient complets, il restait que quelques places pour le samedi soir vendues rapidement

    1500 billets vendus en quelques heures

    On a beau le savoir, c’est toujours étonnant, le public est fidèle depuis tant d’années, voir Coup d’chœur aux Ursulines est un rendez d’hiver, une fête, un geste généreux

    Nous avons été « réélues «  vice présidentes «  avec Pierrot Bâton, les vices comme on dit depuis deux ans, nous ne sommes pas scellées à ce poste pour une décennie

    Quand Tristan m’a sollicitée, je n’avais pas trop d’idée sur la charge de travail, je sais prendre des engagements, me fais confiance sur mes intuitions, faire équipe, ne pas être susceptible et rancunière, dire, transmettre, admettre ses erreurs, les corriger et coute que coute rester soudés

    Cette aventure a pris beaucoup de place dans ma vie et dans mon quotidien

    Un jour, il faudra fermer le rideau 

    Non !

    Si

    Rien n’est éternel

    A tout ce qu’on est   on ne va pas faire ça encore 20 ans …

    Et pourquoi pas ?

    Nous vieillirons ensemble

    A la dernière de Grand écran, j’avais versé des larmes, abandonner un spectacle est toujours un déchirement

    Et il a fallu se faire confiance, bosser sur le Show, y croire, et …ça se confirme, « show devant «  est festif, émouvant, joyeux, coloré

    On repart pour la tournée d’hiver, toniques, heureux

    J’apprivoise au fil des mois des titres, des complicités scéniques merveilleuses

    Et si ça s’arrêtait

    J’ai la certitude que je ne pourrais retrouver pareil « famille «, faut pas

    Vivre chaque heure, ne pas se projeter, même si nous sommes déjà sur une programmation pour 2015, oser, inventer, prendre quelques risques, s’aventurer sur des sentiers inconnus, se laisser porter par l’audace des uns, la sagesse des autres

    Bon sang ! C’est dingue ce truc, cette troupe, cette équipée, cette Vie chantante, ce que des hommes et des femmes qui ne se sont pas choisis sont capable de construire, de créer, de rassembler, d’offrir, de vibrer

    Théodore me dira «  on ne sait de quoi l’avenir sera fait « 

    Serons capables un jour de nous dire «  c’est fini « 

    De combler l’immense vide que ce fera dans nos vies.

    Ne faut pas penser à ça

    Chanter, partager l’intensité, balayer les tracas et les tempêtes

    Naviguer coute que coute …

     


  • Pétrifiée

     

     

    costume-d-halloween-le-costume-dit-du-bonhomme-michelin-photo-pinterest_108194_w460.jpg J’ai repoussé l’instant, mais à un moment donné, je n’ai pas pu lutter, j’ai sorti des housses les manteaux d’hiver

    Je déteste les manteaux, les vestes, les anoraks, je déteste être couverte, engoncée dans un vêtement lourd ou long, je n’aime pas, j’ai l’impression d’être prisonnière, endimanchée, ça m’énerve

    La semaine dernière, j’étais encore nu pieds dans mes converse, il m’a fallu me faire violence pour mettre des chaussettes

    Je n’aime pas mettre des chaussettes, ça m’agace, ça prend du temps, faut les laver, les remettre par deux, ça fait 28 chaussettes par semaine, c’est trop, faut chercher celles qui se faufilent, qui se débinent, qui nous narguent

    Sans parler des mi bas, assez confortables certes, mais, pas résistantes du tout, vite filés, poubelle, il en reste un, on en fait quoi, des fleurs ?fleurs-en-collants-7-1774972.jpg

    Ah oui, c’était une activité manuelle prisée dans les années 70, à côté du tableau à fils, et du porte pot en macramé, le coussin en crochet et la poupée de kermesse avec une robe en tulle poussiéreuse agrafée au corps en plastique dur qu’on ne pouvait pas enlever

    Je n’aime pas fermer mon manteau, ça m’agace, j’ai rarement froid

    Et puis dans les magasins , il fait bien trop chaud en manteau , essayer des fringues prend un temps fou , je n’achète rien l’hiver , j’aime pas les cabines , j’aime pas le changer , je suis grognon .

    Il a fallu aussi que je trie mes foulards, chèches  légers pour les mettre au repos, j’ai ressorti mes écharpes, étoles, j’en ai une collection impressionnante, j’adore avoir chaud au cou, aux épaules

    Ça fait 30 ans que je porte une écharpe d’octobre à mars, c’est mon doudou, ça me rassure, ça me réchauffe tout le corps, ça me protège de tout

    Je n’ai jamais froid aux pieds, je n’aime ni les bottes ni les bottines, j’adore les sandales, les chaussures légères

    Faut se rendre à l’évidence, on ne va pas vers les grandes chaleurs, s’adapter aux changements, pas le choix, c’est la vie, le cours des saisons, je vais demeurer pétrifiée dans mon manteau d’hiver en attendant patiemment la douceur de mars qui me mènera à un léger effeuillage…

  • A very good day

     

     

    Enfant, les anniversaires n’étaient pas beaucoup fêtés, nous recevions une carte de Tante Suzy, un cadeau, pyjama ou chaussons, jamais de jeux, pas de livres, je n’ai même pas souvenir de souffler des bougies

    Au lycée, nous fêtions peu les anniversaires, pas de soirées, pas de fiestas, un ou deux cadeaux quand même

    J’ai toujours aimé fêter les anniversaires des autres, ceux de nos enfants sont fêtés entre nous, rituel du gâteau dans le salon et des petits paquets autour

    J’ai fêté mes 20 ans avec Louis et mes 40 ans avec Jérôme, bons souvenirs de fête amicale

     

    Ce matin là, le premier SMS est arrivé à 8 heures, mon joggeur du halage  envoie des mots tout gentils, puis mon Didou qui n’a pas oublié cette date

    Ellen m’envoie un gentil message aussi, c’est bon …

    Sur FB les messages se suivent, et moi j’aime bien, quoiqu’on en dise, c’est bon les petits mots tapotés sur le clavier

    Louis me téléphone, c’est aussi son anniversaire, il me parle de sa terrine et de son pyjama qu’il va confectionner lui-même

    Il a la pêche !

    J’ai pas mal de choses à faire, faut pas tarder

    Passage au courrier, une écriture sur l’enveloppe qui m’est familière, me replonge plus de 30 ans en arrière surprise, une carte de Félix !

    J’en suis toute émue, c’est fou ces signes qui resurgissent tout à coup

    Je vais chercher une ordonnance chez le Dr H, puis la banderole laissée à l’Angenoises, courses au supermarché, pharmacie et passage aux impôts pour poster le dernier règlement

    A mon retour, quelle surprise ! Sur la poignée de la porte d’entrée, un sac de chocolats et sur la marche, un bouquet emballéIMG_4406.JPG

    Les larmes montent, deux personnes sont passées, je regrette de ne pas avoir pu les biser bien fort, Paul et Thierry que je m’empresse de rappeler

    Les sms continuent  d’arriver, je range la cuisine, avale un truc vite fait, la maison est vraiment en désordre

    Ma mère m’appelle, mon père veut me parler, ils sont toujours remplis d’attention, ne ratent aucun anniversaire des enfants, c’est touchant

    Je commence à préparer mon crumble pommes framboise pour le soir

    Marie Camille arrive, c’est bon de la voir

    Elle  a réalisé avec talent un joli sac avec du tissus que je lui avais donné il y a quelques temps, le travail est remarquable, je suis touchée

    Un petit café, des papotages, et on embosse un peu !

    Quelques réparations de bijoux et voilà ma Maggie qui déboule !

    Ah mais ça fait plaisir ça

    «  J’ai des choses à te dire « me dit-elle

    Avant même qu’on se pose dans la véranda, j’aperçois Clarisse qui est venue m’offrir un hibiscus

    Elle n’a guère le temps de se poser, je sens qu’elle aurait préféré me trouver seule

    Au même moment deux gars équipés d’une remorque déboulent, ils viennent chercher des roues de Panhard, je les laisse se débrouiller

    Marie Camille nous quitte, je  bavarde avec Maggie avant de filer chercher mes dossiers au boulot, je me jure de ne pas trainer

    Sauf que …j’aperçois Josy dans une salle de cours et on est contentes de se voir, vraiment, elle me redit combien elle regrette mon départ, on s’embrasse chaleureusement et on se fait la promesse de déjeuner ensemble la semaine prochaine

    Mark et Rose sont rentrés à la maison

    Je finis mon crumble, Fatima appelle en fin de journée, je réponds à tous les messages, je range sérieusement, je prépare la table, le temps passe vite

    Je me sens incroyablement aimée et entourée, c’est bon tout simplement, tout ces signes, ces mots, ces gestes

    Jérôme repart au tennis de table, j’ai fait un feu dans la cheminée, Mark file jouer aussi

    Les flammes crépitent, je n’ai pas eu à batailler fort pour rassembler quelques amis, regarder Thalassa seule sous la couette ne m’enchantait guère

    Les copains chanteurs arrivent, on trinque au chaud, bulles et vin blanc tout en racontant tout et n’importe quoi, confinés dans les fauteuils et poufs, chaleur du chœur resserré, y’en a qui prennent le train en route, le café coule, les tasses virevoltent ….

    Nous nous quittons dans la nuit, je m’endors heureuse, extrêmement heureuse, happy, very happy

  • Cinq en un

     

     

     Pourtant j’avais précisé

    «  Ni fleurs, ni couronnes « 

    Mais vous savez, les amis ne sont pas toujours obéissants dans ces cas là

    Un bouquet offert en commun composé de gerberas roses, d’ornithogalum, de lisanthus et de freesias blancs

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    J’ai déposé le bouquet dans un vase bancale transparent et nous avons trinqué, mangé …

    Le lendemain, j’ai entendu les fleurs chanter «  ah ce qu’on est serrées au fond de cette boite «  j’ai dit, faut pas laisser ça comme ça

    J’ai d’abord disposé les freesias blancs dans mon vase spirale

    Belle mise en valeur de cette fleur que j’affectionne tout particulièrement

    Les gerberas ont rejoint la prêle qui pousse comme une dingue dans un autre vase

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    Elégant

    Les lisanthus, fleur fine et légère ont trouvé leur place dans un autre vase transparent

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    Je n’aime pas les vases bariolés, ça étouffe la grâce de la fleur

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    Dans des coupelles rondes trouvées chez zon, j’ai mis de la mousse de fleuriste, j’ai déposé des soliflores qui accueilleront un ornithogalum

    Dans le jardin, j’ai cueilli les quelques physalis dépouillés en dentelles

    Quelques branches de prêle trouvée dans le bassin et zou, deux petites compositions d’automne en deux temps trois mouvements

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    Me voilà avec cinq bouquets pour le prix d’un

    La pièce principale est une vraie jardinerie et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre

    Je remplacerai les ornithogalum par des hellébores au moment de Noël, c’est simple à faire, y’a qu’à !

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  • Les mêmes bétises

     

    Ellen me demande de l’accompagner à une bourse aux jouets dans une commune voisine, elle doit se constituer un stock de matériel pour ses patients, elle a commencé la pratique et elle adore cette étape dans sa formation de logopède

    On cause tout en essayant de trouver des pancartes qui indiquent le lieu, il pleut, pas grave, on a le temps !

    En arrivant dans la salle, les dames nous informent que la vente au public commence à 13h30, il est 11 heures, tant pis, faudra y retourner

    Sur le chemin du retour, je roule modérément, je ne m’affole pas au volant, et j’aperçois en double file deux policiers dans leur véhicule qui me font des grands signes visiblement pas contents

    Ça me fait drôle, parce que quand je croise des gens habituellement, ils sont contents de me voir, me lancent des bises, bon là, c’est autre chose

    Est-ce que je roule au milieu de la route, est ce que je dévie, je ne vais pas assez vite ?

    Ellen bouffe discrètement «  maman, tu conduis très mal, t’inquiète pas, je fais pareil ! »

    Elle a déjà passé son permis une fois, raté et conduit avec Luka qui a une patience d’or, tant mieux !

    Nous sommes l’une et l’autre un peu tantinet rêveuses, pas toujours concentrées sur ce que l’on fait, avec un point en commun, c’est qu’en général, nous assumons nos bêtises

    Ellen rentre déjeuner avec  Luka et celui ci lui demande si je n’ai pas pesté d’être allée à la bourse aux jouets pour rien

    Ma fille lui répond que ce n’est pas grave, que nous n’avions  ni l’une ni l’autre regardé les horaires, donc, on assume

    Et là, force est de constater que nous faisons les mêmes bêtises et que ça nous fait rire

    La veille au soir, j’avais pourtant bien tchequé ma liste d’accessoires et tenue pour le show et bien j’avais oublié mon débardeur blanc

    Ce n’était pas gravissime mais j’avais besoin de ça avant d’enfiler ma tunique blanche de première partie

    Eléonore m’a dépannée, cela a provoqué une belle tranche de rire dans la loge parce que …heureusement que c’était élasthanne ! Elle doit porter du 34 et encore

    Ai-je besoin de préciser qu’une semaine avant, Ellen avait aussi oublié son débardeur blanc

    Comme dirait Pierrot Bâton, les chiens ne font pas des chats, ce n’est pas faux !

    Nous pratiquons avec ferveur l’autodérision aussi, rire de soi est le meilleur de remèdes pour avancer

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  • Et si j'avais tout dit ?

     

     

     Depuis quelques semaines, je suis en questionnement sur l’avenir de ce blog

    J’ai un vrai doute quand à ma capacité à l’alimenter encore longtemps

    Le problème n’est pas la fréquence, je n’ai pas signé de contrat avec les lecteurs ni l’hébergeur, je suis libre de publier à ma guise, le problème c’est le contenu

    Et si j’avais tout dit ?

    Et si la période que je traverse en ce moment, ce virage que je vais devoir affronter dans quelques jours avec la perte de mon activité professionnelle, déteignait sur le ton léger habituel de ce blog ?

    Même les jours sans billet, les visiteurs sont toujours bien assidus, quoiqu’on en dise, ça compte

    Est-ce que je me lasse, est ce que je lasse les lecteurs ?

    En commençant à écrire dans la blogosphère, je me suis fixée une ligne directive : raconter des petites histoires, passées, récentes, narrer le quotidien d’une femme peu ordinaire dans une vie très ordinaire

    Ne jamais parler de ma vie de couple, par respect pour l’homme qui partage ma vie depuis 22 ans

    Ne jamais parler de mes enfants en négatif, hors de question de les discréditer ici, et d’y régler des comptes

    Ne pas transformer cet espace en bureau des plaintes, ne pas y voir déversée de la compassion gnangnan, éviter les billets «  recettes, déco, pubs en tout genre « 

    Et si j’avais tout raconté ?

    Je ne perds en rien le besoin  d’écrire, de lire vos billets, même si je ne les commente pas tous

    Bloguer est une aventure difficile à maintenir sur du long terme, on en est tous là

    Faire une pause, en serais je vraiment capable ?

    Je pourrais rafraichir des billets anciens, comme parfois on dépoussière une vieux cadre pour le remettre sur un mur

    A quoi bon ?

    Je peux continuer à faire des quizz, des chabadas, de l’animation à gogo, mais je préfère le faire sur  FB, c’est immédiat, futile et ça marche

    Je n’ai aucun billet publiable en attente, pas de réserve dans la cave des bla, je pense que je me laisser le temps qu’il faut, certains souvenirs feront surface, ou pas …

    Je ne cherche pas de réponse ni de conseils, j’ai peur de la page blanche, sans pour autant redouter la pause définitive de ce blog

    Mais rassurez vous, ceux qui me connaissent et me côtoient au quotidien dans la vie analogique peuvent témoigner, j’ai toujours autant de baratin et de trucs à raconter

    Je ne prévois rien, je verrai au jour le jour.

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    Photo du net

  • Rosalie

     

     Mon grand père avait deux sœurs , l’une d’elle , Marie était restée vieille fille , les vieilles filles passaient pour des demeurées , elle n’avaient pas trouvé chaussure à leur pied , elles menaient une vie austère , recevaient peu de visites , n’avaient guère de loisirs , vivotaient avec une petite pension  , de quelques poules et des légumes du jardin

    L’autre sœur s’appelait Rosalie , elle avait épousé avant la guerre un bonhomme du coin , tous vivaient à Bricquebocq , pas loin les uns des autres

    Rosalie avait eu un enfant tous les ans pendant une douzaine d’années , une grande famille , beaucoup de garçons à nourrir , elle n’en pouvait plus Rosalie , pas d’aide sociale  , peu de ressources , elle faisait des séjours fréquents à Pont l’Abbé , on parlerait peut être de burn out aujourd’hui

    Les enfants étaient séparés , répartis dans des familles , ils devaient être productifs le plus tôt possible

    Rosalie était une drôle de femme , elle avait deux nattes blanches enroulées au dessus de ses oreilles et au dessus de sa tête , deux boules parfaitement symétriques , ça m’intriguait beaucoup cette dismorphie

    C’était sans doute des kystes graisseux , elle gardait ça sur la tête comme d’autres avaient de verrues , des taches de vin …

    Les dix enfants avaient bénéficié des années 50 pour trouver du travail , à l’arsenal pour l’un , improvisant sans formation dans des boulots stables , ils ont fondé leurs propre famille mais  ….tout près d’eux rodaient la dépression , pas de psy , pas de mots , pas de groupes de paroles , le passage à l’acte était fatal

    Est-ce que c’était héréditaire , y’avait il dans cette famille une tendance à la dépression lourde , à ce pathologies mystérieuses que l’on appelle aujourd ‘hui bipolarité ou borderline

    On ne saura jamais

    Ont-ils manqué de sécurité affective au point de lâcher prise  à l’âge adulte

    Les tombes du cimetière nous rappelle ce triste constat , tous le même nom de famille , tous restés dans le même village , fatalité ..

    Ces histoires là me travaillent , je ne peux guère en savoir plus aujourd’hui , j’en parle un peu avec ma tante Suzy , la maladie a touché fort ma mère , à aliéné mon frère dans une vie complexe et cruelle

    C’était l’avant guerre  , le si peu d’aide aux familles , les drames , l’isolement , la misère ..

    Je regarde cette époque avec émotion , elle est si proche et parait si lointaine à la fois

    J’ai besoin de raconter à mes enfants , c’est ça aussi leur généalogie , bien loin des portraits de familles qui trônent dans les salons cossus des années 50

    Ils étaient jeunes dans les années folles , dans les campagnes , on était bien loin de l’euphorie vestimentaire et artistique

    Rosalie était dépressive , elle a vécu entre sa sombre maison et les couloirs froids et sordides des établissements psychiatriques

    Tant de dégâts dans cette famille …

  • L'antidote

     

    Juste le temps de digérer ces deux soirs de voyage chantant

    Profiter de ma famille

    Il faut peu de temps pour chasser les noirceurs de la semaine

    Affronter avec réalisme les paradoxes humains, transformer peu à peu la grisaille en couleurs arc en ciel

    Et retrouver en quelques heures une incroyable énergie

    Comme par magie , comme si j’avais bu une fiole de confiance , un cocktail d’aplomb , un sérum d’assurance , un antidote défiant toutes les tempêtes

    Il faut peu de temps pour évacuer les maux , pour desserrer l’étau qui oppresse les tempes , pour dégager l’enclume posée par inadvertance sur les épaules

    Juste quelques heures de légèreté , d’intensité ..

    Défaire la valise , remettre au propre les tenues

    Penser déjà au prochain départ

    Se réjouir béatement de ce qui nous arrive

    Et savourer …

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    Photo des coulisses  : Manu

  • Tourments et potions

     

     Ce fut une semaine «  soupes, tisanes et  breuvage « 

    Essayer de faire passer cette sinusite, maux de tête, toux sèche asthmatique  sans avoir recours au docteur H qui aurait peut être fini par prendre la case « antibiotiques"

    L’automédication finit par couter un peu cher quand même

    Les pastilles n’étaient pas suffisantes, j’ai acquis un spray à base de miel, de l’huile essentielle de thym, tisane, et j’ai opté pour des inhalations, tout en continuant les massages au baume du tigre

    Résultat, moins de quinte de toux, plus d’énergie, et une voix presque intacte

    Verdict lundi après les deux spectacles à suivre

    Faut pas que ça vire à l’obsession, mais la trouille de perdre  l’usage momentané de cet organe précieux m’obsède un peu

    Je veux chanter !

    Y’a que ça de bon en novembre

    J’aime pas les marrons , les châtaignes , les feuilles humides , les plantes trouées par les limaces, j’aime pas cette transition , l’humidité , les impôts à payer , les catalogues de noël dans les boites à lettre , j’aime pas ça !

    La semaine fut animée par une houle inattendue, le capitaine du navire s’est accroché à la barre, et on a essayé de tenir bon, coute que coute

    On a beau savoir que quelques personnes sont animées par un étrange sentiment de vengeance, d’autorité, qu’elles s’accrochent comme le mérule dans les maisons, qu’il en faut une sacrée dose de distance, de sagesse pour passer au dessus, ça bouffe de l’énergie

    Mais tout se termine toujours en bonne compagnie, devant un verre, et vogue le navire.

    Je suis chanceuse , très chanceuse, chez Bleck, j’ai remporté le panier garni

    C’est bien les jeux à la con quand on gagne

    Soène va recevoir son colis bientôt, j’ai aussi fait des réparations de bijoux pour Seia, j’aime bien cette idée de faire revivre les objets auxquels on tient

    Il me semble que Tatydany avait aussi des trésors à restaurer, faut pas hésiter, si je peux, je fais !

    Les amaryllis sont en fleurs, c’est bizarre cette fleur qui pousse à vue d’œil et qu’on a tant de mal à faire repartir

    Ça donne de la couleur, c’est ça l’essentiel

    Faut bien combattre la grisaille de  l’automne

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  • On air

     

     

    liste_La-radio_8331.jpegAu petit matin, rendez vous était pris dans un bar de l’agglo lavalloise, à quelques mètres de notre salle de spectacle « fétiche «  celle qui nous a portés aux débuts de l’aventure

    Gauthier m’accueille d’une poignée de main franche, c’est un homme souriant, dynamique, le contact téléphonique avait été fort sympathique, je m’attendais à ça

    Il m’offre un café et nous préparons en dialoguant l’interview prévu à 8 h35 en direct par ce chroniqueur de la radio bleue

    L’échange est vif et cordial, ma voix dérape un peu, ce foutu chat à du mal à déguerpir, je tousse

    L’idée est d’interviewer une choriste de cette troupe en vue aussi de promouvoir les deux spectacles qui auront lieu vendredi et samedi, pour une fois, la demande venait d’eux, Tristan m’avait dit «  vas y, tu verras c’est sympa « 

    Après un léger débriefing, l’heure du direct arrive, Gautier passe son casque, attrape le micro et l’interview commence

    Je suis à l’aise, je raconte, je réponds, sans hésiter, le sujet est maitrisé, plus qu’un oral d’allemand ou de latin

    Ça passe très vite, nous nous quittons satisfaits

    Je rentre à la maison, un peu plus tard, je reçois un SMS de Carla qui a entendu en direct dans sa voiture, elle est surprise

    En soirée, je publie le podcast sur mon mur FB et quelques blogopotes entendent ma voix pour la première fois, Joe l’envoie un message privé, c’est touchant

    Toute expérience est bonne à prendre, la voix reste un instrument tellement riche et précieux

    Je vous entends bien

    « Et nous ? « 

    Pas envie de mettre le lien ici, puisque mon nom est cité mais, vous savez où me trouver n’est ce pas ?

  • Le ton juste , le talent

     

     

     

    Vous le savez bien , je suis assez mauvais public , je n’ai pas le rire facile lors de spectacles de rue , de « stand up «  et une toute petite poignée d’humoristes me font rire

    Je suis fan des Deschiens depuis leurs débuts sur Canal + , j’ai aimé en partie tous leurs sketches , certains m’on fait rire aux larmes et encore aujourd’hui je peux replacer des extraits dans des conversations que quelques initiés peuvent capter

    Dans cette troupe , j’aime beaucoup Philippe Duquesne , que beaucoup ont découvert dans «  Bienvenue chez les ch’tis «  , il est grinçant , spontané et hilarant surtout dans ses imitations de cloclohqdefault.jpg

    Si vous avez occasion de voir le film de Dupontel «  neuf mois ferme «  Duquesne en médecin légiste est irrésistible

    Des Deschiens , on retiendra aussi le génie de Yolande Moreau que j’ai aimé dans le film «  Séraphine « 

    Cette troupe était composée de comédiens doués dans l’improvisation ,   ce qui n’est pas donné à tous , convenons en

    Le plus talentueux fut incontestablement François Morel

    J’ai eu la chance de le voir sur scène à Mayenne il y a une dizaine d’années , avec sa pièce « les habits du dimanche «  , poète , comédien , un homme sensible , simple et généreux

    François Morel est un grand homme

    Il officie sur Inter dans une chronique de grande qualité , allant bien au delà de ce que pouvait faire l’humoriste maudit par les médias Stéphane Guillon

    Sa dernière chronique a fait le tour des réseaux des réseaux sociaux

    Il s’adresse à la fillette interpellant madame la Ministre de la Justice à Angers, vidéo ici

    Ça devrait se passer de commentaires

    Comment en arrive-t-on là ?

    Comment des parents peuvent laisser leurs gamins injurier des représentants de l’état ?

    On a tant montré du doigt les familles tuyaude poil qui ne savent pas contrôler leurs enfants , osant même les menacer de retirer les prestations familiales pour mauvaise conduite

    Comment en arrive-t-on là ?

    A quel moment les « rebelles «  bien propres sur eux vont comprendre que la loi est votée et qu’on doit accepter les lois dans cette démocratie ?

    Quand cessera-t-on de manipuler la marmaille ?

    J’ai un soupçon de compassion pour cette gamine qui se retrouve à son insu à faire la une, quel avenir pour elle ? Osera t’elle faire la rupture ?

    François Morel a trouvé le ton juste , même si « petite conne «  aurait pu être remplacé par petite marionnette

    François Morel a du talent pour dire les choses , savant dosage ..

    François Morel au théâtre de Laval , imaginez bien que les places se sont arrachées en quelques heures

    Dommage …



  • Jalousies

     

     

    En replongeant dans les plus anciens souvenirs, je n’ai pas en mémoire d’avoir ressenti ce sentiment douloureux qu’est la jalousie

    J’ai vite compris qu’il me fallait être patiente et plutôt que de me  laisser ronger par ce fléau, j’avais tendance, bêtement peut être à me réjouir pour ceux qui étaient mieux lotis que moi

    Bien sur, l’époque n’était pas la même, je ne convoitais pas les « choses «  de autres, j’avais des envies, je gérais mes frustrations comme je pouvais, en relativisant sur le « ce qui s’achète «  et ce qui ne s’achète pas « 

    Chez  nous, il y avait beaucoup d’amour, ma mère est une femme sensible, très soucieuse du bien être de sa famille, combative, je crois que ce qu’elle nous donnait comme sécurité affective n’avait pas d’égal à ce que j’aurais convoité chez l’autre

    Dans mon entourage proche, je ne percevais chez aucune tante, voisine, autant d’affection et de disponibilité, rien que ça me confortait.

    En grandissant, je ne devenais pas bien attirante

    J’étais quelconque, ni laide, ni jolie, ni grosse, ni mince, à moitié, transparente,  noyée dans la masse

    Au fil des ans, je n’ai pas subi de grande métamorphose physique, mais peu à peu, ma joie de vivre et ma vivacité ont pris le dessus, et à l’âge  adulte, j’ai commencé à plaire aux hommes

    Je n’irais pas dire qu’ils tombaient à mes pieds mais je ressentais parfois combien ils pouvaient être troublés, déstabilisés aussi, tourneboulés par ma personnalité qui très vite dans un groupe prenait le dessus

    Et là … forcément, j’attirais des jalousies

    On se méfie davantage d’un canon, d’une belle fille, mais la bonne copine, elle n’est pas rivale elle, sauf qu’à un moment donné, elle agace

    J’ai souvent ressenti la jalousie des autres dans le milieu professionnel, je me prenais des coups dans le dos, c’était parfois violent, je n’ai jamais pris de front ces personnes là, j’ai juste opté pour le retranchement, l’éloignement, je peux être cruelle et intransigeante dans ces moments là

    Il m’arrive encore de décrypter par des regards, des mots, la jalousie des autres , je saisis combien ce sentiment ronge, bouffe de l’intérieur

    La concupiscence est un vrai fléau, regarder sans cesse dans l’assiette du voisin, vivre dans les regrets, dans l’attente, en quête éternelle de la reconnaissance de l’autre

    J’ai attiré des jalousies dans la blogo aussi, je continue mon chemin vaille que vaille

    Je le sais, j’agace parfois.

    Paradoxalement, j’ai aussi ressenti de la belle jalousie, celle qui vous rappelle combien l’autre tient à vous, ces petits mots lancés sur le ton de l’humour, petites rivalités humaines, ce sentiment qui rappelle l’attachement, propre à chacun, témoin de l’amour que l’autre vous porte

    Il faudrait trouver un autre mot pour ça 

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