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  • Le moine errant

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    Il déambule sur le boulevard ou dans le centre ville.

    Il porte une bure écru un peu vétuste, un gros chapelet noué à la taille.

    Sa tête sans cheveux laisse deviner son âge, ses pieds portent de grosses chaussures orthopédiques noires.

    Il traîne des sacs plastiques, fouille les lieux , téléphone dans une cabine ,peut être y glisse t’il des francs ?

    Quelqu’un m’a dit qu’il n’était pas religieux, peut être l’avait il été autrefois ou

     aurait voulu le devenir.

    C’est un marginal connu dans la ville, il est toujours seul.

    En le voyant je me suis dit « l’habit ne fait pas le moine «  

  • Familiarités déplacées

    La soirée bat son plein, après le gâteau d’anniversaire, les chansons, les quelques pas de danse, chacun boit un coup, papote avec son voisin, certains changent de place, les uns quittent la salle, d’autres commencent à virevolter.

    Céline qui était en face de moi à table est partie, un homme s’installe commence à parler avec nous.

    Un autre arrive,un homme d’un âge avancé ,c’est pas Brat Pitt , se poste derrière Lily et commence à lui masser les épaules, elle ne le connaît pas, elle affiche un regard atterré, n’ose pas réagir, Charlotte pouffe discrètement, on se regarde, nos pensées se croisent «  mais qu’est ce qui fait lui ? « 

    Il sort quelques paroles, Lily ne dit rien, sourit par pure politesse, il s’en va.

    «  Non mais c’est pas possible «   «  ah mais je supporte pas ça !« 

    Lily n’est pas une fille  spécialement coincée, mais pourquoi tant de familiarités ?

    J’essaye de trouver une explication. Lily c’est la copine sympa que tout le monde voudrait avoir, et puis elle chante plus que bien, alors tout ça regroupé, au bout de trois minutes, elle devient la copine de 20 ans aux yeux de ceux qui la croisent.

    J’argumente en disant que si une femme venait subitement se poster de cette façon auprès d’un homme, elle serait aussi perçue comme une allumeuse, une madame sans gène, un pot de colle et j’en passe..

    Je ne suis pas une militante féministe, Charlotte est d’accord,mais c’est quoi ce délire ?

    L’homme resté auprès de Lily tente de nous convaincre :

    «  mais qu’est ce que vous imaginez ,il n’y a pas d’arrière pensée « 

    Pensez ce que vous voulez , on est pas des poupées ,des mascottes à tripoter , des toutous en quête de caresses « 

    Ça suffit ,on a de la tendresse pour ceux qu’on aime ,on donne ,on  reçoit des gestes familiers de nos proches ,c’est tout …

     

     

    Je termine l’épisode en disant à Charlotte que ça fera une note future pour mon blog , je bois un peu de Vouvray , et repars aussitôt dans une autre conversation..

  • Un toit pour les vacances

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    Les premières fois ou je suis partie en vacances, ce fut en camping.

    Comme beaucoup de gens peu fortunés ou aventuriers, routards et baroudeurs.

    L’avantage de ce type de logis, c’est outre le prix, l’impression de proximité à la nature, la liberté de s’arrêter ou bon nous semble.

    Très vite, je me suis rendue compte que je détestais ça, certainement parce que les principales haltes se faisaient en Ecosse, en Irlande, en Scandinavie ou fraîcheur et humidité étaient souvent au rendez vous.

    Je n’aime pas dormir enfermée dans une toile de tente qu’il aura fallu au préalable monter,dormir sur un sol dur avec un matelas de fortune ,être réveillée en pleine nuit par des campeurs bruyants , le froid ou l’humidité , les sangliers , les chouettes .

    Je déteste me lever, et marcher dans l’herbe mouillée( mes chaussures trempées où l’herbe colle , je devrai aller ensuite aller chercher quelque chose dans ma tente ,beuh !!) , chauffer un café sur un réchaud de fortune avec comme voisins les clients de Décathlon ,et surtout devoir attendre aux sanitaires, trouver les douches souillées  de cheveux, de mousse …et j’en passe !

    Faire la vaisselle dans des blocs cuisine à courant d’air, devant commencer par ôter les détritus du fond de l’évier..

    J’aime mon confort en vacances, je préfère partir moins longtemps mais me reposer, ne pas devoir subir le collectif.

    Notre premier voyage confortable fut le Québec.

    Avion, voiture de location et hôtel, sans enfants  cette époque, un vrai bonheur.

    Puis le séjour en Californie ou nous avions réservé un appartement pour une semaine avec Peter et Maggie ….excellent confort !

    Ensuite  nous avons testé les pensions chez l’habitant, en Grèce et en Espagne.

    Depuis que nous partons avec les enfants, nous avons adopté une autre formule, le mobile home.

    Nous partons au vacances de printemps ,sans réserver , vers le sud , l’Italie , la Corse ou l’Espagne , nous nous arrêtons dans de campings bien équipés ,et louons pour une nuit ou deux ,un  bungalows .Les enfants adorent ça , ils ont l’impression de vivre dans une toute petite maison , tout est petit ,souvent très propre et bien conçu .

    Nous préparons nos repas dans les kitchinettes bien équipées et profitons souvent de la mer à proximité.

    Les tarifs doublent en pleine saison, alors je préfère rester chez moi l’été, bouger en Bretagne ou en Normandie, profiter surtout des amis que nous ne voyons que sur cette période .De toute façon j’aurais du mal à laisser mes animaux durant deux ou trois semaines, mes plantes souffrir de la chaleur et j’aime aussi profiter de notre jardin sous le soleil, inviter famille et amis pour des soirées en terrasse, casser le rythme autrement.

    Et pour finir je vais vous faire une confidence, je déteste le mois d’Août …  
  • Je suis une miraculée

    971881544.jpg Vous êtes nombreux à me demander des nouvelles de mes allergies aux bouleaux  et je vous en remercie..

    Alors depuis le 9 mars que c’est t’il passé ?

    Je pensais demander à notre nouveau maire d’abattre les arbres responsables de tant de maux mais quand j’ai vu son emploi du temps, occupant le terrain, devant prendre possession  dans son nouveau bureau, la presse écrite et télévisée à ses trousses, je me suis dit «  sois raisonnable, souffre en silence, ne profite pas de tes relations «  Et depuis, un miracle, un vrai miracle :

    Mars, avril, plus rien, plus de yeux larmoyants, pas de quinte de toux, pas nez qui coule, de gorge asséchée, rien, ou presque, deux à quatre éternuements par jour, c’est tout !!

    C’est peut être le traitement à base d’aloès Vera qui fait de l’effet, de toute façon, ça fait pas de mal, ou bien la déssensibilation, mais bref, peu importe, en cette belle saison du printemps, depuis 10 ans enfin, je respire, je dors allongée ( oui je devais parfois m’asseoir après avoir pris soin de ventiler mes bronches.)

    C’est inouï, inespéré, je jardine, je butine, tout va bien !

    Alors je me pose la vraie question, j’étais peut être tout simplement allergique à l’ancienne municipalité …

  • Changement de décor

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    A chaque changement de saison, j’ai besoin de changer le décor du salon.

    Ne vous affolez pas, je ne cours pas chez IKEA, la Roche Bobois ou le pays ou la vie est moins chère pour racheter des meubles et jeter les autres.

    Je pourrais faire venir M6 et l’émission Déco mais non, je me débrouille toute seule, à moindre frais.

    D’abord les meubles dans cette pièce, y’en a pas, enfin presque

    Un vieux canapé, une table de salon, une meuble TV et une énorme cheminée ( y’a quelqu’un qui la veut ?) Et un meuble pour ranger la vaisselle, fixé  au mur.

    Je commence par nettoyer la terrasse qui se trouve du côté de l’entrée.

    Quand elle est  moins sale  propre, je mets mes hibiscus dehors. ils sont tout l’hiver devant la porte fenêtre du salon

    Il faut être sûre que les dernières gelées soient passées

    Puis j’enlève toute la déco du salon, les petits lapins de Pâques ( oui je fais encore pour Rose, elle adore ) les cadres, les vases, les lampes …

    L’hiver j’adopte un style plutôt nature, marron et ivoire, branches mortes, coton, bois flottés.

    Et hop, une fois que tout est propre, je met un nouveau plaid sur le canapé ( rose et beige ) des coussins assortis, un rideau à la porte fenêtre et je rapporte les lampes, mobiles et vases que j’ai réalisé moi-même à base de récup , il me manque que les pivoines roses qui ne sont pas encore en fleurs .

    C’est un petit changement qui prend que quelques heures, il me procure la sensation d’être prête pour entrer dans l’été.

      Je suis raisonnable, je pourrais répandre du sable partout dans la pièce, planter un cocotier, accrocher des chapeaux de paille sur les murs , des chaises longues en teck ,une moustiquaire , quoi d’autre ?

  • Léo

    Recroquevillé dans le fond d’un car, un homme d’une vingtaine d’années ne dit pas un mot.

    Je pars faire une colo à Sallanches en Haute Savoie, pour trois semaines .Je connais à peine les animateurs, juste le temps d’une WE.

    Le directeur est un inconditionnel de jeux de rôles, donjons et dragons, il vit dans ses délires, je fais abstraction.

    Le visage de l’homme est familier, je pense l’avoir déjà vu, j’ignore  dans quelles circonstances. A l’arrivée, nous échangeons des banalités, il est plutôt distant, n’a pas envie de lier.

    Les animateurs sont tous en couples au bout de 4 jours, génial ….

    Après le cinquième repas, je me retrouve seule avec Léo, nous faisons connaissance un peu plus, il a fait une colo avec mon frère, j’ai fait un centré aéré avec un de ces frères.

    Nous étions dans le même collège, au même lycée, sans se connaître.

    Au bout de quelques jours, nous devenons complices, nous avons un humour très proche, corrosif, une vision commune d’animer le centre, une pédagogie bien ficelée.

    Nous devenons inséparables, nous partons trois jours camper dans un petit village, resserrons encore plus nos liens .Au bout de 10 jours l’équipe d’animation perd le rythme, nous portons le groupe, enfants et animateurs.Nous adorions chanter ,ce que nous faisions sans réserve ,en group et en duo .

    Fin juillet, nous nous quittons comme deux vieux amis, sans adresse, sans regrets.

    Je recroise Léo un jour dans un train, il est avec Julia son amie, nous décidons de repartir en centre de vacances, l’été suivant.

    J’étais étudiante à cette époque, je terminais en juin, j’enchaînais avec deux colos avant de reprendre en Septembre.Nous nous sommes retrouvés un deuxième été, à nouveau inséparables, d’une grande complicité, une amitié unique, on parlait seuls tous les soirs, deux heures au moins, il me racontait toute sa vie, je lui partageais la mienne. Je n’avais jamais connu une telle relation, lui était très amoureux de Julia, il galérait un peu, buvait beaucoup.

    Je me suis installée dans mon premier appartement et aux vacances scolaires, j’allais voir Léo.Nous passions deux jours, tous les deux, souvent Julia avec qui il vivait été partie ou travaillait.

    Ils se sont mariés, ils ont eu deux enfants, des jumeaux.nous étions toujours très proches, je les intégrais à mes nouveaux amis, nous étions  toujours complices, Léo fut témoin à notre mariage.

    Julia le quitta quelques années plus tard, ce fut pour lui le plus grand drame, il ne parvint pas à supporter cet échec, il resta à Rennes.

    Nous avons accueilli Léo jour et nuit, craignant le pire pour lui, médicaments, alcool, hospitalisations .Nous avons prêté une voiture, il eu un accident sans gravité.

    Les choses avaient changé, j’étais sa bouée, son canot de sauvetage, il s’accrochait moi comme à un roc, je ne savais plus trouver ma place, il devenait exclusif, exigeant une amitié qui n’étais plus la même.

    Un soir, chez lui, sous l’effet de l’alcool, il eu une réaction excessive, j’étais déboussolée, j’ai du faire un choix, douloureux, je devais couper tout lien avec mon ami, préserver, protéger …

    Je n’ai plus de nouvelles de Léo depuis 9 ans, il ignore l’existence de Rose, je ne sais pas où il en est. Je pourrais peut être lui envoyer une lettre,, pourquoi, dans quel but ?

    Nous ne retrouverons jamais notre histoire, j’en garde de bons souvenirs, mais je ressens toujours une énorme ammertume de l’avoir quitté dans de telles circonstances.

    Chacun ses parcours, je n’aime pas les ruptures, pas celles là, il n’a pas non plus cherché à me retrouver, c’est peut être mieux comme ça.                                                                                                                                                                                                      
  • J'aurais pu m'appeller Madame Clooney

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    Je n‘aurais pas pu épouser un homme méticuleux et maniaque, à cheval sur le rangement, genre ceux qui finissent de tondre leur pelouse avec un ciseau.

    Avec Jérôme c’est plutôt parfait, quoique.

    Avec le recul, je me rends compte que j’aurais pu épouser George Clooney

    Eh oui, ne soyez pas surpris, ne vous dites pas « mais elle délire la Jeanne ;; 

    Non, George, le beau George, toujours célibataire, avait  comme compagnon un petit cochon vietnamien. Donc il aime les bêtes, moi aussi ça tombe bien, moi c’est un cochon d’inde. Et puis il ne faut pas être trop maniaque pour vivre avec un cochonnet.

    Ce qui m’étonne c’est que le cochon a du grossir, et devenir …un gros porc, forcement et j’adore le rôti de porc.

    De toute façon, il est mort son porcinet.

    Si j’avais épousé Georges Clooney, je n’aurais pas eu besoin de médecin pour les enfants, ben non il est pédiatre Doug Ross..

    Je me demande si j’ai pu l’accompagner au Darfour, parce que je ne supporte pas la chaleur. …Par contre j’aurais pu m’occuper des petits noirs, c’est mon métier.

    Si j’avais épousé George, il m’aurait fait du bon café, de Nespresso, il adore ça,

      Bon , What Else ?

    Il est engagé politiquement, moi aussi

    Oui vraiment on avait tout pour construire un amour parfait.

    Et bien peut être que j’aurais été la femme la plus heureuse de la planète, mais aussi celle qui aurait eu le plus de rivales.

    Chaque copine me rendant visite, je me dirais, c’est pour moi, ou pour mon beau George ? .

    Enfin, j’ai du faire un choix, un jour, renoncer au rêve, aux palaces, aux plateaux de cinéma, Cannes, les oscars, les paillettes, la célébrité, Hollywood..

    Tant pis pour lui …

    Tiens c’est la St Georges aujourd’hui.

  • Le Larousse tout en couleur

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    Ma grand-mère maternelle était curieuse, elle aimait se cultiver,  et avait une peur inouïe  de la maladie .Je crois qu’elle ne pouvait pas se résoudre à devoir un jour être dépendante, ne plus bouger .Elle bénéficiait d’un voyage gratuit en train par an, grâce à mon père salarié à la SNCF, elle emmenait mon grand père sur tous les lieux de pèlerinages possible (Lourdes, la Salette, Rome …)

    Nous allions chez mes grands parents très souvent.

    Un jour alors qu’elle venait d’acheter un Larousse en couleur, mon frère lui dit « oh il beau ton dictionnaire ! »

    Elle lui répondit « il te plait et bien vas t’en avec ! « 

    Mon frère rapporta le dictionnaire à la maison, elle en acheta un autre la semaine suivante à Cherbourg.

    Pour calmer sa peur de la maladie, elle avait acheté un dictionnaire médical.

    Il m’arrivait de le feuilleter , il y avait des planches avec des photos représentant en détails les maladies de peau , la gale ,les érythèmes,les infections en tout genre.C’était l’horreur ,des croûtes ,des escars sanguinolents et putrifiés .

    Je refermais l’encyclopédie avec effroi, terrifiée d’attraper ce genre de pathologie.

    Je pense que l’on peut trouver ce genre de chose sur Internet, ce n’est pas forcement la base idéale pour consulter en cas de doute.

    Ma grand-mère un jour a fait un malaise, elle refusait le médecin, les médicaments.

    Elle fut hospitalisée 5 jours et mourut brutalement d’une embolie cérébrale.

    J’avais douze ans, j’avais fait ma communion en juin, elle est partie en Octobre.

    Je ne sais pas comment elle aurait vieilli ,aurait elle supporté de nous voir grandir, je pense que nous aurions gardé avec elle ce lien unique , cette fascination mutuelle , cette attirance profonde ,elle serait devenue un peu aigrie sûrement ,elle perdait la mémoire , elle aurait souffert de perdre sa tête …

    Nous avons gardé d’elle que le meilleur, je n’ai pas pu accepté ce départ prématuré, les années qui suivirent furent douloureuses, mon grand père inconsolable survécu 5 ans sans elle.

    Quand j’ai visité le musée Dali à Figuéras, j’ai vu les "montres molles "et "la girafe en feu".

    C’était familier pour moi, je les vus ces tableaux reproduis des tas de fois dans le fameux Larousse en couleur ,j’y voyais les nymphéas de Monet, mon œil hypnotisé par l’art avait enregistré les œuvres .Plus tard, je découvrais Bonnard, Berthe Morisot, Mary Cassatt, les Delaunay, Kandinsky, Calder …

    Je tiens cela d’elle, de cette grand-mère qui m’a  transmis sa curiosité, sa soif de connaître, son désir de découvrir … et sa grande générosité .

  • Tout le monde veut prendre sa place sauf moi

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    Il y a quelques mois, mon amie Carla m’informe qu’un de ses copains est sélectionné pour un jeu télévisé. Les sélections ont eu lieu dans notre ville,Basile  y avait participé, ma belle sœur aussi.

    Je ne regarde jamais les jeux télévisés, parce que je déteste les jeux en général et souvent je n’en comprends pas les règles.

    Le pire c’est le jeu Motus, je n’ai jamais pu comprendre, j’ai regardé car j’ai vu ma belle sœur à la télévision ( elle connaît bien Thierry Bécarro maintenant )

    Revenons à ce fameux candidat, et bien voilà maintenant des mois qu’il est collé sur un fauteuil rouge avec Naguy, il a plus de 50 victoires à son actif et une petite fortune.

    C’est devenu une personnalité chez nous, il figurait sur le comité de soutien de notre maire, en tant que vainqueur du jeu  (moi aussi j’appelais au vote mais je ne suis passée à la télé pour ça )

    Alors tout le monde veut prendre sa place, mais pas moyens, il énerve, il irrite, il provoque le respect, le questionnement, l’admiration ( mais il fait comment pour son travail ? …il a combien de costumes…)

     Si jamais vous avez des tonnes de questions à poser à ce candidat, n’hésitez pas, il est probable que je le croise en août, peut être au mariage de Carla et Brian.   

    En tout cas, c’est pour sur devenu une vedette ce candidat, et bien vraiment je ne voudrais pas être à sa place, parce qu’il va peut être à son tour , tels les millionnaires du loto, être sollicité par des vautours et se poser la question «  c’est dur de savoir qui sont nos vrais amis ? »

    De toutes façons je n’aime pas les jeux télévisés …

  • Je crois ce que je vois

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    Mon père a ce défaut ou cette qualité d’être particulièrement incrédule.

    Il doute de tout, tout au moins des infos, sans pour autant renier les grands drames de notre siècle. Quand j’étais ado et un peu rebelle, cela m’énervait, puis un jour j’ai pris le parti d’en rire et je peux avouer que cela m’a donné une certaine méfiance et réserve.

     

    Un jour, un collègue de travail fait circuler qu’elle a entendu quelqu’un lui raconter que dans une boite de nuit, plusieurs jeunes filles avaient été agressées dans les toilettes et incisées au cutter de la bouche jusqu’au oreilles.C’est glauque tout ça, heureusement je ne vais pas en boite de nuit.Je lui demande d’où elle tenait cette information sordide, elle me répond que c’est quelqu’un qui connaît quelqu’un qui lui a raconté. Je lui dis alors qu’elle ne peut vérifier l’authenticité de ces propos, qu’elle n’a aucune preuve …les collègues l’a croient, elle crée la psychose et voilà comment se propage la rumeur.

    Ma ville étant toute petite, il m’est arrivé d’avoir l’idée de lancer une info totalement fausse et de voir à qu’elle vitesse elle me reviendrait au oreilles. Je ne l’ai jamais fait car je ne vois pas de tout dans quel registre je pourrais opérer et surtout parce que ne veux mettre personne en péril.

    Au hasard des blogs, j’ai découvert le témoignage et les nombreux messages de sympathies d’une jeune fille de 18 ans qui souffrant d’une maladie, donnait des nouvelles quotidiennes de son état, jusqu’à la mort, provoquant une forte émotion de la part des blogueurs.

    Ceux ci eurent l’amère surprise de découvrir que c’était une supercherie, que l’histoire était fictive, le blog ferma aussi net provocant colère et indignation.

    Je n’ai pas de recette pour éviter ce genre de débordements, je ne sais ce qui motive ceux qui créent ces légendes qui ont de tout temps existé.

    Je suis toujours réservée sur les infos que je reçois, les vidéos qui peuvent être truquées, l’authenticité des faits .

    J’ai pour mot d’ordre de ne pas diffuser les chaînes, de jeter les courriers louches et d’aller vérifier les hoax de temps à autre ( la dernière légende c’est David Douillet pris au radar avec la carte grise des pièces jaunes )

      Scandales, peurs, rumeurs, Internet c’est pire que la place du village, tenez, nous avons récemment appris la mort tragique d’une blogeuse parisienne qui venait souvent sur  mon blog, soit disant assassinée par un de ses lecteurs.Eh bien, on y a pas cru une seconde, la preuve c’est qu’elle est revenue  quelques jours plus tard.

    Depuis ça, je crois que ce que je vois …

  • Rituels de départ

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    C’est toujours le même rituel les départs en voyage.

    Partir deux mois ou cinq jours, cela demande autant d’énergie.

    Penser, faire les sacs, les lessives (pas question de retrouver du linge sale au retour, y’en aura assez comme ça ) préparer les caisses, un peu de nourriture, le pique nique pour le trajet, les livres, cartes routières, jeux, musique, petit nécessaire à pharmacie …

    Nettoyer la maison, ne pas revenir dans un foutoir investi pas les fourmis.

    Arroser les plantes, donner à manger aux animaux, éteindre les appareils électriques,l’ordinateur.

    Je n’aime pas préparer, j’ai peur d’oublier, je prend trop.

    Au retour, j’aime voir les changements dans le jardin, lire mes mails, les commentaires de mon bloc, les nouvelles notes de mes plogués favoris, le courrier postal n’est que factures, retrouver mes chats ,mes bêtes .

    Au retour nous irons dîner chez Basile et Coralie

    Jeanne, penses au soleil, au bien être que procure ces petits voyages printaniers, aux couleurs, aux odeurs du sud, aux richesses architecturales, aux merveilles de la mer …

    Je reviens bientôt, vous pouvez lire les archives, ou revenir papoter entre vous, à très vite !

  • Rauville La Bigot

    Notre pays est peuplé de petits villages et communes rurales avec des noms plus insolites les uns que les autres .

    Connaissez vous Rauville la Bigot , peut être pas , un petit bourg traversé par une nationale reliant Cherbourg à Briquebec ?

    J’ai traversé ce bourg des centaines de fois , en voiture ,ma mère y est allée à l’école ,mon beau frère y a vécu et c’est là que je passais mes vacances avec mon amie Chloé .

      En 1975 , le curé de la paroisse , réputé pour son dynamisme et sa modernité , eu l’idée de donner un coup de pouce à un groupe de débutants .C’était un groupe de musiciens rock , pas connus ,un homme au chant et à la guitare, un autre à la guitare, le troisième  à la batterie et une jeune femme  à la basse.

    Un chapiteau de fortune est installé sur un parking .

    J’entend parlé de ce groupe ,en pleine années disco ,c’est un peu la révolution au village , les vieux sont méfiants , les jeunes curieux , les femmes perplexes ..

    Tout se passe bien ,et le curé est heureux d’avoir permis cette animation musicale , pas de casse, pas de bagarre c’est l’essentiel.

    Le groupe en question a fait son chemin ,donne l’année d’après son premier concert à Paris et fut connu partout en France très vite , le groupe de rock qui aura marqué son époque d’une empreinte indélébile.

    En 1986 le groupe met fin à sa carrière ,le chanteur  Jean-Louis  mène une brillante carrière (toujours accompagné de Richard à la batterie). Louis continue son petit bonhomme de chemin en solitaire pavé d’albums plus ou moins confidentiels compose pour une chanteuse top modèle avec qui il aura une liaison . Quant à Corinne, elle restera discrète jusqu’en 2002.

    Et voilà comment Téléphone a fait une de ces premiers pas sous un chapiteau à Rauville la Bigot .

    Depuis ce temps ,le brave curé est mort …on ne plus esperer que le groupe se recompose même l’instant d’une soirée ,et bien tant mieux pour ceux qui ce soir là avaient fait le déplacement …

     
  • Les nouveaux héros

    En descendant en ville, nous passons devant l’impasse des Martyrs .

    Ellen me dit qu’elle n’aime pas ce mot là, le mot martyr, que cela évoque chez elle de la souffrance.

    J’étais comme elle, je me souviens de certains mots que je ne supportais pas de voir transcris sur un livre, un document : Holocauste, martyre, torture, esclave…

    Il me semble que pourtant l’actualité fait de ces nouveaux martyres ou bourreaux, des héros trop vite oubliés. Les médias s’engouffrent dans le, cas par cas, le symbole, le héros, fusse t’il basé sur la compassion, le rejet, l’acharnement, le lynchage..

    Il y a quelques semaines, toute la France était émue devant le destin d’une femme défigurée, résolue à choisir de mourir, on pensa alors que cette histoire aller changer les lois, les rendre soudainement fluides et sans questionnement.

    Quelques mois auparavant, on criait au scandale face au trafic d’enfants de l’Arche des Zozos, les voilà emprisonnés en France, on oublie vite ( tout comme on a vite oublié l’affaire des infirmières bulgares )

    Je passe sur la Miss France qui pose à poil dans un magazine, elle risque sa couronne, mon Dieu, je n’y crois pas..

    Entre temps la belle Carla se fait oublier depuis qu’elle a copié son modèle Jackie Kennedy chez les British, c’est la nouvelle Diana.

      On oublie la pauvre Chantal, et voilà que ressortent les humanitaires trafiquants d’enfants au Tchad.

    Et sur tous les plateaux, le voilà invité en héros, à témoigner, le responsable des Zozos, avec toute la mauvaise fois qui l’habite Il va bientôt tourner un film, un roman, tout est bon à prendre pour rembourser la dette.

    Et le procès d’un tortionnaire mué prend le dessus.

    N’oubliez pas la pauvre Ingrid, dont on est parfois une ou deux semaines sans évoquer même son nom.

    Serais ce les nouveaux saints, les nouveaux héros, je ne sais pas, des hommes et des femmes qui ponctuellement font les unes des journaux, retombent bien vite dans une minuscule coin de notre cerveau.

    Il est nécessaire d’informer, mais je crois que l’actualité veut de plus en plus le scoop, la révélation et on devient complice et voyeur parfois du sordide, du fait divers.

     

      Mes héros sont John Carter quand il va au Darfour retrouver son ami Luka

    Mes héros sont les chanteurs de télé crochet qui essayent de devenir une nouvelle Star.

    Mes héros sont là où on ne les attend pas, la ou les caméras sont éteintes,

    Je m’informe mais comme tous j’aime rêver autrement que par cette actualité qui manipule, on ne peut pas changer grand chose à ça, si ce n’est  de déserter de plus en plus le petit écran et s’informer en choisissant les articles, dans la mesure de notre lucidité, sans trop se laisser manipuler.

    Dans ma tête depuis longtemps sont inscrits des noms qui ne s’effacent pas, Jean Paul Kaufman, le baron Empain, Christine Villemin, Florence Aubenas, Marie Humbert..gravés eux aussi dans la mémoire collective …

  • Enquête sur le halage

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    Par un beau samedi matin ensoleillé, deux policiers en uniformes sonnent au portail.

    -« Madame T n’ayez crainte, Police nationale  pour une simple enquête ;

    -« Bonjour messieurs, c’est à quel sujet ? (je ne tremble même pas, je n’ai rien à me reprocher )

    -         « Vous faites des travaux ? » questionne l’un des deux brigadiers armés jusqu’au dents l’œil rivé sur un tas de graviers ( c’était à l’époque de la fosse ) 

    -         « Oui, mon mari « 

    -         « Est-ce que vous avez une brouette ? »

    -         « euh oui … »

    -         « Vous l’avez encore, vous pouvez vérifier ? »

      Je descends sagement au fond du jardin a proximité du clapier à lapins, ouf la brouette est à sa place.

    Je remonte au portail retrouver les deux shérifs.

    -« nous avons trouvé une brouette sur le halage contenant de la gaine électrique, nous faisons une enquête pour voir si elle appartient à un habitant du quartier, vous comprenez, c ‘est dur pour nous, personne n’a porté plainte. »

    Porter plainte pour vol de brouette, au commissariat, je n’y aurais pas pensé.

    Je me dis alors que c’est grotesque, pense soudain à une caméra cachée, c’est peut être Jacques Legras qui est déguisé, en même temps, je ne vois pas de caméras …

     

    -« Bon, excusez pour le dérangement madame, on va poursuivre notre enquête « 

    -«  je vous en prie, au revoir messieurs. »

     

      Notre ville est plutôt tranquille, réputée pour son nombre très limité en affaires de délinquance et autres délits.

    Chers lecteurs, si vous avez dans votre entourage des gardiens de la Paix, las et épuisés de leur travail, conseillez-leur de demander une mutation, chez nous, ils seront en quelque sorte en pré retraite …

  • Les plaisirs démodés

    Depuis plus de 5 ans, je prend un énorme plaisir à chanter en groupe ( ça vous le savez déjà ) et surtout à échanger aux cours des spectacles des moments de complicité  doux et délicieux.

    Nous nous plaçons sur la scène, parfois assis, ou en tableaux et devons  exécuter une chorégraphie apprise, calée tout en chantant, veillant à ne prendre la voix du pupitre voisin. C’est une gymnastique un peu ardue parfois, qui demande d’abord une parfaite maîtrise de notre texte. Une fois que celui ci est appris, par cœur, on répète des dizaines de fois les mouvements.

    Puis vient le spectacle, la première, souvent en juin, il y a des couacs, des démarrages ratés, des hésitations, alors on refait, on apprend, on rectifie.

    Au cours de l’hiver nous redonnons notre spectacle 7 à 8 fois et il se passe alors un tournant :la maîtrise.

    Et là c’est un bonheur tout particulier qui apparaît celui de se laisser aller à des petites improvisations, d’aller à la rencontre, d’un regard, d’un geste, de laisser le corps en harmonie parfaite avec la voix, trouver ce langage particulièrement sensuel.

    J’avoue me laisser aller de plus en plus à ce jeu délicieux, cette liberté cette proximité d’approcher l’autre, sans équivoque, sans arrière pensée, juste un moment de séduction partagée.

    Certains titres se prêtent à ça, d’autres moins.

    Notre chef, nous dit «  il faut vous la péter, lâchez-vous ! »

    Alors que notre quotidien nous demande souvent de la réserve, ménager nos rapports, comment ne pas profiter de ces instants où les barrières tombent, où pendant deux heures sous les lumières, parfaitement accompagnée, je déguste ces petits moments de bonheur, d’échanges avec des copains, comme une parenthèse, un rêve, nos voix s’emmêlent, je résiste pour garder la mienne quand je suis toute proche d’un ténor, dos à dos parfois.

    Quand la lumière de la salle s’allume, chacun retrouve sa place, son rang, on était dans le jeu, la comédie..

    C’est peut être bien ça aussi les plaisirs démodés …

     

     

    http://www.youtube.com/watch?v=Pg8hMPtKQ2I